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3,79

sur 587 notes
Renouant avec la tradition des Huxley, Orwell, Bradbury et de sa Servante écarlate, Margaret Atwood nous plonge dans un univers à la fois familier et terrifiant. Un monde dévasté à la suite d'une catastrophe écologique sans précédent, où se combinent des conditions climatiques aberrantes, des manipulations génétiques délirantes et un virus foudroyant prompt à détruire l'ensemble de l'humanité. D'ailleurs, c'est presque fait : d'êtres humains, au début du Dernier Homme, il ne reste que Snowman, lequel est confronté à d'étranges créatures génétiquement modifiées - les Crakers, une nouvelle race d'" humains " programmés pour n'être sujets ni à la violence, ni au désir sexuel, ni au fanatisme religieux -, et à des animaux hybrides qui s'appellent désormais porcons, louchiens ou rasconses... Ce monde visionnaire, c'est presque le
nôtre...

Des flashback's et les souvenirs de Jimmy nous avisent de quelle façon notre civilisation est retournée à l'état sauvage. Or, plusieurs autres sujets s'entrelacent (les "plèbezones" en opposition des enclaves pour l'élite, des fillettes vendues aux trafiquants afin d'alimenter la commerce du porno, le mythe du savant fou et ses créations) pour aboutir -sous couvert d'un roman d'anticipation- à une critique âpre, presque libelliste et soutenu par un langage puissamment évocateur.

Teste qu'il faut arriver à la moitié du roman pour que ça devienne vraiment intéressant.
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Il y a quelques mois, si vous vous souvenez bien, je vous parlez de la servante écarlate de Margaret Atwood (http://bookncook.over-blog.com/2017/04/la-servante-ecarlate.html). Je vous disiez ô combien ce livre est fantastique et visionnaire...et bien j'ai récidivé, oui je l'admet! Tombée amoureuse de sa plume, de son imaginaire, de sa capacité à déceler les travers de ce monde et les mettre en lumière, je me suis laissé tenter par un autre de ses romans qui, non seulement m'a mise une claque, mais à la faculté de dévoiler une image du monde grandissant tel qu'il est et sera. Glaçant!

Snowman est seul, il pense être le dernier homme. Soufflé par une pandémie mortel, le monde tel que nous le connaissons n'existe plus. Snowman, lui, l'a connu et nous raconte. Mais Snowman n'est pas totalement seul...il est entouré d'humanoïdes, les Crakers, aussi beaux et gentils qu'on puisse imaginer. Modifiés, ces hommes et femmes sont des copies améliorés de ce à quoi nous ressemblons. le désir sexuel est supprimer afin d'éviter tout sentiment de jalousie, l'urine des hommes est naturellement dotée de propriété dissuasives pour les prédateurs sans oublier les ronronnements, comme arme de guérison dont ils sont affublés. Mais il semble qu'ils ne comprennent pas les différences physiques de Snowman, qu'ils vénèrent un certain Crake et une certaine Oryx... Cet homme seul révèle à l'aide de flash back sa vie d'avant mais ne se doute pas qu'il écrit son futur.

J'avoue qu'au début je ne comprenais rien mais pas de panique La servante écarlate m'a fait le même effet. Donc je me suis accrochée et il ne m'a fallu que très peu de temps avant que l'auteure ne pique ma curiosité. Qui est Snowman? Les Crakers et leur obsession de Crake et Oryx? Comment en est-on arrivé à ce stade de désolation? Car le monde n'est plus qu'un vaste silence sans Hommes. On croise par ci, par là des animaux étranges, croisements entre deux espèces comme les louchiens et les porcons. Les vivres manquent sauf pour les Crakers qui se nourrissent de végétation si bien que Snowman décide de partir en expédition malgré le danger. La route à prendre est le bon moment pour se rappeler celui qu'il était, celui qu'il est devenu.

Roman de science fiction, dystopie...on peut apposer différentes étiquettes au roman de Margaret Atwood mais pour moi il s'agit tout simplement d'un monde visionnaire. Visionnaire quand aux avancés technologiques et biologiques d'aujourd'hui qui feront le monde de demain, à travers les manipulations de masses et génétiques qui traduisent les dérives de l'Homme. J'ai ressenti dans cette plume, le fantasme de transposer notre humanité en créant des êtres supérieurs physiquement et intellectuellement. La question est de savoir pourquoi ne pas sauver notre propre espèce avant d'en créer une autre. Mais évidemment je ne peux en dire plus sans spoiler... L'égoïsme de l'être humain est à son paroxysme dans ce récit. Non seulement il s'agit d'un égoïsme défiant l'éthique mais aussi social puisque la population la plus pauvre se voit vivre en marge dans des "plébzones" alors que des privilégiés comme Jimmy "Snowman" dans des "compound". Fascinant, dérangeant mais surtout alarmiste il réuni beaucoup de thèmes cher à l'auteure.

