AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Lilian Auzas (Autre)
EAN : 9791096911103
100 pages
Hippocampe (15/09/2018)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Actrice, muse, femme dépravée... Danseuse expressionniste et icône d’une génération en plein désastre. Difficile de saisir en si peu de mots la personnalité complexe et multiple d’Anita Berber. En 1925, Otto Dix réalise son portrait alors qu’elle est totalement dépassée par sa célébrité ; elle n’est plus qu’une artiste perdue parmi ses démons. Droguée, prostituée occasionnelle, bisexuelle, paranoïaque, Anita Berber nourrit les scandales et fait les choux-gras de la ... >Voir plus
Que lire après AnitaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est avec un peu d'anxiété que j'ouvrais l'ouvrage. de quoi avais-je peur ? du contexte historique de l'après-Grande-Guerre, qui ne me passionne pas, de l'Allemagne (pays dont la langue reste sûrement, pour moi, un traumatisme qui s'étendit de la 4ème à la Terminale), d'avoir affaire à la bio rébarbative d'une artiste, Anita Berber, aussi connue à mes yeux que la sensation que procure l'effleurement de l'intimité d'une dame. Bref. Je me glissais dans Anita, me disant qu'après tout, cette femme devait bien avoir un petit quelque chose qui méritât qu'on en fasse tout un roman.
Construit comme un film muet de l'époque, le récit s'ouvre sur un Prologue montrant, en 1914, la jeune Anita de 15 ans au moment de sa confirmation luthérienne, puis se poursuit en découpant l'année 1925 en trois actes interrompus par deux interludes flashbacks et un épilogue, point final d'une vie courte mais intense qui s'achève à 29 ans.
Je n'ai pas envie de trop en dire sur Anita pour ne pas à mon tour en faire une mini-bio, même si, finalement, ce n'est pas une biographie au déroulement chronologique qu'a écrite Lilian Auzas. C'est davantage un portrait dressé à la lumière du Berlin des « années en or ». le portrait d'une danseuse, exceptionnelle à plus d'un titre. Les rails sur lesquels défilent sa vie, elle les sniffe, version poudre ; une dégustation qu'elle accompagne des vers de Baudelaire, d'amants et de maîtresses, pour le plaisir du sexe et parfois de l'argent. Sur la scène, elle est l'une des premières à danser nu, danseuse expressionniste, son corps comme un doigt d'honneur à la décence, un baiser à la liberté de vivre, d'aimer, de sombrer. Anita sait que le temps lui est compté, elle en profite.
L'auteur, lui, prend un malin plaisir à le torturer, ce temps, à jongler avec le présent et le passé, comme Anita jongle avec les pas de chorégraphies endiablées. C'est déstabilisant au début, les concordances sont étonnantes, mais étrangement elles s'harmonisent au récit dans lequel chaque ligne est une portée dont la musique est un plaisir pour l'oeil et l'oreille. C'est indéniable, Auzas choisit ses mots comme un compositeur dessine les notes d'une mélodie à la fois sombre et superbe où le grandiose du spectacle escorte la déchéance de l'artiste. le texte est fascinant, les dialogues réjouissants, on ne veut pas lâcher cette Anita, créature aux cheveux incandescents, reine des Amazones ou princesse phénicienne aux destins tragiques, cette artiste que l'on voit se noyer avec splendeur et décadence.
Commenter  J’apprécie          10


autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3664 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}