Le faucon d'Istanbul

En 1522, se joue la bataille décisive de Rhodes. Soliman le Magnifique assiège la ville, et tient tête à Philippe de Villiers de L'Isle-Adam. Malgré la résistance de l'Ordre de Saint-Jean, les Hospitaliers quittent les lieux et la Méditerranée orientale. Charles Quint, désireux d'avoir un ordre militaire présent en Méditerranée charge les chevaliers de s'établir à Malte. Ces derniers vont devenir si puissants qu'en 1565, l'Empire ottoman et les nations chrétiennes vont s'affronter dans de violentes et sanglantes campagnes .

C'est ici que nous retrouvons les protagonistes de la Prisonnière de Malte: Nico Borg, devenu musulman et officier de Soliman revient sur l'île de son enfance, où se trouve toujours sa soeur Maria, qui s'est éprise du chevalier français Christian de Vries.
Le Faucon d'Istanbul se déploie au dessus de l'archipel, où combattent les troupes musulmanes désireuses de faire disparaitre toute présence chrétienne de cette partie de la mer et celles de l'Ordre, aidé de mercenaires espagnols et italiens, qui ne veulent pas revivre quarante années plus tard, un nouveau « Rhodes ». le bilan humain sera terrible.

David Ball mêle toujours personnages de fiction aux personnages historiques (Dragut Raïs, Soliman, La Valette, Ambroise Paré, le vice-roi de Sicile…), et les plonge dans des évènements tragiques (siège de Birgu, attaque du fort Saint-Elme…). Il entrecoupe son histoire d'extraits d'écrits d'un certain Darius « dit le Préservateur, historien à la cour du seigneur du glorieux royaume, le sultan Ahmet », dont on ignore s'il a vraiment existé, ou s'il est une création du romancier, qui aurait imaginé une sorte d'Antoine Achélis musulman, lui permettant ainsi de synthétiser les faits et de contextualiser son histoire.
S'il est vrai que le Grand Siège de Malte a marqué les esprits durant des siècles, je le préfère vécu par le mercenaire Mattias Tannhauser dans La Religion de Tim Willocks, même si les aventures de Maria et Nico Borg sont plaisantes à lire et bien documentées. 1100 pages, c'est long, comme dirait La Palice.

La deuxième partie de "La prisonnière de Malte. Magnifique!