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3,67

sur 267 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bienvenue à Wink, avec ses jolies petites rues bien propres, ses habitants bien sages, ses gentils petits commerces à la mode des années 50, son mode de vie rétro et ses publicités respirant le bonheur pour toujours.
Bien sûr, tout n'est pas si rose à Wink, bien que ce soit justement la couleur de la lune ici !
Mona Bright vient d'hériter d'une maison dans cette petite ville.
Elle découvre donc la ville en même temps qu'un secret familial.
Mais le pire est à venir.
On est dans un roman qui flirte avec le fantastique et la science-fiction, il y aura donc des tas de phénomènes étranges, des endroits bizarres, des gens avec des réactions inhabituelles.
Le suspense est habilement amené, la tension monte en même temps qu'on découvre à quel point Wink est particulier.
Vous aimez la physique, les créatures de toute sortes, les expériences mystérieuses et interdites ?
Entrez dans Wink et laissez-vous entraîner dans une aventure palpitante et angoissante.
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Un sacré pavé ! American Elsewhere raconte l'histoire de Mona, une femme un peu perdue, qui hérite d'une maison à Wink, au Nouveau Mexique. Une ville qui ne semble pas exister sur les cartes. Mona s'y rend et découvre en effet un endroit insolite, où sa mère semble avoir joué un rôle crucial.
J'ai eu l'impression de lire du Stephen King ! Que ce soit l'ambiance ou le traitement des personnages. L'écriture est vraiment fluide, le récit prenant, j'ai donc pris un grand plaisir à lire ce roman très original. On est clairement dans un récit fantastique dans lequel les enjeux se dévoilent au fur et à mesure. Je n'ai pas été surprise par les révélations mais elles permettent de comprendre le but de chacun des personnages. Car on pense qu'ils font tous partis d'une même équipe avant de comprendre que chacun à ses propres buts. Mona, elle, lorsqu'elle en apprendra plus sur sa mère, devra faire des choix. J'ai aimé ce personnage, une femme résiliente et courageuse . Un bon roman donc, j'ai hâte de découvrir sa nouvelle saga fantasy.
Challenge Mauvais genres 2021
Challenge Pavés 2021
Challenge USA
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États-Unis ; de nos jours : à la mort de son père, Mona apprend qu'elle vient d'hériter d'une maison qui appartenait à sa mère et dont elle ignorait l'existence. Cette mère, Laura, s'était suicidée quand Mona était encore enfant : elle était dépressive. Mona, de son côté, est une ex-policière divorcée qui part à vau-l'eau depuis un accident.

Mona arrive au fin fond du Nouveau-Mexique, dans une bourgade absente des plans : Wink (clin d'oeil en anglais, nom qui annonce quelque chose de fugace). Wink est figée dans les années 1950 — ou une version fantasmée de l'Amérique des années 50 — et les habitants se sont réunis pour un enterrement. Belles petites maisons proprettes, jardins impeccables, familles idéales… Pourtant, personne ne sort de la ville qui cache bien des secrets, et c'est la première fois depuis très longtemps qu'elle accueille un nouveau venu.

Très vite, le lecteur plonge dans une atmosphère empreinte de mystères et de non-dits qui masquent un univers fantastique effrayant. Dès le premier chapitre du roman, des voyous enlèvent un vieil homme de la ville, mais un des malfrats disparaît dans un trou sans fond, et le malheureux kidnappé par le groupe connaît une fin qu'on devine infligée par une force maléfique : le ton est donné.

Les mystères s'accumulent autour de Mona, notamment ce vieux laboratoire abandonné où sa mère Laura a travaillé, et qui a été le moteur de la ville à une époque révolue. Plus, même : la ville a été créée par les scientifiques de ce laboratoire dont il ne reste presque plus rien. Les habitants se taisent, comme si dévoiler les secrets était dangereux. Mona découvre avec stupéfaction que sa mère Laura, avant sa dépression, était une scientifique de haut vol souriante.

