Ex-libris

Une splendide jeune femme éplorée par la mort de son fiancé qui garde sa robe de marié et l'attend.
Des parents prêts à tout pour sauver leur fille.
Un livre qui lui redonne goût à la vie et l'amène à rechercher son auteur, Oscar Wilde.
Un mystérieux homme masqué qui lui vient en aide.
Des États-Unis à Paris, un superbe roman gothique qui vous tient en haleine, vous envoûte, un style magnifique, digne de l'époque. Une histoire addictive sans mentionner l'atmosphère inquiétante à souhait.
J'ai été impressionnée par la maîtrise d'Isaac de Mont.
Tout y est pour frissonner même Halloween qui approche à pas !
Merci pour ce SP via Simplementpro

A la terrasse d'un café parisien, un homme étrange écrit à la plume ses souvenirs, vieux de 127 ans... Tout commence en 1893, en Amérique, avec la douleur de la belle Paula, qui attend en vain son fiancé dans sa robe de mariée. Il ne viendra pas : il est mort dans un accident de calèche vraisemblablement en pleine fuite. Sa peine lui fait perdre la raison jusqu'au jour où elle découvre un livre merveilleux et décide de traverser l'Atlantique pour rencontrer son auteur, Oscar Wilde...

Ce roman gothique nous plonge dans un XIXe obscur dans lequel le spleen et les douleurs de l'âme sont sublimées, les sentiments et les passions vécues jusqu'à la violence.

J'ai particulièrement apprécié les dialogues et leur style érudit et désuet ainsi que l'ambiance mystérieuse et fantastique qui s'installe peu à peu.

Très original, puissant en émotions, ce récit sombre et envoutant est une jolie découverte !

Merci à Isaac de Mont pour ce voyage !

Que dire sur cette lecture, mis à part qu'elle est d'une richesse surprenante tant au niveau de la plume de l'auteur que des sensations retranscrites. Un roman aux allures gothiques, baroques et à l'univers complètement désappointant qui m'a tenu en haleine, malgré un rythme assez slowburn qui peut déplaire à certains.

C'est vrai que je dois admettre pour ma part que les chapitres sont un peu trop longs en terme de nombre de pages. Cela me donne une impression que la rythmique de l'histoire se casse ou s'essouffle, cependant j'ai quand même été happée par la résonances des mots et des phrases, comme une mélodie qui se joue au piano.

C'est difficile de parler de ce livre, car il est d'une telle profondeur et d'une telle complexité en même temps, que j'ai parfois eu du mal à me situer ou à me dire si la jeune Paula (notre héroïne principale) était en train de rêver, si ce qu'elle voyait ou croyait voir était réel.

Il y a une distance très fine entre la réalité et la folie psychologique dans cette oeuvre, ce qui m'a souvent poussé dans mes retranchements. Je ne savais pas si je devais continuer de lire ou m'arrêter, c'est très bizarre comme ressenti, d'où ma difficulté de poser des mots sur la finalité.

Je crois même qu'au bout du compte, je me suis moi-même perdue dans ma folie lors de cette lecture. C'est vraiment un ovni littéraire, où je pense qu'on ne contrôle et ne maîtrise plus rien du tout. Il y a des moments où je me disais « mais oui voilà pourquoi cela s'est passé ainsi » ou « ah mais oui je comprends mieux » et puis dans les pages suivantes, c'est comme si j'entrais dans un nouveau monde et où tout ce que je croyais avoir compris s'est réduit en poussière.

Franchement c'est une pépite incroyable, pour qu'un roman arrive à me mettre dans un état aussi fou et addictif, c'est qu'il y a un énorme potentiel. Même si je n'ai pas tout saisi honnêtement, j'ai apprécié cette lecture.

Puis la plume de l'auteur on en parle ?! Mais quel délice, c'est comme la sensation de manger un carré de chocolat, et on ne peut s'empêcher d'en croquer un carré de plus encore et encore, avec ce même plaisir de sentir le craquement et la saveur de l'aliment dans sa bouche.

