Il faut qu’il comprenne tout ce que peut faire la guerre. Je pense avoir les mots parce que je me souviens très bien comment on se sent quand on est enfant. Mais je ne sais pas comment on se sent quand on est enfant et qu’on sait qu’on va mourir.
Si un père ou une mère peut baptiser un nouveau-né en danger et qu’un soldat peut prononcer le Requiem, je pense qu’un frère peut bénir le mariage de sa sœur, lui servant à la fois de père, de prêtre et de témoin.
La guerre crée toujours des héros. Il y a ceux dont on parle dans les journaux et les livres et qui sont immortalisés par des plaques vissées aux édifices ou par des noms de rues, et il y a les autres, les petits, que personne ne connaît mais qui, à eux seuls, donnent un sens au sacrifice de tant de vies.
Il savait Tomasz certain que la Pologne serait encore violée par des soldats aux bottes pleines de crottin, qui écraseraient encore une fois les frontières, froissant ainsi le traité de Versailles. En bon professeur d’histoire, Tomasz comprenait toujours le présent par l’étude du passé.
La guerre lui avait bouché la vue sur le présent, mais avait laissé une petite brèche ouverte sur l’avenir.
Blanche la télésérie avec Pascale Bussières