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EAN : 9782330073022
448 pages
Actes Sud (05/04/2017)
3.36/5   7 notes
Résumé :
Quand elle apprend que son frère a été tué par la police dans une rue de Nairobi, Ajany quitte le Brésil et revient sur les lieux de son enfance, dans un village du Kenya profond, où elle retrouve des parents dévastés. C'est alors que surgit un Anglais, à la recherche de son père, dont la quête va contraindre Ajany à interroger les silences du passé familial. Ce sublime roman empreint de poésie dresse un portrait flamboyant d'un pays malmené par l'histoire.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Entrée en pleine action : Odidi court. Les souvenirs affluent : sa soeur, sa fiancée, l'enfance. le jeune homme s'écroule sur un trottoir de Nairobi.
Ajany, sa soeur, revient du Brésil pour l'enterrement. Elle a grandi dans le nord du Kenya, loin des remous de la capitale. le corps d'Odidi est ensuite rapporté à la terre qui l'a vu naître.
En parallèle, Isaiah William Bolton, fils d'anciens colons, débarque dans le pays sur les traces de son père. Il arrive sur la propriété du père d'Ajany. Odidi lui avait fait parvenir un livre paraphé par ce père recherché, ainsi qu'une photo de sa mère, enceinte, posant pour lui.
J'avais décidé de lire une douzaine de pages par jour face au style très pointu et touffu de l'auteur. Mais, au fil des jours, je me suis imprégné de la musicalité et du mélange hétéroclites des points de vue et des paysages : j'ai accéléré. Les panoramas du Kenya sont dessinés avec une grande acuité.
Ajany repart vers Nairobi sur les traces de ce frère qu'elle a quitté trop tôt, taraudée par la culpabilité, à la limite de la folie. Isaiah, quant à lui, poursuit sa quête.
Le manque des repères chronologiques et géographiques de ce récit en fait un livre très déroutant. Il a fallu que j'accepte de me laisser porter par l'auteur, sans trop essayer d'anticiper. Les énigmes sont résolues au compte-gouttes et la fin se mérite. C'est un livre que je relirai pour la complexité de sa structure, et pour les paysages où je me suis véritablement fondu.
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Que ce roman était difficile à suivre… Bien trop pour moi, la vie est trop courte pour batailler dans une lecture qui devrait être un plaisir, donc ma lecture s'est soldée par un abandon, au bout de 200 pages (limite que je me suis fixée pour donner une chance à ce roman quand j'ai compris que ça allait être ardu…).

En théorie, l'histoire était pleine de promesses : Ajany revient de son exil au Brésil pour enterrer son frère dans la maison familiale au Kenya. Elle y rencontre un Anglais, venu jusqu'ici pour percer le mystère de la mort de son père…
Malheureusement, l'autrice ne cherche pas à nous rendre l'histoire intelligible. Alors qu'il y a suffisamment d'éléments inconnus, entre les remous politiques kényans de l'époque et les mystères de la grande et de la petite histoire, l'autrice en rajoute une couche avec de nombreux personnages qui se croisent sans qu'on comprenne bien qui ils sont et ce qu'ils veulent et des passages pleins de sous-entendus ou un peu fantastiques qui m'ont perdue encore un peu plus.

Je me suis accrochée, mais j'étais bien contente d'atteindre la page 200 pour arrêter cette lecture – même si j'aurais évidemment préféré qu'un nouvel élément redonne de l'intérêt à l'histoire avant cela…

Je suis très déçue, car j'étais enthousiaste à l'idée de découvrir le Kenya par la littérature, que ce soit au niveau culturel, politique, historique… Ayant passé deux semaines dans ce pays en 2010, j'étais heureuse de le voir maintenant par les yeux d'une Kényane.

