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EAN : 9781091902176
Editions Fario (20/05/2015)
4/5   2 notes
Résumé :
Paru en 1965, ce recueil d'aphorismes puise des scènes dans le quotidien pour les relier à un fait historique ou à une tendance de l'évolution de la société. Il forme une introduction à l'oeuvre d'anthropologie philosophique du penseur allemand à l'ère technologique.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le 6 août 1945, le bombardier B-29 Enola Gay* lance sur Hiroshima la première bombe atomique appelée Little Boy.

C'est un 6 août que je finis la lecture des Sténogrammes philosophiques de Günther Anders qui a, à plusieurs reprises, écrit "sur la bombe et les causes de notre aveuglement face à l'apocalypse" (titre de la dernière partie de "L'Obsolescence de l'homme. Sur l'âme à l'époque de la deuxième révolution industrielle").

Ces Sténogrammes philosophiques sont des aphorismes sur quelques-uns des thèmes philsophiques chers à Anders. Dans certains des sténogrammes, Anders fait, ici et là, référence à des dictons et proverbes molussiens, du nom de ce pays imaginaire inventé par Anders, la Molussie.

Qu'il est bien dommage que "Les catacombes de Molussie" n'aient pas (encore) trouvé de traduction chez un éditeur français.

Les Sténogrammes philosophiques constituent une excellente introduction à la lecture d'Anders - une espèce de préparation à la lecture des deux tomes de "L'Obsolescence de l'homme".

* L'évocation d'Enola Gay m'a fait penser au titre d'OMD:

"Enola Gay
You should have stayed at home yesterday
Ah-ha words can't describe
The feeling and the way you lied

These games you play
They're going to end in more than tears some day
Ah-ha Enola Gay
It shouldn't ever have to end this way

It's eight fifteen
And that's the time that it's always been
We got your message on the radio
Conditions normal and you're coming home

Enola Gay
Is mother proud of little boy today
Ah-ha this kiss you give
It's never ever going to fade away

Enola Gay
It shouldn't ever have to end this way
Ah-ha Enola Gay
It shouldn't fade in our dreams away

It's eight fifteen
And that's the time that it's always been
We got your message on the radio
Conditions normal and you're coming home

Enola Gay
Is mother proud of little boy today
Ah-ha this kiss you give
It's never ever going to fade away"

(https://www.youtube.com/watch?v=szIx2hOiVWs)
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Les grandes inventions de la communication se contentent de surmonter les distances réellement grandes. Elles négligent les petites. Pour la distance qui sépare Vienne de Wiener Neustadt, les avions à réaction ne valent pas la peine. Conséquence : la faible distance reste aussi grande qu'elle l'était auparavant. Non, celle-ci devient même maintenant plus grande parce qu'elle doit être mesurées aux grandes distances rétrécies par les moyens techniques. Plus d'une fois il m'est arrivé ici à Vienne de recevoir en même temps des lettres qui avaient été postées le même jour à New York et à Wiener Neustadt. Cela ne signifie pas que New York est désormais aussi proche que Wiener Neustadt mais que Wiener Neustadt est désormais aussi loin que New York.

Vengeance - p. 121
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La croyance universellement répandue selon laquelle la peur de la mort physique est la plus mortelle des peurs de l'homme est hautement contestable. Incomparablement plus mortelle est sa peur de la mort sociale, c'est-à-dire la peur d'être discrédité, ignoré ou même raillé. La décision de continuer à vivre seul ou même en contradiction avec tout son entourage exige beaucoup plus d'autonomie et d'audace que l'acceptation de la mort des autres. Même lorsqu'elle mène à une mort certaine, l'action en commun semble être comprise à tort comme une sorte d'assurance-vie. Parmi cent personnes qui se jettent aveuglement dans le feu, il y en a tout au plus trois qui sont assez intrépides pour déserter une action de masse insensée ou immorale.

Une plus grande peur - p. 30
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"Le blues, ai-je lu quelque part, est la contribution des nègres à la culture américaine." Cette phrase n'est pas seulement fausse, elle est aussi odieuse. Fausse, parce que le blues était la plainte des esclaves, bien trop asservis pour avoir le droit de contribuer en quoi que ce soit à la culture américaine. - Et odieuse , parce qu'elle aboutit au mépris, lorsqu'on minore la plainte en l'admirant. La phrase me rappelle la coutume molusienne d'archiver les marques des coups de fouet laissés sur les corps des prisonniers en tant que "contributions à l'art national de l'ornementation".
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Rien n'est plus factice que l'effet prétendument amplificateur des mots accompagnant le mot principal. "Sombre" est plus sombre que "très sombre". "Important", plus important que "hautement important", "gracieux", plus gracieux que "inhabituellement gracieux". Le mot simplement posé agit comme pure qualité; le mot renforcé, comme une affirmation véhémente : et déjà on lui refuse tout crédit.

Factice - p. 146
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Il n'est pas possible d'héroïser Ulysse. Et ce parce qu'il est parvenu, après tant de souffrance, à rentrer chez lui - et non pas, comme on pourrait croire, malgré ce retour. Seul celui qui finalement échoue au Ciel des héros. L'effort d'atteindre les deux : c'est-à-dire rentrer chez soi aussi bien qu'entrer dans le mythe, n'est pas reconnu. - Même une intelligence rusée ne saurait être héroïsée. Car je tiens pour invraisemblable qu'il dût son retour au pays à sa ruse. Je crois à l'inverse, tirant profit de la théorie de l'inversion de Reinach, qu'il fut considéré comme rusé uniquement parce qu'il est rentré chez lui. Qui sait à quel stupide ouragan de hasard il dut finalement son naufrage chanceux sur les rivages d'Ithaque.
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Vidéo de Günther Anders
C'est à la philosophe Corine Pelluchon que nous consacrons notre épisode 5 de la série Filature : sa relation avec le mot “amour”, son engagement pour la cause animale, son approche de la philosophie entre science et art. La meilleure façon de terminer un livre ? Il n'y en a pas, on le sent.
Spécialiste de philosophie politique et d'éthique, Corine Pelluchon est aujourd'hui professeure à l'université Paris-Est-Marne-la-Vallée (rebaptisée université G. Eiffel à partir de janvier 2020). Elle a commencé par une thèse soutenue en 2003 sur Leo Strauss et sa critique des Lumières, puis, dès le milieu des années 2000, elle s'est intéressée aux défis anthropologiques et politiques que soulèvent les techniques médicales, les biotechnologies, et la prise en compte de la finitude de la planète et des intérêts des animaux. Parmi ses ouvrages les plus récents, on retrouve Pour comprendre Emmanuel Levinas. Un philosophe pour notre temps, janvier 2020 ; Réparons le monde. Humains animaux, nature, mars 2020, Rivages/Poche. C. Pelluchon a reçu en 2020 le prix de la pensée critique Günther Anders pour l'ensemble de ses travaux. Corine Pelluchon était l'invitée de la Fête du Livre de Bron 2023 pour “Grandeur nature” un dialogue avec l'écrivain et directeur de la rédaction de Philosophie Magazine Alexandre Lacroix.
Chaque semaine, retrouvez un invité dans un format court de 4 minutes et écoutez un peu de leur univers littéraire et personnel. À découvrir sur le Média et les réseaux sociaux de la FdLB.
© Collectif Risette/Paul Bourdrel/Fête du Livre de Bron 2023
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