AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782081481572
300 pages
Flammarion (09/10/2019)
4.15/5   13 notes
Résumé :
Infiltrés parmi ceux qui veulent "guérir" les homosexuels... Ces pratiques occultes et dangereuses, bien connues aux Etats-Unis, existent aussi en France. "Restaurer" de jeunes hommes et femmes désorientés par leurs attirances homosexuelles pour les ramener vers une "saine hétérosexualité" ou les rendre abstinents, telle est la mission que se sont donnée ces groupes chrétiens qui pratiquent des "homothérapies" - connues sous le nom de "thérapies de conversion" .
>Voir plus
Que lire après Dieu est amourVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
“Les groupes qui veulent 'guérir' les homos sont en train de se développer en France” source voir au bas de la critique

Dans “Dieu est Amour” (éd Flammarion), les journalistes Timothée de Rauglaudre et Jean-Loup Adénor racontent l'infiltration de ce dernier au sein de groupes évangéliques et catholiques qui prétendent “guérir” l'homosexualité, en France. Ils reviennent pour les “Inrocks” sur cette enquête glaçante.
Pendant près de deux ans, Jean-Loup Adénor, journaliste pour France info, et Timothée de Rauglaudre, journaliste indépendant, ont enquêté sur les "thérapies de guérison" de l'homosexualité qui se développent en France. Si celles-ci viennent initialement des Etats-Unis - où elles sont connues sous le nom de "thérapies de conversion" - les deux auteurs ont découvert que certains groupes catholiques et évangéliques pratiquaient des sessions de ce type en France.

Le but de ces mouvements qui, comme le rappelle la quatrième de couverture, agissent “en toute liberté, parfois même avec la bénédiction des autorités religieuses” : recourir à la religion et à la “pseudo-psychologie” pour “‘restaurer'de jeunes hommes et femmes désorientés par leurs attirances homosexuelles, pour les ramener vers une ‘saine hétérosexualité'”. le titre ironique de leur ouvrage, édité chez Flammarion : Dieu est amour.

Pour rendre compte de cette diabolisation de l'homosexualité pratiquée par ces groupes ultraconservateurs - laquelle a, comme le montre le livre, des conséquences psychologiques désastreuses sur les participant.e.s -, le binôme a décidé de créer le personnage de Guilem, un jeune homme qui “lutte contre son homosexualité”.

Pendant un an, Jean-Loup Adénor s'est ainsi infiltré sous cette identité dans des sessions de "guérison" organisées par l'association évangélique "Torrents de Vie" et l'association catholique "Courage", née en 2015. Les images tournées à cette occasion seront visibles dans un documentaire diffusé le 26 novembre prochain sur Arte, Homothérapies, conversion forcée (réalisé par Bernard Nicolas). Pour les Inrocks, Timothée de Rauglaudre et Jean-Loup Adénor ont bien voulu revenir, le temps d'un thé, sur cette enquête glaçante.

Quel a été votre postulat de départ avec ce livre ?

Jean-Loup Adénor - Nous avions déjà pris acte de l'existence de ce phénomène aux Etats-Unis, et l'idée était d'essayer de découvrir si la même chose existait en France. On imaginait du coup que les participant.e.s étaient, comme de l'autre côté de l'Atlantique, soit des ados ou des jeunes adultes contraints par leurs parents, soit des personnes très croyantes et très conservatrices depuis toujours.

Mais au fil de notre enquête, on s'est finalement rendu compte que ce n'était pas le cas : si j'ai croisé des personnes catholiques et protestantes évangéliques qui étaient de cette confession avant d'intégrer ces groupes de "guérison", d'autres sont arrivées en religion en même temps qu'elles ont intégré ces groupes, ou après avoir considéré leur homosexualité comme un problème. Et puis, par ailleurs, un aspect fondamental de ce phénomène en France est que la plupart de ces participant.e.s sont volontaires.

