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EAN : 9782246541813
198 pages
Grasset (05/02/1997)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Les Français se trompent, et les hommes politiques plus encore, en pensant que la France est éternelle. Jean-Claude Barreau croit, à l'inverse, que la France est bâtie sur un équilibre subtil, faussement assuré. Elle peut tout à fait disparaître. Pour Jean-Claude Barreau, l'idée à défendre, c'est d'abord une certaine idée de notre pays. La France est une exception : elle ignore les ethnies, elle apaise les religions qu'elle abrite. C'est la France de la culture, du ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans ce livre, écrit il y a plus de 25 ans, et trois ans après l'entrée en vigueur du traité de Maastricht en 1993, le conseiller du ministre de l'Intérieur (J-L.Debré) sur les questions d'immigration (après avoir été celui de Mitterrand) s'attaque avec virulence aux forces extérieures et intérieures qui affaiblissent la nation, et en particulier l'européisme car il « délégitime les nations ».

Usant d'arguments viriles et rustiques mais surtout de bon sens malheureusement parfois passés de mode, ce livre a le mérite de remettre les pendules à l'heure face aux dérives de l'idéologie progressiste.

La nation est, selon lui, le bon espace pour l'organisation de l'Etat, et non l'Europe qui est trop grande. Seule la nation est légitime et peut maintenir une cohésion car elle seule peut susciter l'affectivité du peuple, ce dont l'Union européenne est incapable.
Du fait qu'en France l'Etat précède la nation et l'a faite, (contrairement à l'Allemagne, l'Italie ou la Pologne), il ne saurait « se résigner à être dépossédé de sa souveraineté ». « Renoncer à la souveraineté, c'est en France renoncer à la France ; car l'Etat ne saurait y être soumis à plus grand que lui. » (p.54)

Parmi les forces intérieures de subversion, il dénonce la décentralisation, source de corruption, et les droits nouveaux accordés aux régions leur permettant de s'adresser directement à Bruxelles et d'enjamber ainsi l'autorité de l'Etat.
Il voit aussi dans le volume très excessif de l'immigration une autre force redoutable de désagrégation de la nation et rappelle ces évidences que « la France est un choix » et une civilisation, qu' « être français, c'est parler la langue et respecter les usages communs » au lieu de vouloir imposer sa culture étrangère.
Le livre est ainsi une charge contre le comportement ostentatoire et endogame de la diaspora musulmane qui devrait être discrète comme le sont les autres diasporas.

Face à ces forces de sape, l'essai invite à ouvrir les yeux sur la fragilité de la France, et alerte que les exigences de Bruxelles pourraient être à notre pays ce que celles de Bonaparte furent à Venise deux siècles plus tôt.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La télévision est trompeuse. L'image nous trouble. Un gendarme (ou un policier) républicain qui fait légalement, et avec le moins de violence possible, évacuer une église (et comment casser une porte barricadée contre la loi sans hache ou mandrin?) ressemble à s'y méprendre, en image, au policier d'une dictature. Les belles âmes expriment alors "leur honte*". Mais, à ce compte-là, comment deviner par l'image (extraite de son contexte), par l'image brute, si l'homme qu'on voit tirer est un résistant ou bien un oppresseur ?
Cette répulsion devant l' "image" de la force légitime, me renvoie aux cris d'Emmanuel Mounier, quand il se demandait, à la suite de Nietzsche, "si le christianisme a dévirilisé l'homme" : "Ces âmes dégingandées, ces peseurs de vertus, ces froussards qui font la leçon, ces héros lymphatiques, ces sacs de syllogismes..." sont en effet les héritiers d'un christianisme dévitalisé et laïcisé, réduit et contrefait, par la célèbre formule "Tout le monde est beau, tout le monde il est gentil", ou plutôt non, pas tout le monde, les "étrangers" évidemment ; les "Français" étant d'emblée soupçonnés de tous les vices. Racisme retourné !
Cette bondieuserie athée explique sans l'excuser la fascination de certains chrétiens, catholiques ou protestants, pour ce genre d'action. Jésus n'était pas angélique qui a dit : "Soyez candides comme les colombes, et rusés comme les serpents", ce qui signifie que la bonté ne dispense pas de l'intelligence [...]

*. Laure Adler, Le Cercle de minuit, France 2, 23 septembre 1996.

Chapitre 11, la crise du civisme, paragraphe 1 - Un exemple révélateur : les sans-papiers de Saint-Bernard, p.106-107.
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Comment réfléchir devant l'image d'un charmant bambin africain ? Parfois la générosité peut s'allier à ce que Sartre appelait la "mauvaise foi". Je connais un jeune homme qui dormait à Saint-Bernard avec les Africains, pour leur faire de son corps un rempart. Le même, l'année précédente, m'avait demandé d'user de ma position Place Beauvau pour faire expulser les ouvriers d'un atelier de confection "dont le bruit gênait sa mère". (Après vérification, tous ces travailleurs étaient réguliers, et l'atelier aussi.) Mais comment ces deux démarches sont-elles possibles dans la même tête ? Apparemment ce jeune militant n'y voyait pas malice.

Chapitre 11, la crise du civisme, paragraphe 1 - Un exemple révélateur : les sans-papiers de Saint-Bernard, p.107.
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Beaucoup d'intellectuels français restent fascinés par le modèle américain, qui juxtapose des communautés distinctes. Alain Touraine s'y réfère explicitement et prêche "pour une société multiculturelle*". C'est oublier qu'en Amérique existe, au-dessus des communautés, un fort patriotisme, avec drapeau étoilé dans toutes les épiceries et hymne national à l'école. Malgré cela ce modèle fonctionne mal. En Grande-Bretagne, il ne fonctionne pas du tout et produit de l'apartheid pur et simple.

* Libération, 8 octobre 1990.

Chapitre 11, la crise du civisme, paragraphe 2 - Les "ratés" de la machine à intégrer, p.113.
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Nos nouveaux défenseurs des immigrés irréguliers ignorent superbement les droits de l’Etat.
Ils ont inventé l’euphémisme de « sans-papiers ». « Irréguliers » renvoie à la fraude ; « sans-papiers » à la perte de quelque chose d’important comme « sans-famille » ; c’est un bel exemple de manipulation linguistique.
Ils ont osé parler d’un « droit » que les irréguliers auraient à exiger des papiers.
Les « droits de l’homme » sont une chose trop importante pour être dévoyée. (p.100)
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Exalter, sans aucune distance critique, les droits de l’individu, tel est le propos des nouvelles « dames patronnesses » (Gaillot, Jacquard, Schwartzenberg, Béart…). Mais à n’écouter que son cœur, on peut ruiner la cité. Si la charité est illimitée (la leur l’est d’autant plus que les mieux starisés d’entre eux n’habitent évidemment pas dans les quartiers où débarquent les immigrés irréguliers), la cité a forcément des limites.
(…) Ces militants ne peuvent imaginer que l’excès des flux migratoires irréguliers accroîtrait les misères même qu’ils dénoncent. (p.104-105)
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