Je préviens, sans ambages, je suis un inconditionnel de
Barjavel. Un polar, le seul qu'il ait écrit et de quelle façon ! le crime parfait selon René.
Tout y est : intensité dramatique, suspense, rebondissements et
dénouement barjavelien si je peux me permettre ce néologisme,
construction au cordeau, intrigue de luxe, personnages ambigus, amours
masculins, féminins, haine et admiration.
Alors, vous vous dites :
il divague le petit Derfuchs, il nous sert de la perfection. Presque...
Un reproche oui, un seul, ne pas avoir osé jusqu'au bout, laisser ce qui
est sous-entendu éclater, ne pas faire dans le littératuro-correct, on
s'en moque, vas au bout gars, tient bon, ne lâche pas, si, tu crois,
bon, tant pis, dommage.
Mary commissaire moqué de par sa provenance
fait fi des sarcasmes, il en a vu d'autres et puis, flic heureux avec
une "reine" à la maison qui l'attend avec bébé a contrario de son
supérieur, le commissaire divisionnaire Gobelin, ce n'est pas une
tapisserie et loin s'en faut, à trois jours de la retraite, aigri et
amer, célibataire, seul, solitaire et jaloux.
Mary s'en sortira et fera triompher ses convictions, sur un coup de dé, une intuition dans
laquelle le coupable tombera. Ce coupable que l'on aime face à l'autre
ce salaud de Faucon ou cet inimitable Faucon, c'est selon. On se pâme
devant cet acteur gigantesque ou on trucide cet être abject. On aime ou
on hait, deux sentiments, pas de juste milieu, pas d'indifférence.
Et puis
Barjavel c'est la Metro-Goldwyn-Meyer à lui tout seul, le Cécil Billet de Mille
de la littérature et il lui fallait de la démesure, aussi il nous sort
une tempête sur les arènes de Nîmes. C'est énorme dirait Lucchini. Une
tempête qui balaie tout sur son passage, homme, arbre, voiture, tout
vous dis-je. du grand art, du
Barjavel.
On est dedans :
-Que faites-vous ici ? Parle, toi ! Quel est ton métier ?
-Why, sir, a carpenter.
Du sang sur les couteaux, ooooh!!, c'est du ketchup, les couteaux des
joujoux, sauf un où le sang est frais et humain, le couteau n'est pas
rétractable.
La foule fait aaah, le lecteur fait aaaah.
La pluie délave les visages, le lecteur sort son mouchoir et se sèche.
Le metteur en scène modifie le texte, le lecteur s'insurge, manifeste. Pas
de ça mon gars ! On va lui casser la figure, non mais bouger du Bill et
puis quoi encore !
Barjavel au pays de
Pagnol (pas loin), on entend les grillons, on sent la lavande, on palpe l'humour et quelle chaleur !
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