L'Ardenne et ses mystères, ses brumes, son enveloppe crissante de feuilles, de schiste, d'ardoises, ses rivières traitresses, ses hameaux maudits, ses demeures décrépites et pleines d'odeurs du passé, ses secrets enfouis derrière les tombes…
Oui, cette Ardenne-là existe.
Elle existe particulièrement dans le roman de
Catherine Barreau, «
La confiture de morts ».
Elle explose, même !
Véra a 21 ans et vient de connaitre un drame intime très éprouvant. Elle vient d'Ardenne et ne voudrait plus y retourner, mais pourtant il le faut, car elle est liée par la loyauté, par une promesse faite à son père, et par un carnet recelant d'horribles révélations
Véra est une fille à cheval sur « la frontière ». A la frontière de l'Ardenne sauvage et de la civilisation, symbolisée par la ville de Namur, où elle vit. A la frontière entre deux mondes. Et aussi à la frontière de la folie et de la raison. La lecture l'aidera-t-elle à rester en équilibre ? L'amour, aussi ? Ou bien tombera-t-elle, irrémédiablement, du côté sombre ?
« J'ai l'impression de devoir hisser à deux mains ma vie et celle d'autres que moi par-dessus un volant de granit qui n'a aucune chance de tourner »
Ce roman solide m'a empoignée par son écriture dense, charnelle, intensément poétique. C'est un roman dur qui ne demande qu'à être creusé. Je m'y suis aventurée avec une lenteur prudente. Car dès les premières pages, je me suis sentie happée par quelque chose de repoussant.
C'est très difficile à expliquer, cette sensation d'attraction mêlée de répulsion.
L'Ardenne y est pour beaucoup, c'est sûr !
L'Ardenne et ses mystères, ses brumes, son enveloppe crissante de feuilles, de schiste, d'ardoises, ses rivières traitresses, ses hameaux maudits, ses demeures décrépites et pleines d'odeurs du passé, ses secrets enfouis derrière les tombes…