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EAN : 9782863747841
Mazarine (18/09/2019)
4.33/5   20 notes
Résumé :
« J’ai grandi avec des parents sourds. Aller à l’école fut un choc. J’y rencontrais un monde fait exclusivement de paroles et de sonorités. Je n’ai commencé à parler qu’à l’âge de six ans, puis je suis tombée amoureuse des mots. J’ai décidé d’écrire pour traduire en lettres les silences et les signes qui m’habitaient, pour les partager, leur donner du sens, un poids et une existence.»  C’est l’histoire d’une petite fille devenue femme, née dans une famille considéré... >Voir plus
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Je remercie chaleureusement les éditions Fayard pour l'envoi, via net galley, du récit Il était une voix... de Marina al Rubaee.
L'autrice a grandi avec des parents sourds, sa langue maternelle est donc.. la langue des signes. Elle a commencé à parler à partir de l'age de six ans. Ses premiers pas à l'école furent un choc, elle n'avait pas l'habitude de vivre dans un un monde fait exclusivement de paroles et de sonorités. Il fût donc difficile pour elle d'évoluer à l'école pourtant elle est tombée amoureuse des mots. C'est pourquoi elle a décidé d'écrire pour traduire en lettres les silences et les signes qui l'habitaient, pour les partager, leur donner du sens, un poids et une existence...
Il était une voix c'est l'histoire d'une petite fille née dans une famille différente, en difficulté. Enfin, c'est aux yeux de la société que sa famille est différente car pour Marina sa famille est "normale". C'est nous, entendants, qui voyons les choses différemment. Là d'où elle vient, on allume et on éteint la lumière pour faire remarquer sa présence. Nous, on parle, mais eux appréhendent les choses autrement.
Marina m'a beaucoup touché avec ce récit, très bien construit et vraiment captivant.
Son ouvrage m'a évidemment fait penser au film La famille Bélier. Notamment quand la narratrice explique qu'elle a souvent fait la traductrice pour ses parents, par exemple dans les cabinets médicaux. Impossible (quand on a vu le film) de ne pas faire le parallèle avec la scène où Louane fait la traductrice pour ses parents, scène qui m'a d'ailleurs fait hurler de rire. Mais pour la jeune fille qui la vit, cette scène, cela doit être sacrément moins amusant, dans la "vraie vie".
C'est un récit très touchant, pas larmoyant. Au contraire, le ton est très juste.
J'ai pris plaisir à découvrir la vie de cette enfant, jeune fille, jeune femme. Elle a grandit dans une famille différente où elle était une aidante (personne qui s'occupe de proches en situation de dépendance). Mais à force de volonté elle arrivera à faire son petit bonhomme de chemin et faire ce qu'elle souhaite sur un point de vue professionnel. Et ce, malgré quelques écueils sur sa route. Il en faut évidemment plus pour l'arrêter :)
J'ai vraiment adoré Il était une voix... Je vous invite à le découvrir à votre tour, et je lui mets un énorme cinq étoiles.
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Marina al Rubaee, l'auteure de ce roman, est fille de parents sourds tous les deux. Dès son plus jeune âge, elle sera le pont qui relie ses parents avec le monde des entendants. Elle sera leur traductrice, leur lien avec le monde sonore extérieur. Au travers de ce récit, Marina va nous sensibiliser à cette différence, à cette vie particulière qu'elle a eue, mais dont elle est sortie plus enrichie.

J'ai été très émue en découvrant ce témoignage que j'ai trouvé passionnant à bien des égards. Il est très intéressant d'avoir le point de vue de Marina, et toutes les explications qu'elle nous fournit au fur et à mesure sont nécessaires. Elle mettra par exemple un point d'honneur à éviter que la société stigmatise les non-entendants. À tort, l'on a tendance à croire que ces personnes sont muettes, et il n'en est rien. Marina va sensibiliser le lecteur. Elle mettra en exergue toutes les difficultés liées au quotidien et rencontrées par ces personnes.