Timothée de Rauglaudre - On a pu mesurer la différence avec les Etats-Unis. le rapport à la religion dans les deux pays n'est pas le même : en France, on est dans un modèle anticlérical, laïc. Ces groupes ont donc compris très rapidement qu'ils ne pouvaient pas revendiquer leur véritable activité publiquement aussi facilement qu'aux Etats-Unis.

Mais après deux ans d'enquête, on sait à présent que non seulement ces groupes existent en France, mais qu'ils sont en train de se développer. C'est en 1995 que Torrents de vie - originaire des Etats-Unis - s'est implanté en France, dans l'église de Belleville, à Paris. Depuis, une quinzaine de groupes locaux ont été ouverts dans des villes françaises. le groupe Courage, lui, s'est créé en 2015 dans le sillage de la Manif pour tous, et est à présent implanté dans trois diocèses. le co-fondateur de Courage en France, Père Louis Marie Guitton, avait en effet des responsabilités dans la Manif pour tous.

La particularité française, que vous mettez en exergue dans votre enquête, est l'aspect psychologique de ces "thérapies"...

Jean-Loup Adénor - Je pense que ces groupes se sont adaptés au marché français, en proposant un accompagnement un peu "rationnel" aux gens. le discours tenu lors de ces "thérapies" est “en voulant déconstruire vos problèmes vous allez réussir à guérir de votre homosexualité”. Ce que j'ai ressenti de façon très prégnante, notamment à Torrents de Vie, c'est que ce discours pseudo-psychologique est efficace. Evidemment, le discours religieux est au coeur de leur méthode, mais quand ils disent aux participant.e.s que leurs attirances homosexuelles sont dues à Satan, c'est certes puissant, mais beaucoup moins efficace qu'un discours psychologique, qui leur donne l'impression d'avoir une réponse pragmatique et concrète aux traumas qu'ils et elles ont vécu. Ceci dit, la psychologie qu'ils utilisent, c'est un peu du fard. Ils vont t'amener à parler de tes problèmes familiaux, etc., mais le fond de leur théorie est que Satan cause l'homosexualité.

Timothée de Rauglaudre - Les explications pseudo-psychologiques données par ces groupes reposent sur le modèle familial, la famille brisée, la masculinité et la féminité. le matériel idéologique utilisé en France est le même que celui des Etats-Unis. Cela se passe comme chez les alcooliques anonymes ou d'autres fraternités : on évite de parler du "produit de l'addiction", parce qu'on a peur que cela réveille des désirs, etc. Là, c'est la même chose, sauf que l'homosexualité n'est pas une addiction. Et puis, tout leur discours autour de la bienveillance, de l'accueil, et de la compréhension va s'effondrer à partir du moment où est posée la possibilité d'être homosexuel, de vivre sa sexualité et son affectivité, et d'être heureux. Pour ces groupes, ce n'est pas une voie possible.

En quoi consistent ces séances de "guérison" ?

Jean-Loup Adénor - On encourage les hommes à rester sur le parcours de la chasteté et de l'abstinence sexuelle. A Courage, on faisait notamment beaucoup de prières collectives. Dans le cas de Torrents de vie, c'est plus compliqué, parce qu'il y est question de "restauration". Ce groupe, créé à l'initiative du pasteur suisse Werner Loertsher, promet une "guérison" grâce au recours du Saint-Esprit, de la prière, et de théories pseudo-psychologiques.

J'ai notamment participé à un stage dit de "restauration" à Chalon-sur-Saône, où il y avait vraiment une ambiance de colonie de vacances. On nous a proposé des enseignements tels que "Facteur d'insécurité face à notre propre genre", "Limites transgressées, coeur envahi" ou encore "Restauration de l'honneur de la femme", dans lesquels nous étions amenés à faire beaucoup de confessions, accompagnées de prières. le but de tout cela étant de nous expliquer les origines du "mal".

Il y avait des moments vraiment choquants quand j'étais en infiltration lors de ces stages. Un jour par exemple, je me suis senti malade, et j'ai voulu quitter le réfectoire. J'ai alors croisé la femme du pasteur, avec qui j'ai pu discuter. Elle m'a attrapé et elle m'a dit : “Au nom de Jésus Christ, soit guéri, Guilem”. Les organisateurs de ces groupes sont dans une logique où ils pensent voir les résultats des prières instantanément.

