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Il y a quelques semaines j'avais entrepris la lecture de « Le Père Goriot » et de « Illusions perdues ». Lectures enthousiasmantes. Aussi me fallait-il conclure avec Splendeurs…
On abandonne alors quelque peu le monde des parvenus pour un monde plus glauque: celui des brigands et des prostituées, élégamment nommées courtisanes.
« Une peinture des moeurs » de l'époque comme se plait à le souligner Balzac lui-même.
Cette facette de « La Comédie Humaine » est pour ce qui me concerne moins intéressante. Je n'ai pas retrouvé toute la puissance et l'élégance des précédents récits. Ici, on a tendance à se perdre rapidement dans le fouillis d'une intrigue aux ressorts rocambolesques et dans une foison de personnages aux noms multiples. Un polar du XIXème siècle.
C'est bien sûr toujours le monde du paraître et des parvenus, mais surtout le monde du faux: fausses dettes, faux évènements, faux témoignages, faux personnages; mais vrais tourments pour Lucien…Tout est manipulation orchestrée par le bagnard Collin alias Vautrin alias Carlos Herrera, personnage central du roman.
La portée politique de ce volet est nettement moins évidente que les récits précédents; on assiste plutôt à une chronique de faits divers et judiciaires. Les cibles désignées De Balzac sont cette fois les aristocrates qui ne sont nobles que par le nom et les bonnes âmes philanthropiques.
Voilà pour mon appréciation, cette fois tempérée, au premier degré de ce roman. Reste inégalables le style De Balzac et son art de la description de toutes choses.
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Mon préféré de tous les romans De Balzac . Je l'ai , il y a fort longtemps , étudié en faculté sous la direction d'un professeur magnifique. Suite de « Illusions perdues » on y retrouve l'évanescent Lucien de Rubempré sauvé du suicide par le mystérieux Abbé Herrera , âme damnée s'il en fut !Pygmalion satanique celui-ci qui est en fait Vautrin , roi des truands, a décidé de façonner le trop beau Lucien pour en faire un gagnant dans l'impitoyable monde parisien. Mais la matière manque de qualité et la tentative échouera .Il avait pourtant le soutien de la belle Esther l'une des plus belles figures de femmes de la comédie Humaine.Et ne parlons pas de Vautrin !
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Longtemps je me suis cru lecteur. J'affichais à mon tableau d'honneur le Père Goriot dès 12 ans ; et j'avais su l'aimer. Je le relus, plus tard, et l'aimai tout pareil. De la Comédie humaine je n'avais pourtant perçu que quelques pièces dans ma jeunesse : une Eugénie Grandet, un Chef-d'oeuvre inconnu, tout au plus, sans savoir qu'elles formaient des étages et bien plus : un monument. Aussi ai-je pensé, après avoir une nouvelle fois franchi la grande et belle entrée du Père Goriot en ces semaines d'assignation à résidence, que je pourrais peut-être m'aventurer plus avant, et plus méthodiquement, monter quelques marches et visiter quelques salles. Bien m'en a pris.
Après avoir été subjugué par les ors, les lustres et les nombreux portraits de la grande salle des illusions perdues, la plus vaste, dit-on, je croyais avoir vu le joyau de la demeure. Pourtant, plein de confiance, porté par l'enthousiasme, débordant de curieuse envie, j'ai pris un couloir qui mène à d'autres chambres (à coucher et judiciaires) : celles des Splendeurs et misères des courtisanes. Sans penser que ce fut possible, croyant avoir atteint déjà l'étage supérieur, j'ai dû continuer de monter… Mon émerveillement a été tel que j'ai bien des fois dû m'arrêter pour réaliser l'étendu des trésors qui s'offraient à mon regard.