En passant par l'écologie, l'environnement, l'espoir et le désespoir, la romancière éclaire une dimension effrayante d'une réalité: la solitude. Son protagoniste est seul, malgré l'interaction avec cette autre vie humaine, il ne peut communiquer sur ce qu'il a connu et n'y arrivait déjà pas avant la catastrophe. Même en ayant les toutes dernières technologies, les relations humaines n'ont jamais été aussi disparates. Et si nous en prenions le chemin?

Bref, un roman écrit avec passion, documentation, d'un regard acéré sur nos sociétés. Je ne peux m'empêcher de penser que Margaret Atwood à un don pour piquer la réalité, la détourner pour mieux la révéler. Un écrivain indispensable...tout comme une bonne salade de fruits accompagné d'un thé glacé à la pêche!


Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Margaret Atwood le dit : elle n'écrit jamais rien, dans ses livres qui ne se trame déjà dans nos sociétés modernes.
Et le portrait est implacable. Snowman est le "dernier homme", piètre représentant échevelé d'une société malade de tant d'excès.
Il se bat pour sa survie, contre des créatures de cauchemars, contre lui même aussi, et côtoie nos "remplaçants", les Crakers, auquel il apparaît aussi hermétique que fou.
C'est rondement mené, par contre en tant que roman dystopique, on a vu plus novateur. J'ai furieusement pensé à Barjavel et à Niourk de Stephan Wul, à diverses séries contemporaines toutes plus fascinées par la fin du monde, etc.
Mais c'est efficace et bien écrit, et inventif.
Je conseille aux inconditionnels des dystopies voire aux fans de Margaret Atwood...
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Se déroulant au même moment que le Temps du déluge, soit peu de temps après le « Déluge des airs » qui a exterminé la population de la Terre, le Dernier homme, premier tome de la trilogie de Margaret Atwood, (même si il peut tout à fait se lire après ou indépendamment), permet de comprendre l'origine de la catastrophe. On y suit Snowman, qui semble bien être le dernier survivant de l'espèce humaine, décimée par un virus foudroyant. On croise à sa suite les Crakers, une « nouvelle humanité » génétiquement modifiée par un chercheur nommé Crake, conçue pour être végétarienne, innocente et naïve, sans violence ni pulsion sexuelle, « échappée » des laboratoires de SantéGénic lors de la catastrophe, mais également d'autres êtres vivants modifiés et autrement plus dangereux, comme les porcons, les louchiens ou les serprats. Au début du roman, Snowman retourne vers les laboratoires de SantéGénics, pour y trouver de quoi survivre, et au gré de ce périple dans un monde dévasté, en proie à des conditions climatiques extrêmes, les souvenirs de sa rencontre avec Crake et Oryx, décisive pour lui autant que pour l'humanité, surgissent, dans une alternance entre passé et présent qui ne laisse pas de répit au lecteur. Ce roman réussit la prouesse d'être la fois terrifiant, malin, et drôle, une « fiction spéculative », comme le présente l'auteur, pétrie des angoisses et des menaces de notre époque. Brillant.
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Bien. J'ai commandé les 2 autres ouvrages de cette trilogie : "le temps du dėluge" et "Maddadam". "Le dernier homme " est plus dans l'action et moins dans l'analyse des situations que "La servante écarlate" que j'ai préférė à ce roman-ci. Néanmoins, j'ai eu du mal à interrompre ma lecture et ai vu arriver avec regret la dernière page, car j'ai étė à la fois captivé et effrayé par cet univers que notre monde porte en germe. Univers de dėsolation dans les passages au présent, univers coupé entre la plèbe et une élite sans garde-fous dans les passages au passé.
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Bon
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Snowman est le dernier homme sur Terre après un événement qu'on ne comprend tout à fait qu'à la fin.
Il vit à la manière de Robinson Crusoé, avec les indigènes. En effet Snowman est entouré de créatures : "les crakers" qui sont des aménagements d'humains.
Nous suivons la solitude de Snowman, ses rapports avec les crakers, son expédition pour trouver de quoi se sustanter.

Mais surtout, le récit est composé pour la majeure partie des souvenirs de Snowman, et de la description du monde qu'a créé l'auteur, un monde dans un futur proche où la recherche, la technologie et l'homme ont commencé à manipuler la nature.

Clairement, les descriptions de ce monde et des nouvelles "créations", bien qu' intéressantes, ne m'ont pas suffi pour vraiment apprécier ce livre.
Je n'ai déjà pas une prédilection pour les scenarii post-apocalyptiques, mais qui plus est quand il n'y a qu'un personnage. Je me suis donc un peu trop ennuyée. Et comme malheureusement, tout est si plausible et réaliste, ce n'est clairement pas le type de lecture qui me permet de m'évader.

