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EAN : 9782092833179
Nathan (01/03/1988)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Une édition destinée aux élèves français apprenant l'espagnol.
Grand classique de la littérature picaresque, celle qui s'intéresse aux pauvres, Lazarillo de Tormes raconte la vie d'un jeune garçon qui, contraint de quitter sa famille, va se mettre au service de différents personnages peu recommandables. C'est donc un truculent récit d'apprentissage, qui au passage égratigne la société de son époque, particulièrement les nobles pauvres qui veulent se faire pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La litterature picaresque est-elle nee avec ce petit livre? Beaucoup le soutiennent. En tous cas le heros/narrateur, Lazaro, communement appele Lazarillo vu que c'est un gosse, est devenu le picaro par excellence en Espagne, “El Lazarillo”.

Le livre, dont on ne connait l'auteur, raconte a la premiere personne du singulier les experiences d'un enfant pauvre, serviteur de plusieurs personnages dont il souffre le commerce et qu'il fuit les uns apres les autres. Et cela devient, en quelques courts chapitres, une dure critique sociale.

Suivant ses differents maitres, Lazaro parcourt l'Espagne et il nous la decrit peuplee d'une foule affamee, de mendiants, de colporteurs, “guerisseurs”, et autres “artistes” itinerants qui abusent de la naivete du petit peuple; de “hidalgos”, chevaliers de petite noblesse ou autres soldats a la retraite pour qui tout travail est deshonorant; d'hommes d'eglise - les pires de tout l'attirail decrit – qui cultivent a l'envi tous les peches capitaux. Une societe ou l'apparence mensongere est de regle, une societe-theatre aux coulisses saturees de misere.

Lazaro est au debut de ses engagements un parfait innocent, mais, pas bete pour un sou, il apprend vite a se debrouiller pour survivre, finissant par rouler ses maitres les uns apres les autres (on pourrait qualifier cette oeuvre de “bildungsroman”, le roman d'apprentissage, de formation, d'un picaro).

C'est quand il est plus age qu'il nous raconte ses aventures et ses mesaventures, et il le fait avec un humour devastateur, qui fait tout le piquant du texte. L'humour, la satire, accentuent la critique sociale et amplifient sa portee. Cela explique que le texte ait du circuler sous le manteau des dizaines et des centaines d'annees. Ni le Pouvoir, ni, surtout, l'Eglise, ne pouvaient le laisser courir en liberte. Mais c'est un picaro et il a su se debrouiller pour faire rire tous les siecles et arriver jusqu'a nous sans une egratignure.

Le picaro nouveau est arrive. Nouveau? Oui, il n'a que 450 ans. Frais comme en 1554. A consommer sans moderation.
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Grand classique de la littérature espagnole, écrit dans une langue truculente. Sept chapitres, chacun dédié à l'un des sept maîtres successifs auprès desquels le jeune Lazare va offrir ses services, en échange du pain et du couvert. En fait, on va voir que la plupart de ses employeurs vont chercher à l'exploiter au maximum. Il va souffrir de la faim, et il nous en fait part avec sincérité, sans jamais vraiment se plaindre sur lui-même.

Petit à petit, Lazare va développer une certaine ruse pour survivre dans une société qui n'est guère tendre pour les gens de sa condition. Les portraits de ses maîtres, qu'il s'agisse du mendiant aveugle mais roublard, du retors vendeur d'indulgences, ou du gentilhomme pauvre qui prétend n'avoir jamais faim par crainte du déshonneur, forment une description incisive de la société d'alors.

Dans cette édition préfacée par Marcel Duviols, la graphie a été modernisée, mais la langue préservée. D'autres traducteurs avaient choisi de transposer le roman dans le vocabulaire du 16ème siècle: avec des termes comme "oncques" (pour traduire jamais) ou encore "moult" (beaucoup) cela donnait une impression de lourdeur et de fausseté. Rien de tel dans cette édition, qui restitue le naturel et la simplicité du parler d'un jeune garçon pauvre, s'exprimant en langage familier.

Grâce à la préface, limpide, et aux nombreuses notes du traducteur (en français, celles-ci), même si l'on a comme moi un niveau moyen en espagnol, on profite à plein de ce petit livre séminal: on pense aux fourberies de Scapin ou aux ruses de Figaro... preuve que les bons livres défient le temps!
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