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Katya Apekina (Autre)
EAN : 9782081500457
350 pages
Flammarion (06/01/2021)
3.33/5   6 notes
Résumé :
Peut-on identifier avec certitude le moment où une vie bascule ?

Pour Mae et Edith c'est peut-être le jour où elles doivent aller vivre à New York chez leur père, qui a quitté le foyer familial dix ans plus tôt. Car si l’une prend fait et cause pour cet écrivain tourmenté, l’autre ne souhaite qu’une chose : retrouver leur mère, la fascinante mais si fragile Marianne. Face aux errements et à l'égoïsme des adultes, pourront-elles les sauver d'eux-mêmes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un roman polyphonique qui nous vient des États Unis. Un premier roman d'une écrivaine d'origine russe , Katya Apekina, née à Moscou, émigrée à 3 ans avec ses parents en Amérique. Même si le livre ne parle pas d'expérience d'émigrée, ou d'exilée nous dit Apekina , j'ai été inspirée de mon statut d'émigrée, une personne en marge du courant culturel . Car tout livre ajoute-t-elle même si son histoire n'est pas littéralement autobiographique, en comporte un fond émotionnel personnel important, et on n'arrive jamais à un sujet par hasard.
L'histoire parle de deux soeurs, l'une seize ans, l'autre quatorze, parents séparés, elles vivent avec leurs mères en Louisiane. le papa est un écrivain et homme à succès, la maman poète, ayant des gros problèmes psychologiques. le pire arrive, cette dernière suite à une tentative de suicide ratée, se retrouve dans un hôpital psychiatrique et les filles chez leur père à New York, un père qu'elles n'ont pas vu depuis dix ans. À partir de là à travers la voix des divers protagonistes et divers formes narratives, épistolaire, conversations téléphoniques, interview, journal personnel...on va suivre l'histoire au présent et au passé, sous ses multiples perspectives.
Au premier abord la forme et le fond semblent intéressants, surtout en ayant déjà dans la tête l'information que l'écrivaine a mis 5 ans à l'écrire. Dans le texte Fred un des personnages ami du papa écrivain dit à propos du dit père, Dennis, qu'il a rencontré au cours d'une lecture organisée par une petite revue qu'il éditait à l'époque et où l'écrivain lisait un de ses poèmes : "Je crois qu'il n'avait même pas conscience du frisson qui parcourt l'assistance lorsque quelqu'un est vraiment très bon, au cours d'une lecture." Eh bien dans le roman d'Apekina, ce frisson est totalement absent. Trop de protagonistes qui prennent la parole , trop de formes narratives, un grand puzzle où les morceaux n'ont pas grande profondeur, d'où un récit où les personnages restent superficiels, sans psychologie. Même si l'émotion semble être présente avec les mots, moi en tant que lectrice je n'en ai rien ressenti. Quand à la prose celle d'une écrivaine novice. Apekina s'est lancée à mon avis dans une fiction trop ambitieuse qui dépasse ses capacités littéraires. Son imagination est galopante, même trop, et le fond du sujet, les troubles psychologiques graves et ses conséquences dont le dédoublement de la personnalité et la perversité qui sont ici à l'ordre du jour, sont manifestement hors de ses compétences et ses connaissances, domaine assez compliqué déjà pour le spécialiste. Un livre sans intérêt, du temps perdu pour moi.......
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J'ai fini ce livre il y a quelques heures et je suis toujours autant incapable de synthétiser clairement mon ressenti dans ma tête… Je crois bien que je n'ai jamais lu un roman aussi déroutant, et qui dégage tout à la fois une telle impression de « force », sans qu'on comprenne encore très bien ce que l'autrice a voulu dire, quel message elle a voulu faire passer, si seulement il y en a un…

C'est dans un roman choral, avec les voix dominantes des deux soeurs Edith (que tout le monde appelle Edie) et Mae, ados au moment des faits, que cette autrice explore les doutes et incertitudes typiques de cet âge, mais poussées jusqu'au drame ; l'égoïsme (ou pas) d'un père écrivain ; la folie (depuis toujours… ou pas) de la mère, poète contrariée. On entend ainsi les avis divergents des deux soeurs, ainsi que ceux de toute une série de personnes qui gravitent autour d'elles, et qui ont parfois un point de vue diamétralement opposé ; on a aussi des lettres qui émergent du passé et divers documents. le lecteur a à peine le temps de se faire un avis plus ou moins stable, qu'une nouvelle voix s'ajoute et vient le renverser ; et en même temps les événements s'enchaînent jusqu'au drame, mais en est-ce vraiment un ?...

L'écriture est extrêmement fluide, d'un niveau plutôt soutenu mais sans exagération ; les chapitres sont subdivisés entre ces différentes voix sur maximum 2-3 pages à chaque fois, si bien que c'est vraiment très aisé et agréable à lire… et même si on s'arrête systématiquement au bout de quelques-unes de ces voix, on finit toujours par reprendre très vite le livre, pour voir où tout cela va nous mener. Et c'est un sentiment proche de l'oppression qui se crée petit à petit, mais aussi une certaine addiction car on ne peut plus le lâcher – malgré quelques petites longueurs ici ou là.

