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EAN : 9782753593701
PUR, Presses universitaires de Rennes (15/02/2024)
3/5   3 notes
Résumé :
Le récit du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis a longtemps été écrit au travers des figures de ses leaders. Ce livre propose au contraire d’aborder cette histoire par en bas, en donnant la parole à ses activistes afin de mettre au jour les tensions qui traversaient le mouvement noir dans les décennies d’après-guerre. Les besoins de la lutte tendaient à minorer les clivages de classe et de genre ainsi que les tensions générationnelles. Le maccarthysme ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Intéressant. C'est vraiment le mot qui me vient à l'esprit après la lecture de cette période historique toujours riche et passionnante qu'est le mouvement des droits civiques. Tout le sel de cet ouvrage repose sur le choix que fait Olivier Maheo d'aborder ce nécessaire combat par le prisme de personnalités et d'associations parfois oubliées ou plus souvent volontairement ignorées par les biographes et les historiens. Bien sûr il faudrait une encyclopédie comptant des dizaines et des dizaines de volumes pour parler de toutes les actrices et de tous les acteurs de ces luttes contre la ségrégation et le racisme mais, enclavés dans 230 pages, Olivier Maheo fait du mieux possible.
Alors bien entendu les ultra connus ne sont pas non plus laissés pour compte, Martin Luther King en tête, Malcolm X, John Lewis...
MLK, parlons-en un peu tiens. Sans rien ôter de son apport à l Histoire et à l'avancée des droits pour les afro-américains, on s'étend ici sur ce qu'on préfère souvent fourrer sous le tapis quand on évoque des personnages que le temps a rendu quasiment mythiques. MLK qui ne laissait personne le devancer, discourir ou prendre sa place dans les médias, capable d'accords secrets avec la flicaille avant de manifester... On a beau savoir depuis longtemps (Hoover, lui, le savait depuis toujours) qu'il n'était pas le saint que le roman national nous vend aujourd'hui (et quelques part, tant mieux), c'est toujours un peu déplaisant de devoir se confronter à cette réalité. Difficile aussi de revenir sur la misogynie de Stokely Carmichael et de d'ailleurs presque tous les africains-américains mâles engagés dans ce salutaire mouvement. Les femmes ne manquaient pas pourtant, mais avant même que le récit national ne les éclipse, les militants ne parvenaient déjà pas à les voir autrement que comme des faire-valoir de douceur et de gentillesse, des organisatrices oui, mais des combattantes ? Sûrement pas.
Meilleur exemple : Rosa Parks, héroïne par accident, la fatigue d'une dure vie de labeur la pousse, un beau jour de décembre 1955, à ne pas laisser son siège (pas la première à le faire pourtant... invisibilisées on vous dit) pauvre petite chose fragile à bout de force quand en réalité elle était impliquée depuis toujours dans la contestation et avait un passé de militante engagée qui n'avait rien à envier à ses homologues masculins. D'ailleurs Rosa, c'était plus une copine de Malcolm que de Martin.

Par extension, ce qui était vrai pour les femmes l'était également pour toutes les minorités. Au hasard : Bayard Rustin, conseiller de MLK qui a été totalement caviardé dans les livres d'Histoire officiels. C'est plus de 60 ans après que, timidement, un film (sobrement intitulé « Bayard Rustin », sorti en 2023) est consacré à cet infatigable activiste homosexuel.

Mais alors, une fois les postes importants et stratégiques distribués par et pour eux, les meneurs masculins n'avaient donc plus qu'à faire fléchir le cours de l'histoire, main dans la main vers un avenir radieux ? Malheureusement non, et c'est une des nombreuses richesses de ce livre que de mettre en lumière les dissensions fratricides et générationnelles qui n'ont jamais cessé d'empoisonner les différentes organisations (SNCC, CORE, CPUSA, NAACP, SCLC, etc.) quand l'urgence vitale des revendications aurait dû museler les ego.
Aujourd'hui l'Histoire nous présente un mouvement homogène, solidaire et presque sans aspérités. Hélas, parfois il n'en était rien. Quand la légende est plus belle...

Ainsi, comme bien souvent, l'avancée des droits s'est faite un peu grâce aux leaders mais avant tout grâce à toutes celles et ceux qui, n'entrant pas dans la sphère dominante, n'ont laissé leur nom nulle part et pourtant, sans eux, pas de lutte, pas de combat, pas de victoires. All power to the people !
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Ouh là là suis limite là pour faire un billet pour Masse Critique, que je remercie au passage. Jour restant : un. Quésaco ? Une pile de livres devant moi à faire tourner les pages. Un manque de courage me fait choisir les BD et les courts romans. Bon va falloir quand même attaquer celui de Masse Critique, d'autant plus que je l'ai un peu choisi, non ?
Seulement c'est écrit petit, les pages sont longues et les bas de pages énormes ne sont pas motivants. Fini hier soir. Ouf !
Olivier Mahéo nous trace l'historique des mouvements des droits civiques aux États-Unis. Une lutte de chaque jour de ces personnes que l'auteur fait sortir ou ressortir de l'ombre.
C'est très intéressant, très sérieux mais aussi assez fastidieux à lire.
J'ai lu, il y a peu de temps, Mes étoiles noires de Lilian Thuram traitant du même sujet avec des pages illustrées de superbes photos.
Ces trois étoiles se justifient par une saturation de ma part et j'en suis confuse au vu et du travail l'auteur.
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Un livre très complet et très détaillé. Basé sur des recherches très poussées, sur des archives, des récits, ce récit propose une vision des acteurs et actrices oubliés (ou non) des mouvements de libération noire. Beaucoup de références, d'indications, de faits, j'ai simplement trouvé que ce récit manquait cruellement de photos. J'aurais aimé plus de clichés relatant les faits de ses actrices et de ses acteurs de toute cette période.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Rosa Parks : "Les gens disent toujours que j'ai refusé de céder mon siège parce que j'étais fatiguée, mais c'est faux. Je n'étais pas fatiguée physiquement, ou pas plus que d'habitude à la fin d'une journée de travail. Je n'étais pas vieille, même si certains ont une image d'une vieille femme. J'avais quarante-deux ans. Non, ce dont j'étais fatiguée, c'était de céder."
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Le cas de la grand-mère de Fannie Lou Hamer (1917-1977) donne la mesure de l'ampleur de ce phénomène. Elle avait eu 23 enfants, dont 20 étaient issus de viols par des hommes blancs. L'exploitation sexuelle des femmes noires trouve ses racines dans la période de l'esclavage, durant laquelle le viol n'est pas considéré comme tel. Les femmes noires sont décrites comme hypersexualisées et toute accusation d'agression sexuelle tenue comme une invention.
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