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EAN : 9782874895913
330 pages
Weyrich (30/11/-1)
3.67/5   32 notes
Résumé :
Véra, étudiante indocile, vit avec son père dans un chemin oublié menant à la citadelle de Namur. Un malheur la désarme… Elle a deux jours et deux nuits pour rassembler ses souvenirs, ses questions. Il lui faut retourner au hameau.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
L'Ardenne et ses mystères, ses brumes, son enveloppe crissante de feuilles, de schiste, d'ardoises, ses rivières traitresses, ses hameaux maudits, ses demeures décrépites et pleines d'odeurs du passé, ses secrets enfouis derrière les tombes…
Oui, cette Ardenne-là existe.
Elle existe particulièrement dans le roman de Catherine Barreau, « La confiture de morts ».
Elle explose, même !

Véra a 21 ans et vient de connaitre un drame intime très éprouvant. Elle vient d'Ardenne et ne voudrait plus y retourner, mais pourtant il le faut, car elle est liée par la loyauté, par une promesse faite à son père, et par un carnet recelant d'horribles révélations
Véra est une fille à cheval sur « la frontière ». A la frontière de l'Ardenne sauvage et de la civilisation, symbolisée par la ville de Namur, où elle vit. A la frontière entre deux mondes. Et aussi à la frontière de la folie et de la raison. La lecture l'aidera-t-elle à rester en équilibre ? L'amour, aussi ? Ou bien tombera-t-elle, irrémédiablement, du côté sombre ?
« J'ai l'impression de devoir hisser à deux mains ma vie et celle d'autres que moi par-dessus un volant de granit qui n'a aucune chance de tourner »

Ce roman solide m'a empoignée par son écriture dense, charnelle, intensément poétique. C'est un roman dur qui ne demande qu'à être creusé. Je m'y suis aventurée avec une lenteur prudente. Car dès les premières pages, je me suis sentie happée par quelque chose de repoussant.
C'est très difficile à expliquer, cette sensation d'attraction mêlée de répulsion.

L'Ardenne y est pour beaucoup, c'est sûr !
L'Ardenne et ses mystères, ses brumes, son enveloppe crissante de feuilles, de schiste, d'ardoises, ses rivières traitresses, ses hameaux maudits, ses demeures décrépites et pleines d'odeurs du passé, ses secrets enfouis derrière les tombes…
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Véra, une jeune étudiante rêveuse et un brin rebelle vit non loin de la Citadelle de Namur avec son père. Pataude, mais intelligente, elle n'entre pas vraiment dans le moule. Régulièrement, elle fait l'objet de moquerie et de rejet de la part de ses camarades de cours. Véra se sent de moins en moins à sa place. Elle voudrait exister aux yeux des autres tout en restant libre d'être elle-même. Elle se réfugie dans la lecture. Les livres la protègent. Seul son père la comprend et la soutient. Il est son rempart. Lorsque ce dernier décède, son monde s'effondre . Elle perd ses repères. Mais elle tiendra la promesse qu'elle lui faîte : retourner au hameau ...

Livre reçu dans le cadre de la "Masse Critique Littératures : en route pour des voyages littéraires !" de septembre. Merci, aux éditions Weyrich et à Babelio pour cette découverte qui m'a permis, au détour des pages, de retrouver ma ville natale, sa Citadelle, son Grognon, son cheval Bayard, sa bibliothèque universitaire, ... quelques mots en wallon et aussi Henri Michaux.

Une histoire empreinte de mystères, de sombres secrets, de poésie et d'attachement à la terre qui se dévoile lentement. Beau récit initiatique.


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A l'occasion de l'opération de Masse critique, j'ai encore reçu des Editions Weyrich (excellente maison d'édition francophone belge) un roman écrit cette fois-ci par Catherine Barreau.
J'ai découvert une auteure que je ne connaissais pas .
Pourtant, Catherine Barreau vit à Namur, comme moi.

Dans ce roman, on va suivre Véra la principale protagoniste de l'histoire.
Elle vit aussi à Namur dans une maison parmi 2 ou 3 autres dans une impasse aux confins de la citadelle .
Elle est une étudiante brillante, n'a plus qu'un an à tirer et elle sera bio-ingénieure. C'est avec la lecture, son seul centre d'intérêt. Elle est plutôt solitaire voire asociale, fantasque et ne cherche pas à changer sa façon d'être qui lui convient très bien. Elle a perdu sa mère à l'âge de 2 ans. Avant elle vivait en Gaume, dans un hameau (Mortepire) évoqué maintes fois au cours des premiers chapitres mais qui ne se relèvera au lecteur que plus tard. Elle y a encore de la famille.
Cependant, elle refuse envers et contre tout d'y retourner.
Son père, avocat, passe, lui , la semaine entre Mortepire et Namur.
Elle lui a promis qu'un jour elle y retournerait, à Mortepire.
Un grand malheur et ses suites l'obligeront à s'y rendre le temps d'un week-end afin de rassembler ses souvenirs , ses questionnements et d'y trouver des réponses et peut-être de l'apaisement.

Une belle plume encore ! Catherine Barreau distille au compte-goutte les raisons du refus de Vera d'aller à Mortepire ainsi que sa personnalité peu banale. Et c'est le malheur (que je tairai ici afin de ne pas dévoiler l'intrigue et sa résolution) qui va précipiter la suite de l'histoire. le voyage en train vers la Gaume sera l'occasion pour le lecteur de lire des chapitres provenant d'un carnet écrit par un membre de sa famille dont Vera a lu quelques passages avant son départ "définitif" pour Namur. Des secrets de famille vont petit à petit se révéler au grand jour. Mais ce n'est qu'une fois sur place, que, tout comme Véra nous connaîtrons le fin fond de l'histoire et que nous pourrons mieux cerner les personnages de Vera et de sa famille. Personnages dont l'auteur dissèque avec une belle précision le caractère.