Je ne pourrais en dire plus sans spoiler, mais ce roman nous entraîne dans les tréfonds de l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus dérangé, et ces voix chorales ricochent sur le lecteur d'une façon époustouflante, entre perplexité et envoûtement.
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C'est la subjectivité de nos ressentis qui fait toute la richesse et la complexité de l'existence humaine, ce que Katya Apekina semble vouloir illustrer dans ce roman choral des plus déroutants. Edie et Mae quittent leur Sud natal pour New York quand leur mère se retrouve hospitalisée suite à sa tentative de suicide. Elles découvrent là-bas ce père qu'elles n'ont jamais connu et vont réagir très différemment à cette nouvelle vie, l'une prenant fait et cause pour Dennis, l'autre obnubilée par l'idée de rentrer chez elle retrouver Marianne. Alors que leurs chemins divergent, une foule de personnages secondaires prennent la parole pour partager leur vision de ce couple étrange et dysfonctionnel que formaient leurs parents, brouillant toujours plus les contours de la réalité.

Katya Apekina nous sert un roman terriblement anxiogène, où chaque mot, chaque chapitre, chaque extrait nous indique qu'un événement catastrophique est sur le point d'avoir lieu. Habités de fantasmes interdits et de troubles psychologiques irrésolus, les personnages principaux sont désarmants de sincérité, incapables de s'accommoder de la réalité et étrangement perturbants dans leurs idées fixes. On pense petit à petit découvrir la vérité sur l'histoire de Marianne et Dennis, on pense savoir à qui revient la faute, mais il suffit d'un mot, d'une anecdote, pour faire planer le doute à nouveau. La réalité n'est-elle qu'une question de point de vue ?

Ce premier roman déstabilisant m'a entièrement aspirée, je suis complètement laissée happée par cette ambiance lourde et menaçante, par ces circonvolutions de l'histoire, tellement changeante en fonction des narrateurs. Mené avec brio, ce livre n'en est pas moins foncièrement dérangeant, ce qui rend difficile un avis tranché.

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Mae et Edie vivaient avec leur mère jusqu'à ce que cette dernière soit hospitalisée en urgences. Dès lors, elles sont contraintes d'aller vivre auprès de leur père, écrivain à succès résidant à New-York après avoir quitté le domicile familial dix ans auparavant.

À leur arrivée, ce sont leur quotidien et l'équilibre même qu'elles avaient construit dans leur relation qui sont bouleversés. C'est leur vie qui en sera chamboulée à tout jamais. Au grand complet.

Alors que Mae se met à idolâtrer son père, Edith ne souhaite qu'une chose: retrouver sa mère au plus vite. Cette différence de point de vue marque dès lors le début d'une fracture irréparable entre les deux soeurs... mais également le début d'une réalité dont les points de vue divergent au point de ne jamais pouvoir trouver un terrain d'entente.

Et c'est d'ailleurs cela même que Katya Apekina souhaitait mettre en exergue dans son roman. Y-a-t-il une seule et unique réalité ? Si un même événement est vécue de façon différente par plusieurs protagoniste, quelle réalité est réelle ? Qui croire ? Quel est le bon point de vue ? Quel est le juste positionnement ?

Ce sont toutes ces questions qui sont - à mon sens - soulevées dans ce roman choral. En faisant intervenir une multitude de protagonistes et, donc, pléthore de récits discordants, c'est toute la difficulté de dire la réalité vraie que nous raconte l'auteure. Qui croire, finalement ?

Preparez-vous à plonger dans les eaux troubles de la mémoire et de l'interprétation. Et soyez prêts à être dérangé et dérouté ... à moins que je ne sois la seule à l'être. Après tout, tout n'est qu'une question de point de vue!
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Alerte pépite ! J'ai pris ce livre par hasard à la médiathèque, le titre m'intriguait, le résumé aussi.
Et ce fut une excellente surprise.
Mae et Edith sont soeurs, elles vivent avec leur mère, jusqu'au jour où cette dernière tente de se suicider. Les jeunes filles sont envoyées chez leur père qui ne les a pas vu grandir.
Edith veut absolument retrouver sa vie d'avant, et sa mère. Mae se sent délivrée d'une mère dépressive et devient fascinée par son père, écrivain reconnu.
Les chapitres alternent entre Mae et Edith, chacune donnant leur point de vue sur l'histoire, mais des intervenants prennent aussi la parole, au fil de leurs rencontres. C'était très entraînant. C'est parfois malsain et j'ai trouvé l'ambiance poisseuse, mais j'aime trouver ça dans mes lectures.
Au même titre que Soeurs de Daisy Johnson ou L'été où Elodie de Kate Riordan.
Coup de coeur pour ce roman.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
C'est probablement pour cette raison que je suis devenue photographe : cette capacité que possède une image à deux dimensions de nous faire éprouver des sentiments si profonds. En regardant les yeux de mon père en noir et blanc j'ai tout à coup eu l'impression de le comprendre totalement, comme si je n'avais jamais vu jusqu'alors quelqu'un qui me plaise à ce point. Je le regardai ensuite tel qu'il était au milieu de ces gens - devenu vieux - sans pouvoir m'empêcher de penser que ma mère avait mangé la chair de l'orange et ne m'avait laissé que l'écorce. Je remarquai qu'Amanda regardait cette photo elle aussi et me demandai si elle éprouvait le même sentiment que moi.
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