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Les 76 jours de Marie-Antoinette... tome 2 sur 2
EAN : 9782742763818
701 pages
Actes Sud (04/10/2006)
4.17/5   24 notes
Résumé :
Dans ce deuxième épisode haletant des Soixante-Seize Jours de Marie-Antoinette à la Conciergerie (dont le premier tome vient d'être couronné par l'Académie française), nous assistons, au jour le jour, au combat acharné et héroïque de ces artisans, hommes et femmes, qui tentent l'impossible pour délivrer Marie-Antoinette de sacaptivité, en espérant s'emparer de la Reine sur le chemin de l'échafaud. Dans le Paris de la Terreur, cette opération clandestine appelée "le ... >Voir plus
Que lire après Les 76 jours de Marie-Antoinette à la Conciergerie, tome 2 : Un procès en infamieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans ce second tome, toujours aussi documenté, l'auteur nous raconte les différents complots qui ont été organisés en vain pour tenter de sauver la reine. Pendant que ses partisans se démenaient pour la soustraire à ses bourreaux, ces derniers se hâtaient de préparer son procès de peur que la Reine, très malade et affaiblie tant par ses hémorragies que par ses conditions déplorables de détention, ne meurent de mort naturelle sans qu'ils ne puissent l'exhiber sur la place publique.
A partir des bribes des minutes du procès, dont on sait, par divers témoignages, que le greffier n'a rapporté que de manière tronquée, évitant de noter tout ce qui était favorable à la reine, l'auteur a reconstitué le déroulé de celui-ci. En fait de procès, on a droit à une mascarade où des « témoins » achetés par Fouquier-Tinville viennent parler de faits auxquels ils n'ont pas assistés. La réponse la plus courante de ces témoins aux objections des avocats de la reine est : « tout le monde le sait ».
D'ailleurs, ces avocats, commis d'office, ont réellement défendu la reine, comme la constitution les y oblige, et, pour leur peine, ils se sont vus notifier leur mandat d'arrestation en pleine audience, un peu avant leur plaidoirie. Si ce n'est pas là une tentative d'intimidation pour les forcer à bâcler cette plaidoirie qu'ils n'ont qu'une dizaine d'heures pour la préparer.
De même la défense n'a eu que 24h pour préparer le procès. La reine a écrit une lettre pour demander un délai de 3 jours supplémentaires pour ses avocats. Cette lettre, avec d'autres écrits de la Reine et entre autres sont testament moral, adressé à Madame Elizabeth, furent retrouvés sous le matelas de Robespierre sa chute. Sans doute ne voulait-il prendre le risque de voir la requête acceptée par l'Assemblée. le dossier étant vide, il était important que les avocats n'aient pas le temps de préparer une défense étayée de preuves à décharge.
A la fin du livre, sur plus de 100 pages, l'auteur nous liste les acteurs du drame. Une grande majorité d'entre eux sont des victimes innocentes, guillotinés, ou devrai-je dire assassinés, à cause de leur nom ou parce qu'ils désapprouvaient le nouveau régime.
Il reste un livre, du même auteur, pour refermer cette page sombre de l'histoire. L'auteur le cite plusieurs fois au cours du livre sous le titre : la vengeance du Baron de Batz. Après quelques recherches, il semble qu'il soit sorti sous le titre : La Révolution fracassée : la Justice du baron de Batz. Je ne l'ai pas encore. Je le place dans ma liste de livres à acheter au plus vite !
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Deuxième tome dédié aux 76 jours de la captivité de Marie-Antoinette à la Conciergerie (vendredi 6 septembre 1793 au mercredi 16 octobre 1793) qui traite à la fois du « complot des perruquiers » et du procès de Marie-Antoinette.
Ce qui m'a le plus marqué dans cet épisode, c'est la mascarade du procès de Marie-Antoinette où il n'y a aucune preuve, aucun témoin digne de ce nom et dont les jurés étaient achetés par Robespierre. Un véritable carnaval juridique dont Sainte-Beuve a dit : « Je ne crois pas qu'il puisse exister de monument d'une sutpidité plus atroce, plus ignominieuse pour notre espèce que le procès de Marie-Antoinette ».
Je vous conseille vivement la lecture des deux tomes (surtout si vous êtes passionné de cette période de notre histoire) dont le premier volume a été salué par l'Académie française.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Les Français voulaient l’Egalité, elle n’existe qu’au fronton des bâtiments publics. Ils voulaient la Fraternité, ils connaissent la délation. Les vingt et un mille cinq cents comités révolutionnaires, répartis sur tout le territoire national, ne vivent que de dénonciations. Ils réunissent “toute la vermine antisociale mâle et femelle”.
