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3,62

sur 941 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre précieux.
La matière se dissout dans le vide.

Dès que le coeur vibre, elle voit les fleurs au-delà du cercle.
N'être que naître.

Lire doucement à mesure que se dévoilent paysage, textures, mouvements, fleurs, émotions.

La grâce incarnée.

Le réel importe peu.
Le Japon déroutant et dual.

Un flottement régénérant si plus personne ne vous attend nulle part et si vous avez perdu votre disposition au bonheur.


Dépaysant et envoûtant.
Revoir Lost in translation.
Lien : https://cinemoitheque.eklabl..
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Je pense honnêtement que ce livre devrait être analysé dans tous les angles, à l'école (type université ou lycée). Je le trouve spécial. Cette lecture a vraiment été forte. Je ne pense pas que j'arriverai à expliquer le pourquoi du comment, mais ce qui est sûr, c'est que l'auteure a créé une histoire subtile, et pleine d'écho.
Même si je n'ai pas été très attaché au personnage de Rose, son évolution se fait petit à peu, et on sent que nous aussi, on la suit avec envie. On est bouleversé par ce qui lui arrive, par ce qu'il lui ai également arrivé lorsqu'elle était plus jeune : elle n'a pas eu une vie des plus simples.

On s'aperçoit donc rapidement que Rose, du haut de ses 40 ans, n'est pas heureuse et elle semble s'être perdue sur le chemin de la vie. C'est tout à fait ce dont l'auteure souhaite parler et exprimé, dans cette oeuvre, qui commence avec une quête de ses origines, après la mort de son père.
Je n'en dirai pas plus sur l'intrigue, mais tout est fait pour que les personnages suivent un itinéraire clair, et sachent se rendre compte par eux même, l'importance de la mort, comme de la vie.

C'est une ode à la poésie, un hommage à la culture japonaise, une odyssée du cycle de la vie. J'ai éprouvé de la sympathie pour chacun des personnages, il n'y pas de portraits enjolivés. Tout le monde est dépeint avec ses défauts, et c'est même ce qui rend l'histoire d'autant plus crédible et spéciale. Elle semble réelle, proche de nous et donc accessible.

J'ai adoré les petits paragraphes qui faisaient écho au passé, à des histoires japonaises. On peut facilement faire des hypothèses, penser que Rose, et les autres personnages, sont seulement en train de vivre leur réincarnation et qu'ils doivent apprendre à "revivre", à panser leurs blessures du passé (nettoyer leur karma). j'ai ressenti du surnaturel dans cette histoire, ce "je ne sais quoi", qui nous pousse à faire des choses, à dire des choses, ces sensations qui viennent, et qui partent...

Les plantes et les fleurs sont souvent mentionnées dans l'ouvrage, elles apportent beaucoup de subtilité. Les fleurs ont elles aussi, leur propre langage, elles communiquent. Il y a donc des messages visibles mais aussi invisibles dans l'histoire, et ce serait amusant d'en dresser quelques listes. Que ce soient les objets, les lieux, les plantes, les mots, les titres, les personnages, les histoires entre-chassées, il y a des réponses à obtenir et des messages codés à comprendre. Encore faut-il avoir l'ouverture d'esprit et la sensibilité adéquate pour pouvoir les comprendre.

Je souhaiterais relire ce livre dans quelques années. Je pense que je n'ai malheureusement pas pu déchiffrer tous les éléments cachés de ce livre, mais j'ose espérer que je les comprendrais mieux et que du coup, j'apprécierai encore plus l'ouvrage.



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Ce roman nous emporte au Japon aux côté d'une femme qui va s'y découvrir à l'occasion du décès de son père.
N'ayant aucune connaissance du Japon, j'ai parfois eu du mal dans les premiers chapitres mais je suis vite entrée dans ce roman écrit avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse.
Chaque ligne donne le sentiment d'avoir été écrite avec beaucoup d'attention.
Je suis ressortie de cette histoire avec un sentiment de quiétude et de sérénité.
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Une rose seule
Muriel Barbery
roman (son cinquième)
Actes Sud, 2020, 158p


C'est un petit livre (douze courts chapitres) qui repose et ragaillardit. le rythme en est lent, celui d'une promenade au Japon, celui d'une narratrice, Rose, la quarantaine, rousse aux yeux verts, rien de typiquement japonais, en deuil et surtout en colère : le père japonais, Haru, qu'elle n'a jamais connu, un amour de passage de sa mère, et dont elle croit qu'il ne s'est jamais soucié d'elle, vient de mourir.
On a le temps de se laisser prendre par le paysage, les fleurs, les pierres, les collines, d'entendre ce qu'il veut dire, ou ce que le père dit à travers lui, qui a pensé les balades que fera sa fille en compagnie de Paul, son associé belge, qui boite et finira par dire à Rose la raison de cette boiterie. Les temples, et il y en a beaucoup qui figurent dans le programme de visites, ont une vertu d'apaisement et de métamorphose. On entre dans les pièces à tatamis, on fait coulisser les portes. Un érable trône dans la pièce principale. L'érable comprend toutes les mutations en lui, il est plus libre que moi, dit un samouraï esthète à son fils. Sois l'érable et voyage dans les métamorphoses, continue-t-il.On mange du poisson au petit-déjeuner, on goûte des thés différents selon les heures de la journée. « Le thé de ce matin n'avait presque pas de goût et, portant, il avait le goût de tout » commença Rose. « C'est une bonne définition du Japon » dit Paul. On boit sans modération du saké et des bières. C'est toute une ambiance qui s'installe et qui prend. On apprend l'importance du regard : le monde est comme un cerisier qu'on n'a pas regardé pendant trois jours.

