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EAN : 9782954267081
Sindbadboy éditions (01/11/2016)
4.75/5   14 notes
Résumé :
Saumur. 24 décembre 1928.
Décoffré prématurément, un immense hangar en béton s’écroule sur treize ouvriers qui faisaient des heures supplémentaires pour arrondir leur fin de mois. En cette veille de Noël, sept d’entre eux meurent, pris sous les décombres. Parmi les trois blessés sortis de l’amas de béton et d’acier, un seul succombera à ses blessures : le papa du petit Raymond Audebert, sept ans. Celui qui quelques décennies plus tard deviendrait mon père ven... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Le 24 décembre à Saumur, alors que les enfants s'apprêtent à réveillonner, la chute d'un hangar bouleversera leurs vies à tout jamais. le papa grièvement blessé ne survivra pas.
La douce nostalgie de cet hier, de cette vie semblable à celle contée par mes grands-parents.
Raymond, le papa de Cyrille Audebert a raconté ses souvenirs à son fils. Une chronique en demi-teinte de l'entre deux guerre.
L'école, la sévérité de l'instituteur, le certificat d'étude, puis les dernières vacances chez les grands-parents, les oncles, les amis avant l'apprentissage, Raymond sera coiffeur.
Et puis cette famille :
« Ces arrières et arrières-arrières grands-parents dépeints comme des personnages de romans rigolards ou romantiques, mais toujours fascinants. Leurs vies et leurs morts magnifiques Des aventures grandioses mais toujours humaines, faites d'amours et d'amitiés, de sourires et de larmes de vies.
Celles de mes ancêtres. »
Et finalement, la drôle de guerre, la fuite à vélo avec des amis pour revenir et la rencontre avec la jeune femme qui deviendra son épouse.
Un livre charmant avec de magnifiques descriptions de la nature , une bouffée d'oxygène qui donne la part belle à ces joies et plaisirs d'autrefois, oubliés de nos jours.
Cyrille Audebert est un excellent auteur mais ici c'est un registre différent tout en pudeur, en poésie, en sensibilité et touchant puisqu'il s'agit de sa famille.
Merci pour ce service presse via Simplementpro.

Lien : https://www.babelio.com/monp..
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lingerie féminine et dresseur de chèvres, il se destine à rapidement devenir auteur à succès. Cyrille Audebert est l'auteur de deux polars : « L'évangile selon Jacques Lucas » et sa suite « Un temps de chien », déjà d'énormes succès dans sa famille et même un peu plus (un peu d'humilité ne peut pas nuire). de deux romans fantastiques : « Fantôme d'amour » et « Cinquième étage ». Et d'un recueil de nouvelles réunissant tous ses genres de prédilection : « L'ébauche d'une réponse ».


Mon Avis :


Je connais Cyrille  Audebert car je le suis essentiellement sur Facebook où il tient un éphéméride des jours avec les fêtes et les anniversaires. Il a toujours un bon mot à dire ou un jeu de mot à faire qui rend ses publications si personnelles. C'est pour moi un plaisir de le suivre en tout cas. C'est pourquoi, lorsqu'il m'a proposé de lire son roman via la plateforme Simplement Pro, j'ai accepté de suite car j'avais envie d'en connaitre plus sur lui, sur son style et sur sa plume.