Balzac nous a offert, avec Splendeurs et misères des courtisanes, un roman digne de se classer parmi tous les registres et, dans chacun, d'y briller. On s'y promène, des loges de l'Opéra Garnier aux cellules de la Conciergerie, profitant de la visite pour s'enrichir de de notices sur les hauts lieux de Paris comme de plongées dans ses bas-fonds. On s'y informe des règles et des usages, des pratiques et des langages, des procédures légales et des astuces des initiés. Ce n'est pas seulement une véritable histoire des moeurs du XIXe de la Monarchie de Juillet, qui soulève ici et là le voile sur des pages plus anciennes de notre passé ; c'est une monographie de la société que forment les français, des populos jusqu'au gratin. On s'amuse (du parler populaire des uns, de leur argot, des accents à couper au couteau des invités autant que des chichis des guindés) tout comme on s'extasie devant les tournures les plus élégantes, les mieux senties car parfois vraies, les loyautés les plus solides que partagent petits et grands parfois, les fidélités qui seules rendent nobles. Les réflexions les plus fines (même si, parfois, Balzac « le visionnaire » reste de son temps) et les observations les plus pénétrantes foisonnent sans jamais ennuyer. Car l'amour côtoie l'aventure et le suspens, le frisson succède aux émotions, l'intrigue alterne avec la romance. La politique en redonne aux affaires et celles-ci rendent sa monnaie à la passion. Par deux fois, puis trois, puis quatre, l'enthousiasme de la découverte se renouvelle complètement : on ne lit toute une série en une seul roman. Des dizaines de personnages pour choisir son héroïne, son modèle, et détester tout autant.

Mais ce spectacle n'a rien d'un gentil amusement.
La comédie humaine, où chacun se donne tant
De mal pour une place, du pouvoir, de l'argent,
C'est le drame des misères auxquelles l'on consent :
Celle des autres, qui ne compte pas, comme celle de son sang.
Non pour vivre, mais briller, l'espace d'un instant…
Que cette farce est triste : une tragédie d'entant.

Je poursuivrai ma visite pourtant ;
Irai encore au spectacle : c'est un enchantement.
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Il aura fallu le challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme", proposé par Gwen21 pour m'encourager à renouer avec Balzac, mes derniers voyages littéraires en compagnie de ce monsieur datant de pas loin de 15 ans. Je dois dire que Balzac est un de mes auteurs réalistes préférés, ce qui n'est pas grand' chose car je ne suis pas hyper fan de ce courant littéraire. Cependant, je garde un souvenir frappant d'Eugénie Grandet et sympathique d'Ursule Mirouët. J'étais donc plutôt de bonne volonté en attaquant Splendeurs et misères des courtisanes.

N'ayant pas lu les Illusions perdues que ce roman continue et très peu d'autres romans de la Comédie humaine, j'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire. J'étais un peu perdue dans les personnages. J'avais vraiment l'impression de prendre le train en marche ou, pour être plus exacte, d'arriver au bal de l'Opéra sans y connaître personne. Mais j'ai assez vite pris mes repères.
Je m'attendais à un roman qui décrirait de manière réaliste la vie des courtisanes au XIXe siècle. Sur ce point, je dirais que je suis restée sur ma faim. Il y a bien des courtisanes, enfin une, surtout : Esther, dite "la torpille" mais, au début de ce roman, elle n'en est déjà presque plus une. Amoureuse de Lucien de Rubempré, elle s'est faite chaste pour lui et sa carrière est derrière elle. Quelques allusions par-ci par-là laissent entrevoir ce que fut cette carrière mais ils n'en sont que plus frustrants. J'aurais trouvé beaucoup plus intéressant de découvrir comment une fille devient une courtisane, les hauts et les bas de sa vie, etc.
Finalement, Splendeurs et Misères des courtisanes raconte plus les manoeuvres de l'"abbé" Carlos Herrera pour hisser son protégé, Lucien de Rubempré, aux plus hauts degrés de la bonne société. Esther, la courtisane, y est réduite à l'état d'instrument entre les mains du redoutable manipulateur. le roman ne manque pas de rebondissements et de suspens car Carlos Herrera, qui est en fait une vieille connaissance du lecteur, se retrouve bientôt aux prises avec les plus redoutables agents de la police politique.
Pour un roman réaliste, Splendeurs et misères des courtisanes ne l'est pas toujours. Ou, du moins, ne paraît pas toujours l'être. S'il remplit parfaitement son cahier des charges concernant la description des décors ou de certains éléments du contexte social (le fonctionnement de la justice, par exemple), il paraît complètement à côté de la plaque sur la psychologie des personnages. Ils sont souvent "too much" : Esther qui passe de la prostitution à l'amour sacrificiel (et retour), Lucien qui accepte sans hésitation de prostituer celle qu'il est censé aimer pour servir son ambition, Herrera et son dévouement incompréhensible (du moins dans les 3 premières parties) pour Lucien, Nucingen, le coeur de pierre qui tombe amoureux au premier regard... Certaines réactions de personnages m'ont parues complètement incompréhensibles. J'ai parlé déjà de Lucien mais je pourrais y ajouter Delphine Nucingen qui s'amuse de la passion de son mari, le marquis de Sérisy qui tolère très bien les incartades de sa femme, etc.
Enfin, je n'ai pas adhéré du tout à l'intrigue principale : un jeune homme qui veut épouser une jeune fille de la meilleure société en extorquant des millions à un banquier par l'intermédiaire de sa maîtresse. J'ai trouvé ça d'un sordide ! Mais, ça, c'est affaire de goût personnel. C'était peut-être d'ailleurs le but de Balzac de montrer que les plus immoraux ne sont pas toujours ceux que la société pointe comme tels.