Servi par une écriture entraînante et fluide, le récit change régulièrement de narrateur : Mona, un proxénète devenu trafiquant sous l'impulsion d'un étrange inconnu, et divers habitants qui offrent un éclairage différent et forment une galerie de personnages très bien dessinés. Ce pavé distille lentement une atmosphère angoissante dans un décor de carte postale. le lecteur sait dès le départ que des entités maléfiques agissent ; toute la saveur consiste à découvrir ce qu'elles sont et mieux comprendre les habitants, tous plus fascinants les uns que les autres… sans compter une « mère » intrigante.

Un très bon roman fantastique dans une Amérique hors du temps, envahie par des créatures qui renouvellent à leur façon le thème de la famille, tout particulièrement la haine et l'amour en son sein.

Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Quand un bandeau d'un bouquin me dit que les fans de Gaiman et King vont apprécier, j'ai un peu peur. Parce que j'adore Gaiman, donc il faut que ce soit à la hauteur, et que je n'ai pas lu King depuis 20 ans, pas très fan de cet auteur qui me provoquait des nuits de cauchemars à répétition.
Alors j'ai mis deux ans à me décider de le lire, ce roman.

Et c'était vraiment bien con. Vous allez me dire, un bouquin ça ne se périme pas, mieux vaut tard que jamais. Oui, mais j'ai tellement adoré cette lecture captivante, que franchement, j'aurais dû m'y plonger bien plus tôt - surtout quand je pense au tas de lectures bof que j'ai pu faire ces derniers mois.

Donc, voilà, j'ai adoré ce roman. D'abord, parce que j'adore les romans qui mettent en scène une Amérique profonde, l'Amérique des routes, des plaines, des campagnes, des motels pourris. Et j'aime d'autant plus quand c'est écrit par des auteurs américains - ils ont cette écriture factuelle, instantanée, sans chichis, directe, avec un regard un peu cynique sur leur société, qui va bien avec ce qu'ils décrivent. Il y a toujours une remise en question de cette Amérique, de sa grandeur, de son mode de vie, que j'apprécie - et on retrouve tout à fait cela ici.
American elsewhere commence donc comme cela, avec un panneau de bienvenue à la Twin Peaks. Les clins d'oeil sont à peine voilés, et ça m'amuse. le décor est planté, c'est bon, vous avez toute mon attention.

Alors ensuite, le roman (qui est un beau pavé, il a le temps de poser lentement un cadre "à peu près normal" avant de passer aux choses sérieuses) prend des sentiers hors piste. On s'écarte des grandes routes avec les personnages tous écorchés du roman pour traverser des choses qui deviennent bizarres - étranges - flippantes - surnaturelles ?
Peut-être est-ce là qu'on retrouve le plus de Stephen King : dans la peinture des personnages, leur psychologie complexe et qui évolue tout au long du bouquin, mais aussi dans l'établissement d'un cadre étrange/fantastique, où la peur est instillée petit à petit. Il y a un glissement qui se fait du réel à autre chose, et ce changement est addictif, le roman devient un page turner haletant.

J'ai été complètement scotchée par le récit, qui m'a fait penser à X files (dans le fait de se retrouver dans un patelin paumé pour enquêter des trucs étranges dans un laboratoire scientifique abandonné, vous voyez le genre). J'ai retrouvé des échos à des séries que j'ai adorées, alors évidemment, j'avais l'impression de mettre les pieds dans des chaussons tout chauds. Et la référence à Gaiman est tout aussi pertinente et pour ma part très satisfaisante.
Enfin, l'intrigue prend un tournant résolument horrifique, en s'inspirant de la méthode de suggestion de Lovecraft (dire plutôt que montrer l'horreur).
American Elsewhere c'est donc un roman au croisement de plusieurs oeuvres majeures et ce cocktail fonctionne bien. Très bien même. le roman est une oeuvre protéiforme, une sorte de monstre à plusieurs têtes, qui donne lieu à une intrigue éclatée en plusieurs fils, plusieurs points de vue et plusieurs temporalités. Tout ceci s'accorde dans une partition très bien construite.