Elle va nous livrer ses tranches de vie auprès de ses parents « différents ». Elle nous montrera à quel point elle a pris son rôle de traductrice très au sérieux et ce, depuis son plus jeune âge, afin que ses parents puissent communiquer sereinement.

Marina a finalement grandi très vite, trop peut-être. À la tête de sa fratrie, c'est elle qui prendra la responsabilité d'aider les parents, que ce soit avec les communications extérieures, comme les rendez-vous chez le médecin, ou les papiers administratifs à remplir. Elle m'a énormément touchée, et je l'ai vue forte mais aussi fragile. Ses rêves de devenir journaliste sont beaux. Je l'ai trouvée admirable à bien des égards.

La plume est d'une grande fluidité, et Marina a su romancer son témoignage afin de ne pas ennuyer son lectorat. J'ai tout simplement été passionnée, ce récit m'a énormément touchée et je sais que j'y repenserai souvent.

Sous forme de récit-témoignage, Marina nous livre son quotidien auprès de ses parents non-entendants, sans fards, mais avec beaucoup de pudeur aussi. Elle a su parsemer son texte de petites touches d'humour, mais surtout de beaucoup d'amour. Un récit à mettre dans toutes les mains.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Ce récit est le témoignage d'une femme entendante née de parents sourds. Elle décrit le rôle de « béquille » qu'elle a joué auprès d'eux, établissant le lien entre ses parents et le reste du monde : les médecins, les formalités administratives, le reste de la famille.
Elle en a ressenti de la fierté mais aussi un sentiment d'urgence qui l'a enfermé dans ce rôle au point de s'oublier elle-même.
Heureuse d'aider ses parents mais aussi débordée par la tâche, elle a de plus été confrontée à la difficulté de ses propres apprentissages puisque l'oralité n'était pas de mise à la maison.
Elle nous confronte également à l'absence d'aide à ce handicap dans la vie de tous les jours et le manque d'empathie pour ceux qui sont différents.
Un récit intéressant malgré un style un peu trop scolaire.
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C'est une claque que je me prends en lisant ce court récit (265 pages), j'ai le coeur gros, les larmes aux yeux, la gorge nouée. Je suis émue, bouleversée, chamboulée.

En recevant ce joli livre avec ce si joli titre, je ne m'attendais pas à rester muette lorsque je le refermerais. Je reste sans voix alors que j'ai tant de choses à dire sur ce livre.



Papa m'a félicitée à sa manière en soulevant son pouce. Moi, j'avais juste envie de pleurer. À cette époque j'avais eu la sensation, en parlant, de trahir mes parents, de passer dans le camp adverse, celui des entendants. Et la langue des signes dans tout ça ? Tout ce qu'ils m'ont transmis, appris, on en fera quoi ? Ça comptera ça ? On veut m'enlever l'essentiel, mon socle, ce lien avec mes parents. Si je me mets à parler, je vais les perdre. J'ai ravalé mes larmes. Plus tard, je comprendrai vite que parler sera une force, que je pourrai les aider ainsi, en les reliant au monde des entendants grâce à ma voix. Je vais me mettre à parler des le CP, pour eux.



Marina, notre auteure nous parle sans tabous de sa vie. Qu'est-ce que c'est d'être une enfant née de parents sourds. Cette petite fille de 3 ans qui s'en va à l'école et qui sort de sa bulle, de son monde. Elle se rend alors compte qu'il y a le monde des entendants, elle qui n'a connu jusqu'alors que la langue des signes. Un sourd n'est pas muet, mais il ne s'entend pas parler, alors ils signent entre eux à la maison. Pour Marina, sa langue maternelle, c'est la langue des signes. Personne ne lui a expliqué que le monde des entendants et si différent de celui dans lequel elle a grandi. La petite se retrouve projetée dans cette classe où elle doit s'exprimer avec des mots. La maîtresse ne prend pas la peine de comprendre pourquoi la petite ne parle pas.



