Cela me rappelle une histoire de rabin, que relate Elie Wiesel. Il raconte que le petit Jeschiel se précipite en pleurant dans le bureau de son grand-père, le rabbi Baruch. De grosses larmes coulaient sur ses joues, et il se lamentait. [...]
- Nous avons joué à cache-cache, et je me suis si bien caché qu'il ne m'a pas trouvé. Alors il a carrément cessé de me chercher, et il est parti. C'est moche, non ?
La plus belle cachette perd tout son intérêt, parce que l'autre interrompt le jeu. Alors le maître lui caresse les joues, les larmes aux yeux, et lui dit :
- Tu as raison, c'est très vilain. Eh bien regarde : avec Dieu, c'est exactement la même chose. Il s'est caché et nous ne le cherchons pas. Penses-y : Dieu se cache, et les hommes ne le cherchent même pas.
Dans cette petite histoire se trouve exposé tout le mystère chrétien de Noël : Dieu se cache. Il ne nous éblouit pas de l'éclat de sa gloire; Il ne nous fait pas plier les genoux devant sa puissance. Il veut qu'entre Lui et nous se réalise le mystère de l'Amour, qui présuppose la liberté. [...] Il attend que la créature se mettent en route, lui redise un oui parfaitement libre, que la Création l'aime en retour. Il attend l'Homme.
Nous devrions réfléchir si un Hérode ne se cache pas en nous; si nous ne considérons pas Dieu, nous aussi, comme un rival de notre vie, qui nous met des barrières pour nous empêcher de faire ce que bon nous semble et entrave nos décisions. [...] Nous ne pouvons trouver le chemin de la réconciliation que si nous cessons d'être obnubilés par cette idée de rivalité, pour reconnaître que la réalité de l'Amour tout-puissant ne nous enlève rien, n'est pas une menace , mais laisse place à la vie.
L'homme pieux ne discute pas avec celui qui doute, il prie avec lui. Il récite les prières de son enfance, par lesquelles son coeur s'est éveillé à Dieu. Il affermit son cœur.