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EAN : 9782283031797
288 pages
Buchet-Chastel (03/01/2019)
3.19/5   51 notes
Résumé :


Mona a vingt-quatre ans, une vie cabossée, une âme pure et une intuition désastreuse lorsqu’il s’agit de se construire une vie meilleure. Le jour, Mona fait des ménages pour gagner sa vie, vidant au passage les tiroirs d’anxiolytiques de ses riches clients. Le soir, elle distribue des seringues aux junkies de Lowell, Massachusetts. C’est là qu’elle tombe amoureuse de M. Dégoûtant, un artiste raté et sans dents.

C’est le début d’une ody... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Coup de foudre au coin de la rue.

Elle est femme de ménage.
C'est un junky.

Elle est bénévole dans une association qui distribue des seringues aux camés.
Il vient toutes les semaines chercher son ravitaillement.

Elle est irrésistiblement attirée vers lui. Physiquement. Charnellement.
Il tombe sous le charme de sa beauté intérieure. Elle est cultivée et intelligente.

Elle traîne un passé psychologique compliqué.
Il était un artiste qui vivotait de ses oeuvres, et survivait grâce à des petits boulots sur des chantiers. Un accident de travail le fera plonger dans la spirale infernale d'une société qui ne protège pas ses citoyens affaiblis. Nous sommes aux États-Unis.
La chute d'un échafaudage le propulsera sur le triste itinéraire de la chute sociale dans une Amérique sans pitié.
Ils font partie des « invisibles de la société ».

Elle est jolie, propre sur elle.
Elle adore la propreté, tellement fan qu'elle collectionne les aspirateurs (!?)
Il est sale, tellement sale qu'elle le surnomme « Monsieur Dégoûtant » (!?)

Nous pouvons déjà imaginer la notion de ménage appliquée dans leur histoire d'amour... Nettoyer, balayer, astiquer... Aspirer... et toutes connotations éventuelles...

Une comédie romantique qui fleure bon la bluette mièvre.

C'est la poésie du grain de poussière.

Pourquoi pas, mais là ça ne prend pas...
Un des summums, en tous cas de ce que j'ai pu en lire, est que bien évidemment comme il n'a pas d'argent, il vole. Soit. Mais il vole des fleurs dans les jardins pour les revendre à un grossiste (ça devient plus improbable), et les fleurs c'est pas grave si on les vole, parce qu'elles repoussent...
Oh que c'est joli !
C'est beau, mais c'est idiot.

De la poésie lourde, trop apuyée, pour une histoire tellement évidente, téléphonée. Sans surprise, j'ai préféré par abandonner. Agacé, puis enfin lassé.

Je remercie Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour ce livre obtenu dans le cadre d'une Masse Critique spéciale.
Ça ne m'empêchera pas de m'intéresser à leurs prochaines publications ;-)