J'en soupire d'aise en y repensant, c'est une écriture tellement alanguie mais en même temps poétique, abrupte, tranchante également. C'est une réelle symphonie de cloches qui tintent à l'unisson et, qui en se mélangeant nous offre une mélodie des plus ardentes. On sent vraiment un style unique et à part entière. Ce fût un grand bonheur pour moi qui aime le son et la poésie des mots avec toujours ce brin d'élégance bien en raccord avec l'art gothique et baroque de l'ancien temps.

C'est un merveilleux voyage où la folie, la réalité, le rêve et le drame se confondent jusqu'à ne plus savoir où on pose les pieds, jusqu'à se noyer dans les tréfonds de la psyché humaine et ce qui peut en ressortir. Je n'ai rien de plus à rajouter, c'est tout simplement digne d'une peinture abstraite où tout se mélange sans en apercevoir la clarté, mais qui pourtant nous offre la plus vertigineuse des sensations : celle de ne pas savoir justement ce qu'il en est réellement, mais qu'importe le résultat final, car seule l'envie de continuer est importante.

Un roman étrange, noir, fascinant, un hommage au XIXéme siècle et aux romans gothiques. L'auteur fait d'ailleurs référence aux "Mystères d'Udolphe " d'Ann Radcliffe et l'héroïne d' "Ex-libris", Paula rencontrera des personnalités célèbres de cette fin de XIXéme siècle. le style pourra vous paraître étrange, je l'ai trouvé fascinant. L'histoire ? Un homme sur les bords de Seine couche sur le papier l'histoire de Paula, jeune fille de bonne famille texane à laquelle il arrivera maintes aventures. J'ai été happée par l'étrangeté du récit : d'abord cet homme inconnu, un écrivain peut-être, qui écrit à l'encre et la plume une histoire dont il a été le protagoniste. Il est donc immortel puisque nous sommes au XXIéme siècle et que Paula vit à la fin du XIXéme. Mais c'est d'abord l'histoire tragique de Paula que nous allons découvrir. Pourtant par moment un "je" posé par-ci par-là, une tournure de phrase un peu étrange - oui, ce mot va revenir très souvent dans ma chronique car c'est l'impression que j'ai eu tout au long de ce récit, une "inquiétante étrangeté" - un instant comme saisi au vif fait douter, fait trébucher le lecteur et nous fait nous demander : y aurait-il autre chose ? Que cache réellement ce récit ? Quel sera le rôle du narrateur dans la vie de Paula ?
Je laisse au lecteur le soin de découvrir l'histoire de Paula mais ce que j'ai aimé aussi dans ce roman c'est son aspect moderne : Paula, à l'instar des héroïnes des soeurs Brontë, veut décider seule de son destin, elle veut s'affranchir des conventions ou plutôt elle ne s'en soucie plus. L'atmosphère du roman n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle que l'on peut trouver dans "Les Mystères d'Udolphe", chez Bram Stocker, Poe ou encore dans "Jane Eyre", "Le soleil noir de la mélancolie" De Nerval hante Paula. En effet quelque chose de sombre semble planer autour de l'héroïne. Et lorsque l'on arrive à la fin du récit puis au chapitre final "Mémento mori" - n'oublie pas que tu vas mourir - on comprend tout le sens de l'histoire de Paula, qui est ce mystérieux narrateur. À la lecture du chapitre final on se dit même que tout était joué d'avance pour Paula. Certains signes sont précurseurs comme la rencontre avec la bohémienne, le masque vénitien qui m'a fait penser à une nouvelle de Poe, la quasi-omniprésence de la photographie, qui fige les gens sur un instant précis, comme volé, et qui semble montrer le destin de ceux auxquels elle prend un instant de vie. La photographie avait d'ailleurs une autre utilité que de garder un souvenir des vivants. Jusqu'à la profession de Louis, le fiancé de Paula. À la fin tout prend son sens. Terrifiant et inéluctable !
Il s'agit bien là d'un roman gothique, on sent que l'auteur connait très bien son sujet, mais aussi d'un roman à tiroirs. En plus de l'histoire principale d'autres sujets sont abordés : les conventions sociales et la place de la femme, l'entrée dans une ère moderne où justement les anciennes conventions vont être bousculées, où les nouvelles techniques permettent de voyager plus vite, où l'on voit la photographie s'ériger en art, une ère de profonds changements. Cependant il ait des choses contre lesquelles l'homme ne peut rien et c'est à ce moment là que l'on comprend tout le sens du titre : dès notre naissance nous sommes nous aussi marqués.