Ils voulaient la paix, ils ont la guerre. Ils voulaient le bien-être civil, ils subissent la Terreur. Ils voulaient une justice démocratique, ils ont hérité d’un tribunal civil d’exception pourvoyeur de la peine de mort. Ils espéraient manger à leur faim, ils connaissent la famine. Les paysans voulaient être libérés des contraintes de l’Ancien Régime, ils subissent la loi du Maximum qui les pille en entraînant la ruine du commerce des grains et la disparition des boulangeries. La bourgeoisie, cette aile marchante de la Révolution, a non seulement perdu le pouvoir, mais se retrouve poursuivie et spoliée.
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- Examinons, s’il te plait, les accusations de politique intérieure.
- C’est ça, c’est ça… Examinons d’abord les accusations de politique intérieure.
- D’abord l’aspect financier, il est important. N’oublions pas que sans la banqueroute du tyran, il n’y aurait jamais eu de Révolution.
- J’énumère tes accusations : tu prétends qu’Antoinette a dilapidé les finances de la France avec Calonne, mais tout le monde sait qu’elle détestait Calonne. C’est même elle qui l’a chassé… Alors qu’est-ce que Calonne vient faire ici ? Voudrais-tu par hasard donner des verges à la défense pour nous fouetter ?
- Calonne est une ordure ! On la charge avec Calonne !

- Aurais-tu l’intention de citer dans ce procès toutes les ordures de l’Ancien Régime ?

- En tout cas, certainement ceux avec lesquels elle a trahi.
- Je pressens déjà que nous allons nous noyer… Revenons sur l’aspect financier : à part le Grand Livre, avons-nous des pièces comptables pour évaluer les sommes gaspillées sous Turgot, Calonne, Necker et Brienne ? C’est là l’important.
- T’occupe ! dit Fouquier en balayant la question d’un revers de main.
- As-tu des pièces comptables, oui ou non ?
- Je n’en ai pas.
- Je m’en doutais – il feuillette quelques fois. Ailleurs, tu affirmes sans aucun justificatif qu’elle a fait passer des millions à son frère l’Empereur d’Autriche.
- Exact, son frère est une ordure !
- Les preuves de ces transferts ?
- On ne les retrouve plus.
- Un peu plus loin, tu affirmes qu’elle aurait dépensé des millions pour faire Trianon.
- La garce !
Fouquier, de plus en plus éméché, remplit son verre.
- Nous n’avons aucune pièce comptable, aucune facture, pas un papier. Rien ! Je te rappelle, au cas où tu l’aurais oublié, que Trianon a été construit par la Pompadour. Cela, tout le monde le sait.
- T’occupe, te dis-je ! On garde Trianon dans les chefs d’accusation. Le peuple croit que c’est elle.
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Cette conspiration de l’étranger alimentée par les ennemis de l’intérieur ? Ces forces de l’ombre ? Les voilà ceux que vous devrez frapper fort puisque la justice nationale est désormais entre vos mains. Et c’est de vos travaux que le peuple verra l’affermissement de cette Vertu, fondée, ne l’oubliez pas, sur l’Egalité. Mais pour que le règne de cette Vertu arrive, nous devrons parcourir un chemin long et difficile où le procès d’Antoinette n’est qu’une simple péripétie. En outre, vous serez contraints sous le poids de votre conscience de patriotes de rendre des jugements apparemment cruels et qui pourront même vous paraître injustes, mais sachez que pour réaliser le règne de la Vertu, vous devrez dans vos verdicts suspendre parfois vos lois morales individuelles – il met un temps d’arrêt en promenant son regard voilé sans lunettes sur l’assemblée pour deviner l’effet produit.
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- Avez-vous assisté au banquet des gardes du corps ?
- Oui.
- Ce banquet ne serait-il pas celui où la cocarde tricolore aurait été foulée aux pieds ?
- Effectivement.
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Nous ne sommes pas des juges, nous sommes des hommes d’Etat. Ce n’est pas une décision de justice que nous avons à rendre pour savoir s’il faut oui ou non condamner Antoinette, mais il nous faut prendre une mesure de salut public pour sauvegarder la République. Je vous pose de nouveau la question : Si les rois vivent, que devient la légitimité de notre Révolution ? Ne perdrions-nous pas notre raison d’être et ne deviendrions-nous pas alors des calomniateurs ? Voulez-vous d’une Révolution sans Révolution ? La réponse est évidente : sans aucune manifestation de haine, nous devons condamner Antoinette uniquement parce qu’il faut que la patrie vive !
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