Je me souviens du premier souffle
cette expulsion
hors des eaux primitives
je me souviens
de mon corps tambour sous les paumes du vent
ma peau traversée par tous les souffles du monde
je me souviens de ma vigueur….
Le mot cheval souffle doucement sur un pré
quelque part
un rideau a bougé
au cadre d’une fenêtre qui regarde la rue
on ne voit que des ombres
passantes sur le pré
des nuages flottent… (Villa Adriana).
Toujours l’enfance bondit
de pierre en pierre dans le lit du torrent
avale en grappes les chemins
à la tombée du jour
use la liberté et les fonds de culottes…
nous les vivants
descendus sous la terre nous cherchons
comme un avant-goût des ténèbres
comme un mode d’emploi ou quoi ?
reste le trésor de l’enfance
cette force d’amour à l’usage du temps
une furieuse envie de vivre.
Les entretiens d'Orphée : Albertine Benedetto