Si le roman a une intertextualité très riche, pour autant je trouve que l'auteur parvient à en faire une oeuvre unique qui se démarque bien de ses inspirations.
Par exemple, le roman s'inspire de Lovecraft dans un certain nombre de points et de procédés, pour autant l'auteur semble s'en amuser, aller jusqu'au grotesque parfois, et même expliquer pendant des tartines assez longues ce qui est en train de se passer.
C'est peut-être là le point qui pourrait le plus déplaire à certains (pour ma part, je salue toujours ce genre de choses parce que comme j'ai toujours du mal à comprendre, ça m'aide beaucoup).
Et puis l'horreur qui se dessine dans ce roman n'est pas gratuite, ce n'est pas un but en soi. Ce qui importe ici, c'est de peindre une Amérique en négatif, d'interroger ce qui fait notre nature humaine, de questionner la capacité de plusieurs espèces à cohabiter, et interroger les limites de la science - jusqu'où aller, quel point de non retour ?

Il y aurait beaucoup à en dire, mais je vais m'arrêter par peur d'en dévoiler trop. Retenez que c'était une excellente lecture pour ma part et que je recommande fortement ce bouquin !
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/r..
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American Elsewhere est un des trois livres du lancement d'Albin Michel Imaginaire, sans doute le plus mainstream des trois d'après son éditeur. Reprenant des codes venus tout droit de chez H.P. Lovecraft et Stephen King, Robert Jackson Bennett nous propose un thriller gardant l'apparence d'un roman fantastique avant de virer peu à peu vers la science-fiction et l'Horreur cosmique chère au Maître natif de Providence. Au final, nous nous trouvons en présence d'un redoutable page-turner évoluant dans le registre du Weird (mélange horreur – SF – fantasy – etc), adoptant certains codes lovecraftiens pour mieux les subvertir. Lisible (et appréciable), effectivement, par tous, y compris ceux qui ne connaissent des littératures de l'imaginaire que King, par exemple, ce livre aux, hum, multiples dimensions (^^) ne sera cependant pleinement compris et apprécié que par les amateurs éclairés de l'oeuvre du papa de Cthulhu. Au final, je pense toutefois que des trois livres du lancement, c'est celui qui a le plus gros potentiel pour toucher le plus large public, en raison de la grande réussite littéraire qu'il constitue, bien sûr, mais aussi du fait que Anatèm est vraiment trop hardcore et Mage de bataille probablement trop typé Fantasy pour pouvoir séduire facilement le lectorat mainstream. Et très sincèrement, du fait de sa combinaison d'accessibilité et de potentiel disons « cosmique » cyclopéen, je pense qu'American Elsewhere est LE roman du lancement d'AMI, même s'il n'aura pas forcément la place, dans le panthéon des littératures de genre, qu'aura Anatèm.

Ce qui précède n'est qu'un (misérable) résumé : si vous voulez lire l'analyse complète (BEAUCOUP plus détaillée), rendez-vous sur mon blog, nom d'un Grand Ancien.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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Mona vient d'hériter d'une maison à Wink, petite bourgade située au Nouveau-Mexique. La première difficulté consiste à localiser la ville qui n'apparaît sur aucune carte. Et pour cause! Wink abritait dans les années 60, un laboratoire destiné à des expériences de physique quantique. Lorsque Mona se rend à Wink, elle cherche à en savoir plus sur sa mère et elle s'aperçoit bien vite que les habitants sont très étranges.

American Elsewhere est un roman à la croisée des genres, entre le fantastique et la SF. J'ai adoré me plonger dans les mystères de Wink, aux côtés de Mona. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié. Elle est assez sauvage. En se rendant à Wink, elle va vite s'apercevoir que sa propre mère avait des liens avec le laboratoire et qu'elle y a même travaillé. Cette partie m'a passionnée! J'ai adoré le passage qui s'y déroule. J'aurais même voulu en savoir plus. L'auteur joue sur le mystère qui entoure les expériences de ce fameux laboratoire et c'est peut-être ce que j'ai préféré dans le roman.

La partie fantastique repose sur les habitants de Wink qui sont très étranges. Ils semblent d'abord littéralement coincés dans les années 60 tant dans leur quotidien que leur manière de penser. Mona va vite se rendre compte que ça ne tourne pas rond. Pourquoi ne faut-il pas sortir la nuit? Que risque-t-elle? L'auteur nous donne toutes les clés à la fin du roman pour comprendre le mystère qui entoure ces habitants.

