Histoire de Louis XI, tome 1

Thomas Basin, né vers 1412, est un clerc normand qui fut ballotté au gré des circonstances, fuyant les Anglais lors de la reconquête de la Normandie par Henry V de Lancastre, il sut d'abord éviter de se trouver là où ils étaient mais sa famille finit plus ou moins par s'accommoder de la situation. Mis au contact de l'occupant, il sut une nouvelle fois s'arracher à sa compagnie et un bref séjour à Londres le fit aller au plus vite en Italie, ce qui ne l'empêcha pas de se remontrer sur le secteur normand pour occuper le trône épiscopal de Lisieux à partir de 1447 et il attendit 1449 et la reprise de Rouen pour négocier avec le roi de France et afficher momentanément des préférences partisanes pour le souverain valois. Il rédigea et lut le discours de bienvenue à Charles VII, et il joua un rôle dans le procès dit de "réhabilitation" de Jeanne d'Arc. Il n'eut pas pour Louis XI la dévotion qu'il avait manifestée à l'endroit de son père et prenant sa place parmi les coalisés de la Ligue du Bien Public en 1465, il se heurta à la méfiance de Louis lorsqu'il voulut rentrer en grâce. Il choisit alors, contraint et forcé, de s'éloigner du royaume de France et mourut en exil à Utrecht en 1490 ou 1491.
Sa Vie de Charles VII est bien sûr légèrement plus bienveillante à l'égard de son premier maître qu'à l'endroit de Louis XI quand il couchera sur parchemin son histoire de ce dernier. C'est donc avec un énorme ressentiment qu'il s'exprime à l'endroit de Louis, cela se ressent tout au long du texte. le premier tome correspond aux années 1461 à 1469 et l'auteur rédigea cette première partie quelques années après. Il y est beaucoup question de la Catalogne et du Roussillon. La version des événements donnée par Basin est intéressante mais elle est évidemment fort peu objective. Les préférences de Basin vont alors au duc de Bourgogne plutôt qu'au roi de France et il part se réfugier à Utrecht en 1477, là où son frère Nicolas exerce comme négociant
Il entretenait avec le pouvoir, quel qu'il fût, des relations complexes et s'intéressa de près à tous les mouvements de contestation, aussi bien à l'endroit de Charles VII, du duc de Bourgogne Philippe le Bon que de l'homme dont il avait tout et tant à redouter, Louis XI.

François Sarindar