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4,39

sur 4815 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai terminé hier soir La Carte Postale d'Anne Berest et je pense garder en mémoire l'histoire d'Ephraïm, de Myriam, Jacques, Noémie et les autres pendant longtemps.
J'ai eu la gorge serrée de très nombreuses fois et quand j'ai lu le passage suivant, j'ai pensé qu'il résonne de façon encore trop actuelle : "le propre de cette catastrophe réside dans le paradoxe de sa lenteur et sa brutalité. On regarde en arrière et on se demande pourquoi on n'a pas réagi avant, quand on avait tout le temps. On se dit, comment ai-je pu être aussi confiant ? Mais il est trop tard. "
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Ce roman avait beaucoup fait parler de lui sur Instagram à sa sortie.
J'ai donc décidé d'attendre sa parution en poche pour le découvrir à mon tour.

En lisant le résumé je n'avais qu'une hâte : découvrir quel secret se cachait derrière cette fameuse carte postale.

C'est un récit profondément intime, humain et
poignant que nous offre Anne Berest puisque ce roman met en lumière l'histoire de ses ancêtres.

L'auteure retrace ici le destin tragique de sa famille mais également celui de milliers de personnes ayant perdu la vie à Auschwitz.

Même si j'ai passé un très bon moment de lecture pendant la première partie du roman (qui retrace l'histoire de cette famille déportée), mon enthousiasme s'est essoufflé au fil des pages …
Je n'ai pas accroché à la partie dans la présent qui prend des allures de témoignage et malheureusement ce n'est pas ce à quoi je m'attendais …

Cela n'enlève en rien à la beauté de ce roman qui reste bouleversant.
Même si ça ne l'a pas totalement fait avec moi, je comprends totalement les avis élogieux à son sujet.
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ce livre met en valeur un aspect : Mettre des mots sur ce qui est inommable et que l'on souhaite occulter....
toute une partie de l'histoire familiale peut être occultée pour se protéger, pour continuer à avancer. mais les non dits et le soin qu'on attache à cacher la vérité restent vains... un jour où l'autre tout doit être expliqué et transmis.
ce livre porte sur cette bataille : reconstruire le puzzle d'une vie pour pouvoir se construire et transmettre.
c'est un beau livre empreint d'humilité et qui m'a beaucoup touché.
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Une carte postale arrive chez la grand-mère de l'auteur. Figurent dessus les 4 prénoms des parents, des frère et soeur de Myriam. Ils sont tous morts en déportation en 1942.
Ephraïm, le père, d'origine russe, qui rêvait d'obtenir la nationalité française.
Emma, la mère, qui jouait du piano et pratiquait sa religion juive en cachette de son mari qui voulait rompre avec ces traditions.
Noemie, la soeur de 19 ans, qui voulait devenir écrivain.
Jacques, 16 ans, qui n avaient pas encore vraiment trouvé sa voie.
Myriam, la grande soeur de 21 ans, est la seule de sa famille à avoir survécu. Elle a voulu oublier son passer et ne parle plus beaucoup d'eux. Puis elle vit vieillit et meurt, atteinte d'Alzheimer. Sa fille Lelya et sa petite-fille, Anne, cherchent à comprendre. Qui a envoyé la carte postale? Pourquoi? Qu'est-il arrivé à ces gens qui sont leurs ancêtres?
Ce roman autobiographique soulève beaucoup de questions.
Le passage où les deux femmes en visite chez un voisin découvrent le piano volé à leur aïeule m'a marquée.
C'est vraiment un bon roman. Ma tante l'a apprécié et l'a offert à ma mère qui l'a tellement aimé qu'elle me l'a prêté.
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lecture conseillée par ma soeur, ce livre retrace l'histoire d'une famille juive sur plusieurs générations. Sans entrer dans le pathos, l'autrice nous replonge dans les atrocités de la seconde guerre mondiale sur fond de relations inter familiales intéressantes. Quelques longueurs parfois mais se lit très bien. Un livre dont je me souviendrai.
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Si les brefs retours au présent peuvent parfois décevoir, le reste du livre est beau, sincère, limpide. La description des camps est brève mais frappante. La naïveté (le déni?) de Efraim et Emma en 1940 nous rappelle à quel point l'Homme peut être cruel et monstrueux. Merci pour ce récit que nous devinons si éprouvant pour vous.
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Ce roman, trés personnel et intime, m'émeut ne serait-ce que pour sa raison d'être. L'auteur reconstitue petit à petit et le plus précisément possible, l'histoire de sa famille maternelle.
Une famille juive, déportée, massacrée au nom de la folie de quelques hommes.

Et pourtant, je l'avoue et je ne sais pas pourquoi, hormis deux passages en particulier (le passage consacré au sort de Noémie et Jacques et celui consacré au retour des rescapés), je n'ai pas été submergée pour les émotions que j'ai pu ressentir à la lecture de romans traitant du même sujet.

Pour donner un exemple, "La bibliothécaire d'Auschwitz" m'a particulièrement émue et touchée et je m'attendais à une déferlante d'émotions et surtout, à m'attacher beaucoup plus aux personnages.
Ce qui m'a un peu dérangée, c'est le sentiment de ne pas mieux connaître Noémie, Jacques ou même Myriam, à la fin du roman.
D'avoir gardé une certaine distance.