Lu en janvier 2019.
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Je rédige ceci dans le cadre d'une opération masse critique. Étant sur ce site depuis peu de temps j'étais enchanté que cela me soit proposé. J'en profite bien entendu pour remercier Buchet et Chastel pour ce cadeau.
*
Cela dit, si je les remercie sincèrement je ne trouve pas que Jen Beagin devrait faire de même. J'ai pris ce livre parce que c'était le seul qui restait et m'était proposé. J'avais certes toujours rêvé de me promener en arborant un gant « type mapa » rouge et neuf faisant un doigt d'honneur à chaque passant. La quatrième de couverture décrivant un amour avec « Mr dégoûtant, un artiste raté et sans dents » suscitait aussi chez moi au départ une intense voire frénétique envie d'achat puis de lecture intensive…. Mais j'avais assez facilement su me contrôler jusque-là.
*
Qu'est-ce qu'un gant « type mapa » ? C'est un produit bas de gamme, jetable, industriel et produit en grande série, entre autre. Qu'est-ce qu'un doigt d'honneur ? C'est « lever un majeur tendu à la verticale en signe d'hostilité. Ce geste est souvent considéré comme obscène. ». Et ce qui est neuf s'oppose à ce qui est usé (je suis très fort en analyses, je sais). L'ensemble donne une impression certes loufoque mais aussi bas de gamme, vulgaire, facile… Or et sur tous ces plans le livre est quasiment l'inverse, ce qui le rend infiniment plus séduisant voire attachant.
*
Commençons par le style. L'auteur a une très belle plume. Conformément au sujet elle parle de tout, y compris de sexe, de drogue, sans périphrases mais le niveau de langage est souvent soutenu, il n'y a aucune complaisance, pas de facilités. Je préfère citer un extrait pour en donner une idée :
« Une fois installée, elle éteignit son détecteur de poussière et observa le reste de la pièce. Elle s'était attendu à quelque chose de monastique et dépouillé, mais il y avait une belle surface, bien chauffée et décorée avec soin. Il avait bon goût en matière de lampes. de vrais tableaux plutôt que des posters ; une courtepointe en textile indien sur le lit double. Il avait une machine à cappuccino, une vieille machine à écrire, un bureau en bois massif et deux bibliothèques surtout remplies de livres d'auteurs existentialistes et de Russes, de manuels scolaires et de ce qui ressemblait à une grosse collection de dictionnaires en langues étrangères.
– Tu es linguiste ou quelque chose comme ça ? demanda-t-elle.
– Non, c'est juste que j'aime les dictionnaires – il s'assit face à elle au bord du lit et croisa les jambes. Ils me rassurent, je crois. Pour la plupart, je les ai trouvés dans la rue.
– Tu veux dire dans les poubelles ?
Il haussa les épaules.
– J'adore faire les poubelles.
– Tu dois avoir un sacré vocabulaire. Est-ce que tu as un mot préféré ?
Il réfléchit une seconde.
– J'ai toujours aimé le mot « contre » parce qu'il a deux sens contraires : le rejet d'un côté, la proximité de l'autre. Ces deux tendances opèrent en moi simultanément du plus loin que je m'en
souvienne. D'ailleurs, je sens que la bataille fait rage à l'instant même – il se prit le ventre de manière théâtrale.
Elle sourit. Ça ne lui arrivait pas souvent d'être à la fois attirée physiquement par quelqu'un et d'aimer ce qui sortait de sa bouche.
– Quel est le mot que tu aimes le moins ? demanda-t-il.
– Mucus. »

C'est un dialogue entre Mona, le personnage principal faisant des ménages et son amoureux du début du roman, le « Mr dégoûtant » qui n'a pas de dents… mais est-ce vraiment le sujet ? La Joconde est une vieille peinture à l'huile jaunie à ce compte.

Je ne m'attendais pas plus, vu la couverture, à croiser une référence à Henry Darger, entre autre. Beagin a une très belle plume, sait être drôle mais aussi intense, profonde, cultivée ; elle approche ses personnages dans toute leur complexité. Ce n'est pas si courant sur de tels sujets et apprendre qu'elle a quitté un métier de serveuse pour écrire cet ouvrage m'a semblé éclairant.

*
Le livre traite presque exclusivement de la vie singulière de Mona, 24 ans mais déjà largement cabossée par la vie, et là je rejoins la quatrième de couverture, en effet c'est « un personnage hors norme et extrêmement attachant ». Enfin… oui, elle est hors norme mais, d'une certaine façon, comme nous le sommes tous, comme le sont encore plus les individus ayant traversé une enfance chaotique et des expériences de vie variées, ceux qui aspirent à une autre existence, ne se résignent pas, ne renoncent pas, assument leurs particularités…
Cette héroïne a par ailleurs quelque chose d'universel dans sa façon à la fois intelligente et maladroite, sensible et drôle de tenter de trouver sa place dans le monde chaotique, largement laid, bizarre et étranger qui l'entoure.
Elle est enfin très émouvante par sa profonde bonté vis-à-vis d'autrui (nous sommes aux antithèses du doigt d'honneur), dans le fait d'assumer mille et une petites et grandes déviances et idées bizarres, parfois crues, parfois juste étranges (ses collections loufoques, sa passion des aspirateurs…). Elle est à la fois active, gaie, créative, maladroite et profondément seule tout en étant sociable, vivante et désespérée…
*
L'histoire est un prétexte et la fin abrupte, comme une mort subite est dépourvue de sens particulier. le livre s'arrête. Il n'est pas parfait non plus. Ce n'est pas un road movie et, à dire vrai, il ne se passe objectivement pas grand-chose. Non, c'est simplement un moment de vie d'une personne profonde, dense humainement, infiniment touchante… mais c'est si juste que cela confine à l'universel et a sa beauté propre. Si vous aimez sortir de vous-même et prendre quelques heures pour tenter de partager un « petit temps de vie » avec un personnage profondément crédible et à la recherche de sa voie/voix alors oubliez « Into the wild » et accompagnez Mona et ses aventures improbables et profondes.
*
Bradbury, dans un contexte très poétique conseille de « ne pas juger un livre d'après sa couverture » (Fahrenheit 451) mais ici, ce serait tellement bien si Buchet et Castel renonçait à un mauvais décalque marketing de l'édition américaine et offrait à Jen Beagin une présentation digne de son talent !
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Ce roman nous raconte l'errance d'une jeune femme, Mona. Amoureuse d'un junkie qu'elle surnomme Mr Dégoûtant, artiste raté, qui a perdu ses dents et s'est clochardisé. Au contraire Mona est obsédée (entre autres par la propreté, le ménage). Elle travaille la journée et distribue la nuit des préservatifs et des seringues. Sur les conseils de l'artiste, un jour elle s'enfuit, gagnant le Nouveau Mexique, au volant d'une vieille voiture.