Bref, certainement un bon roman pour les amateurs du genre, une certaine imagination mais pour moi une impression de vendredi ou la vie sauvage... et donc d'ennui.
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J'ai déjà lu pas mal de livres de science-fiction, quelques livres d'anticipation dystopique qui nous montrent de façon effrayante notre monde tel qu'il sera demain si nous ne changeons pas nos habitudes destructrices de notre environnement.
Je trouve aussi comme les autres babeliotes qui ont mis leurs commentaires à ce récit qu'il y a des similitudes à «1984 » de G Orwell, au concept du « dernier homme » de Friedrich Nietzche dans « Ainsi parlait Zarathoustra ».
Personnellement je lui trouve des similitudes avec René Barjavel et en particulier son roman « le grand secret ».
Mais je pense que c'est parce que l'auteure nous fait du neuf avec de l'ancien - grosso modo.

D'abord, il y a cet être bizarre, Snowman, seul au milieu d'une tribu d'enfants naïfs et touchants, les Crakers et autour d'eux, une nature hostile, remplie d'animaux étranges et effrayants car modifiés génétiquement : en particuliers les louchiens (en anglais wolvogs : loup-chien - pourquoi ne pas dire chien-loup, cela existe !) et aussi les porcons (en anglais : pigoons - de pig cochon et sans doute raccoon : raton laveur). Snowman est seul, désespérément seul : il y a eu un désastre humanitaire qui a rayé les hommes de son environnement proche - peut-être que plus loin, dans d'autres terres ingrates, il y a une humanité mais pour l'heure, autour de lui, ce n'est que désolation. C'est assez glaçant et cela m'a donné l'envie d'en savoir plus et de voir jusqu'où il irait dans son désespoir. Bien sûr je n'ai pas lu la suite, ("l'Odyssée de Pénélope", je suppose car M Atwood a dans l'idée de faire une trilogie et il y aura certainement un troisième livre) et donc, à la fin des 394 pages, j'en reste sur ma faim : Snowman est aussi seul qu'au début mais un léger espoir apparaît : « une empreinte de pied humain sur le sable » ami ou ennemi ! Bien sûr cela le relie à un autre livre, une suite. Je me suis laissée aller à donner des indices, ce que je n'aime pas faire – je préfère laisser aux autres le plaisir de la découverte.
Bon je reviens à mon étude. Des flashbacks dans l'écriture m'ont permis de recomposer son passé, ce qui était arrivé à Snowman, du temps où il s'appelait encore Jimmy. La reconstitution de son passé est intéressante car Jimmy est issu d'une famille de scientifiques qui ont poussé trop loin leurs expérimentation dans le génie génétique! Et comme disait Rabelais, "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". A force de faire des expériences pour obtenir plus, plus de rendement dans l'élevage de bêtes pour l'alimentation humaine dans les fermes BioIncs, ils font des animaux étranges tel le CoqOTops qui est un poulet très minimaliste avec beaucoup de parties consommables mais sans la capacité de se mouvoir... A force de faire des modification dans l'agriculture pour obtenir plus de rendements, par exemple sur les récoltes de baies de Cafésympa, il s'est avéré que des modifications malhabiles ont été la source de nuisances telles que page 231 : "Un :microbe amateur d'asphalte avait transformé plusieurs autoroutes en pistes sableuses. Toutes les artères majeures étaient en état d'alerte, et un cordon sanitaire avait été mis en place." Et j'en passe.
Comme le dit elle-même, l'auteure, son roman n'est pas un roman de science-fiction mais plutôt une fiction spéculative car il ne traite pas de "choses qui n'ont pas encore été inventées" ! Pour le coup, j'en reste baba : car les rasconses (rakunks en anglais) et les serprats (snats en anglais), j'espère qu'ils n'existent pas - ne serait-ce que dans un seul laboratoire au monde !!!
J'ai pourtant aimé livre ce livre et il m'a fortement imprégnée. Je le relirai plus tard avec autant de plaisir, je pense car il foisonne d'idées. Et il est très en relation avec ce qui ce passe actuellement et ce qui nous pend au nez. Y aura-t-il pour nous, pour l'espèce humaine un dernier espoir ! Un dernier couple pour que nous puissions continuer cette belle aventure qu'est la vie.
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Le premier tome d'une trilogie qui n'en était pas une au départ... Bien écrit, soutenant bien l'intérêt, j'ai cependant été dérouté quelque peu par la trame centrale. D'après le titre et les critiques, je m'attendais à suivre les tribulations du dernier survivant de l'humanité suite à une catastrophe quelconque. C'est en fait le prétexte à un immense flash-back qui nous égrène le passé d'un génie scientifique qui veut recréer une race humaine expurgée de ses défauts. Pourvu que ce thème vous intéresse, et c'est mon cas, ça devient très intéressant. D'autant plus qu'ici aussi, une histoire imbriquée nous fait réfléchir sur certaines dures réalités quotidiennes du Tiers-Monde.
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