Éloge du teckel

Heureux les amoureux des bêtes, cet « Eloge du teckel » sera pour eux l'occasion de découvrir l'histoire de cette saucisse à pattes raillée par les uns, adulée par les autres, mais qui ne laisse jamais indifférent ceux qui la croise et tente de ne pas marcher dessus. Lilian Auzas se fait ici laudateur dans cet essai entièrement consacré à l'animal qui le fascine depuis l'enfance.
Le texte est court (150 pages) mais incroyablement documenté et riche. On y découvre nombre de personnalités, artistes, politiciens qui ont craqué pour la forme particulière de ce chien qui, au départ, est un chien de chasse d'origine allemande spécialisé dans le blaireau (n'y voyez pas de lien avec la proximité qu'il a pu avoir avec un certain Hitler, il paraît qu'il n'y en a pas).
Finalement, nul besoin d'avoir un intérêt pour l'animal pour entrer dans l'Eloge, l'écriture de Lilian Auzas se charge de vous happer pour vous transporter dans l'espace et le temps à la recherche de ce hotdog à poils. D'objet de propagande nazi à modèle pour artistes peintres ou muse d'écrivains en passant par favori de la Reine Victoria, le Teckel a de l'Histoire sous la patte et de l'anecdote dans les poils et la plume de Lilian Auzas nous sert l'ensemble avec vivacité, humour et érudition (ce sont peut-être ces substantifs qui valent aussi à l'auteur le surnom de « Teckel »). Un mélange savoureux qui se lit avec plaisir, sans le côté rébarbatif qu'on peut parfois associer à l'essai, mais plutôt avec la légèreté d'un auteur qui a su faire de son animal fétiche le sujet d'un texte à la fascination communicative.

Un éloge entier du teckel ? Et pourquoi pas ? Nul besoin de les apprécier ou même d'aimer les chiens pour dévorer cet ouvrage charmant et très drôle, qui passé les premières blagues sur leur aspect hot-dogs, explore la galaxie teckelienne avec bonheur.
L'auteur très germanophile explique combien le canidé est indissociable de l'Allemagne, fait un détour par le cinéma pour décrire tout le potentiel comique de l'animal sur grand écran (madeleine d'enfance avec Quatre bassets pour un danois !), raconte qu'il peut aussi devenir une star du dans l'art, notamment grâce à la photographe Elina Brotherus.
Si l'on regrette parfois l'empilement d'anecdotes ou de références pas toujours bien liées, on aime cette plume espiègle et joyeuse, contagieuse par l'amour de son sujet. Car on le comprend vite, de part sa physionomie et son caractère, le teckel peut devenir le chien fictionnel par excellence : ce qui donne toute sa saveur à cet essai !