Ces sessions provoquent-elles des dégâts psychologiques chez les participant.e.s ?

Timothée de Rauglaudre - On a pu avoir du recul avec les quelques personnes avec qui on a pu parler, et, ce que l'on a pu constater, c'est qu'il y a systématiquement un mal-être chez elles. Il y a des cas de dépressions, ou encore des tentatives de suicide. C'est un phénomène qui s'est implanté il y a trois décennies, dont on commence à peine à parler maintenant, et les seules histoires mises en avant par ces groupes ce sont les "success stories", avec des personnes disant être devenues hétérosexuelles ou abstinentes depuis dix ans.

Jean-Loup Adénor - Pour moi, le risque principal est que ces groupes commencent à se spécialiser sur les adolescents, sur les jeunes. Si c'est dangereux pour des adultes qui viendraient de leur plein gré pour régler leur problème avec leur sexualité, alors c'est pire pour des ados en construction.

La députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon et le député LFI Bastien Lachaud planchent sur un texte afin de mettre fin aux "théories de conversion", et visent l'adoption d'une loi en 2020. Vous deux allez être auditionnés dans ce cadre à l'Assemblée Nationale, le 26 novembre. Où en est-on actuellement sur le plan juridique concernant cette problématique ?

Jean-Loup Adénor - L'idée est de leur apporter les éléments que l'on a réunis pendant l'enquête, de façon neutre. C'est très difficile en France de trouver des personnes qui ont étudié ces sujets-là. Si jamais on nous demande notre avis, on dira que l'on est plutôt opposé à la dissolution de ces groupes. C'est très compliqué à faire sur le plan administratif et juridique et, sur le plan pratique, pour pouvoir travailler dessus, on a besoin qu'ils aient une existence juridique : cela nous permet de retrouver une trace.

Il y a aussi la question du martyre qui est fondamentale. Il ne faut pas donner à ces groupes-là des armes pour se poser en martyrs. C'est une minorité bruyante qui a l'habitude d'être pointée du doigt et qualifiée d'homophobe. Ce sont des gens qui ont l'habitude de se victimiser, donc, de notre côté, on pense que leur dissolution est une mauvaise solution. A la place, il faudrait réussir à travailler sur les victimes, et leur donner la possibilité d'être reconnues comme telles, afin de pouvoir porter plainte mais aussi d'être accueillies par un médecin et un psychologue.

Timothée de Rauglaudre - Il faut qu'il y ait une prise de conscience du phénomène et une réflexion à ce sujet dans les institutions religieuses. Il y a un flou juridique autour de la question, ce qui fait qu'il n'y a pas de plainte enregistrée, à notre connaissance.

Certains vont dire que ce n'est pas nécessaire de créer une nouvelle infraction dans le code pénal car il existe déjà l'abus de faiblesse et l'exercice illégal de la médecine. Mais qui va se reconnaître victime d'abus de faiblesse ou exercice illégal de la médecine ? le problème étant que les participant.e.s intègrent ces sessions de leur plein gré : formellement, les organisateurs de ces groupes n'ont rien à se reprocher, ils ont respecté le consentement des personnes. de notre côté, nous sommes favorables à la création d'une qualification pénale de ces pratiques, qui permettrait de passer de la reconnaissance personnelle, en tant que victime, à la reconnaissance juridique, et à la possibilité de demander réparation.

Propos recueillis par Soukaïna Skalli
Lien : https://www.lesinrocks.com/2..
Commenter  J’apprécie          101
Le 18 décembre 2023, Le Pape François appose sa signature au texte "Fiducia supplicans" qui ouvre la porte à une bénédiction des couples de même sexe par l'Eglise Catholique. Depuis lors les articles et communiqués critiques se multiplient de la part d'organisations ou de prélats qui considèrent que l'homosexualité est en soi un état de péché qui ne peut en aucun cas recevoir une forme de validation de la part de l'Eglise.
Selon ces personnes les homosexuels ont besoin d'aide : car parmi les chrétiens nombreux sont ceux qui voient dans l'homosexualité une pathologie qu'il convient de soigner pour faire entrer les personnes dans la norme hétérosexuelle.

