À la lecture de ce recueil de témoignage, j'ai eu le sentiment que les catholiques dans leur ensemble attendaient avec impatience un "Mai 68".
En effet, les catholiques auteurs de ce recueil sont unanimes pour évoquer Mai 68 comme un souffle d'espoir, un rendez-vous important après Vatican 2.
Un coup de pied dans la fourmilière, une remise en question d'une Église trop éloignée du réel. Si les étudiants et les ouvriers espéraient une société où le matérialisme ne dominerait plus, les catholiques avaient la même attente.
Cette période où surgit un vent de liberté et de confiance est une période d'utopie. le fantasme de remettre l'humain au centre. Un rêve partagé qui va bouleverser la vie de jeunes prêtes qui voulaient vivre et travailler autrement. Mai 68 étaient pour eux l'espoir de mettre en accord la religion avec les réalités de la vie quotidienne, car les catholiques sont avant tout des êtres humains.
Mai 68 a été pour beaucoup une période d'éveil politique.
"Dieu n'est pas conservateur, Dieu est pour la justice" monseigneur Marty.
Mais les catholiques de ce recueil, sont-ils vraiment représentatif de toute la communauté catholique. J'aurais apprécié lire d'autres points de vue.
Attention : la pensée unique est dangereuse.
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Si Mai 68 m'a appris une chose, c'est bien celle-ci : qu'avant d'être d'un pays, d'une culture, d'une religion, nous sommes des citoyens du monde.
Qu'avant d'être du Nord ou du Sud, nous sommes des habitants de la planète.
Qu'avant d'être Noir ou Blanc, nous sommes des êtres humains. L'autre est mon frère.
Quand je regarde le visage de l'autre, je suis attentif à voir ce qu'il y a d'universel en lui, avant de remarquer sa différence : c'est l'humain qui passe avant tout.
(Jacques Gaillot)
Les dominicains m'ont fait rencontrer Jésus non comme une idée, une croyance, un dogme ou une morale mais comme in compagnon sur la route des joies et des peines de ce monde. J'ai souvent eu le sentiment de croiser ce Jésus aux carrefours désordonnés de Mai 68.
(Guy Aurenche)
Je peux dire que Mai 68 nous a permis de vivre une vraie expérience d'Eglise, de nous accepter différents tout en enracinant dans la Parole de Dieu et la prière notre présence à la population de cette ville en ébullition.
(Guy Lauraire)
Le coup de cœur L'Esprit des Lettres mai 2018