En grandissant et en rentrant en CP, Marina doit apprendre à écrire mais, écrire, c'est pour beaucoup de sourds, comme accéder à une autre langue. Marina a été élevée par des parents sourds, qui, de ce fait ont leur propre langage. C'est une nouvelle difficulté pour l'enfant. Là non plus, la maîtresse ne prend pas la peine de comprendre pourquoi la petite a tant de difficultés à écrire.

La petite se rend aussi compte que, tout le monde ne « danse pas avec les mains », ils sont en réalité très peu à comprendre ses parents.



J'apprends beaucoup dans ce récit, sur la langue des signes et « le monde des sourds » , je me sens démunie. Saviez-vous que la langue des signes est différente selon les pays ?



La petite fille grandit, mais elle grandit beaucoup trop vite. Être sourd, c'est en quelque sorte être démuni. Les tâches administratives sont de vrais obstacles et les personnes rencontrées n'ont pas nécessairement la patience requise pour s'adresser à un sourd. La petite est un vrai appui pour ses parents. Mais au prix de quels sacrifices ?



L'auteure nous raconte son histoire avec énormément de sensibilité. Je ressens toutes ses émotions.

Je vis avec elle le temps du récit. Je redeviens une enfant. J'ai gardé mes larmes et j'ai aussi eu envie de rire en imaginant certaines scènes loufoques.



Je suis attachée à Marina et sa famille. En lisant ce récit, j'ai l'impression d'être un membre de leur famille. Marina nous fait entrer dans son intimité et ses souvenirs.



Là, point de suspense, que des émotions !



Je vous conseille vraiment ce livre, il fera ressortir toute votre humanité et votre empathie. Il vous fera passer par toute une palette de sentiments. Il vous fera également connaître un handicap peut-être un peu méconnu. C'est un vrai bijou ! Merci Marina de partager cela avec nous !


Lien : https://livresquement-djusti..
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Marina est issue d'une famille considérée comme différente, différente car ses deux parents sont atteints de surdité. Dès son enfance, elle a alors appris à signer pour parler, à se manifester en allumant et éteignant les lumières au sein du domicile, à devenir aussi la voix et les oreilles de ses parents au fil des années. Petite fille, devenue femme trop rapidement, c'est ce que nous livre Marina au fil des pages.

Vous le savez, les témoignages ne sont pas vraiment ce que je lis le plus, loin de là. Alors quand j'en lis, je choisis toujours avec soin le sujet abordé, ici en croisant le résumé qui se cachait derrière Il était une voix, je n'ai donc pas hésité à vouloir en savoir plus sur l'histoire de Marina al Rubaee.

Il était une voix, c'est donc l'histoire de Marina al Rubaee, l'autrice décide de nous raconter son enfance, son adolescence, toutes ces années durant lesquelles elle a grandi plus vite que n'importe quel enfant de par son rôle d'aidant auprès de ses parents. Un aidant, c'est quelqu'un qui s'occupe de ses proches en situation de dépendance.

Naître de parents sourds, c'est toute l'histoire de Marina. L'autrice se livre alors avec sincérité et simplicité au fil des pages. Au fil des années, au fil des chapitres, on comprend alors le rôle qu'a eu cette petite fille, un rôle important que les autres enfants n'ont pas. Et à côté de cela, c'est aussi découvrir la claque que Marina s'est prise quand en entrant à l'école elle a découvert un tout autre univers, un univers fait de sons, de bruits, un univers dans lequel elle devait elle aussi parler.

Il était une voix est un témoignage vraiment intense et intéressant. On se rend compte que Marina al Rubaee a vraiment dès son plus jeune âge fait preuve d'une grande maturité afin d'aider au mieux sa famille. Imaginer un peu une enfant de huit ans téléphonant au patron de son père afin de lui réclamer son salaire en retard, une enfant de douze ans gérant tous les documents avec l'administration apprenant à faire une déclaration d'impôts, une adolescente de quatorze ans obligée d'accompagner ses parents aux divers rendez-vous médicaux afin de les aider à se faire comprendre. Bref, autant de situations qu'on est loin d'imaginer finalement.

