Jean-Clément Martin met en pièce de manière très convaincante les idées reçues sur la Terreur. Il défend sa thèse à travers 32 courts chapitres qui lui permettent d'aborder la question : les vérités de l'époque, les légendes qui ont été construites, et surtout le fait que les légendes ont pris le pas sur les vérités.
C'est un livre rapide et assez facile à lire. N'étant pas historien, j'aurais préféré qu'il y ait un peu moins d'informations (d'indices) mais que l'auteur prenne davantage de temps pour les présenter (d'autant que les multiples allers-retours chronologiques, nécessaires étant donnés la nature de la démonstration, donnent parfois un peu le tournis). Mais cette remarque ne dois pas vous arrêter car la thèse présentée ici est vraiment révolutionnaire !
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Étonné de la coquille page 169.
Le représentant Javogues ne fut pas guillotiné en 1795, mais fusillé sous le directoire en 1796.
Sinon très bon essai qui permet de recontextualiser les enjeux de la terreur.
Certains chapitres sont traités sous un angle philosophique.
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Pour Jean-Clément Martin, cet épisode de l’histoire reste insaisissable car il fait l’objet de trop de fantasmes et de légendes.
Lire la critique sur le site : Liberation
Dans une république naissante, quand la marche de la révolution force le législateur de mettre la terreur à l'ordre du jour, c'est pour venger la nation de ses ennemis :
Et l'échafaud qui, naguère, était le partage du misérable et du faible, est enfin devenu ce qu'il devait être :
le tombeau des traîtres, des intrigants, des ambitieux et des rois.
Billaud Varenne, le 18 novembre 1793
On avait fait de la Liberté révolutionnaire une déesse ; On fit de la guillotine une sainte.
Dans les journaux patriotes, dans les brochures, à la tribune, aux jacobins, on ne l'appelait pas autrement que sainte Guillotine.
Charles Nodier
La singularité de la Révolution tient à la contradiction flagrante entre la violence déployée et l'idéal révolutionnaire proclamé :
Installer le bonheur sur la terre.
Après tout, les Thermidoriens, en inventant la Terreur dont Robespierre serait le seul responsable, ne se rendent pas "coupables" d'un mensonge unique en son genre. La falsification des nouvelles et la manipulation des opinions sont de tout temps. Faire de l'Histoire sert à l'établissement de la vérité, y compris et surtout en reconnaissant le rôle des imposteurs. Le vrai de l'Histoire passe ainsi par le faux propagé par les contemporains, volontairement le plus souvent.
JEAN-CLÉMENT MARTIN / L'EXECUTION DU ROI / LA P'TITE LIBRAIRIE