Sur le fond, ce roman a donc été plutôt décevant pour moi, par rapport à mes attentes de départ même si je l'ai lu sans déplaisir. Au niveau du style, Balzac n'est peut-être pas la plus fine plume de la littérature française mais il a parfois des passages qui sont magnifiques. J'ai trouvé particulièrement croustillantes les conversations entre ex-forçats qu'il reproduit dans la 4e partie.

En résumé : un roman qui est censé se rattacher au réalisme mais où l'auteur se laisse un peu trop emporter par son goût du romanesque et sa vision fataliste de l'humanité. Il met finalement moins en scène le monde des courtisanes que l'avant-dernière incarnation de son Mephistophélès.

Challenge Solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2019
Challenge Monopoly
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Après Illusions perdues – qui, en triomphant de mes ridicules préjugés (Balzac est chiant) et en lavant mes honteux échecs (dont les abandons bien peu glorieux du Père Goriot dans ma jeunesse et d'Eugénie Grandet il y a 5 ou 6 ans), m'a plus que probablement converti à jamais à Balzac –, je poursuis donc ma découverte de la Comédie humaine (dont j'ai la ferme intention de lire les 90 titres si mes organes vitaux veulent bien tenir encore quelques années) avec Splendeurs et misères des courtisanes.
Ce choix s'imposait. Il me fallait à tout prix savoir ce qu'il allait advenir de Lucien de Rubempré, ce triste Narcisse qu'au terme d'Illusions perdues, nous avions abandonné au bord d'une route près d'Angoulême, défait et prêt à toutes les compromissions pour échapper au suicide qu'il projetait.
Nous le retrouvons donc à Paris, une fois encore à la poursuite de la fortune et de la gloire. Mais, cette fois-ci, ce diamant aussi brillant que faux n'est plus livré à lui-même et à ses seules qualités (qui se résument peu ou prou à sa grande beauté et à sa prodigieuse arrogance) : il est devenu la créature de l'abbé Carlos Herrera (alias Jacques Collin, alias Vautrin), un ancien bagnard aussi dangereux qu'extraordinairement intelligent qui va se servir de la belle gueule, du joli cul et du pouvoir sur les femmes (aristocrates comme demi-mondaines) dont dispose notre freluquet pour prendre (et vivre par son truchement) sa revanche sur la société.
Une fois encore, et cela en devient presque agaçant tant il ne saurait mériter l'amour qu'il inspire, Lucien va trouver sur sa route, en la personne d'Esther, une femme encore plus remarquable que Coralie (la demi-mondaine qui devient sa maîtresse dévouée dans Illusions perdues). Pire encore si cela est possible : au contact de ce jeune homme qui n'a pourtant que peu à leur offrir, et pour l'amour de lui, nos cocottes retrouvent leur pureté originelle et se métamorphosent en d'authentiques héroïnes dont la seule motivation est le désintéressement, dont l'unique ambition est de tout donner, leurs vies comprises. (Je ne vous cacherai pas que je suis tombé amoureux d'Esther, la courtisane qui donne son magnifique titre au roman.)

