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Jean-Charles Provost (Traducteur)
EAN : 9782264047892
756 pages
10-18 (07/10/2010)
3.57/5   142 notes
Résumé :
Au cœur de la Byzance du XIIIe siècle, les destins se construisent entre complots, pouvoir et trahisons. Décimée par le sac de 1204, pillée, incendiée, Constantinople, la perle de l'Empire orthodoxe, tente de renaître de ses cendres.
C'est dans cette ville exsangue et crépusculaire que la jeune Anna Zaridès, travestie en eunuque, tente de s'établir comme médecin. Son but : obtenir des informations pour prouver l'innocence de son frère accusé de meurtre. Elle ... >Voir plus
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Grande amatrice de longues fresques historiques, j'ai -sans surprise- beaucoup aimé 'Du sang sur la soie' !

Pour sa galerie de personnages très réussis, d'abord.
Anna/Anastasius, férocement intelligente, déterminée et volontaire... lucide aussi, et pleine de compassion, et très seule parfois.
Puis la flamboyante Zoé, toute entière vouée à sa passion de la vengeance. L'eunuque Nicéphore, les deux légats du pape, Dandolo le Vénitien, l'évêque Constantin, tous ces personnages brossés avec talent par Anne Perry m'ont plu et m'ont permis de vraiment rentrer dans l'histoire.

Pour Byzance ensuite, les explications sur la foi orthodoxe, le rôle des eunuques, l'impact des croisades, la médecine d'alors, les jeux de pouvoir entre Rome, Venise, Byzance, la France... On apprend plein de choses au long de ce roman, et c'est toujours un plaisir !

Pour les relations humaines entre les différents personnages enfin, notamment l'approche fine et diplomate d'Anastasius lors de son enquête, les luttes politiques autour de l'empereur, les jeux de séduction de Zoé, les rapports de force des deux légats du pape... sans oublier une belle histoire d'amour pour terminer en beauté !
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Ah! ce fameux "Filioque" ! En aura-t-il fait couler de l'encre et malheureusement du sang... Concernant cette querelle complexe sur la nature de la Trinité, je vous renvoie à Wikipédia, très claire sur la question.
De ce débat théologique qui sépare encore l'orient de l'occident, Anne Perry fait le point de départ de son roman sur les relations entre les latins et les orientaux, relations ô combien houleuses, les conflits spirituels masquant des conflits d'intérêts beaucoup plus sordides, comme celui des guelfes et des gibelins (Voir wikipédia). Ajoutez-y la rivalité entre Venise et Constantinople, toutes deux portes essentielles entre deux mondes, les indulgences papales accordées à ceux qui acceptent de partir délivrer Jérusalem et vous aurez une idée de la complexité de l'affaire, dont au demeurant Anne Perry se sort très bien. La trame policière, plus que ténue s'imbrique à merveille dans les méandres d'une histoire remarquablement bien documentée. En dépit de longueurs byzantines, j'ai adoré les petites remarques pertinentes sur le coeur humain, propres à cet auteur et les descriptions d'une ville grandiose.
Richesse, beauté, art, foi, culture, sensualité et raffinements en tous genres... Décidément ce roman, c'est Byzance !
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Avec ce roman, Anne Perry a abandonné pour une fois sa chère Angleterre Victorienne pour nous emporter avec bonheur dans la Constantinople de la deuxième moitié du XIIIe siècle. Dévastée par la croisade, pillée, la ville se remet difficilement lorsque Bessarion Comnène est assassiné. Dans ce contexte de complot, et alors que la nouvelle croisade qui se prépare menace de nouveau la ville, Anna Lascaris, médecin, va arriver essayer de comprendre pourquoi son frère jumeau a été arrêté pour ce meurtre, et tenter de le réhabiliter. Pour cela, elle va se faire passer pour un eunuque, seul moyen de rencontrer tous les intervenants possibles pour l'aider à résoudre ce drame.
Comme toujours chez Anne Perry, les personnages sont nombreux, souvent crédibles, passionnés et investis, la vie et les moeurs sont particulièrement bien travaillés pour nous faire découvrir une époque, des hommes et des femmes, avec qui nous allons vibrer. C'est davantage un roman historique qu'une enquête policière, peut-être un peu trop long à mon goût, du coup on se perd un peu dans l'intrigue policière un peu mince, mais la peinture d'une époque, de Constantinople à Rome, en passant par Venise et Jérusalem, et d'une civilisation complexe, riche et multiple, est tellement bien faite qu'on ne lâche pas ce roman.
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"C'est Byzance!"Synonyme de richesse et d'abondance. En ce sens ce roman de 975 pages est sur-abondant. Riche de reconstitutions historiques de décors exotiques. Il nous promène à Constantinople, à Rome, à Venise, Palerme, Jérusalem