Alors oui, on pourrait reprocher quelques longueurs à ce roman qui compte tout de même presque 800 pages mais pour ma part, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde. L'auteur mène sa barque du fantastique en tenant son lecteur en haleine et ça m'a suffit. Mon seul bémol concerne la fin du roman où il se passe un peu trop de choses à mon goût!

« American Elsewhere » est une réussite du genre, à la croisée entre le fantastique et la SF! Venez donc faire un petit tour à Wink.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Pas de temps mort dans ce livre, réputé "pavé" car faisant plus de 600 pages. Les 900 pages du livre de poche ne sont qu'une odieuse rumeur pour dissuader les lecteurs, c'est tout.
L'auteur nous invite das une petite ville américaine parfaite, fonctionnant sur un modèle des années 60 mais où des choses étranges vivent et arrivent lorsqu'on soulève le voile. Je ne vais pas raconter l'histoire, je n'en vois pas l'intérêt, l'auteur le fait beaucoup mieux mais si vous aimez Stephen King, foncez car c'est comparable à ses meilleurs ouvrages: pas d'effondrement de l'intrigue ici, c'est passionnant jusqu'au bout.
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Un des grands évènements de cette fin septembre est sans doute le lancement de la collection Albin Michel Imaginaire, le département dédié à l'imaginaire chez Albin Michel, dirigé par Gilles Dumay. Tout d'abord, trois romans vont paraître le 26 septembre: Anatèm T1, de Neal Stephenson, Mage de bataille, T1, de Peter A. Flannery, et American Elsewhere, de Robert Jackson Bennett. Anatèm T2 et Les étoiles sont Légion, de Kameron Hurley suivront le 30 octobre. American Elsewhere est présenté comme étant un mélange de thriller et des univers de Stephen King et Lovecraft. le roman a obtenu le prix Shirley Jackson, catégorie roman en 2013.
Un roman addictif et extrêmement bien construit

American Elsewhere est un gros pavé, il fait quasiment 800 pages. Pourtant, ne vous laissez pas décourager par sa longueur, c'est un roman que l'on peut qualifier d'addictif, et cela dès le début. Les premières pages nous plongent dans un univers étrange et énigmatique et on tourne très vite les pages, pris du désir de vouloir en savoir plus sur toute cette histoire et d'en connaitre le fin mot. L'histoire du roman se situe de nos jours aux États-Unis. Mona Bright, une ancienne flic, hérite à la mort de son père d'une Dodge Charger rouge et surtout d'une maison située au Nouveau Mexique. Cette maison appartenait à la mère de Mona et se trouve dans la ville de Wink. Seul problème, la ville ne se trouve sur aucune carte. Armé de sa Dodge Charger et de beaucoup de patience, Mona finit par trouver Wink, paisible bourgade américaine où le temps ne semble pas avoir de prise.

Voilà pour le tout début, mais très vite Mona va se rendre compte que les choses ne sont pas si faciles, que la ville semble cacher des choses et se plier à certaines règles assez étranges. Mona va découvrir que sa mère a bien vécu dans cette ville et était l'une des scientifiques travaillant au sein du laboratoire Coburn sur la mesa, créé en 1968 par le docteur Coburn. Ce laboratoire travaillait sur des projets secrets. le fait que Mona enquête sur son passé, puis sur la ville de Wink, donne un côté thriller au roman. Mais, peu à peu, le roman change et bascule dans l'horreur avec ses différentes révélations. Robert Jackson Bennett tient son lecteur en haleine avec ses surprises et arrive à retenir l'attention tout au long des 800 pages. Aucune longueur, une tension qui se maintient tout au long du récit, et une ambiance extrêmement bien mise en valeur en font un roman très addictif. Tout cela est renforcé par la très bonne construction du roman, avec un rythme soutenu et un aspect cinématographique certain. le roman pourrait d'ailleurs sans problème faire l'objet d'une adaptation en série. le style est fluide, imagé et contribue à rendre le roman aussi immersif.
Influences

L'éditeur parle dans les influences de l'auteur de Stephen King et Lovecraft. Il est aussi mentionné Neil Gaiman par d'autres sources. On retrouve un peu de ces trois auteurs dans ce roman mais Robert Jackson Bennett a su dépasser ses influences et se les approprier de très belle manière. Un des aspects fondamental du roman est l'interrogation sur la réalité, sur ce qui fait notre quotidien et savoir s'il n'existerait pas des passages vers autre chose. Qu'est ce qui définit vraiment ce que l'on considère comme la réalité? Les choses et les gens sont ils ce qu'ils semblent être? Mona va très vite être amenée à s'interroger sur tout cela et à se questionner sur sa propre santé mentale.