C'est à une plongée dans la psychologie et les réseaux de ces militants et gourous que nous invitent les deux journalistes Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre. J'avais déjà emprunté en bibliothèque leur ouvrage plus récent sur les nouveaux phénomènes sectaires, passionnant. Publié juste avant la crise sanitaire Covid, cette précédente enquête intitulée Dieu est amour (slogan affiché en lettres massives dans un des lieux où se réunit l'un des groupes) allie des éléments historiques et une immersion d'un des auteurs au coeur même de ces "thérapies".

Aussi intéressant intellectuellement que touchant humainement, ce livre est une réussite aussi bien sur le plan journalistique, apportant des éléments factuels pour se construire une opinion, des témoignages, mais aussi sur le plan littéraire car je l'ai trouvé très bien écrit. le sentiment qui structure ces démarches et les rend très difficiles à dénoncer est effectivement la honte, honte de soi et de ce qu'on est, de ce qu'on pense et fait, quand on entre dans ces thérapies ; honte de ce qu'on a cru, ce qu'on s'est infligé... quand on s'en sort. Un sentiment qui peut pousser aux pires extrémités et demande une grande délicatesse pour le traiter respectueusement: c'est le cas sous la plume de Timothée de Rauglaudre et Jean-Loup Adénor.

Le lecteur déjà familiarisé avec les débats sur les abus dans les églises ou les questions de genre retrouvera des noms connus ou des informations précieuses. Toujours intéressant pour éclairer sa lanterne alors que quelques années plus tard le débat se durcit : en témoigne la prochaine publication aux éditions du Cerf d'un ouvrage du journaliste du Figaro Jean-Marie Guénois en collaboration avec Aline Lizotte, dont l'expertise intellectuelle est fortement remise en cause par l'enquête. Il y a de quoi s'étonner... Et s'inquièter.

Autre facteur d'étonnement du point de vue catholique, l'oecuménisme mal placé, l'une des caractéristiques du phénomènes des thérapies "ex gay"est la grande porosité entre protestantisme évangélique et initiatives catholiques. Impossible de communier ensemble, mais pour s'allier dans l'intolérance, on trouve toujours des passerelles.
Le plus étonnant est probablement la persistance de ces mouvements alors même que nombre de leurs grandes figures ont été au fil des années remises en cause, soit par leur retour à une vie homosexuelle non refoulée, soit par leur mise en cause dans des scandales (Tony Anatrella) avec une certaine couverture médiatique.

Si la loi française condamne désormais, depuis la loi du 31 janvier 2022, les thérapies dites de conversion ou de restauration (le projet est abordé dans l'enquête), la conviction de ces militants n'est probablement que renforcée face à ce qui est ressenti comme un encouragement au péché par une société pervertie par le "wokisme" et les "idéologies du genre".
Il serait passionnant de poursuivre aujourd'hui cette enquête pour étudier les adaptation de ces acteurs à la nouvelle donne législative, ainsi que les impacts de la crise Covid et des confinements sur ces phénomènes. Une autre enquête connexe pourrait être les propositions virilistes destinées aux hommes catholiques et aux pères de famille dans certains mouvements catholiques.

Après cette lecture très touchante et intéressante, on se retrouve face à une mystérieuse question : qu'est ce que qui peut pousser l'humain à un tel culte fanatique d'une norme sexuelle et sociale, et tant de haine envers ceux qui n'y entrent pas ? Comment peut on instrumentaliser l'amour de Dieu pour justifier une telle haine de soi même et de l'autre ?
À mon humble avis, c'est sur ce plan que se joue la réelle question du bien et du mal.
Commenter  J’apprécie          82
Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre vont enquêter sur les centres de thérapies de guérisons des homosexuels en France. Coupant leur récit entre le témoignage de Jean-Loup Adénor qui s'est infiltré au sein de ces centres pour voir comment ça se passait de l'intérieur, et des indications historique, des témoignages, des explications sur ce que sont les thérapies de conversion.

