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4,04

sur 882 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mère et fille vivent en marge de la société dans leur maison à l'écart du village. Mais cette exclusion n'empêche pas les obligations et la petite Luce va devoir aller à l'école. Hélas, ça ne se passe pas bien. Si dans le village, on les nomme « Les demeurées », Luce ne se sent pas autorisée à apprendre d'autant plus que la séparation d'avec sa mère est très difficile. L'école n'est pas pour elle… Mais l'enseignante ne croit pas au déterminisme social, elle croit en sa petite élève et a l'ambition de lui apprendre à lire et écrire. Son dévouement, sa détermination et son « ardeur pédagogique » permettront-elle, à Luce, de sortir de sa condition et d'accéder au savoir ? Un roman très court, un choc. Ses ondes nous touchent, peuvent rappeler des situations d'enfants, voire de ragots et de rumeur qui font mal, qui rongent. Les mots, comme les maux traversent ce récit. Ils m'ont bouleversée.
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Il y a tant d'intensité dans ce tout petit roman poignant!
L'amour entre la demeurée et sa fille exclut le reste du monde, opaque, pour pouvoir continuer à exister en paix, ignoré de tous. Un amour épuré, absolu, uniquement fait de présence.
L'auteure raconte en mots, choisis avec précision et poésie, l'absence des mots dans cette relation d'amour muette.
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Des lignes, douces, ciselées, dentelées avec soin pour peindre et dépeindre ce quotidien poignant entre une mère (demeurée) et son enfant, sa chair, son tout et les autres. Ces autres qui savent, savants, qui anticipent et calquent leurs angoisses, leurs modèles de vie sur ces deux êtres fragiles reliés par des fils ténus. une ivresse de poésie à mettre entre toutes les mains des amoureux de l'écriture.
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Tout transparaît au bout de la plume de l'auteur ; quelle faculté extraordinaire elle a de nous transporter dans les non dits mais les ressentis très intenses des personnages.
Tout est finesse, juste, et tant d'amour sans prononcer de mots et si peu de gestes.
Un plaidoyer du coeur magnifiquement décrit.
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Ce court roman n'est pas si facile à appréhender. le temps qu'il m'a fallu pour m'habituer à l'écriture poétique de Jeanne Benameur a été celui de la découverte de la Varienne et de sa fille Luce, murées dans l'instant présent, opaque et dense.
Abrutie. C'est ce qu'on dit d'elle. Elle qui ne sait même pas qu'elle aime, de tout son corps et de toute son âme, d'un amour que les autres ne peuvent pas comprendre.
Luce, elle, le sait.
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Un court roman tout en dentelle et en délicatesse. Un court moment d'intense émotion, comme est intense et fusionnel le lien entre la mère et la fille, qui vivent dans leur intimité absolue et impénétrable. Une bulle d'amour pur et exclusif qui se refuse d'abord à toute ingérence même discrète et généreuse, puis s'ouvre à la révélation salvatrice des mots. Un ravissement.
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Que dire d'un tel roman ? Je l'ai déjà lu par trois fois à plusieurs mois d'intervalle !Tout simplement sublime !
Je suis si bien rentrée dans cette histoire si forte , si poignante, que je n'ai pu arrêter ma lecture qu'au dernier mot de la dernière page !
Puis ce fut le silence pendant un long moment avec mes larmes qui coulaient et ne pouvaient plus s'arrêter !
Puis ce fut le silence car il fallait que je laisse résonner en moi ces 70 pages de pure poésie !
Mozart disait de sa musique "il n'y a ni trop de notes ni trop peu. Il y a juste le nombre qu'il faut !
Il en est de même avec le livre de Jeanne Benameur, qui maîtrise son texte à la perfection pour nous donner des pistes de réflexion sur l'amour, le handicap et la différence,les difficulés de l'apprentissage ( difficulté à apprendre tout comme difficulté à faire apprendre ).
Concentré de poésie, de retenue, d'émotions intenses vécues jusqu'à leurs paroxismes.
Ce livre est un diamant brut facetté par la plume incomparable de jeanne Benameur.
Et je le place ex aequo avec Novecento d'Alessandro Barrico en première place de mon hit-parade !
Merci à toi Véro qui sait toujours me faire découvrir des livres merveilleux sortant de l'ordinaire !

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J'ai beaucoup aimé ce bouquin tout mince que j'ai lu d'une traite. Si le langage n'est pas accessible aux "demeurées" que sont la mère et la petite, l'auteure elle effectue avec son oeuvre la prouesse de leur donner vie, corps et ressentis. C'est en effet l'histoire de la petite Luce, désormais en âge d'aller à l'école et d'apprendre, qui est le point de départ du roman. Comment accéder à ce que sa mère ne peut pas lui donner sans la trahir ? Comment accepter la transmission de la maîtresse sans conflit de loyauté ?

Un très beau roman dans une écriture épurée et forte pourtant sur un thème qui me touche particulièrement : le handicap par déficience intellectuelle.
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Une mère, comme une louve aux abois devant le danger du savoir des hommes. Une mère qui garde sa fille contre son flanc. Qui n'a pas de mots, qui parle avec la pulsion d'amour animale. Un comportement dont se délecterait la psychanalyse... le style épuré vient par mimétisme chercher l'abrupt, signifier le lien fusionnel, puis la peur de la séparation.
J'ai aimé cette écriture (que je n'ai malheureusement pas retrouvé dans les autres romans de Benameur, à part dans Les mains libres, peut-être...) portée à une tension émotionnelle parfois poétique. Aimé comme le style embellit l'histoire.
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Comment ne pas être sensible à ce récit, petit par le nombre de pages et tellement grand par sa profondeur qui n'est pas inhérente au sujet mais que tout est dans l'esprit, c'est-à-dire dans le style de l'auteure. La mère, la Varienne, idiote du village voue une passion ardente pour sa petite fille Luce et c'est réciproque, Luce et sa mère s'aiment d'une façon muette. Elles s'aiment et communiquent sans se servir des mots. Là dans leur maison, leur isolement est total mais leur bonheur est prégnant ; il s'impose à tous les gens du village. Un jour pourtant, ce bonheur est bouleversé car la petite Luce doit aller à l'école. Son décor s'évanouit, il ne reste qu'un immense désespoir pour cette petite qui de toute évidence ne veut pas apprendre. Serait-elle idiote comme sa mère, non bien sûr que non. L'institutrice Mademoiselle Solange veut faire son travail d'enseignante et aspire à instruire cette enfant. Repli, rétraction de la part de Luce. Il aurait fallu pouvoir sonder les replis de sa petite âme pour comprendre ce qu'elle ressentait au fond d'elle-même. Par le déploiement soyeux d'une sensibilité si vive qu'elle en paraît blessée, Luce découvrira peu à peu un autre monde, celui des mots. Jeanne Benameur sait restituer l'ébriété de la vie, ses échos, ses vertiges. Une très belle découverte qui est pour moi aussi surprenante que déroutante. C'est une oeuvre poétique, pleine de grâce, un oasis de paix et de confiance. La voie d'une enfant silencieuse.
Lien : https://leschroniquesdecoco2..
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