Encore merci aux Editions Weyrich et bien sûr à Babelio pour cette belle découverte.
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Dimanche, à 07h23, je terminais La confiture de morts de Catherine Barreau (auteure belge qui a remporté le prix Rossel, aux Editions Weyrich). C'est tôt pour un dimanche, mais l'impatience se fiche pas mal des jours de la semaine.
Véra, adolescente de 15 ans, fuit Mortepire, en Gaume, où elle a vécu jusque là, pour s'installer avec son père à Namur, dans une petite maison de la citadelle.
Il lui fait promettre d'y retourner un jour.
On découvre les secrets de Mortepire, petit hameau reclus dans les hauteurs du village, avec ses lois, son cimetière privé, ses incantations et les ragots que les villageois nourrissent à l'égard de ses habitants. Et le carnet.
On découvre la beauté de Namur vue des brumes d'en haut et la beauté d'un homme au travers des yeux de sa fille.
On découvre la difficulté d'être adolescente quand on est différente et qu'on a lu un carnet.
On découvre l'amitié avec une famille de voisins albanais et une traduction français-français accentué assez réussie ("elle disait : prrrondre on rrrepas. Ca ressemblait à plondle on lepas. Ce son de gravier roulé, je l'adorais déjà")
On découvre l'amour, le vrai, qu'on prend pour du vent alors qu'il est déflagration.
Une semaine durant, je fus méandres de la Meuse, mousse du sentier vers le cimetière de Mortepire, vapeurs qui montent de la Semois, ligne Bruxelles-Luxembourg - tous les arrêts.
J'ai changé de ligne, suis descendue à Bertrix... non, j'ai continué jusqu'à Florenville. J'ai tenté de comprendre un arbre généalogique, lu les dernières volontés d'un frustré de la vie tout au bord de la mort, respiré l'haleine de Mads et j'ai fini par goûter la confiture de morts coings verveine.
Une histoire qui secoue et des envolées descriptives fantastiques.
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"J'ai toujours senti que quelque chose me tirait vers le centre de la terre, une force infernale. Quand je marche dans le noir, je m'attends à ce qu'une faille s'ouvre sous mes pieds, qu'on m'attrape par la cheville pour me ravir."

Les voyages sont toujours interdits ? Embarquons en direction de Namur et dela Gaume ! Et goûtons à cette fameuse confiture de morts !
La confiture de morts, c'est un roman sensoriel constitué d'odeurs, de sons et d'images : l'odeur de l'humus et de la campagne gaumaise où se déroule une partie du récit, le cliquetis des ardoises cassées, les poissons qui frétillent à la surface de la Semois... Tous nos sens sont sollicités. Avec son écriture poétique et intense, Catherine Barreau nous plonge dans l'univers sombre de Mortepire, ce hameau sorti tout droit d'une autre époque où la cupidité, la loyauté et les traditions d'une famille établie là depuis toujours, sur laquelle courent les plus folles rumeurs, sont préservées coûte que coûte.
Puis, il y a Vera, la narratrice, soumissionnaire d'une promesse arrachée par son père : il lui faut retourner à Mortepire le temps d'un week-end pour en découvrir les secrets inavouables, consignés dans un carnet. Dans le train vers Mortepire, elle se remémore ainsi les six dernières années qui l'ont conduites à cet instant présent, celui où tout lui sera enfin révélé. Roman d'apprentissage, de terroir et fresque familiale remplie de mystères, La confiture de morts est un récit inoubliable qui saura imprimer sa marque profondément en vous. On termine sa lecture exténué par le voyage de Vera, tristement salvateur.

Un roman intense auréolé du prix Rossel. A découvrir !
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Depuis lors, j'ai évité l'amitié, ça fait trop mal quand ça s'arrête : le manque, le vide, la solitude. Je préfère que ça ne commence pas. Je préfère mon isolement aux risques de l'abandon.
Je préfère ma liberté stérile à l'espoir et à la souffrance de l'arrachement.
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Il s'est redressé. "Tu ne t'es pas ennuyée." Ce n'était pas une question, je ne m'ennuie pas, il le savait ; en son absence, j'étais emputée, creusée, mutilée et les livres me guérissaient. Mais l'ennui ? Quelle drôle d'idée. J'avais lu des mots, des phrases, des pages et des chapitres, c'était ma façon de vivre depuis que j'avais renoncé à devenir une fille normale, la seule façon de ressentir quelque chose de juste dans ma putain de vie avec ce con de corps. Pauvre gamine, je traînais un embarras d'estropiée, une claudication sociale. Les livres m'avaient donc sauvé la vie, ils me protégeaint, ils m'enfermaient et c'était très bien.
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Je me disais que je devrais trouver d'autres techniques de séduction que l'insistance, l'argumentation ou la menace. Mais franchement, je ne me voyais pas glisser les doigts dans mes cheveux, sourire en coin et battre des cils. J'avais essayé devant le miroir et c'était terrifiant.
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Je n'ai rien appris sur notre identité. Sinon que nous étions les survivants de guerres, épidémies, invasions, barbaries et oppressions variées. Mais c'est le cas pour toutes les personnes qui nous entourent, tous les êtres vivants sont issus de lignées de survivants.
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J'avais essayé de m'adapter par imitation puis par effacement. S'adapter sans s'intégrer n'était pas possible et je suscitais la méfiance, mes tentatives de normalisation prenaient trop d'énergie et produisaient un effet pervers. Je me sentais lucide et impuissante : trop détachée avais-je supposé en renonçant.
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