Byzantine, l'intrigue compliquée

Constantinople encore dévastée depuis 1204, se remet à peine de ses ruines 70 ans plus tard. Les familles impériales, Comnène, Lascaris, Cantacuzène, contestent l'autorité de Michel Paléologue. Les complots et les vengeances se succèdent : poisons et poignards utilisés avec cynisme et cruauté.


Byzantines encore les implications religieuses, querelle du Filioque, adoration de l'icône de la Vierge miraculeuse protégeant la ville. Michel Paléologue craignant une nouvelle croisade avec des exactions des Latins, choisit de faire alliance avec le Pape pour se protéger des ambitions de Charles d'Anjou, Roi de Sicile. L'orthodoxie se sent menacée.

Byzantines encore la sophistication des amours, la confusion des sexes et des genres, eunuques et travestissement.

Constantinople à la frontière des puissances orientales , la Horde d'Or, les Seldjoukides, les Arabes ...Rempart de la chrétienté? ou Carrefour des influences orientales?

C'est donc un roman historique très dépaysant qui raconte une période passionnante pendant que six papes se succèdent à Rome, faisant et défaisant les alliances, trois doges à Venise, s'achevant avec les Vêpres siciliennes qui remettent en question les rapports de force.

Cependant, dans cette abondance de reconstitutions historiques, le propos se dilue un peu. Roman choral où tantôt la narratrice-médecin byzantine, laisse la parole, aux légats du pape, ou à l'envoyé du doge de Venise. On perd de vue l'intrigue qui doit être élucidée .

J'ai été toujours intéressée par l'histoire, mais pas tout à fait séduite. Il manque la pointe d'épices, le "je-ne-sais-quoi" qui fait qu'on y croit vraiment, et qui fait la différence entre un Roman Historique et un grand roman.






Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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C'est le deuxième roman qui m'emmène sur la Corne d'Or en quelques mois : après Istanbul au XVIe siècle dans le roman de Mathias Enard, c'est la Constantinople médiévale que dépeint ce roman d'Anne Perry qui a délaissé provisoirement l'Angleterre victorienne.

Nous sommes dans la deuxième moitié du XIIIe siècle et les byzantins se sont progressivement réinstallés dans leur ville dévastée par la 4e croisade et pillée par les « Latins » mais l'économie de l'empire est loin d'être prospère et Arabes et Mongols menacent les frontières.
C'est dans ce contexte que Bessarion Comnène a été assassiné ; lui qui fomentait un complot contre l'empereur Michel Paléologue jugé trop accommodant avec le Pape. C'est qu'en effet les Latins se préparent à une nouvelle Croisade en Palestine et que, si Byzance ne se soumet pas aux exigences théologiques de la Papauté, elle sera à nouveau ravagée. Pour cet assassinat, deux hommes ont payé et si l'un a été exécuté, l'autre, Justinien Lascaris, a vu sa peine commuée en un exil au monastère du Sinaï. C'est pour comprendre ce qui s'est passé et réhabiliter son frère qu'Anna Lascaris, sa soeur jumelle, médecin renommé à Nicée, arrive dans la capitale sous l'apparence d'un eunuque qui, seul, peut accéder aux femmes et aux hommes. Elle y rencontre assez rapidement les principaux protagonistes du drame : Zoé Chrysaphès qui mène une vengeance implacable, sa fille Hélène, veuve de Bessarion et à laquelle une haine réciproque la lie, Constantin l'évêque eunuque qui se montre intransigeant sur la religion, et enfin l'empereur Michel. Elle y fait aussi connaissance avec Giuliano Dandolo, émissaire de la Sérénissime, mais aussi descendant du doge qui a ravagé la ville et fils d'une byzantine, Enrico Palombara, le médecin juif Shachar… Tous ont le sentiment de vivre les derniers instants d'une civilisation magnifique et qu'ils aiment chacun à sa façon et pour des motifs divers.