Au cours du périple, elle empoche un peu de terre bénie dans une petite chapelle comme porte bonheur, le Xanax dans une poche, la terre de l'autre : superstition ou foi en ce dieu qu'elle appelle Bob ?

Elle fait le ménage chez des gens riches et prend des photos : autoportraits dans son plus simple appareil sur les lieux où elle officie. Atteinte de phobies, comme sa mère, elle dérobe des comprimés de tranquillisants chez eux. En outre, elle a une manie: collectionner les aspirateurs ! la manière dont elle détruit celui qu'elle a baptisé Gertrude est une scène vraiment drôle…

Cette histoire, c'est « bienvenue chez les barjots » car les personnages secondaires sont tout aussi caricaturaux : Betty la voyante ou ses voisins adeptes de New-Âge, végétariens, pratiquant la méditation qu'elle appelle Yoko et Yoko !

C'est le premier roman de Jen Beagin, et il est drôle, je dirais même carrément tordu et j'ai passé un bon moment avec Mona, tellement cabossée par la vie, avec ses forces et ses faiblesses.


#OnDiraitQueJeSuisMorte #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Mona, jeune femme très intelligente et cultivée, mais complétement dépassée par la vie préfère faire des ménages pour gagner sa vie, histoire de nettoyer la vie des autres plutôt que la sienne, elle qui aurait tendance à s'ingurgiter des médicaments en tous genres.

Alors que Mona donne un coup de main comme bénévole dans une association d'aide aux drogués, elle tombe étonnamment amoureuse d'un junkie plus vieux qu'elle, pas forcément en très bonne santé et de belle apparence, et à la disparition soudaine de celui ci, décide de partir sur ses traces au Nouveau Mexique, l'occasion lors de ce road trip de s'interroger sur la vacuité de la vie et le sens des priorités....

Un roman OLNI assez foutraque,... Un récit atypique et souvent drolatique pour une satire provocante qui égratigne à sa manière l'"américan way of live" traditionnel et réac. Une écriture toute en énergie et envolée burlesque à conseiller à ceux qui aiment sortir des sentiers battus .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A 24 ans, Mona, en cabossage est déjà médaillées toutes catégories. Quand elle ne fait pas de ménages pour gagner sa vie, elle distribue des seringues aux toxicos. Une grande âme ? Peut-être. Une fêlée, certainement ! le sens moral plutôt mal aiguisé, - mais il y a des raisons, bien sûr ! – elle semble destinée à se perdre chaque fois qu'elle se cherche. Dans la vie, elle skie parallèle mais toujours hors-piste.
Suivant le conseil de M. Dégoûtant, un ancien client, elle part au Nouveau-Mexique pour se (re)construire. Son voyage sera des plus mouvementé. Elle connaîtra bien des embûches mais découvrira peu à peu qu'elle peut advenir. En masques ou contre-masques, en fonction de ses rencontres avec différents hurluberlus, tous aussi barrés les uns que les autres, elle se révèlera, ‘au sens photographique', qui elle est, une personne attachante, bien au-delà de qui elle paraît.