Je n'ai vraiment pas été déçue du tout et cet écrit confirme la bonne opinion que j'avais déjà de lui. le résumé m'a tout de suite beaucoup intéressé. Je suis toujours friande d'histoires personnelles et de récits de vie de nos ancêtres. Il s'agit ici du père de l'auteur, Raymond Audebert. Dès les premières pages, l'auteur nous explique ce qui l'intéressait lui dans ce que pouvait lui raconter son père, et l'idée qu'il a eu ensuite de pousser son père à écrire ses mémoires. Et son père l'a fait, il a rempli des cahiers, allait même jusqu'à écrire sur des emballages de paquets de biscuits ou au dos des calendriers ou enveloppes. On peut dire qu'il avait comme une fièvre d'écriture. Il en discutait ensuite avec son fils, lui faisant lire ce qu'il écrivait, et son fils de lui dire de raconter tout, de ne rien laisser. Il aurait pu raconter plein d'événements importants ayant un rapport avec la grande Histoire, ayant presque vingt ans au moment de la seconde guerre mondiale. Il a choisi de se consacrer aux premières années de sa vie, de son enfance jusqu'à la fin de son adolescence et le début de sa vie d'adulte. 
On va ainsi suivre Raymond avec ses frères et sa soeur. Il est le troisième de la fratrie, il sera beaucoup plus en contact avec sa soeur cadette plutôt que ses frères aînés. Tout commence en 1928, Raymond a 7 ans, on est à Noël. Raymond et sa famille vont vivre un drame familial, un grave accident va survenir au travail du père de Raymond, qui va décéder suite à cela. La mère va devoir alors s'occuper seule de ses enfants et de son ménage. Mais, comme il est dit dans le résumé, ce tragique accident va voir arriver une période pas si triste que ça pour Raymond et sa soeur. Il va passer des moments importants de sa vie chez ses grands-parents ou  chez son oncle et sa tante. Il se créera plein de beaux souvenirs qui l'aideront à passer les caps difficiles et essentiels dans la vie d'un enfant. Il va apprendre à pêcher, va se faire des amis, va vivre avec eux des souvenirs incroyables. Et le tout dans sa région de naissance, la Loire,  une région qu'il aime et chérira tout le long de sa vie. 

Je me suis très vite attaché à ce petit garçon et l'ai regardé grandir avec beaucoup d'intérêt. Je l'ai suivi dans ses péripéties d'enfant, dans ses premiers émois amoureux, dans l'apprentissage de son futur métier et de la vie tout simplement. Et tout ceci, avec un autre personnage très important qu'est la Loire. Les lieux ont un rôle prépondérant dans la vie du jeune garçon, j'ai souri bien des fois à ces parties de pêche mémorable. Les décors sont décrits avec beaucoup de sensibilité et de poésie, à un point tel que j'arrivais bien à visualiser les scènes. C'est un superbe hommage à cette région. 

L'attachement au personnage se fait aussi grâce au choix narratif de l'auteur, qui, comme vous pouvez vous en doutez dans une biographie, est l'utilisation de la première personne du singulier. J'aime beaucoup ce « je » qui permet de me mettre à la place du personnage, d'être au plus près de lui, de rentrer dans sa tête et de ressentir chacune de ses émotions. L'écriture est fluide, pleine de poésie, l'auteur n'épargne pas le lecteur et raconte aussi bien les bons que les mauvais moments. Il nous narre tout simplement la vie,  comme elle devait être entre les deux guerres, une période où l'espoir était permis mais où la peur du lendemain existait encore avec les tensions que l'on connaît. 

J'ai passé un excellent moment en compagnie de l'auteur et de son  père. Je trouve que c'est une richesse incroyable de connaitre le passé de ses parents, leur parcours de vie. Moi qui avais un père taiseux et secret, c'est toujours quelque chose qui m'a manquée, ne pas connaître son histoire personnelle, son enfance… c'est un cadeau tellement beau et essentiel que l'on peut faire à ses enfants, cela leur permet, à mon avis, de se construire encore mieux.
Tout y est dans ce livre, une belle histoire, c'est bien raconté, des lieux splendides, des personnages attachants, il ne manque rien. La lecture se fait toute seule, les pages se tournent et l'attention reste la même tout le long. On veut tellement savoir si tout va bien se passer que l'on lit avec une certaine avidité. J'aurais presque juste une envie supplémentaire, c'est de connaitre la suite de la vie de Raymond…peut-être ce sera pour un prochain livre. le titre du livre est la rue dans laquelle a vécu Raymond avec ses parents à Saumur. Elle n'existe plus, mais il reste toujours la ville et son fleuve. J'ai d'ailleurs trouvé le dernier chapitre très émouvant à ce sujet.
En tout cas, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce roman, si vous aimez les histoires personnelles dans le même style que Pagnol ou Giono. Tout comme eux, Cyrille Audebert raconte une région et la vie de ses habitants à une période bien précise.
De mon côté, je suis très contente d'avoir découvert Cyrille Audebert, je vais continuer à le suivre et sûrement lire ses autres romans qui sont d'un tout autre genre puisqu'il s'agit de polars et de fantastiques. Je suis justement curieuse de voir ce que cela donne…

