AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782914777902
396 pages
Anacharsis (17/05/2013)
4.12/5   8 notes
Résumé :
Dans ce roman historique en forme d’intrigue policière, Panagiotis Agapitos nous fait pénétrer un univers byzantin tel qu’il n’avait jamais été dépeint, sur ses marges et dans ses bas-fonds, grouillant de vie dans le monde interlope ou s’entremêlent de surprenante manière les traditions de Byzance et de l’Islam. Un roman oriental d’un autre genre.

Empire byzantin, mai 832. Envoyé en ambassade auprès du calife al-Mamun de Bagdad par l’empereur Théophil... >Voir plus
Que lire après Le luth d'ébèneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Allez hop plongeons directement dans une culture oubliée, un petit effort de vocabulaire pour démarrer et nous voilà en pleine culture byzantine avec ses protospathaires et autres logothètes.
Suivons la caravane qui avance depuis des jours en Cappadoce, la chaleur est insupportable, Césarée est en vue au grand soulagement de l'ambassadeur de Constantinople et de l'empereur Théophile.
Léon vient pour négocier la paix avec le Calife de Bagdad, une mission périlleuse.
Césarée est une belle ville fortifiée, l'ennemi musulman n'est pas loin.
L' arrivée d'une personnalité dans cette ville corrompue jusqu'à l'os ne passe pas inaperçue. Il est reçu avec les honneurs. N'imaginez pas un vieillard chenu, Léon est jeune et plutôt beau.
Sitôt arrivé il se retrouve au beau milieu d'un imbroglio criminel. La fille d'un juge local vient d'être assassinée et horriblement mutilée. En grattant un peu Léon découvre que trois autres jeunes filles ont disparues depuis quelques semaines. le Stratège la plus haute autorité de la ville, lui confie la mission de trouver le ou les criminels.
Lui qui est épris de culture, de beauté, qui n'aime rien tant que jouer du luth, le voilà propulsé enquêteur au péril de sa vie.
Vous savez que j'aime restée discrète sur les intrigues de polar, je n'en dirai donc rien de plus mais je vous garantis qu'on ne s'ennuie pas une seconde.
Représentez-vous bien l'époque : on fait très peu de cas de la vie humaine, le convoi a d'ailleurs pu admirer toute la mansuétude locale en trouvant à l'entrée de la ville plusieurs hommes empalés.
Césarée est " un chaudron en ébullition" les casernes sont à deux pas des tavernes et des bordels. Les évêques fréquentent des prostituées aussi bien que les califes !!
Les moines fréquentent les lupanars quand ils n'ourdissent pas de sombres complots.
Notre protospathaire va devoir la jouer très fine ......
Panagiotis Agapitos nous ouvre les portes d'un univers inconnu, les titres nobiliaires, les habitudes de vie, les croyances, la nourriture, la violence, c'est un monde dont les traditions nous sont totalement étrangères. Universitaire érudit il a mis tout son savoir au service de ce polar. J'ai aimé ce voyage surprenant et très intelligemment mené.
La traduction est impeccable.
Cet habile polar devrait être suivi de deux autres, du moins si l'éditeur veut bien nous donner à lire : l'oeil de cuivre et la Méduse d'émail


Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          81
Depuis l'Illiade et l'Odyssée, je ne crois pas avoir une seule fois eu l'occasion de lire un roman grec. Lacune comblée grâce à Panagiotis Agapitos. Ce dernier, professeur d'histoire byzantine à l'Université de Chypre, est l'auteur d'un roman historique aux allures de polar : le Luth d'ébène : une enquête de Léon le protospathaire.

Un roman traduit du grec et publié en 2013 dans une maison d'édition toulousaine qui m'était inconnue : Anacharsis. Un petit pavé de 380 pages, doté d'une liste impressionnante de personnages en début de roman, d'une carte de la ville de Césarée où se déroule l'histoire et d'un glossaire touffu. Un roman où l'on apprend effectivement du vocabulaire pour peu qu'on soit un peu curieux historiquement parlant : aplikton, cataphractaire, drongaire, logothète, myrepse, saldamare…

Une richesse du vocabulaire à l'image de la richesse tourmentée de l'Histoire. En effet, dès les premières lignes, on plonge en 832, au coeur de l'Empire byzantin, à Césarée, ville frontalière située en Cappadoce, entre Constantinople et Bagdad. Une cité à la limite des mondes musulman et chrétien, entre cultures arabe et byzantine ; une cité qui bouillonne ! La postface de l'auteur est à ce titre vraiment très utile et permet de situer pleinement le contexte et de préciser le cadre historique de l'écriture.

