Comment se fait-il que je ne me trouve que le deuxième à rédiger une critique sur ce roman noir historique de très haute tenue?
Ce livre , sorti en 2020, semble être passé au large du bouillonnement babéliote, et c'est tellement dommage!
Ce sombre récit de la renaissance anglaise vaut mille fois d'en faire la visite!
C'est érudit, passionnant, captivant et point trop long...
John Pickett, peintre manchot et père aimant, se retrouve dans une mélasse pas possible. Sa vie va se trouver prendre une tournure dangereuse et fatigante. le bon John a regardé où il ne fallait pas et se retrouve entraîné dans le sanglant conflit entre papistes et anglicans.
Toute la force de Harold J. Benjamin, c'est cette puissante évocation d'une renaissance anglaise qui voit le développement du commerce et de la métropole londonienne (un seul pont pour y accéder depuis le rive sud de la Tamise)... le développement, aussi, de la misère et la jalousie des corporatismes.
Un livre à ne pas manquer et à ne pas lâcher si vous le trouvez, amis et visiteurs de Babelio!
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Lire est l'occasion de fréquenter de nombreux mondes, bien loin du mien (je n'oserai dire du nôtre car je ne suis pas sûre que nous fréquentions le même !) et cette histoire m'a entrainé dans les ruelles nauséabondes du Londres d'Elisabeth 1ere ; il m'a fait découvrir combien les "petites gens" étaient tributaires -otages_ des grands de ce monde, combien était fragile la vie d'un peintre -géomètre qui ne demande qu'à vivre tranquillement avec sa famille. le personnage central, John PIckett est un être attachant, père aimant, époux attentif, peintre de talent. Rien ne le prépare à vivre le bouleversement que va entrainer un moment de curiosité ; Petit pion sur l'échiquier des puissants, il va tenter de se protéger , de ne pas être entrainé dans les catastrophes plus ou moins prévisibles, sans connaitre les règles du jeu. J'ai aimé son histoire, j'ai été touché par sa bienveillance et sa fragilité , luttant sans pouvoir, contre vents et marées ; j'ai aimé l'atmosphère de cette époque où sans appui d'un plus puissant que soi votre vie peut être détruite, j'ai aimé les descriptions du Londres de l'époque, par petites touches suggérées. Beaucoup d'éléments sont simplement évoqués, à vous de les comprendre, de vous laisser conduire vers le dénouement, d'accepter de ne pas avoir les cartes en main , vous faites partie de cet jeu . Sortirez vous indemne ?
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POST TENEBRAX LVX
- Est-ce le nom de la maison, père?
- Non, Tobias. C'est la devise de la famille qui habite là.
- Et que dit-elle?
- Elle dit "Après les Ténèbres vient la Lumière".
- Et quelle est notre devise, à nous?
- Les gens comme nous n'ont point de devise, mon fils.
John poussa un très profond soupir. Le feu de la cheminée s'était éteint depuis longtemps. Les rideaux de la chambre filtraient les lueurs de l'aube, donnant au sombre bahut une présence menaçante. Au dehors, on entendait les premiers bruits du matin, le son du gravier que l'on répandait pour entretenir les rues du quartier après une longue période de pluie. La décision qu'il allait prendre ferait de ce jour le jour le plus important de sa vie. C'était un jour impair, donc propice.