On en apprend un peu plus alors sur ces centres qui sont d'abord né aux Etats-Unis et qui ont réussi petit à petit à s'infiltrer dans d'autres pays, dont la France. On voit ce qu'il se passe à l'intérieur de ces fameux centres. En France, ils n'utiliseront pas le terme « guérir les homosexuels » et c'est pourtant bel et bien à ce quoi on assiste au travers des yeux de Jean-Loup Adénor.

Alors que je pensais que beaucoup de jeunes forcés par leurs parents faisaient partis de ces centres, on trouve au contraire des personnes d'âge mûrs qui décident d'eux-mêmes de venir se faire « guérir ». Ca paraît aberrant mais les discours tenus par ces personnes qui veulent « soigner » l'homosexualité sont bien rodés, ils savent parler, ils savent avancer des beaux témoignages, ils savent manipuler.

Sincèrement, c'est à vomir, le livre m'a énervé plusieurs fois, j'étais atterrée par les discours, peiné de voir que certains sacrifiaient leurs vies au nom d'un Dieu qui ne les accepterait pas pour ce qu'ils sont. On a, heureusement, le témoignage de certaines personnes qui s'en sont sortis, mais il y a encore tellement de pauvres gens embrigadés dans ces idées.

Au niveau du livre lui-même, c'était intéressant de voir l'intérieur de ces centres et de ce qu'il s'y passe. Par contre des fois je me perdais avec tous les noms, tous ceux qui étaient derrière ces centres, qui était le créateur de quoi, je n'étais pas toujours sûre d'avoir tout bien saisie.

Au cours de ce livre, on assiste également à la naissance de la Manif pour tous. On voit aussi combien ces centres gagnent d'argent grâce aux dons, et croyez moi, il y a une partie « affaire de pognons » en plus de vouloir « guérir » les homosexuels. On voit aussi que ces centres réussissent à s'infiltrer dans les écoles et c'est très inquiétant. C'est aussi une lecture difficile parce qu'elle va traiter des abus de certains hommes chrétiens sur des enfants ou d'autres hommes. Et bien sûr du suicide ou tentative de suicide de personnes qui n'arrivent pas à « guérir ».

Vers la fin on a le droit a une note un peu plus positive quand ils nous parlent des chrétiens qui, au contraire, essaye de montrer qu'être homosexuel n'est pas une tare et qu'on peut être chrétien et homo sans soucis.

Techniquement la loi contre les thérapies de conversion en France a été voté en 2022, mais ces centres font tellement attention de ne pas parler de « guérir les homosexuels », utilisant des moyens détournés, c'est difficile de savoir si ces centres vont être réellement condamnés ou pas.

