AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782358721646
296 pages
La Fabrique éditions (01/08/2018)
4.67/5   3 notes
Résumé :
Quelle est donc cette "tyrannie" dont les artisans du Directoire, après Thermidor, voulaient débarrasser la France ? A en croire Boissy d'Anglas, qui rédige la Constitution de l'an III, c'est celle des assemblées primaires, livrées au suffrage universel, où le peuple est "constamment délibérant". Etrange "dictature", remarquent Yannick Bosc et Marc Belissa, que celle qui favorise la délibération des citoyens, organise l'opposition et autorise les insurrections… A l'... >Voir plus
Que lire après Le DirectoireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un essai brillant et abordable sur la période du Directoire (octobre1795-novembre 1799);

Cette période de la Révolution a fait l'objet de peu d'études, heureusement ce livre comble cette lacune.

Présenté en chapitres courts, selon un plan précis, cet ouvrage est vraiment très intéressant.
I- Thermidor et l'invention du Directoire : le renversement des normes
II- La rétractation de l'espace public démocratique
III- La construction de l'appareil d'Etat et de l'ordre social
IV- "Bonnes affaires" et misère populaire : la société française sous le Directoire
V- La régulation politique
VI le contrôle de l'ordre social
VII- La guerre, la politique de puissance, les colonies
VIII- de la guerre générale à la chute du Directoire

Le livre est vraiment complet avec les études :
- juridiquement :
sur la mise en place de la Constitution de 1795,
- politiquement : avec le retour des immigrés, les banquiers et autres fournisseurs des armées.
les coups d'Etat, la diplomatie.
Les différents partis dont le parti Clichyen, le Cercle Social, Babeuf.
L'expédition d'Egypte.
- socialement : la misère du peuple et les ultimes journées révolutionnaires
L'enseignement, les fêtes…

Cet essai réhabilite le Directoire, accusé par Bonaparte de tous les maux afin de justifier son coup d'Etat.
Il présente cette période historique comme fondatrice d'une certaine forme de "modernité politique", tirant les leçons des 6 années précédentes, une République sans révolution, excluant le peuple de la scène politique, "La République du possible" en opposition à celle de l'an II, qualifiée d'utopique.

Une rédaction claire, accessible à tous, une vision nouvelle de cette période clé de l'histoire.
Un seul petit, très petit regret : le manque de clarté des manoeuvres diplomatiques.
Commenter  J’apprécie          190

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le moment directorial devient alors la période dans laquelle les nouvelles élites républicaines tentent de maintenir ce régime en contenant sur sa droite ses ennemis contre-révolutionnaires et royalistes, et sur sa gauche les "terroristes", les "exagérés", les "exclusifs", selon la terminologie de l'époque, tout en construisant un Etat républicain et représentatif moderne visant à la stabilisation de la société et des institutions.
Commenter  J’apprécie          90
Boissy d'Anglas, comme l'ensemble du côté droit qui domine alors la Convention, considère que la Constituante, en 1789, a engendré le peuple, au sens politique du terme, c'est-à-dire le peuple souverain, acteur de ses droits. A l'image de Frankenstein qui finit par échapper à son créateur, le peuple a échappé à l'Assemblée qui l'a "électrisé" avec les principes de la Déclaration. Il est devenu ce monstre qui s'insurge, réclame ses droits et envahit l'Assemblée. L'objectif de la Constitution directoriale que présente Boissy d'Anglas est de défaire ce peuple politique. Cette conception de la représentation qui consiste en une délégation de souveraineté au profit du représentant s'oppose à celle privilégiée par le mouvement populaire et le côté gauche .
Commenter  J’apprécie          10
La société française sous le Directoire ne se limite pas aux Muscadins et aux Merveilleuses ou à la "bonne société" parisienne présentée par les Goncourt comme révélatrice de la corruption des mœurs du temps. Si certains nouveaux riches édifient des fortunes colossales et si les notables renforcent leur patrimoine, la plus grande partie des couches populaires rurales et urbaines connait des années difficiles entre la fin de 1794 et de 1799. Le contraste entre l'extrême richesse des nouveaux puissants, des spéculateurs, des fournisseurs de guerre et la misère des couches populaires est d'autant plus saisissant que l'on sort d'une période dans laquelle l'égalité sociales était pensée comme constitutive de la Res publica.
Commenter  J’apprécie          10
"Mon propre jugement, conclut Paine, m'a convaincu que, si vous faîtes tourner la base de la révolution, des principes à la propriété, vous éteindrez tout l'enthousiasme qui a jusqu'à présent soutenu la révolution, et vous ne mettrez à sa place rien que le froid motif du bas intérêt personnel, incapable d'animer, qui se fanera encore et dégénérera en une insipide inactivité"

C'est précisément ce que cherchent les thermidoriens et ce que réalise le Directoire au cours duquel la république ne rassemblera finalement plus que ceux qui partagent un même intérêt matériel à la défendre.
Commenter  J’apprécie          10
Dès le lendemain du coup d'Etat du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799), le Premier consul Bonaparte s'était empressé de mettre en accusation le régime précédent censé avoir ruiné, humilié, démoralisé et détruit la France, justifiant ainsi sa prise du pouvoir. La légende noire du Directoire doit donc beaucoup à la propagande consulaire, puis impériale.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : mondeVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}