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EAN : 9782742775613
393 pages
Actes Sud (30/04/2008)
3.5/5   11 notes
Résumé :

La scène se passe en Finlande, non loin de la frontière russe, autour d'une mine de nickel désaffectée promise au stockage de déchets nucléaires. C'est là, à Mont-Olki, qu'Iris Lehto, en plein naufrage conjugal, a accepté de partir en reportage, substituant bientôt à l'enquête journalistique et écologique l'élucidation de l'énigme fondatrice du roman familial. Car cette ancienne bo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un livre sur un pays, la Finlande, territoire suédois, puis russe puis suédois puis russe, .... parfois indépendant mais toujours imprégné de l'histoire de ces deux mondes et de l'Allemagne, grande soeur, amie ou ennemie ?
Un livre sur le caractère finlandais, fier, aimable, généreux avec une notion de l'honneur plus forte que tout, avec une langue impénétrable, pleine de mystères, de non dits, avec des hommes et des femmes courageux, aux valeurs simples, très profondes, très ancrées dans leur sol.
Un univers minéral, qui ne se laisse pas vraiment approcher ni caresser, sur lequel nous glissons comme sur une piste toute polie par le temps et les siècles passés, L Histoire est toujours là, tumultueuse, cachée derrière de simples mots, de simples idées, mais si présente, si intense.
Un livre glaçant, glacial, rugueux, intransigeant, imperméable, tempêtueux, lisse comme le climat, la lumière, que l'on aperçoit à travers cette lecture.
Ce livre, c'est une histoire de pierre, issue du sol finlandais au plus profond de cette mine de nickel, devenue une tombe, la tombe de ces hommes qui y sont restés et des déchets que le monde moderne cherchent à y enfouir....
Le style est lui aussi cadenassé, il faut chercher toutes les clés et cette recherche est éprouvante. Les personnages restent de marbre ou de schiste ou de .... Je ne sais plus... Il ne reste d'eux que des petits morceaux que nous mettons dans notre poche et qui nous accompagnerons pendant quelques temps au pays des songes.
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"L'enfant, frêle et blonde, se tient au milieu du jardin, silencieuse, immobile.
Que veux tu petite?
Je veux mourrir.
.....

Il suffit s'écarter les bras et d'avancer.
D'un pied léger, léger.
Où l'on veut."

Un nouveau livre du grand Nord, Finlandais plus précisément. Et la Finlande, c'est spécial. Un livre que j'ai failli abandonner mais j'aurais eu tort car finalement la fin m'a vraiment surprise en bien....

Un aller retour entre aujourd'hui et l'avant guerre, la guerre, entre la vie d'Iris qui est en plein divorce et un retour sur l'histoire familiale qui est marquée par la folie. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, la folie n'est pas toujours là où on le pense. Des personnages nombreux dont on découvre petit à petit les failles, les forces, les faiblesses. J'ai beaucoup aimé Davida et Natalia mais aussi Sean. Un livre qui parle des pierres, de la nature finlandaise qui est aride dans sa brutalité du grand Nord. Un livre qui éclaire sur une période sombre de l'histoire de la Finlande que peu de Français connaissent à mon avis.

Un livre où la mort côtoie les vivants, elle les lie, les relie... Un livre sombre mais avec de l'espoir quand même. Je ne suis pas certaine que la traduction soit vraiment bonne.

En tout cas une autrice dont je lirai sans doute une autre oeuvre mais pas tout de suite car elle est vraiment sombre et mélancolique.
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Magnifique découverte ! Je suis étonnée que ce roman soit si peu connu. Une histoire poétique sur la vie, la mort et l'amour qui suit le destin d'une famille sur trois génération. Au centre un drame familial, à l'arrière plan un tableau historique de la Finlande au XXe siècle et entre les deux la quête.. de quoi ? Je ne sais trop. Mais cette intrication de destins et d'époque est menée à merveille. Et le travail de traduction d'Anne Colin du Terrail est formidable ! Un roman touchant, prenant où mythes anciens et modernité se côtoient. Je n'arrivais plus à le lâcher et en même temps je voulais le faire durer autant que possible ! J'y pensais à longueur de journée, des images, des mots s'imposaient à moi... voilà longtemps qu'un livre ne m'avait pas fait un tel effet.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Un homme rentre chez lui tard le soir, après avoir fait des heures supplémentaires, marche dans la rue déserte, quand une voiture s'arrête : catholique ou protestant ? Tu ne sais pas qu'elle est la bonne réponse cette fois ci. Tu ne sais jamais. Mais tout dépend maintenant de ce que tu vas répondre. .... Du nom que tu donnes. De ce que tu es. De la manière dont tu récites le notre père. Cela te sauve, ou pas : la mauvaise réponse signifie des heures, des jours, des semaines de torture.
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Il doit bien y avoir du travail pour un costaud comme moi ?
Ma foi pourquoi pas, le propriétaire me donna une bêche et un tas de sacs. .... Je me mis à trimer comme si j'avais des pelles à la place des mains, ce qui est d'ailleurs le cas, regardez ces battoirs, et elles ont de la force, croyez moi. Mais quand j'eus fini, le soir, après dix heures de travail, il n'y avait qu'un kilo de récolte au fond du sac. Le fermier devint tout songeur. ... Je lui répondis que je n'y pouvais rien. Que quand j'avais commencé à creuser, j'avais tout de suite trouvé les pommes de terre qui étaient dans le sac. Mais à partir de cinquante centimètres de profondeur, et jusqu'à douze mètres, je n'avais tout simplement plus vu une seule patate ..
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Les gens changent, dit elle d'un ton mélancolique. Mais on ne s'en souvient pas toujours soi même. On a un choc quand on se voit dans un miroir, est ce déjà de cela que j'ai l'air, au fond de soi, vois tu, on a toujours vingt ans à peine passés... Le corps est si pressé de vieillir, l'âme suit loin derrière....
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Qui donc pleurerait en regardant les informations ? Des horreurs inouïes. Des hôpitaux pulvérisés. Des enfants de Sarajevo que des tireurs d'élite visent au ventre, pour qu'ils meurent plus lentement. Des femmes musulmanes violées et mutilées. Les orbites vides des rwandais. Des chevaux morts de faim au milieu de leur crottin. Que Dieu pleure, s'il le peut. Qu'est ce donc l'humanité, si ce n'est une série télévisée sans joie créée par Dieu pour passer le temps.
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