Tant pis, ce sont des choses qui arrivent ! J'espère que mes prochaines lectures, qu'elles soient lus ou non pour des challenges, tiendront leurs promesses…
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La maison au bout des voyages commence avec une longue scène d'agonie. La nuit du 27 décembre 2007, au moment des élections présidentielles au Kenya, un homme meurt dans la rue, tué par la police. D'emblée, le style d'Yvonne Adhiambo Owuor surprend. Tout en scansion, phrases courtes et imagées qui s'entrechoquent. Cinglantes, sèches, flamboyantes. Et ce n'est que le début d'un long roman qui martyrise la chronologie et qui plonge dans L Histoire éruptive du Kenya depuis l'indépendance de 1963. le livre est une jungle, avec ses nombreux personnages au lourd passé, tous connectés peu ou prou à une violence endémique. Une véritable descente au coeur des ténèbres. Plus spécifiquement, comme son titre français l'indique, il se resserre autour d'une maison au nord du pays, où la sécheresse sévit et accable des paysages de poussière (Dust en est le titre original). Derrière son écriture, tellement difficile à domestiquer et positivement harassante (tout dépend du degré de résistance du lecteur, évidemment et de son adhésion ou non à son style volcanique), le livre offre pourtant des histoires fascinantes de vengeances, de meurtres et de sacrifices. La maison au bout des voyages possède même un véritable suspense, des questions qui hantent les protagonistes du roman et qui ne sont résolus qu'après plus de 400 pages. Mais Dieu que le périple est ardu pour y arriver !
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Ce roman est exigeant et j'ai été tentée d'interrompre la lecture à plusieurs reprises. Mais l'écriture est tellement belle, tellement chargée d'intensité et de poésie que j'ai persévéré et je suis contente de l'avoir fait. Ce qui est déconcertant dans ce livre, c'est d'abord de ne pas connaître l'histoire du Kenya alors que l'auteure semble s'adresser à un lectorat averti. C'est ensuite la prolifération de personnages secondaires, dont on ignore le rôle puisque le récit n'est pas linéaire et ne respecte aucune chronologie. Pour ma part, je me suis cramponnee aux personnages principaux qui ont tant à dire sur les guerres ethniques, la violence, le deuil, la mémoire. Et quel plaisir, lorsque s'achève le roman de pouvoir mettre le puzzle en place et d'avoir été emportée par une langue aussi forte.
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La maison au bout des voyages (Dust) » par Yvonne Adhiambo Owuor est passionnant, même s'il faut quelques pages pour bien rentrer dans cette histoire multiforme et dans cette langue aux phrases courtes et ciselées, qui fait penser aux paysages arides du Nord. le roman commence en 2007 lors des violences qui secouent le Kenya après des élections contestées. Odidi Oganda est en fuite dans les rues de Nairobi, poursuivi par la police. Il est abattu. Son père Nyipir et sa soeur Ajany, arrivent, l'un de sa maison loin dans le Nord, l'autre du Brésil, pour reconnaître le corps du défunt à la morgue et l'emmener pour l'enterrer près de « la maison au bout des voyages » où les attend la mère, Akai-Ma, déchirée par la douleur.
Cette maison, construite à la période coloniale par Hugh Bolton, un officier de renseignements britannique et par Nyipir, son ordonnance kenyan, est le noeud gordien qui relie tous les personnages du roman. Alors que la famille Oganda n'a pas fini d'enterrer son fils, apparaît, venu d'Angleterre dans ces contrées inhospitalières, Isaiah Bolton, dont la mère vient de mourir. Il veut en savoir plus sur son père, Hugh, disparu sans laisser de traces avant même sa naissance. le récit rebondit de la période coloniale avec la répression des rebelles Mau-Mau par les autorités britanniques, à l'époque contemporaine et la lutte contre la corruption du régime dont Odidi était un des pourfendeurs en passant par l'assassinat de Tom Mboya en 1969, signalant la fin des illusions pour la jeune république kenyane. Violence, désir, remords et secrets se mêlent dans cette tragédie racontée avec puissance par Yvonne Adhiambo Owuor, au bout d'un voyage surprenant, dans un pays que je n'avais fait qu'effleurer.

Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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critiques presse (1)
LeMonde
16 juin 2017
Hommage au pays natal, « La Maison au bout des voyages », premier roman d’Yvonne Adhiambo Owuor emporte le lecteur.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Tous les départs comportent différentes strates. Le sien se fit un doigt sur les lèvres pour imposer le silence à au moins quatre-vingt-dix fantômes. Arrivées. Atterrissage à l’aéroport international Jomo Kenyatta avec, en toile de fond, un lever de soleil nairobien digne d’une carte postale : scène avec acacias-le-matin et ciel rouge et mauve. Une sensation de vie concrète enveloppait les passagers. Déferlement de saveurs, de senteurs de terre : pour elle, tout un éventail de souvenirs. La main d’une mère dispersant des fines herbes dans des outres en peau de mouton, épiçant des cheveux avec du beurre clarifié, parfumant des savons corporels avec du cèdre, de l’écorce d’acacia séchée et des feuilles de leleshwa. Toute une enfance écrite en arômes.
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Cette même nuit, sous les lueurs lointaines de la région septentrionale, une femme enfuie de chez elle pour prendre la mort de vitesse déchire ses vêtements. Elle a parcouru deux cent quatorze kilomètres dans ce but. A l'image de sa fille le feu l'enchante. Des flammes rouges s'élancent. Deux chèvres endormies grognent. Guérison et lucidité. Un problème de fantômes. Une solution de fantômes requiert un gage. Un bouc émissaire.
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Akai se mordit les poignets pour leur donner son sang à boire, mais ses forces s'étaient amoindrie et ses dents glisserent. Etir tomba de ses bras et fut prise de convulsions au sol. Akai réalisa de toute son âme combien la petite était minuscule et combien ses bras se sentaient légers sans elle. Elle essaya de pleurer. Akai arrangea Ewoi et s'éloigna sans Etir. Une hyène hurla à proximité.
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