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EAN : 9791030429671
88 pages
Allia (07/04/2023)
3.82/5   11 notes
Résumé :
Le danger n'est pas dans les progrès d'une superintelligence artificielle, il est dans l'industrialisation des esprits et l'automatisation de l'altérité.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Anne Alombert analyse de manière fouillée et documentée le fonctionnement de la société numérique actuelle. Elle décortique les processus et les conceptions qui sous-tendent les usages quotidiens du numérique. Ce faisant, elle s'inquiète de l'affaiblissement de l'esprit et de la créativité humaine, elle dénonce l'accaparement de nos cerveaux par des technologies dont le principal enjeu est de produire des revenus financiers à leurs actionnaires. Elle propose une révision de cet état de fait en préconisant des modèles économiques et industriels fondés sur le partage de savoirs singuliers et diversifiés.
Un livre très dense et très bien construit qui éclaire le citoyen sur les enjeux de notre société numérisée à outrance.
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Pour qui s'intéresse aux changements qu'opèrent les nouvelles technologies sur nos sociétés, rien de bien neuf dans cet ouvrage. Cependant, l'autrice balaie large et synthétise magnifiquement différentes réflexions sur le sujet. La question du stockage d'informations et du support taraude les penseurs depuis Platon ; rien de neuf sous le soleil donc, et ça c'est plutôt rassurant. Ce qui est judicieux dans cet essai, c'est le postulat que sans une bonne connaissance de l'outil numérique, il est ardu d'en faire un usage réellement intelligent. Loin d'être manichéen, cet ouvrage invite à la réflexion en s'appuyant sur des études étayées.
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Plus de quarante ans d'éditions et toujours source d'émerveillement, Allia publie ce brillant essai sur la schizophrénie numérique qui semble frapper nos sociétés. Attention : il ne s'agit pas d'un essai qui s'érigerait contre le numérique, mais plutôt d'une invitation à garder un esprit critique et de redéfinir aussi notre rapport à l'innovation et au progrès, car, comme le précise son autrice : « le danger n'est pas dans le progrès d'une superintelligence artificielle, il est dans l'industrialisation des esprits et l'automatisation de l'altérité. » Tout cela est fort intelligent, très lisible, passablement essentiel et hautement recommandé.
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critiques presse (1)
NonFiction
09 mai 2023
Face aux impacts écologiques, psychiques et sociaux du numérique, il est urgent d’apprendre à le réguler et à se l’approprier à des fins autres qu’économiques.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
“Par exemple, le fait de peindre et de connaître l'histoire de l'art permet de mieux déchiffrer un tableau, le fait d'avoir appris à écrire et d'avoir lu beaucoup de livres aide à comprendre un texte littéraire, le fait d'avoir pratiqué un appareil photo et de connaître l'histoire de la photographie enrichit le regard porté sur une photographie, le fait de s'être exercé aux techniques de captation et de montage et d'avoir fréquenté des salles de cinéma enrichit la compréhension d'un film cinématographique, etc.”
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“L'idéologie neurocentriste - qui réduit la pensée à un ensemble de connexions neuronales et de processus électrochimiques, trouve sa réalisation performative à travers l'exploitation des esprits par les technologies persuasives. Pendant ce temps. l’ idéologie cognitiviste, qui assimile la pensée aux traitements de données et aux algorithmes. envahit
les discours transhumanistes, qui prétendent implémenter l'esprit dans des systèmes électroniques ou le télécharger sur des supports informatiques.”
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En découle un nouveau principe de gouvernement : les individus incapables d'adopter les conduites optimales devront être dressés au moyen des signaux émanant directement de leur environnement, non par imposition d’une contrainte extérieure ou par intériorisation d’une d'une loi collective, mais par un ensemble d’incitations douces les orientant à un niveau
infra-conscient.”
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Selon Adorno, l'industrie hollywoodienne met le film cinématographique au service de l'infantilisation et de la régression du public: "Ce n'est pas pour rien que l'on peut entendre en Amérique de la bouche de producteurs cyniques que leurs films doivent tenir compte du niveau intellectuel d'un enfant de onze ans. Ce faisant, ils se sentent toujours plus incités à faire d'un adulte un enfant de onze ans." Qu'il s'agisse des plates-formes de vidéos numériques éliminant le sommeil, des chaînes de télévision captant le temps de veille, ou des films cinématographiques au service des industriels, lorsque les technologies symboliques sont soumises aux impératifs de la rentabilité immédiate et du marché, ce sont les esprits des populations qui sont directement menacés. Les temps de sommeil (et de rêve) deviennent des ressources à exploiter, les consciences éveillées deviennent des cerveaux disponibles, l'opinion publique devient une audience massifiée et les désirs collectifs des fantasmes régressifs .
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Dans toutes les sociétés, la question de savoir qui comprend, qui possède et qui contrôle les technologies de l'esprit a des enjeux éminemment politiques. Qu'elles soient imprimées, photographiques, cinema-tographiques, télévisuelles ou numériques, les technologies de l'esprit risquent toujours de devenir des technologies persuasives: en tant que conditions matérielles de la pensée, elles peuvent aussi se transformer en instruments de domination et de manipulation.
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Anne Alombert, Faire vivre la pensée de Bernard Stiegler
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