Un roman polyphonique qui nous vient des États Unis. Un premier roman d'une écrivaine d'origine russe ,
Katya Apekina, née à Moscou, émigrée à 3 ans avec ses parents en Amérique. Même si le livre ne parle pas d'expérience d'émigrée, ou d'exilée nous dit Apekina , j'ai été inspirée de mon statut d'émigrée, une personne en marge du courant culturel . Car tout livre ajoute-t-elle même si son histoire n'est pas littéralement autobiographique, en comporte un fond émotionnel personnel important, et on n'arrive jamais à un sujet par hasard.
L'histoire parle de deux soeurs, l'une seize ans, l'autre quatorze, parents séparés, elles vivent avec leurs mères en Louisiane. le papa est un écrivain et homme à succès, la maman poète, ayant des gros problèmes psychologiques. le pire arrive, cette dernière suite à une tentative de suicide ratée, se retrouve dans un hôpital psychiatrique et les filles chez leur père à New York, un père qu'elles n'ont pas vu depuis dix ans. À partir de là à travers la voix des divers protagonistes et divers formes narratives, épistolaire, conversations téléphoniques, interview, journal personnel...on va suivre l'histoire au présent et au passé, sous ses multiples perspectives.
Au premier abord la forme et le fond semblent intéressants, surtout en ayant déjà dans la tête l'information que l'écrivaine a mis 5 ans à l'écrire. Dans le texte Fred un des personnages ami du papa écrivain dit à propos du dit père, Dennis, qu'il a rencontré au cours d'une lecture organisée par une petite revue qu'il éditait à l'époque et où l'écrivain lisait un de ses poèmes : "Je crois qu'il n'avait même pas conscience du frisson qui parcourt l'assistance lorsque quelqu'un est vraiment très bon, au cours d'une lecture." Eh bien dans le roman d'Apekina, ce frisson est totalement absent. Trop de protagonistes qui prennent la parole , trop de formes narratives, un grand puzzle où les morceaux n'ont pas grande profondeur, d'où un récit où les personnages restent superficiels, sans psychologie. Même si l'émotion semble être présente avec les mots, moi en tant que lectrice je n'en ai rien ressenti. Quand à la prose celle d'une écrivaine novice. Apekina s'est lancée à mon avis dans une fiction trop ambitieuse qui dépasse ses capacités littéraires. Son imagination est galopante, même trop, et le fond du sujet, les troubles psychologiques graves et ses conséquences dont le dédoublement de la personnalité et la perversité qui sont ici à l'ordre du jour, sont manifestement hors de ses compétences et ses connaissances, domaine assez compliqué déjà pour le spécialiste. Un livre sans intérêt, du temps perdu pour moi.......