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📖Saumur. Raymond Audebert n'est qu'un petit garçon quand il apprend la mort de son père. Avec sa maman, ses deux frères et sa petite soeur, le jeune garçon va connaître néanmoins une enfance heureuse, bercée par les rivages de la Loire, ses riverains et sa famille…
***
✒️ 𝑼𝒏𝒆 𝒎𝒆𝒓𝒗𝒆𝒊𝒍𝒍𝒆. 𝑼𝒏𝒆 𝒎𝒆𝒓𝒗𝒆𝒊𝒍𝒍𝒆 𝒊𝒏𝒄𝒂𝒑𝒂𝒃𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒔𝒆 𝒇𝒊𝒙𝒆𝒓 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒐𝒓𝒆𝒍𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕. 𝑼𝒏𝒆 𝒎𝒆𝒓𝒗𝒆𝒊𝒍𝒍𝒆 𝒂𝒖 𝒗𝒆𝒓𝒃𝒆 𝒐𝒔𝒄𝒊𝒍𝒍𝒂𝒏𝒕 𝒄𝒐𝒏𝒔𝒕𝒂𝒎𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆 𝒆𝒕 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒆𝒏𝒕, 𝒕𝒂𝒏𝒕 𝒊𝒍 𝒔'𝒆𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒂 𝒏𝒐𝒖𝒗𝒆𝒂𝒖 𝒊𝒎𝒎𝒆𝒓𝒈𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒄𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒑𝒆𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆 𝒅𝒆 𝒔𝒐𝒏 𝒆𝒙𝒊𝒔𝒕𝒆𝒏𝒄𝒆...
🎣 Des souvenirs… Des larmes, des rires, des situations cocasses avec ses amis, avec sa famille. Une enfance chamboulée par la perte prématurée d'un être cher, mais entouré d'amour, la vie suit son cours et, plus tard, les plus beaux souvenirs se rappellent à vous pour les narrer à votre fils…
📜 Cyrille Audebert nous offre une tranche de vie de son père. Par ses descriptions, nous nous retrouvons plongés dans la France des années 30, avec ses us et coutumes qui nous semblent si lointaines. Une vie simple, des plaisirs simples, un temps, une époque… Mais surtout un magnifique et émouvant hommage à un père, un mari, un homme, un jeune garçon.
Les images sépia ont pris place sur mes rétines et ne m'ont pas lâchées, le sourire aux lèvres. Merci Messieurs Audebert pour cette parenthèse enchantée 🖤
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J'ai déjà eu l'occasion de découvrir plusieurs romans de l'auteur et j'apprécie énormément sa plume. Aussi, quand il m'a proposé de découvrir celui-ci qui est un peu différent des autres, je n'ai pas hésité une seconde. Différent en quoi me direz-vous ? Eh bien, il ne s'agit pas d'une histoire imaginée de toute pièce, mais il nous conte les mémoires de son père.

C'est vraiment le genre de récit que j'aime beaucoup. J'adore ce genre d'histoire mêlant témoignage et mémoires en même temps. L'auteur nous emmène donc dans le passé, dans la vie de son père, une vie qui a été marquée par un terrible drame : Raymond, le père de l'auteur, a perdu son propre père alors qu'il n'était âgé que de 7 ans.

Un tel drame ne peut que marquer une vie et une famille et c'est cette reconstruction qu'il va nous conter, tout en nous montrant à quel point la vie peut réserver aussi de belles surprises et prendre des tournants inattendus. C'est l'histoire de son père qu'il nous partage avec douceur et délicatesse, à l'aide de sa plume qui se déguste et qui nous fait dévorer ce livre de bout en bout.