Ex-libris est un roman gothique d'Isaac de Mont, que j'ai lu comme service de presse.

On y suit le récit de Paula Crowood, jeune américaine du 19eme siècle, qui plonge dans la folie suite à ses noces avortées, son fiancé l'ayant abandonnée. Paula semble ne plus distinguer ce qui tient du réel de ce qui sort de son imagination, s'enfermant dans la persuasion que son fiancé va revenir. Alors, sa seule porte de sortie semble être un livre d'Oscar Wilde, qui la fait revivre… au risque de vivre une vie romanesque, illusoire. Va t-elle de nouveau se perdre ? Ce récit est raconté par un écrivain dont on ignore l'identité, 127 ans plus tard, et livré en guise de témoignage.

Ex-Libris est d'abord un roman gothique, à l'ambiance parfaitement retranscrite. Un manoir immense, qui cache des histoires assez sombres, et qui va être le lieu d'événements terribles, qui seront à leur tour tus, cachés; les murs de ce manoir résonnent de ces histoires. Paula est une jeune femme pleine de passions, comme l'ensemble des personnages de ce récit. Là, les sentiments y sont exacerbés, et toutes les décisions prises par les personnages sont guidés par ces sentiments : la folie, la peur viscérale, l'amour. Enfermés dans leur manoir comme dans leur esprit, les personnages vivent dans une sorte de huis-clos étouffant. On est dans une écriture de passions violentes, thème central dans la tradition du roman gothique.

J'ai également beaucoup aimé la folie piquante qui guide les personnages. Paula s'enferme dans ses illusions, en vient à perdre le fil, et ne sait plus ce qu'est la réalité de ce qui ne l'est pas. On est sans cesse sur la frontière entre réel et irréel, et le lecteur en vient à douter lui-même quand certains événements se produisent. Une autre dimension, surnaturelle, vient-elle se rajouter à l'équation ? J'ai vraiment apprécié cette ambiance de doutes et d'incertitudes, tout au long du récit, ajoutant une tonalité fantastique au récit.

Tout ce récit vertigineux, qui nous plonge dans les tréfonds de l'âme torturée de Paula, est magnifiquement mis en valeur par une écriture efficace, fluide, érudite, et tranchante. L'auteur ne prend pas de pincettes, ne ménage pas ses personnages.
De plus, il crée un mécanisme romanesque absolument génial qui amplifie l'illusion et le vertige ressentis. Cet écrivain, on ne sait pas qui il est; il raconte le récit comme s'il avait été présent 127 ans plus tôt. Peu à peu, on comprend qui il est. Mais pendant une bonne partie du roman, il ajoute de l'incertitude et du fantastique au récit.
Ce faux témoignage, procédé romanesque bien connu, fonctionne très bien; on en vient à oublier que cet écrivain est un être de papier, tout comme Paula. En effet, on finit par prendre pour argent comptant ce récit et à suivre Paula comme si elle était réelle, on s'attache à elle et on souffre avec elle. Comme Paula qui st victime de l'illusion romanesque en pensant qu'un roman est réalité, le lecteur fait la même expérience. Ce roman dans le roman est très bien rendu.

C'était une lecture éprouvante, pas facile, car regorgeant en plus de références littéraires, mais c'est très certainement un roman de très bonne qualité, original et parfaitement maîtrisé, qui offre une expérience de lecture assez géniale.
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