Ce livre d'une richesse incroyable (il commence comme une comédie de moeurs, finit comme un thriller juridico-policier et aborde au passage une multitude de thèmes) se divise en quatre parties ayant pour titres :
- Comment aiment les filles (cette partie traite de l'amour sublime d'Esther pour Lucien) ;
- À combien l'amour revient aux vieillards (par amour pour Lucien qui a besoin d'argent pour réaliser ses ambitions, dont un mariage dans l'aristocratie, Esther accepte d'être vendue à un vieux banquier richissime. Ici, Balzac, ce salaud sans égards pour son lecteur, m'a littéralement arraché le coeur !) ;
- Où mènent les mauvais chemins (la chute finale de Lucien et l'amour à la fois paternel et viril que Carlos Herrera éprouve pour lui) ;
- La dernière incarnation de Vautrin (les démêlés de Carlos Herrera avec la police et la justice et sa toute dernière métamorphose).

Je n'ai pas simplement lu Splendeurs et misères des courtisanes, je l'ai dévoré, croqué, becqueté, englouti, ingurgité, ingéré, absorbé, gobé tout rond…
Ah, je suis encore plus irrémédiablement balzacisé que je ne le croyais !
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Six mois se sont écoulés depuis que j'ai lu Illusions perdues, mais ce cher Lucien est toujours resté quelque part dans mes pensées, et je me suis souvent demandé qu'est-ce qu'il est devenu.
Et le voilà qui revient à Paris triomphant et riche, au grand étonnement de tous. Il récupère son titre de Rubempré, s'attire l'affection de quelques grandes dames aristocrates et songe même à en épouser une.
Dans ce récit, nous avons une multitude de personnages, mais Balzac les a chacun extrêmement bien travaillé. Son talent réside dans le fait qu'on ressent pour chaque personnage une émotion différente. Lors de la lecture, on a vraiment l'impression de les côtoyer, de connaître leurs états d'âme et de partager un bout de leur existence fictive.
Il y a d'abord Lucien, pour lequel j'ai toujours eu des sentiments partagés entre l'indulgence - étant donné tous ses déboires depuis ses débuts à Angoulême - et l'agacement face à son caractère égoïste, inconstant, faible et ambitieux. Je lui reproche encore et toujours sa paresse et sa vanité, qui le perdront ! Et quel échec, mais chut je n'en dirais pas plus ! D'ailleurs, il s'efface un peu dans cette histoire au profit de l'abbé Carlos Herrera, alias Jacques Collin, alias Vautrin, alias Trompe-la-mort, qui à mes yeux est le personnage principal. Sous ces différentes identités se cache un des personnages les plus diaboliques et cruels que j'ai rencontré dans mes lectures.
Le titre parle des courtisanes, mais celle qu'on ne saurait oublier ici est Esther. Je n'ai ressenti que de la pitié pour cette pauvre créature, aveuglée par l'amour et en même temps l'objet des machinations machiavéliques et des convoitises de tout le monde !
Balzac taillade toute cette société parisienne du XIXème siècle et leurs faiblesses: comment ne pas trouver ridicule le baron Nucingen, qui croit acheter choses et gens avec son argent mais qui est pris dans les affres de la passion amoureuse ? Et même, ces maris et femmes, qui restent stoïques, voire indifférents, devant l'adultère avéré de leur conjoint ?
Il nous décrit aussi minutieusement le système judiciaire et le droit criminel de l'époque, l'argot des rues, les conditions de vie des courtisanes etc. Sur ce point, il me rappelle un peu les sujets évoqués par Victor Hugo dans Les Misérables, mais la poésie et la plume engagée en moins.
Le style d'écriture est très riche, grandiloquent, fouillé mais complexe. Ce ne fut pas facile tout le temps, même pour moi, lecteur aguerri, d'autant plus que le rythme était lent, les descriptions plus détaillées et longues. Seuls deux aspects m'ont agacé: le style allemand-juif contrefait par Balzac pour le baron Nucingen, et les multiples allusions à ces autres ouvrages.
Si je n'ai pas été aussi époustouflé que le premier tome, je garderai de très bons souvenirs de cette lecture. A lire ? Oui si vous aimez l'univers balzacien !


Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Je me découvre une passion sur le tard pour Balzac que jusque là je considérais comme un auteur barbant, conventionnel et fait pour être étudié au lycée. J'avais lu "le père Goriot" pendant mes études et je n'avais pas été emballé. Mais cet été 2018, je m'y suis remis après avoir entendu Michel Houellebecq en parler et pour une allusion dans le film "Pierrot le Fou" de Jean-Luc Godard. J'ai donc lu "César Birotteau" que j'ai adoré et ces trois derniers jours, j'ai donc lu avec beaucoup de plaisir cette histoire de courtisanes et le plaisir continue. C'est croustillant, plein de verves, de personnages hauts en couleur. Balzac est un génie mais il faut quand même s'accrocher car il n'explique pas tout, il faudrait un glossaire des personnages. J'avoue que parfois je me suis perdu mais ce cher Honoré ne laisse pas tomber ses lecteurs. En une page, il nous remet sur les rails et c'est reparti.
Ce roman est l'histoire d'une machination inventée par quelqu'un qui veut se faire passer pour un curé (c'est le Vautrin du Père Goriot) et qui décide de prendre un jeune provincial sous sa coupe et de remettre une courtisane (pour ne pas dire une prostituée) dans le droit chemin.
Au passif, je n'ai pas compris pourquoi l'auteur tente d'expliquer au lecteur pendant pas mal de pages et façon encyclopédie le fonctionnement du système judiciaire français. Mais à part ça, ce n'est que du bonheur littéraire. Je n'ai presque rien lu De Balzac mais je me demande si cette histoire de courtisanes (dans laquelle s'imbrique bien d'autres histoires) n'est pas le point culminant de l'oeuvre de la Comédie Humaine.

lecture : novembre/décembre 2018
sur Kindle (équivalent 694 pages)
note : 4/5
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J'ai adoré ce roman brillantissime. Prévoyez le temps qu'il faudra pour vous faire emporter par Balzac et vivre le romanesque jusqu'au bout.

Axel Roques
Lien : http://axelroques.blogspot.fr/
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Lucien est un poète en herbe, il court après la gloire vaine et facile. Esther est jeune et belle, elle court après l'amour et Lucien. Nucingen est riche et vieux, il court après le temps perdu à combiner en Bourse et la jeunesse d'Esther. Vautrin est un paria honni, il instrumentalise Lucien, Esther et Nucingen en vue d'accomplir sa rédemption sociale.
La boucle est bouclée, dans ce petit monde rempli de passions, tout le monde court après tout le monde et finit par se neutraliser dans un jeu de poker menteur à somme nulle.
Faut-il dès lors se détourner des passions pour agir selon des raisons supérieures à l'instar de cette aristocratie de la pensée regroupée, dans le roman, sous le nom de Cénacle ? Balzac soulève la question sans y répondre et d'ailleurs, je me méfierais de ceux qui ont cette prétention.
On ne devrait pas faire lire du Balzac au collège ou au lycée, il faut avoir un peu vécu pour apprécier son propos, amer pour de jeunes âmes qui ne se seraient pas encore frotté aux réalités de la comédie humaine.
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Splendeurs et misères est un livre agréable, dont la forme est plaisante, je dois l'admettre. Mais la forme empiète sur le fond, voilà le hic. Dans le Père Goriot, dans Illusions Perdues, dans le Colonel Chabert, la forme n'empiétait pas sur le fond : c'était elle qui conférait au fond toute sa puissance. Tel est le défaut de Splendeurs et misères ! Voilà pourquoi l'oeuvre ambitieuse ne réussit pas ! Cette oeuvre reste une oeuvre agréable, plaisante, bien entendu ; mais elle n'est que ça. Là réside le problème de Splendeurs et misères des courtisanes.
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