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Mibu Gishi Den tome 1 sur 7
EAN : 9782382810842
224 pages
Mangetsu (01/02/2023)
3.62/5   20 notes
Résumé :
Hanté par les combats et la mort, Kan'ichirô Yoshimura se déshonore en fuyant le champ de bataille. Avant ce tragique événement, il était connu comme l'une des plus fines lames du Shinsen Gumi. Surnommé par certains « le Démon » ou « l'Égorgeur », cet homme a enduré, pour l'amour des siens, tant les injures que la nécessité de faucher d'innombrables vies. Découvrez l'histoire d'un homme complexe, aux multiples facettes et rongé par les contradictions...

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Depuis sa création, le label Mangetsu( licence manga chez Bragelonne), multiplie les mangas historiques et plus précisement les mangas de samurai. On relève ainsi quelques titres tels que Chiruran focalisé sur le Shinsengumi, une force armée de samourais et de roturiers au service du Shogunat, Ikusa no go de l'emblématique Tetsuo Hara dont l'intrigue est centré sur le célèbre Oda Nobunaga ou encore le fort sympathique Butterfly Beast 1 et 2 , une fiction historique qui met en valeur une Kunoichi tueuse.

Mangetsu demeure sur cette bonne lancée avec Mibu Gishi Den, une série qui, à l'instar de Chiruran , dépeint également le Shinsengumi à travers le point de vue d'un samourai du nom Kan'Ichiro Yoshimura, un guerrier complexe partagé entre l'honneur et la protection de sa propre famille.

Avec ce premier tome de Mibu Gishi Den, le mangaka Nagayasu Takumi impose un style réaliste et savoureux , une belle reconstitution historique directement adapté du roman de Jiro Asada. Ce dernier est un important romancier au Japon connu pour ses romans de yakusa et ses titres picaresques. C'est là un duo qui se retrouve pour la seconde fois après l'adaptation manga d'un roman appelé le Cheminot , un one-shot qui fut publié chez Panini.

Loin de l'image habituelle du samourai résilient, tout en bravoure, qui ne vit et ne se bat que pour l'honneur, Mibu Gishi Den met en valeur un héros beaucoup plus nuancé. D'ailleurs, les premières planches montrent un Kan'ichiro Yoshimura qui fuit le champ de bataille , bien déterminé à retrouver sa famille. Cette introduction est sublimé par des premières pages couleurs qui bascule de la fureur du champs de bataille à la mélancolie hivernale.

Alors qu'il cherche à trouver refuge chez des anciens camarades , Yoshimura-san est vivement critiqué pour son déshonneur et condamné à se faire seppuku ( le fameux suicide rituel chez les samurais) . A partir de là, l'intrigue bascule dans des flash-backs et des témoignages pour nous raconter le passé de Yoshimura, un être cultivé et habile au sabre qui a décidé de rejoindre le Shinsengumi dans le but de récolter suffisamment d'argent. Mais loin d'être décrit comme un être vénal, les mangakas dressent le portrait d'un guerrier tout simplement humain et vulnérable qui avait d'autres préocuppations que de se battre pour l'honneur et le shogunat.

Le premier chapitre débute sur une narration introspective de Yoshimura qui se rémémore brièvement son passé avant de (possiblement) commettre l'acte définit du seppuku. Une ouverture tragique qui bascule adroitement sur une autre temporalité au début du XXeme siècle.

En 1914, un intriguant journaliste se rend chez un tenancier de bar et entre deux dégustations de bières occidentales, le journaliste interroge le vieux tenancier qui se révèle être un ancien compagnon d'armés de Yoshimura. C'est là le premier témoignage qui nous permet d'en apprendre plus sur le samurai déshonorable tout en suivant une bonne tranche de l'Histoire autour du Shisengumi.

Les premières qualités qui sautent aux yeux à la lecture sont les qualités visuelles de Takumi Nagayasu qui signe ici un dessin classique propre à la bonne reconstitution réaliste et précise d'un manga historique. Nous apprécierons notamment les changement de décor entre deux temporalités que ce soit au niveau de la seconde moitié du Japon du XIX ème siècle et le début de l'ère Taisho (pour rappel , qui est le même cadre temporel du manga Demon Slayer) . Mais loin de s'ancrer dans un style purement historique, Takumi Nagayasu apporte aussi un bon flow d'émotions avec un dessin presque intime, celui du samurai perdu dans ses pensées et sa tristesse qui se rémemore par des trames tout en fondu le visage de sa femme et de ses enfants. On notera aussi l'utilisation régulière des saisons et de la météo qui est l'un des meilleurs éléments esthétiques majeurs du manga de samourai.

