Une vieille odeur de haine

Il y a deux, voire trois histoires dans ce court polar. Tout d'abord on découvre le mode de vie tranquille de Mathieu Largilier. On devine qu'il s'agit d'un néo-rural, qui a eu une autre vie de contestataire, et qui, désabusé, s'est replié dans un coin bucolique du Tarn. Soutenus par un style joyeusement mordant, les premiers chapitres nous le dépeignent en vieux bougon râleur, impitoyable envers les touristes qui idéalisent totalement la vie à la campagne, la société de consommation, et l'hypocrisie du marketing, entre autres.

Et puis deux cadavres vont être découverts, et notre baba cool va se décider à mener sa petite enquête. Celle-ci va l'amener jusqu'à l'ex-Allemagne de l'Est, où il va contracter les services d'une interprète et... ce sera le début d'une histoire sentimentale, inespérée après la soixantaine.

Le récit prend un tour bien plus macabre et terrible dans les dernières pages. On découvre qu'il s'agit d'une histoire de vengeance. L'assassin peut paraître machiavélique, il a mûrement planifié ces meurtres. Pourtant, ses victimes n'avaient rien commis de mal. A t'il bien ou mal agi? On découvre aussi qu'il a préparé sa transmission, qu'il a méticuleusement choisi le narrateur pour hériter du poids de cette histoire... Qu'en aurait pensé Kant, on peut se le demander. Comme le narrateur nous fait plusieurs fois saliver avec ses casse-croûte aussi improvisés que roboratifs, arrosés de vendanges tardives, on dira que l'impératif catégorique est sérieusement concurrencé par... l'apéritif catégorique!

Merci aux éditions du cairn pour ce masse critique.
Nord du Tarn,de nos jours, Mathieu Largilier est le narrateur. le livre commence avec la découverte du cadavre d'une femme dans la forêt, morte depuis plusieurs jours- Elle est une aller. an de installée
depuis plusieurs années membre de la communauté altermondialiste qui a investi la région.
Le narrateur va mener une enquête dilletante durant toute la premiere partie du livre et qui n'a que peu à voir avec un polar, l'auteur nous emmène à découvrir les usages de la région par un monologue autour des néoruraux
(dont il est) et des altermondialistes, un peu aussi les ruraux, ainsi que (beaucoup) ses états d'âme.
Bon, il y a des morts, mais je pense que les amateurs de polars n'y trouveront pas leur compte. Cependant le livre gagne de l'épaisseur et s'avère finalement intéressant. Il est court, mais ça lui
suffit pour aborder des sujets délicats sur la guerre, la souffrance, la vengeance. Les réflexions qu'il engendre dans ses dernières pages le rendent un peu plus sympathique.
Sans aucun doute, il n'est pas inoubliable, mais saura faire passer un moment agréable (il se lit presque d'une traite et facilement).

Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux Editions Cairn pour l'envoi de ce roman dans le cadre de masse critique Littéraire Blanche.
J'ai passé un bon moment de lecture avec ce roman de Bernard Aries, c'est un roman qui grâce à un 1er meurtre va nous faire voyager dans le temps avec l'horreur d'un passé qui refait surface.
Pour les amateurs de thriller je trouve que les meurtres ne sont pas ce qui ressort en premier mais ils nous suivent en fil rouge tout au long de ce roman. L'auteur nous prend pour témoin et nous interpelle tout au long du récit. Un roman qui se lit très bien avec l ‘écriture fluide de son auteur.
La fin du livre nous laisse un questionnement et un cas de conscience sur la vengeance. Comment aurions-nous réagit? Agit ?

La première de couverture est un préambule original à la lecture, elle illustre parfaitement l'ambiance des lieux où va se dérouler l'intrigue. Adoptant un style de narration autodiégétique, Bernard Aries s'adresse directement au lecteur et le prend à témoin tout au long d'un récit sombre dans lequel la violence et l'horreur d'un passé douloureux ressurgissent brutalement dans un présent qui fait la part belle à la vengeance et au meurtre.

A la faveur d'une écriture talentueuse et experte, le romancier orchestre judicieusement le déroulement des faits, jouant en permanence avec l'ambivalence des sentiments, tels que l'amour et la haine, l'humanité et la cruauté, la probité et l'immoralité. L'épilogue qu'il réserve à cette histoire captivante et dramatique demeure toutefois troublant et laisse un sentiment d'inconfort moral, un cas de conscience qui soulève indubitablement un problème éthique.