Un premier roman entre odyssée, chargée de vulgarités, d'illusions d'amour et de pétages de câble et épopée dont la poésie toute entière réside dans l'humour et le ton décalé des analyses de son héroïne. L'écriture de Jean Beagin heurte parfois par la crudité des propos, l'incongruité des circonstances et positions mais, à chaque fois, l'auteur dédramatise par un regard espiègle et tendre porté sur le métier de femme de ménage qu'exerce Mona et sur la vie secrète de ses clients. La suivre faire le ménage, dans sa vie et dans celle des autres, se révélera être un moment appréciable pour le lecteur-observateur.

Merci donc à NetGalley, France et aux Editions Buchet-Chastel pour la découverte de ce livre paru le 03/01/2019.
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Pendant des mois, il ne fut pour elle qu'un numéro : elle comptait ses seringues usagées, il les laissait tomber dans le seau, elle enregistrait la quantité sur son bloc-notes et il sortait de la file. Encore un pélican mazouté, usé jusqu'à la corde et pressé d'en finir. Un mec déglingué comme tous ceux qui venaient là.
Mais une fois affectée à la section aiguilles - au lieu de les compter, elle distribuait des kits stériles - elle remarqua qu'il était le seul échangeur à trimbaler des livres de la bibliothèque. Des biographies surtout, et des polars, Elle le surnomma M. Dégoûtant à cause de son look et de ses fringues crados. Ses longs cheveux dessinaient un gribouillage énervé qui aurait eu besoin d'un soin à l'huile chaude, son visage était un dessin compliqué avec trop de rides, mais il était grand, avait les épaules larges et aurait pu la prendre dans ses bras pour lui faire faire le tour du pâté de maisons, pour monter une volée de marches en cas de nécessité ou si l'envie lui en avait pris, une qualité qui avait malheureuse ment manqué à ses ex, et elle était raide dingue de ses yeux sombres à l'expression franche qui semblaient dire : Vous Êtes Ici.

Page 9, Buchet-Chastel, 2019.
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Il devint une présence fugace dans sa vie. Elle fantasmait sur lui plus ou moins tous les jours, en général pendant qu'elle passait l'aspirateur. Elle gagnait sa vie comme femme de ménage et la rêvasserie constituait une part vitale du bonheur que lui procurait ce job. Ne sachant rien de lui en dehors de son goût pour la drogue et les livres de la bibliothèque, elle pouvait laisser libre cours à ses rêveries. Elle lui prêtait un accent espagnol, un brevet de pilote, un talent dans le maniement des mots. Elle le costumait de différentes manières uniforme UPS, blouse de laboratoire, cuir moto - et lui inventait des monologues intéressants.

Page 12, Buchet-Chastel, 2019.
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"J'ai toujours aimé le mot "contre" parce qu'il a deux sens contraires : le rejet d'un côté, la proximité de l'autre."
"Réjouissons-nous plutôt de notre statut de loups solitaires. Ils ne sont pas nombreux les gens qui ont ce que nous avons, un lien sincère et une liberté totale. Pas de parents, de familles, de conjoint. Pas de descendance. Rien pour nous contraindre. On peut parcourir le monde sans la culpabilité d'abandonner quelqu'un, sans avoir à se montrer à la hauteur de ce qu'attendent les autres."
"Accepte ton histoire personnelle, conseilla Nigel patiemment. Et ensuite, remets-la à sa place, derrière toi. Ton passé ne doit pas être ta locomotive. N'es-tu pas fatiguée de le porter sans arrêt ? C'est vieux, c'est avarié, et, crois-moi, ça empeste. Je le sens d'ici..."
"A l'aise dans ton corps, chouchou. A l'aise dans le monde."
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Plutôt qu’une photo, Mona gardait la liste des phobies maternelles dans son portefeuille… Elle avait aussi la peur d’avoir peur, « phobophobie » en termes savants, un mot que Mona aimait se répéter, un mot digne d’une chanson de hip-hop.
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Pas de Javel voulait dire pas de nettoyage qui voulait dire pas de partage. Elle en conclut qu'il était célibataire et sans attache.
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