Ainsi, les amateurs et amatrices du genre seront sans doute enchantées de retrouver un manga de samourai d'aussi belle qualité comme l'annonce ce premier tome de Mibu Gishi Den qui combine la mélancolie sourde d'un samourai accusé de deshonneur et la fresque passionnante d'un Japon en rupture entre tradition et modernité, société féodale et démocratie. Certes, il faut un peu s'y retrouver dans ce contexte historique mais le point de vue majeur, l'élement central autour duquel pivote l'histoire demeure celui de ce personnage prometteur qu'est Kan'ichiro Yoshimura.

En cela, la narration est passionnante puisque comme l'annonce l'intrigue dans son premier témoignage, ce sera sans doute à travers le point de vue d'autres personnages que nous allons suivre la vie du samourai déchu. C'est un parti pris très interessant qui permet de découvrir différents moments de l'intrigue et possiblement différentes facettes du personnage principal. En l'occurence dans ce premier tome, l'intrigue est raconté sous le regard admiratif d'un jeune homme qui rejoint le Shinsengumi en même temps que notre "anti"héros. Ce dernier s'illustrait alors déjà par ses talents de bretteurs mais aussi son goût presque désespéré pour l'argent.

Le déroulement de l'intrigue laisse présager un fonctionnement à tiroir où chaque point de vue, chaque témoignage va soulever un indice, un moment de la vie de Yoshimura tout en cultivant le mystère de ce qu'il est devenu...

Mené par une narration habile qui multiplie les points de vue et témoignages, magnifié par un style rigoureux mais non dénué d'émotions, le dernier manga historique de chez Mangetsu annonce un titre passionant et nuancé sur la figure d'un samourai jugé déshonorable .
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Quand on est fan de manga, souvent on est fan du Japon également et notamment de son Histoire. Quand celle-ci nous intéresse, il est rare qu'on n'ait pas entendu parler de la milice du Shinsen Gumi souvent transposée dans l'équivalent des récits de cape et d'épée des Japonais. Takumi Nagayasu, un mangaka au sommet de son art, nous en propose ici une histoire en se glissant au plus près de celle-ci et c'est passionnant !

Takumi Nagayasu, c'est 50 ans de carrière et un mangaka reconnu par les plus grands comme Tetsuya Chiba, le dessinateur d'Ashita no Joe qui lui rend hommage à la fin de ce tome. Avec cette promesse et l'aide de Jiro Asada au scénario nous étions assuré d'avoir un beau titre de qualité. C'est effectivement le cas.

Nous suivrons donc avec passion pendant plus de 12 tomes (la série étant encore en cours), un pan fondateur de l'Histoire du Japon qui se situe à l'époque agitée où le pays hésitait entre restauration impériale et maintien du shogunat. Tandis que des heurts éclataient partout, avec en prime la menace et la peur de l'étranger, un groupe d'hommes, souvent des rebelles et de renégats de la société, s'est emparé un peu du pouvoir à Kyoto pour maintenir l'ordre : le Shinsen Gumi. Pour peu que vous vous soyez intéressés comme moi à cette époque, vous les avez peut-être croisés dans Kenshin le vagabond ou plus récemment dans Sidooh, mais il est l'heure ici d'aller directement à leur rencontre et de nous y infiltrer à travers la destinée de l'un de leurs membres.

Avec une narration enchâssée démarrant en flashword avant de revenir sur la construction des événements ayant amené à cette situation, les auteurs accrochent direct le lecteur et lui offre un récit passionnant et fascinant dont malheureusement on ne connaît que trop bien l'issu tragique, du moins le croit-on, car de petites surprises semblent au rendez-vous. C'est donc d'emblée très addictif et percutant. Cela interroge sur la notion très floue de bien, de mal et d'honneur en cette époque agitée où les camps sont terriblement flou également. Et l'esthétique de l'ensemble est juste à tomber de précision et de réalisme.

Je ne le connaissais pas mais j'ai adoré découvrir Kan'Ichiro Toshimura, un ancien maître d'armes du Shinsen gumi qui a fui après la défaite de la bataille de Toba-Fushimi à Osaka et qui retourne auprès de son ancien maître par le plus grand des hasards. Avec ce personnage, c'est toute l'ambiguïté et le flou de l'époque qui est représenté. Il nous est décrit comme quelqu'un de modeste qui s'est fait lui-même en observant les autres pour devenir un lettré et une fine lame mais qui reste obsédé par l'argent afin de mettre sa famille à l'abri du besoin. Les auteurs nous décrivent par le menu ce que c'est d'être lui, d'être un samouraï, puis un ronin, puis un maître au Shinsen gumi à cette époque si agitée et c'est passionnant.