Vous cherchez un livre plein d'action ? Passez votre chemin. Mais si vous aimez les histoires familiales, de celles qui vous rappellent vos proches, vos parents, vos grands-parents, et qui vous donnent l'impression de vivre intensément au sein d'une famille qui pourrait être la vôtre, vous allez adorer ce récit et vous régaler du début à la fin.

En tous les cas, moi je remercie l'auteur pour ce partage des mémoires de son père et cette plongée dans le passé de sa famille. A travers ce récit, il nous fait passer par toutes les émotions aux côtés de Raymond et de ses proches, de quoi bien remuer ses lecteurs.

En résumé, voilà un roman qui retrace la vie d'une famille et qui nous touche profondément.
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C'est un roman remplis d'émotions et de nostalgie avec les mémoires du père de l'auteur.
Cyrille nous raconte une partie de la vie de son papa Raymond.
Je suis retournée donc dans une époque que je n'ai absolument pas connu. Ou la vie était vraiment différente d'aujourd'hui...
Mais tout est tellement bien décrit que j'ai réussi à m'immerger dans cette histoire, à "vivre et ressentir" toutes les émotions que l'auteur à voulu transmettre.

Le récit commence un soir de Noel 1928 ou la vie de Raymond va basculer suite à un drame familial.
Nous suivrons ensuite l'histoire de ce petit garçon de l'école primaire et ce jusqu'à sa vie de jeune adulte.
Le courage de sa mère et l'amour de cette famille l'aidera a grandir en se construisant malgré tout de très beaux souvenirs...

La plume de Cyrille est fluide et très prenante, remplie de douceur, de tendresse et d'amour.
J'ai été parfois émue aux larmes...mais j'ai souris également....
C'est une histoire magnifique et ce qui l'a rend encore plus belle c'est qu'elle est authentique.
Ce roman est une richesse pour cette famille, un véritable héritage littéraire à transmettre...
J'ai beaucoup aimé, le choix d'une photo familiale pour la couverture.

J'ai adoré ce roman, un des plus beaux que j'ai pu lire.
Mille mercis Cyrille de me l'avoir fait découvrir.