C'était une lecture difficile mais très intéressante. Je dois être un peu maso mais le sujet m'intéresse tout de même et je suis contente d'en avoir appris un peu plus sur tout ça, même si ça me met en rage.
Lien : https://jetulis.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          30
Livre très intéressant de par son contenu que par ses récits. Dommage que cela ne soit pas un sujet plus souvent abordé. Ces réalités sont bien réelles. Ces hommes et ces femmes dans la détresse et la souffrance ne mérite pas de subir toutes ces choses sous le prétexte de Dieu. Quand les autorités en prendront réellement conscience.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ce prêtre te reçoit, nous on t'attendait dans la voiture. Et tu reviens en pleurs, c'étaient même des gémissements, c'était horrible. Horrible. J'ai un souvenir atroce de ce moment-là, où je me suis dit: "Là, il y a vraiment un problème grave." Tu étais sensible, ça t'arrivait de pleurer. Mais t'entendre pleurer comme ça, ça m'a bouleversée.
-Je lui ai tout raconté, sans rien cacher, complète Benoît.Je lui ai dit: "J'ai du mal à vous dire que je regrette, parce que je ne pense pas avoir fait quelque chose de mal." Du coup, il s'est bloqué, a refusé de me donner l'absolution. J'étais face à un refus de ce que j'avais pourtant l'habitude de recevoir. Tout m'échappait. C'était un refus brutal, un mur qui tombait. Même s'il n'a pas été brutal dans sa manière d'être, il l'a été psychologiquement. Je me rappelle avoir cité le passage de la Bible qui parle de la brebis perdue, je lui disais: "Vous vous rendez compte, vous rejetez une brebis perdue." Il n'y avait pas de réponse, il ne réagissait pas à ma détresse et à mon agacement."
Commenter  J’apprécie          90
Un personnage va éveiller notre curiosité, l'autre intervenante du week-end, une dame âgée aux airs stricts et au verbe haut. Elle incite la salle aux offrandes: "Vient un moment où il faut que je donne un peu plus que seulement un don spirituel. Il sera pleinement spirituel si tout en moi suit ce don. Seigneur, je veux Te donner tout ce qui m'appartient. Je veux que ça t'appartienne aussi. Je crois que c'est Dieu qui me demande de vous parler ainsi et de vous demander encore un effort pour couvrir les frais de cette session." Les billets et les chèques affluent.
Commenter  J’apprécie          84
Le texte apparaît à l'écran tandis qu'un silence profond se fait parmi nous. De sa voix tremblante, Rosanne entame les premières lignes de cette "prière de renonciation" et, sous mon regard incrédule, toute la salle lui emboîte le pas, produisant une litanie ésotérique qui me fait davantage penser à une messe noire qu'à une prière chrétienne.
Commenter  J’apprécie          90
C'est une des difficultés de cette enquête : comment exposer un système méconnu tel que l'univers ex-gay tout en évitant de stigmatiser ceux qui y prennent part ? Parmi les participants que nous avons rencontrés, presque tous étaient volontaires, nous ont confié avoir trouvé du réconfort, une forme d'apaisement et une écoute sincère au sein de ces groupes. Un espoir aussi, puisqu'on leur promet restauration. C'est pourquoi nous nous sommes efforcés de distinguer participants et organisateurs. De ne jamais juger ceux qui viennent chercher de l'aide, mais de décortiquer les discours et les pratiques de ceux qui prétendent soigner l'homosexualité, par la prière, par la thérapie, par l'exorcisme. De pointer leurs incohérences et leur dangerosité. Car, derrière les intentions affichées d'assistance et de charité, le discours reste le même : l'homosexualité serait une déviance à la fois psychologique et spirituelle, donc, en bout de course, une forme de maladie. En promettant que la restauration de l'hétérosexualité est possible, ces groupes maintiennent les participants dans une forme de détestation d'eux-mêmes.
Commenter  J’apprécie          20
Chronologie

390 : L'empereur romain Théodose 1er condamne tout acte homosexuel, toute personne prise sur le fait sera punie sur le bûcher.

1317 : Première exécution connue pour homosexualité en France.

6 juillet 1750 : Dernière exécution en France pour homosexualité, par les flammes, sur l'actuelle place de l'Hôtel-de-Ville à Paris.

1886 : Première apparition du terme «homosexualité » dans le manuel Pychopathia Sexualis du psychiatre austro-hongrois Richard Freiherr von Krafft-Ebing, ouvrage populaire.

1937 : Première thérapie d'aversion par électrochocs recensée sur un patient homosexuel à Atlanta, dans I'État américain de Géorgie.
Commenter  J’apprécie          40

Video de Jean-Loup Adénor (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Loup Adénor
Enquête : guérir l'homosexualité au nom de dieu
autres livres classés : infiltrationsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Autres livres de Jean-Loup Adénor (1) Voir plus

Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature LGBT Young Adult

Comment s'appelle le premier roman de Benjamin Alire Saenz !?

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers
L'insaisissable logique de ma vie
Autoboyographie
Sous le même ciel

10 questions
42 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeune adulte , lgbt , lgbtq+Créer un quiz sur ce livre

{* *} .._..