Léon, l'ambassadeur – ou prothostataire – arrive dans cette ville fortifiée en mission diplomatique pour l'Empereur Théophile. Une arrivée sordide, au pied d'un échafaud qui plante le décor pour tout le roman : « Trois hommes à demi nus étaient empalés sur des pieux pointus érigés sur les larges planches d'une estrade de bois. Leurs bras écartés avaient été liés à des montants horizontaux formant une croix avec les pieux ; leurs têtes tondues étaient maintenues en arrière par une corde. Membres tordus et visages déformés étaient figés dans la lumière livide du soleil. »

Il règne une confusion manifeste dans la cité. le stratège Nikophoros, commandant militaire de la ville, délaisse en effet ses affaires, trop préoccupé par la santé défaillante de sa fille et la mort prématurée de son fils. Quand la fille du Juge disparaît et est retrouvée quelque jours plus tard morte et atrocement mutilée, c'est une toute une ville qui se met à tourbillonner de violence. Les disparitions et meurtres sauvages de jeunes femmes semblent être légion et c'est à Léon que le stratège confie alors l'enquête. le diplomate endosse bon gré mal gré le costume de Sherlock et se met en quête du meurtrier.

Ruelles sombres, bordels douteux, militaires violents, moines patibulaires, complots, faux-semblants : les péripéties s'enchaînent jusqu'au dénouement…

Un roman facile à lire, une fois qu'on a accepté le vocabulaire historique ; une intrigue assez prenante découpée en 23 chapitres qui permettent alternativement de changer d'atmosphère et de personnages et de se fondre un peu plus dans l'ambiance étrangement sordide de cette cité.

En fouinant un peu sur le web, j'ai découvert que l'auteur avait publié deux autres romans qui font suite au Luth d'ébène : The Copper Eye (Agra, 2006, recently published in Italy as L'occhio di bronzo, Crocetti 2008), while the third novel in the series, Enamel Medusa, will be appear in July. (source : https://french-italian.stanford.edu/opinions/agapitos.html / date : 2009)
Autant dire que je vais surveiller de près les publications d'Anacharsis.
Lien : https://deambulationsrennais..
Commenter  J’apprécie          40
Un polar historique, évidemment. le genre est à la mode, et j'avoue que j'avais eu le sentiment d'en avoir fait le tour, après en avoir lu pas mal. Je me suis laissé tenté par celui-ci, parce qu'il se passait dans l'empire byzantin,que j'avais envie de mieux découvrir depuis ma lecture de l'Akrite, et que les livres de cette littérature, ou qui nous transportent dans cet univers, ne sont pas légion. Et j'ai eu au final une très bonne surprise.
L'auteur connaît parfaitement le monde qu'il décrit, il est spécialiste universitaire. Et on apprend énormément sur la vie dans l'empire byzantin, et de ce point de vue c'est vraiment passionnant, et donne terriblement envie d'en savoir plus. On se perd au début un peu dans tous les titres byzantins, mais grâce au lexique et avec un petit effort, on s'y retrouve, et j'ai même trouvé cela amusant, et sans doute très représentatif de cette civilisation. Mais évidemment cela ne suffirait pas à faire un roman.
L'intrigue est vraiment très prenante, l'auteur construit son affaire très habilement, alternant les chapitres consacrés à Léon et ceux centrés sur d'autres personnages, qui en plus de nous faire vivre à Césarée au IXe siècle, font progresser l'action, et nous découvrent les différents aspects des intrigues en cours. A partir d'un certain moment, on a du mal à lâcher le livre, parce qu'on voudrait en savoir plus, même si on se doute de certaines choses, d'autres ne se laissent pas anticiper si facilement, l'auteur place des fausses pistes, ajoute des éléments que l'on ne soupçonnait pas. C'est vraiment très efficace. Je rajouterai que c'est étonnamment bien écrit, ce n'est ni lourd ni pédant, mais élégant. Les personnages sont finement caractérisés, les affrontements entre personnalités et intérêts bien dessinés, et c'est très vivant, et pas artificiel du tout, ce que l'on pourrait peut être craindre d'un savant universitaire.
Evidemment, il y a des invraisemblances, et les personnalités manquent de profondeur et de complexité, mais le genre (polar historique) ne vise pas non plus ce genre d’objectifs. Mais au final, on se rend compte de ces choses, une fois le livre terminé et après avoir passé un très bon moment. Et appris des choses. Alors le bilan est en somme très positif. Je dirais que c’est un livre intelligent et brillant, qui arrive à distraire et à apprendre des choses au lecteur.
Commenter  J’apprécie          20
Le luth d'ébène est un polar médiéval aux multiples facettes.

Nous sommes à Césarée en Cappadoce en 832, c'est un décor et une époque que je découvre.

La postface nous instruit sur les choix de l'auteur. Elle est très intéressante.

Le glossaire n'est pas de trop à la fin… effectivement dans un premier temps j'ai eu un peu de mal avec le vocabulaire administratif grec mais on a vite fait de passer outre ce détail.

La carte de la ville je l'aurais préférée en début de livre, même si je ne m'y suis pas trop référée car les évènements se passent toujours dans le même secteur.

D'une part nous avons une ville fortifiée, une ville pas tout à fait fermée car en travaux de reconstruction, va devenir le théâtre d'une série de meurtres sordides. D'autre part une guerre se prépare non loin. On joue avec ouvert/fermé, intérieur/extérieur, ici et là-bas… Des tensions vont voir le jour …

Il semblerait que l'auteur développe sont histoire autour des sept péchés capitaux. La cupidité, l'avarice, les rivalités, la jalousie, l'envie, l'orgueil, la luxure, le pouvoir, la paresse et la gourmandise sont aussi de la partie. Mais l'amour, l'amitié et la justice ne sont pas loin.