Le lecteur devra tout de même s'accrocher car si le récit est entraînant, avec d'abord la découverte de la fin de vie de cet homme puis un retour en arrière où on découvre ses premières armes dans la fameuse milice shogunale, l'ensemble n'en est pas moins complexe. Il est question dans son ensemble de toutes les factions qui cherchent à tirer leur épingle du jeu à l'époque et il y en a. On met en scène de nombreux personnages connus des Japonais mais moins de nous. On nous décrit par le menu L Histoire, la vie quotidienne et la vie politique de l'époque dans plusieurs recoins du Japon et avec plusieurs strates d'individus. C'est extrêmement riche mais il faut suivre et assimiler cela. Heureusement, l'éditeur nous aide grandement pour cela avec de nombreuses notes explicatives simples et très bien placées pour accompagner la lecture. Moi, qui déteste les notes en fin d'ouvrage, j'ai adoré les retrouver au fil de la lecture à même la page lue.

C'est en plus un récit ampli de valeurs traditionnelles. En replongeant dans le Japon de cette époque-là, décrit en plus à partir de souvenirs évoqués dans les années 1910 où les valeurs traditionnelles et guerrières étaient à nouveau portées aux nues, cela a une saveur toute particulière. J'ai cependant l'impression que l'auteur fait la part des choses. Il célèbre chaque camp, montre aussi la valeur de la vie alors et le drame de ces nombreuses pertes humaines à cause de l'agitation politique mais aussi de trop grandes valeurs pseudo-morales parfois. On célèbre donc l'ancien esprit japonais mais à l'aune de notre recul actuel quand même. C'est du moins le sentiment que j'ai eu même si c'est très fin / très mince.

Graphiquement le titre est un petit bijou en prime. Il y a un soin tout particulier apporté à la représentation des décors, lieux et costumes pour les rendre très réalistes et soignés, ce qui confère une belle immersion au titre. Il vit vraiment. Mais en plus, une dimension quasi philosophique se ressent aussi dans les pages lors des introspections du héros qui se lient dans son regard alors qu'il repense à la valeur de sa vie, ses choix et ses actes. C'est d'un beau classicisme mais c'est très fort.

Nouveau manga historique célébrant les valeurs guerrières des Japonais, Mibu Gishi Den nous plonge surtout avec grand réalisme dans une époque charnière du pays avec un personnage qui peut sembler lambda mais qui est la synthèse parfaite de l'époque et des troubles qui l'agitent. C'est beau, c'est puissant, c'est immersif et passionnant.
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Mibu Gishi Den reprend l'histoire d'un groupe de samouraïs ayant réellement existé au Japon durant la période finale de l'époque d'Edo : le Bakumatsu. Ce groupe de samouraïs, également composé de ronins (samouraïs déserteurs) s'occupait de la sécurité à Kyoto sous l'autorité du Shogun.

Pour un peu plus de contexte, l'époque d'Edo était marquée par le fait que le Japon s'était complètement fermé à l'étranger et interdisait la pratique de la religion chrétienne. C'est alors qu'à partir de l'année 1853, les Américains forcèrent leur entrée dans le pays et apportèrent modernisation et industrialisation aux îles Nippones.

[...] Lire la suite
Lien : https://www.lifebygirls.com/..
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critiques presse (4)
BoDoi
06 décembre 2023
Introspection, mélancolie, parfois même tranche de vie, cette histoire prend des atours inattendus et intimes au premier abord déroutants pour le genre, mais cette vision apporte justement un point de vue unique sur cette époque.
Lire la critique sur le site : BoDoi
9emeArt
21 avril 2023
Si l’on connaît un peu le contexte, l’œuvre est un excellent moyen d’en apprendre plus, notamment en rendant compte de la complexité de la situation de l’époque, que l’on aurait trop facilement tendance à résumer à “shogun vs. empereur”.
Lire la critique sur le site : 9emeArt
Sceneario
13 février 2023
Les auteurs reviennent sur un autre mythe autour du Shinsen Gumi. Ils s'intéressent au personnage complexe de Kan'ichirô Yoshimura. Un homme doué, une pointure dans l'art du sabre et, pourtant, qui a déserté et a déshonoré son clan.
Lire la critique sur le site : Sceneario
MangaNews
06 février 2023
A l'instar de bien d'autres mangas, Mibu Gishi Den commence par nous plonger à une époque charnière du Japon, à savoir la fin de l'ère Edo, et plus précisément du côté du célèbre bataillon Shinsen-gumi qui a déjà inspiré tant et tant d'oeuvres.
Lire la critique sur le site : MangaNews

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