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je fais halte près d'une haie d'aubépine. Des années et des années ont passé, pourtant je n'ai jamais oublié la suave odeur de l'aubépine, celle de mon enfance...
L'abondance de ces minuscules fleurettes blanches se serrant très fort les unes contre les autres, comme craintives, formait de longues barrières virginales tout le long des fossés. Comme elles embaumaient dans ce joli mois de mai ! Aujourd'hui, elles se font rares et, surtout, n'ont plus le parfum de ma jeunesse...
Pardon ? Vous dites ? C'est l'âge ? Peut-être...
Pourtant, approchez-vous, écoutez le doux murmure.
Des milliers et des milliers de moucherons, minuscules, s'affairent autour des fleurettes. Les abeilles aussi sont de la fête. Je pouvais rester ainsi de longues minutes à écouter ce doux bruit. Rehaussant le léger bourdonnement, une petite brise diffuse l'entêtant parfum. Tout est calme. J'ai un peu sommeil. Aubépine, aubépine... Comme ce mot est doux à l'oreille. Magie d'un mot qui soudain devient irremplaçable.
« Coucou ! Coucou ! » Lointain, l'appel retentit, presque mystérieux. Ce chant est à l'unisson de l'instant qui passe. Je respire avec délice l'odeur sucrée qui devient de plus en plus pénétrante à mesure que le soleil prend de la hauteur. Allongé dans l'herbe, presque endormi, j'observe les branches des grands arbres qui s'inclinent au vent, permettant au soleil d'éclairer brièvement l'ombre des fourrés. Ébloui je ferme les yeux. Il est presque midi. Le soleil brille de tout son éclat...
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Quand on me demande ce qui m'a donné envie d'écrire, je réponds presque invariablement que certains auteurs, quelques livres ou BD et pas mal de films en supportent toute la responsabilité. Ce n'est pas totalement vrai...
En réalité, ce sont les histoires que mon père me racontait qui me faisait le plus rêver. La Loire de son enfance. Le Saumur des années 20à 40. Ces drôles d'univers qu'il décrivait, faits de braconniers sympathiques et de cours d'eau mystérieux abritant des monstres qui devenaient mythiques au fil de ses récits. Ces arrières et arrières-arrières grands-parents dépeints comme des personnages rigolards ou romantiques, mais toujours fascinants. Leurs vies et leurs morts magnifiques. Des aventures grandioses, mais toujours humaines, faites d'amours et d'amitiés, de sourires et de larmes. De vies.
Celles de mes ancêtres.
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En évoquant le passé, oncles Roger et Auguste, vous m'avez dit des choses si douces à entendre sur mon père, que je vous en remercie pour l'éternité.
Cher papa qui la nuit faisait de terribles cauchemars, principalement les premières années qui suivirent la fin de la guerre. Trempé de sueur, le regard halluciné, il criait se débattait, luttait contre d'invisibles démons qui revenaient sans cesse hanter son sommeil.
*Nettoyeur de tranchées, pour un être normalement constitué... Les souvenirs de cette période devaient être impossibles à assumer.
Heureusement, maman était là pour le réconforter et l'aider à combattre ses fantômes.
Je revois grand-père Benoît et papa assis côte à côte devant un grand feu de cheminée crépitant joyeusement. Et j'entends papa disant à grand-père :
_ Pour rien au monde, je ne voudrais revivre cela. Si nous devions avoir une autre guerre, je n'hésiterais pas à tout laisser. Nous irons vivre en Suisse, s'il le faut...
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J'avance attentif et silencieux, m'arrêtant au moindre bruit. Je fais tout pour que l'on ignore ma présence, mais il me faudra bientôt passer devant le cimetière et je redoute ce moment. Il fait très chaud. Cette nuit sera favorable aux feux follets, ces petites flammèches incandescentes qui voltigent au gré des vents, disparaissent puis renaissent un peu plus loin.Sautillantes, elles dansent une sarabande effrénée. On raconte que ce sont les âmes de tous les gisants qui viennent jouer à cache-cache profitant de l'air tiède de cette fin d'été. Les vivants prennent bien le frais le soir.
Je suis déjà à mi-chemin. Dans vingt minutes je serai dans mon lit. Quand soudain un cri terrible retentit. Insoutenable. Un cri d'horreur et de désespoir qui me glace le sang. J'écoute pétrifié. Mon cœur bat la chamade... On égorge sûrement !
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Ah, ça bouge... Les algues s'agitent, une grande palme s'incline. Majestueuse, une brème imposante vient folâtrer, se caresser aux tiges des nénuphars, puis disparaît...
C'est comme si je contemplais un immense aquarium. À plat ventre, doucement, je me rapproche. Seuls mes yeux surplombent le bord du muret. Des écrevisses glissent sur le sable, cherchant leur nourriture sous les pierres. Presque en surface , un banc de rotengles évolue paresseusement au soleil qui fait briller leurs nageoires et incendie le corail de celles-ci.
J'observe toujours. Revoici madame la brème, elle batifole, se couche sur le flanc comme pour mieux frotter ses écailles au sable fin. Quelle bête !... Nonchalante, elle joue comme un gros bébé, se prenant pour un miroir. D'une révérence, elle capte un rayon de soleil, éclaboussant de lumière l'ombre des grandes algues.
Lueurs fugitives qui un court instant , embrasent cette sombre et mystérieuse forêt aquatique. Zébrant l'eau d'éclairs rapides, un banc d'ablettes fuse avec à leurs trousses un brochet, sinistre. Raté ! Tout ce petit monde est maintenant planqué dans les herbiers. Pourtant notre redoutable affamé n'abdique pas.
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