Et puis Il était une voix c'est aussi un témoignage très enrichissant. On apprend que la langue des signes est différente selon les pays, qu'il est nécessaire régulièrement de refaire les démarches pour être reconnu comme personne ayant un handicap, on découvre les petites astuces que mettent en place les sourds dans leur quotidien comme se signaler avec des codes lumineux, rattacher la sonnette à une alarme lumineuse. Mais, même si cela a du bien changer avec le monde connecté et les smartphones dont quasiment tout le monde est équipé maintenant, on se rend compte aussi que les personnes atteintes de surdité se trouvent rapidement bien démunis face aux autres, face à ceux qui ne prennent pas le temps de s'adapter un peu pour qu'ils les comprennent ou encore face à ceux qui ne leur prêtent pas la même occasion qu'aux autres car ils sont sourds.

Bref, vous l'avez compris, Il était une voix est un témoignage très enrichissant, très intéressant. Marina al Rubaee livre un récit sur un sujet trop peu abordé avec simplicité, mais aussi sincérité. L'autrice ne cherche qu'à livrer son histoire, sans vouloir apitoyer les autres, sans vouloir se mettre avant, mais simplement pour montrer que son rôle d'aidant a débuté très tôt, mais a été nécessaire pour sa famille. Une histoire qui ne peut nous laisser insensible. L'autrice ne cherche qu'à livrer son histoire, sans vouloir apitoyer les autres, sans vouloir se mettre avant, mais simplement pour montrer que son rôle d'aidant a débuté très tôt, mais a été nécessaire pour sa famille.

Il était une voix de Marina al Rubaee est disponible aux Editions Mazarine.
Lien : https://ladoryquilit.blogspo..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Les mots ont un pouvoir dont on use parfois à mauvais escient. Mal employés, ils abîment les gens, les rapetissent de l’intérieur, enlèvent leur valeur intrinsèque et leur estime d’eux-mêmes. Les mots condamnent, les mots tuent.
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Une habitude liée à la structure de la langue des signes : dire les choses telles qu'elles sont, sans encombre. Dans ma vie sociale, cette situation me causera souvent bien de l'embarras, ne sachant pas meubler les silences par du superflu, de la conversation "beau temps", puisque l'essentiel a été exprimé. Cette attitude laisse les gens surpris et sans voix, les plongeant dans la gêne d'un échange qui s'épuise déjà avant même d'avoir commencé, la parole non exprimée flottant autour de nous en points de suspension. (p.67)
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Les mots ont un pouvoir dont on use parfois à mauvais escient. Mal employés, ils abîment les gens, les rapetissent de l’intérieur, enlèvent leur valeur intrinsèque et leur estime d’eux-mêmes. Les mots condamnent, les mots tuent. Je m’assèche. Je pense que ce que nous n’entendons pas ne nous atteint pas et je mesure la « chance » de mes parents de ne pas entendre de mots assassins. Leur surdité les préserve, les sauve peut-être des mots des autres qui détruisent. 
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[lors d'une fête d'école]
J'observe ce décalage, entre le monde et eux. Ce mur de verre qui les sépare des autres et que je souhaite briser. J'en ai douloureusement conscience, trop peut-être. Ils regardent ce monde vivre, bouger autour d'eux, sans le son, comme devant la télévision, à la maison. Ils sont seuls dans la foule. A quoi ressemble leur monde intérieur, sans le bruit ? (p.117)
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Mes parents me demandent souvent la raison pour laquelle les entendants, surtout en France, se compliquent la vie en donnant à un seul et même mot plusieurs significations. Je partage leur point de vue, car, égoïstement, cela me simplifierait l'existence. Un signe équivaut à un sens. Efficacité et simplicité pour exprimer l'essentiel, pour ne pas s'embarrasser de l'inutile. (p.126)
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