C'est dans une vraie épopée historique plus qu'une enquête policière au sens propre que nous entraine Anne Perry dans son épais roman. Sur plus de dix ans nous suivons la quête d'Anna mais aussi les soubresauts de l'histoire, les efforts qui paraissent vains de ceux qui veulent défendre un joyau de raffinement et de cruauté. L'arrière-plan historique est sérieux et bien maîtrisé sans qu'à aucun moment j'aie eu le sentiment de recevoir un cours d'histoire (ce qui au demeurant ne me dérange pas). Perry a pris le soin – comme les grands auteurs de romans historiques dans la ligne desquels elle se place – de créer des personnages que leur épaisseur psychologique rend crédibles. C'est sans invraisemblance que nous assistons à l'élection d'un pape à la suite de Palombara ou que nous fuyons les massacres des Vêpres siciliennes avec Dandolo. Nous vivons aux côtés d'Anna les affres de l'existence d'un eunuque et nous lisons la répulsion que ces êtres inspirent dans les yeux des occidentaux.
La suite sur mon blog...



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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Seul un imbécile ressent le besoin d'être aimé. C'est agréable évidemment, et cela peut être utile, mais ce n'est pas nécessaire...Je hais la faiblesse ! ne vous fiez jamais à un faible...... ne vous fiez pas à quelqu'un qui a besoin d'être approuvé. Quand les choses tourneront mal, il sera du côté du vainqueur, quoi qu'il défende.Et ne vous fiez pas à quelqu'un qui a besoin qu'on l'encense.Il achète l'approbation, quel qu'en soit le prix.
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A la naissance, la beauté est un don. On ne tarde pas à atteindre l’âge où elle devient un art….avant d’être à l’âge où elle devient un miracle.
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Qu'était-ce que le Ciel? Elle se rendit compte avec étonnement qu'elle n'y avait jamais réfléchi. Ce devait être l'amour..... Que représente l'amour si l'on n'est pas ensemble, pour partager, rire et pleurer de concert, pour voir la même gloire et la même douleur? Qu'est-ce, si ce n'est pas donner, pour nourrir, être raisonnable et par dessus tout être généreux? et être désiré?Est-ce que chacun ne doit pas être désiré? N'est-ce pas profondément inscrit dans la nature humaine?
Que peut-on donner à Dieu, sinon aimer autrui de tout son cœur?
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Que savait-il de l'Islam , Une passion pour un Dieu pur, un Dieu unique, simple comme une flamme, aussi éclatant, peut-être aussi dangereux . Le christianisme avait-il commencé ainsi, comme un feu s'emparant de l'esprit, un appétit pour la simplicité de Dieu, sans l'orgueil et la domination des hommes, les hiérarchies du pouvoir, les rituels et leur beauté hypothétiques qui n'avaient pas tardé à devenir les chaînes d'acier de l'habitude ? Mais c'était le confort du familier qui attirait tant de gens touchés par le deuil, la solitude, l'incertitude ou la culpabilité , et avant-tout peut-être, la peur.
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A quoi sert de survivre si nous ne sommes plus nous-mêmes, mais quelque chose de sale et d'infiniment petit ? Que vaut notre génération si nous trahissons tout ce que nos aïeux ont aimé, pour lequel ils ont lutté ?
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