On trouve ainsi mention de tentacules, d'anciens, et certains passages font penser à des textes de Lovecraft. Certains personnages font aussi penser à des personnages d'American Gods. Mais ce qui est surtout marquant dans le roman, c'est l'interrogation sur la réalité, sur la distorsion de la réalité. Et, même si on devine certaines choses assez facilement, ou si certains passages auraient pu être raccourcis, les questionnements abordés dans le roman et toutes ses autres qualités rattrapent vite ces petits défauts. Là où Robert Jackson Bennett prend le contrepied par rapport à Lovecraft, c'est avec ses personnages (beaucoup de personnages importants sont des femmes) et surtout avec son personnage principal, Mona. Mona est un personnage attachant, très travaillé, à la fois fort et plein de doutes et de fêlures, et de ce fait une des grandes forces du roman. Robert Jackson Bennett prend d'ailleurs du temps pour caractériser l'ensemble de ses personnages, leur apporter une personnalité et un caractère, même pour ceux que l'on voit très peu de temps.
Critique de l'Amérique moderne

Le roman met en scène la ville de Wink qui a une grande importance dans le récit. Wink apparait comme une ville figée dans le temps, où tout semble parfait et merveilleux, où le bonheur semble accessible pour tout le monde. La ville fait un peu penser aux villes américaines typiques des années 50 ou encore aux villes de banlieues que l'on peut voir dans une série comme Desesperate Housewifes. D'ailleurs, comme dans la série, la réalité semble bien différente de ce qu'elle montre au premier abord. Sous le vernis de la perfection, la réalité est tout autre et quand le voile se lève, l'horreur apparait. Les comportements étranges des habitants, les règles étranges en vigueur dans la ville (on ne sort pas la nuit, et on ne va pas dans certains endroits) font peu à peu se fissurer cette image de perfection.

On retrouve aussi un questionnement sur les armes à feu et leur utilisation aux États-Unis avec notamment cette phrase très lourde de sens : »Tout bon Texan, au fond de son coeur, est persuadé que n'importe quel problème peut être résolu par l'emploi d'une arme de gros calibre. » Pourtant, là aussi, la vérité est frappée de plein fouet par ce qui se passe dans la ville de Wink. le roman offre d'ailleurs un final de toute beauté avec des scènes d'anthologie, qui resteront longtemps dans mon esprit. Je suivrais avec attention les autres parutions de Robert Jackson Bennett, tant ce roman m'a marquée.

American Elsewhere est donc un roman captivant et intelligent qui va bien au delà de ce qu'il peut paraitre au premier abord. Ses thématiques sont nombreuses et questionnent le monde moderne. Réussir un roman d'une telle richesse et garder intact l'intérêt de lecteur sur autant de pages est vraiment brillant. Tout comme l'utilisation qui est faite du surnaturel avec un excellent questionnement sur la réalité, mis en valeur par une lecture possible du roman à plusieurs niveaux. Une grande réussite!
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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On se retrouve aujourd'hui avec un roman comme je n'en avais pas lu depuis un petit moment, annoncé par l'éditeur comme étant à mi-chemin entre Stephen King et Neil Gaiman et, pour une fois, c'est vrai. Avec une touche de Lovecraft, aurais-je aussi ajouté. Après avoir achevé récemment sa saga de fantasy Les Maîtres Enlumineurs, je redécouvre Robert Jackson Bennett dans un style bien différent, et avec un plaisir non dissimulé. American elsewhere est directement inspiré des grands noms du fantastique et de l'horreur, et je me suis régalée.