Rose est rugueuse, austère, totale. Fille d'une mère suicidaire qui est passée à l'acte il y a cinq ans, elle a été élevée tendrement par sa grand-mère. Elle est spécialiste de géo-botanique. Elle bouleverse Paul, qui supporte patiemment sa mélancolie, sa rage, son sale caractère. Les personnages que rencontre Rose ont tous connu la perte, d'un enfant, d'un amour. Haru n'avait rien perdu qui suivait de loin l'évolution de sa fille. C'est un samouraï dont la première des vertus est la loyauté. C'est un homme qui appréciait l'art et qui savait qui il était. Rose se demande comment on peut savoir qui on est. Haru a aussi le sens du don. le don le plus précieux qu'il fait à sa fille, c'est de lui apprendre le Nanzen-je, la transformation. Elle voit cette transformation en elle. Kyoto qui lui paraissait laide au départ, enfermée dans son béton, finit par lui plaire. Elle, s'ouvre aux autres et à l'amour. Une rose seule, comme toutes les roses, dit Rilke.

le livre ne manque pas d'humour, notamment dans la rencontre avec le potier-peintre, calligraphe, complètement soûl, qui lui fait remarquer qu'elle ne sait pas regarder les fleurs, et qu'elle est vraiment coincée, et qu'il a, lui, le remède.

La construction du roman est raffinée : elle ouvre deux volets, l'un sur le Japon, ou la Chine, d'avant, c'est une page d'histoire ou un conte qui se lit, ou des préceptes de sagesse qui résonnent en échos d'un mode lointain à celui-ci, et l'autre débouche sur un récit qui lui emprunte son ton, son titre et son thème.

Muriel Barbéry a vécu deux ans au Japon. Elle, la veinarde, y a bénéficié d'une résidence d' écriture. Et elle écrit là une ode à ce pays qui m'attire. C'est aussi une ode aux morts, les siens et ceux des autres, que l'autrice compose. Son roman est délicat, épuré.
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Un livre très poétique, plein de douceur et de tendresse. Une histoire d'héritage entre une fille française et son père japonnais qu'elle n'a jamais connu. Et qui correspond en réalité à un voyage vers ses origines japonaises, à la découverte de ses racines et à un parcours initiatique.
La trame nous permet d'entrevoir la culture traditionnelle japonaise, sa proximité avec la nature et les arts/pratiques séculaires qu'elle abrite. Et de visiter Kyoto et ses nombreux temples et jardins. Mais aussi ses petits restaurants typiques et presque déguster sa cuisine.
Définitivement Muriel Barbery m'étonne à chaque fois avec ses styles tellement différents. Parfois j'aime, parfois non. Mais celui ci m'a beaucoup plu. Je l'ai lu avec lenteur pour mieux l'apprécier.
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Muriel Barbery nous emmène au Japon tutoyer la poésie, les jardins zen, les cerisiers en fleurs, les pivoines et aussi les roses.

Rose qui a déjà beaucoup perdu est contrainte de se rendre au Japon pour prendre connaissance du testament de son père qu'elle n'a jamais connu.

Rose, la quarantaine, célibataire endurcie est habitée par la colère. Elle ne souhaite pas faire la connaissance de ce père à titre posthume. Elle lui en veut de ne pas s'être "imposé" lorsque sa mère fraichement rentrée du Japon alors qu'elle était enceinte de lui, lui a demandé de ne pas se manifester et de la laisser élever seule sa fille.

Sa mère décédée 5 ans auparavant qu'elle n'a connu que triste, et sa grand mère Paula qui a tenté comme elle pouvait de donner un peu de joie dans le quotidien de Rose. Paula décédée elle aussi.
C'est donc particulièrement seule que Rose consent à se rendre au Japon.

Elle y rencontrera quelques amis de son défunt père et en particulier Paul, belge qui était l'assistant de Haru et qui a pour mission de faire découvrir la culture de son père à travers une sélection choisie de temples et jardins à Rose avant le jour de la lecture du testament.

Rose est difficile, aigrie, cynique. Mais on sent sous cette carapace, le manque d'amour, le vide de l'absence et l'envie bien malgré elle de céder à la beauté du lieu.