Un assiste à une escalade dans la violence.
Lien : https://latelierderamettes.w..
Commenter  J’apprécie          40
Polar byzantin! 

Savez vous ce qu'est un Protospathaire? et un spathaire? un stratège? un silentiaire? un tourmarque? Titres, grades des dignitaires de l'Empire byzantin confèrent une poésie et un mystère pour le lecteur moderne. Et la Césarée byzantine est la Césarée d'Israël, ou Césarée d'Antioche, ou Konya en Cappadoce? 

Dépaysement garanti. 

Dans le temps, l'action se déroule en mai 832. Léon, le Protospathaire est envoyé en ambassadeur auprès du calife de Bagdad. Il fait étape à Césarée, arrive en plein drame et propose d'aider le gouverneur à faire la lumière sur la disparition d'une jeune fille. 

Je ne vous raconterai pas l'intrigue, ni les subterfuges, masques et déguisements. Sachez seulement que vous allez pénétrer dans des casernes, un bordel, un monastère, un bazar aux tapis....que vous allez vous perdre dans les subtilités de la bureaucratie byzantine, dans les querelles théologiques, les identités mouvantes....et j'ai bien aimé cela. 

Découvrez! 
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
LePoint
03 juillet 2013
L'enquête, dans les milieux interlopes de la ville, est captivante car portée par un récit ciselé d'exigence historique.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
« Peut-être voudrais-tu te rafraîchir un peu, maître?» dit-il
à Léon. Celui-ci, légèrement surpris, regarda son vieil intendant, prit la serviette, s’essuya le visage et but dans la coupe.
« Merci à toi, Nikolaos, de ne pas être fatigué de veiller
encore sur moi, lui répondit-il avec tendresse. Mais il serait mieux encore de t’occuper de Photios, ajouta-t-il brusquement. Ce garçon ne vit que dans ses livres ! Je me demande vraiment pourquoi j’ai accepté de le prendre avec moi dans cette mission diplomatique chez les Arabes. Dis-moi, à quoi peut bien servir dans une ambassade un blanc-bec qui n’a même pas encore terminé l’école?»
Sa voix avait pris un ton froid et agressif
Commenter  J’apprécie          00
« Quel échafaud imposant, protospathaire*! Tu l’as
remarqué, je suppose. On dirait bien qu’ici, aux limites
extrêmes de notre État, les meules de la justice s’appliquent à broyer du mieux qu’elles le peuvent», déclara-t-il d’un air plein de sous-entendus et d’une voix de basse bien travaillée.
C’était le spathaire* Iorgos Fasganos, un homme dans la
trentaine, de grande taille, particulièrement corpulent, totalement chauve et désespérément superficiel, mais vêtu avec un goût recherché et un luxe ostentatoire. Il tenait d’une main un foulard de soie avec lequel il s’essuyait la bouche et le cou tandis que de l’autre il s’éventait le crâne à l’aide d’un chapeau de paille.
Commenter  J’apprécie          00
« Seigneur Léon, dit-il à l’homme avec respect, nous
sommes arrivés à la patte-d’oie d’où part la route vers le
camp fortifié de Césarée*. Il nous reste un peu plus de quatre milles pour arriver à la ville. J’ai envoyé un sous-officier au camp pour les avertir de l’arrivée de l’ambassade. Au cas où ils veuillent nous escorter.
— Merci, Pétronas. Attendons donc leur arrivée», répondit Léon avec une mauvaise humeur non dissimulée. Le drongaire salua avec vivacité, s’éloigna en menant son cheval devant la voiture et lança un ordre. Lentement, comme un animal au pas lourd et fatigué, le convoi s’arrêta.
Commenter  J’apprécie          00
L’homme s’abandonna un assez long moment au spectacle de cet échafaud. Quelle mort horrible, mais comme elle était impeccablement mise en scène! Il tourna la tête. À un demi-mille au-delà de l’échafaud, en direction du nord, on distinguait, comme en suspens dans la brume de chaleur, la forme indistincte d’un mur de briques encadré par deux tours carrées. Au centre du mur, pareille à une bouche de pierre, trônait une porte fermée au-dessus de laquelle s’avançaient deux bretèches de bois recouvertes de chaume. À gauche et à droite de la porte pendaient deux oriflammes qu’aucun souffle de vent n’agitait.
Commenter  J’apprécie          00
Laissant Photios dans ses coussins, Léon descendit avec
précaution et passa de l’autre côté du haut véhicule pour s’y protéger du soleil. Derrière la voiture, on entendait un
vacarme incohérent fait de commandements, de cris, de hennissements, de claquements de sabots de chevaux, de braiments de mulets. Il essaya d’imaginer ce qui se passait.
Comme surgi de nulle part, un homme âgé, voûté par les
années, vêtu d’un long vêtement très simple mais fait de bon coton et portant sur son crâne chauve un petit bonnet de feutre apparut à ses côtés. Il tenait une serviette et une coupe.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Panagiotis Agapitos (1) Voir plus

Lecteurs (34) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}