Charles le Téméraire, tome 3 : Parti pour la gloire

Dernier tome de cette trilogie! C'est celui qui a su gardé mon intérêt de la façon la plus constante. Contrairement aux deux autres, je n'y ai pas trouvé de longueur. Nous bouclons la boucle de toutes ces années où Charles à l'orée de sa vie de jeune adulte, a emprunté plusieurs voies en gardant tout de même le cap sur son envie d'écrire, son amour des femmes et des chiens et ses amitiés fidèles. J'ai particulièrement apprécié la fin qui nous ramène à la vie le petit chien jaune. Clin d'oeil à l'enfance terminée pour Charles mais débutante pour la génération à venir dont Etienne est le précurseur.

La trilogie de Charles le Téméraire démontre le talent de conteur d'Yves Beauchemin. Même si j'y ai préféré, du même auteur, Juliette Pomerleau et les Émois d'un marchand de café, j'ai quand même passé un moment très agréable de lecture.

Charles connaît son heure de gloire en devenant journaliste dans un hebdo people, formé par un certain Bernard Délicieux. En parallèle il s'intéresse aussi beaucoup à la politique autour du référendum de 1995 pour l'indépendance du Québec. Sa vie privée est assez chaotique mais bien remplie, malgré son regret d'avoir perdu Céline. Il finit par faire des piges pour des journaux plus politiques, devient connu. Mais il s'attire la haine d'un ministre, qui fera tout pour le ramener dans l'ombre. Les amis et connaissances de Charles, qu'on suit depuis son enfance, connaissent eux aussi des hauts et des bas, et Charles n'est pas toujours exemplaire avec eux. La fin du roman le voit enfin heureux, rabiboché avec Céline et père d'un enfant qu'il a eu avec une autre. Il est assistant d'un député et ce travail local auprès des gens le comble. Bref, il y a du Dickens dans cette trilogie, un peu trop de politique parfois, du moins pour mon goût et mes connaissances très limitées sur ce sujet. Mais je le répète la générosité de conteur d'Yves Beauchemin emporte toute critique qu'on peut formuler.

Ce dernier tome de la trilogie de “Charles le téméraire” m'a plu autant que les deux premiers. D'abord parce que le cheminement de Charles, maintenant adulte, est parsemé d'espoirs et d'échecs, de découragements et de réussites qui l'amèneront vers des questionnements pertinents; compromission ou pas, le pardon ou la vengeance, l'amour ou l'amitié etc. Les personnages qui l'entourent sont tout aussi intéressants et l'auteur rend bien cette époque où le Québec se cherchait politiquement. La trilogie au complet m'a charmé; rien de dramatique, pas de héros incroyable, juste des gens bien ordinaires qui vivent selon leurs convictions. C'est déjà beaucoup!

Bien aimé ce roman ou on suit le parcours de Charles devenu adulte qui veut devenir écrivain , mais qui gagne sa vie comme journaliste. Avec un fond politique on assiste à son évolution dans le monde adulte.