L'auteur nous invite à découvrir la petite ville de Wink, une bourgade perdue du Nouveau-Mexique, tout à fait charmante et qui semble figée dans les années soixante. Lorsque Mona y débarque pour prendre possession d'une maison dont elle a semble-t-il hérité, elle tombe instantanément sous le charme, mais elle va très vite se rendre compte qu'il s'y passe des choses bizarres. À commencer par l'attitude de ses habitants, soumis à des règles qui lui échappent un peu, notamment celle de ne pas sortir la nuit. Et de fermer les yeux sur… un certain nombre de choses.

American elsewhere est un joli petit pavé et on pourrait craindre quelques longueurs. Pourtant, je n'ai pas du tout eu cette impression. Robert Jackson Bennett excelle à créer une ambiance très particulière, où tout et tout le monde finit par sembler étrange. Il prend tout son temps pour instaurer un climat lovecraftien au possible, jouant sur les descriptions et une psychologie avancée des personnages, qui fait que l'on s'attache à eux petit à petit, jusqu'à se sentir terriblement concerné par ce qu'il leur arrive. À la King, quoi ! Et on se laisse aisément emporter par cette intrigue pleine de mystère.

Du côté des personnages, j'ai trouvé Mona terriblement attachante dans sa quête d'identité. Elle croit être à la recherche d'explications sur son passé, notamment sa mère qui s'est suicidée lorsqu'elle était enfant, mais on réalise vite que c'est elle-même qu'elle cherche. Il est beaucoup question d'acceptation de soi, de parentalité, de trouver sa place au sein d'une famille comme dans la société. Etonnamment, même les monstres sont attachants, certains d'entre eux en tout cas, comme Parson ou Mme Benjamin.

Du fantastique comme j'en lisais beaucoup chez King ou Koontz lorsque j'étais adolescente, et j'adorais ça ! du fantastique comme on en trouve de moins en moins souvent de nos jours, et qui revêt de ce fait l'attrait de la nostalgie. du fantastique divertissant, porté par une plume efficace, avec lequel j'ai passé un excellent moment. du fantastique qui donne envie d'y revenir, encore et encore… AMI, raconte-nous d'autres belles histoires de ce genre !
Lien : https://etemporel.blogspot.c..
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Voyagez avec la compagnie American Elsewh'Air* et venez découvrir la charmante petite ville de Wink !

Wink qui n'est référencée sur aucune carte.
Wink qui prospère perdue au milieu du désert, entre ses canyons et ses pics, ses pins et ses rivières.
Wink et ses pelouses impeccables, ses allées parfaitement entretenues, son parc sans la moindre feuille morte.
Wink et son architecture Googie, ses maisons d'adobe, Wink qui ne diffuse que des films et séries des années 50.
Wink et son antenne au sommet de la mesa, et son laboratoire gouvernemental sous la roche.
Wink et sa lune rose et ses éclairs bleus silencieux.
Wink et son interdiction de sortir la nuit.
Wink et ses choses grouillantes sous la surface des lacs, à l'ombre des arbres et dans le creux des cavernes. Dans les yeux de ses habitants.
Wink, où bien peu de personnes vont, et d'où personne ne repart.

Attention, American Elsewh'Air* ne garantit nullement la sécurité de ses client·e·s une fois arrivés à Wink.
En revanche la compagnie assure que vous y trouverez :

Du mystère, des bizarreries et autres étrangetés – en grandes quantités.
Le personnage de Mona fracturée en différentes facettes acérées, travaillé et bien écrit. Et toute une galerie d'autres personnages hétéroclites et intrigants.
Un univers et un récit maîtrisés à la perfection, entre Stephen King et Lovecraft. Une enquête sur le passé, des secrets de famille dans un huis-clos de la taille d'une ville qui s'ouvre par petites touches sur quelque chose de plus gigantesque,
(cosmique,)
avec son lot de chapitres parfaitement flippants.
Une ambiance ô combien immersive et une multitude de scènes extrêmement cinématographiques. C'est d'ailleurs étonnant que le roman n'ait pas encore été adapté en film ou mini-série.
Et un final effroyablement dantesque pour une conclusion extrêmement touchante.

Un coup de coeur
(pandimensionnel).



*La compagnie ne pourra être tenue responsable pour tout jeu de mots très peu assumé à la qualité fort discutable.
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