C'est avec beaucoup de talent que Muriel Barbery nous imprègne du Japon, de la cérémonie du thé, des jardins majestueux. Les descriptions des paysages sont très évocatrices et laissent planer la poésie et le charme raffiné des champs de pruniers ou de cerisiers.

Une Rose seule c'est ... l'esthétique des jardins, la légèreté des fleurs, le temps comme suspendu à travers cette culture ancestrale entre spiritualité et sagesse.
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C'est l'histoire du « Petit Poucet » à la sauce Barbery. Une femme se rend au Japon sur les traces de son père. Elle est remplie de colère et de rage contre lui, lui qu'elle n'a jamais vu et aujourd'hui décédé. Son séjour se déroule dans une maison située en retrait de la ville, protégée et épurée où la nature et l'eau forme le fond du décor. chaque jour, une nouvelle fleur est placée dans la pièce principale où vit Rose, fleur correspondant à l'atmosphère et au temps. Contraste total avec le centre du Japon, où tout n'est que bruit, brouhaha, pollution, et pas très esthétique.

Pourquoi « Petit Poucet » me direz-vous ? Tout simplement, parce que Rose va devoir suivre un parcours qui la mènera à la rencontre de son père, marchand d'art réputé, où elle prendra toute l'étendue de son amour pour elle, sa fille, à qui il a été interdit tout contact.

Le seul moyen qu'il ait trouvé pour se rapprocher d'elle, est, en plus d'en faire son héritière, de lui faire parcourir les lieux qui ont été les plus importants pour lui, avant que le notaire ne lui délivre le contenu du testament.

Ces lieux sont des jardins, des sanctuaires et des temples japonais. Pour chacun d'entre eux, une atmosphère, des odeurs et des ressentis différents, selon l'humeur du moment. Rose va se découvrir lors de cet itinéraire, c'est comme si elle faisait un pèlerinage à Compostelle, sauf que là, c'est un pèlerinage japonais. Paul, le bras droit de son père, Belge, vivant au Japon, l'accompagnera le plus souvent. Il lui fera également découvrir le Japon, ses traditions, les amis de son père, et les soirées au Japon.

Chaque lieu la rapprochera de son père, et plus encore, la colère de Rose va disparaître pour laisser une Rose épanouie. Enfin !

Oui, c'est vrai, qu'au final, c'est une histoire d'amour. Mais… il a un petit quelque chose, un je ne sais pas quoi, qui m'a fait apprécié ce livre. Les descriptions des lieux que Rose va découvrir sont somptueux et magiques et l'écriture de Muriel BARBERY très poétique et épurée. Un moment de temps suspendu, une lecture apaisante comme je les aime.
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Beaucoup de poésie dans ce ropan qui se déroule à Kyoto. Un des grands plaisirs en lisant ce ropan est d'avoir retrouvé les temples, quartiers que j'ai aimé visiter. L'auteure décrit cette atmosphère si particulière présente à Kyoto.
C'est peut être étrange à dire mais les lignes de ce roman sont peut être trop belles, trop poétiques. J'ai aimé cette beauté des mots assemblés ensemble mais parfois j'en ai perdu le fond de l'histoire.
On connaît la fin du roman très vite, peut être un peu trop vite mais l'intérêt du roman n'est pas dans ces dernières pages.
Un joli voyage à Kyoto.
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Tu sais bien, lecteur, que je goute peu la langueur agaçante de l'immobilité japonaise. le contemplatif me gonfle, l'ascetisme me fait horreur et cette torpeur dans laquelle semblent constamment se réveiller ses personnages me donnent une furieuse envie de leur secouer le cocotier version Rage Against the Machine...

Mais ma nature profonde est d'une incohérence et d'une ironie cruelles lorsqu'il est question de paternité, d'héritage ou de lien du sang, thèmes qui font de moi un château de cartes soufflé par le kami du vent.

Si en plus il est question de se donner corps et âme à un homme, alors je convoque avec force toute l'indolence apathique dont je suis capable (et j'en suis capable, du moins en apparence. Si, si, fais-moi confiance sur ce point...).

Alors vois-tu cette délicatesse, qui n'est pas si loin de celle d'un hérisson, j'en avais besoin un peu, aussi, pour autoriser mon coeur fatigué, mes bras enkylosés et mon corps anesthésié à entrouvrir légèrement leur shôji.

Et toi, t'y crois que la magie du sushi opère parfois sans crier gare ?
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Et si tu veux rencontrer d'autres de mes Yokaï, rendez-vous aussi sur Instagram :
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Un doux compte amoureux.
Sa lecture nous apaise autant que le personnage principal, qui tout au long de son cheminement intérieur, ses découvertes, de la culture du Japon, de son père, de l'amour, construit le deuil de son passé, des ses relations épisodiques sans visage, de sa colère.
Si l'épilogue est prévisible, cette lecture m'a procuré un sentiment de quiétude, de tendresse, un léger écho à ma vie.
Une pause temporelle pour un instant de délice ...

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