C'est dommage car malgré tout, j'ai aimé ce roman, cette quête de la vérité, ce besoin de réponses.
Je pense qu'il ne s'agit pas d'un énième roman sur un sujet déjà lu, c'est surtout un projet personnel indispensable, une sorte de catharsis pour continuer à avancer.
Et la preuve qu'il est des cicatrices qui ne s'effacent jamais vraiment.

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Un roman haletant, plein de délicatesse, pour aborder une tragédie familiale marquée par la Shoah ✡
Sous forme d'enquête policière, on navigue entre le passé et le présent, à la recherche des racines d'Anne Berest... à la recherche de l'auteur anonyme de cette "fameuse carte postale".
L'histoire est fluide et très bien écrite mais il m'a manqué un petit quelque chose, un soupçon d'émotions plus intenses. La thématique étant forcément difficile, je m'attendais à être "submergée" ... Peut-être que les allers/retours dans le passé et le présent ont freiné ma lecture ? 📚
On ne peut pas rester insensible aux descriptions des événements vécus par cette famille juive... Ne rien ressentir quand on lit le récit des journées passées à Auschwitz... Mais j'ai lu d'autres romans sur le sujet qui m'avaient touché en plein coeur.
Cependant, j'ai tout de même adoré cette histoire de transmission entre les générations, ce poids qui reste sur les survivants... Comment construire sa propre identité quand on porte sur les épaules un tel héritage ?

En bref, entre récit historique, autobiographique et intrigue policière, ce roman mérite amplement son prix Renaudot des lycéens... 👍
Il ne sera pas pour moi le coup de coeur tant espéré mais c'est un magnifique roman, plein de pudeur et de sincérité, un magnifique témoignage des horreurs du passé. ❤❤
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Tout part d'une carte postale anonyme, reçue en 2008 par les parents de l'auteure, représentant le Palais Garnier, et n'indiquant que 4 prénoms : ceux des arrière-grands-parents maternels d'Anne Berest l'auteure ainsi que ceux de ses grands tante et oncle, tous décédés à Auschwitz en 1942. Cette carte reste enfouie dans les archives, nombreuses, de Lélia, la mère d'Anne Berest jusqu'à ce que cette dernière, enceinte, désoeuvrée, en quête de ses origines et de celles de son futur bébé, presse sa mère de lui en dire plus, 10 ans après.
Mais l'histoire ne s'est pas transmise car Myriam, sa grand-mère, la seule rescapée, s'est obstinément tue… et ce roman/récit, nous fait part de l'enquête de l'auteure et de sa mère, pour combler ses silences et retracer le destin de Myriam, ses parents, son frère et sa soeur, de leur Russie natale, en passant par la Lettonie, la Palestine puis la France.
Ce livre est doublement intéressant : 1) par son ressort narratif et fantastique, le mystère de la carte postale sera dévoilé à la fin, par l'exploration des relations ambigües mère/fille ( Lélia/Anne), par l'évocation incarnée des ancêtres de l'auteure et la généalogie familiale mouvante , enfin par le rappel, nécessaire en ces temps incertains, de la méticulosité du régime de Vichy pour contribuer au succès de la « solution finale », rappel adossé à l'énorme documentation historique accumulée par Lélia, la mère de l'auteure.
2) par le scandale provoqué par la critique littéraire assassine de Camille Laurens dans « le Monde ».
La première partie du livre est centrée sur la destinée, on ne peut dire romancée, du moins imaginée dans son vécu quotidien, des quatre disparus, cet « imaginaire » motivant par ailleurs la critique de CL. La seconde tourne autour de l'enquête elle-même. Cette partie est, me semble-t-il, la plus spectaculaire, la plus fouillée, la plus émouvante. Elle débouche sur plusieurs interrogations : comment vivre sa judéité quand on est athée, judéité à laquelle vous renvoie souvent malgré vous la société qui vous entoure. Comment aussi revivre inconsciemment l'histoire familiale qui a été refoulée volontairement par une partie de sa famille, ici Myriam, seule rescapée, en se fondant notamment sur le « pouvoir des prénoms cachés », théorie empruntée à Daniel Mendelsohn (Les disparus).
Ce livre a figuré dans la première sélection du jury du Goncourt, jury au sein duquel siège notamment Camille Laurens. L'intérêt de la polémique suscitée par la publication en septembre 2021 de sa critique ne réside bien sûr pas dans le fait que cette dernière souhaitait favoriser l'ouvrage de son compagnon, François Noudelmann, « Les enfants de Cadillac », dont les thèmes étaient très proches de ceux relatés dans le livre d'Anne Berest. Minable conflit d'intérêts au sein du monde littéraire…
La polémique est plus intéressante sur le fond : peut-on représenter, romancer, certes à la marge, la Shoah ? Cela fut reproché à Spielberg pour « La liste de Schindler ». C'est le reproche adressé par CL à Anne Berest qui a brisé le tabou, représenter, « nommer » l'intérieur des chambres à gaz. Ce faisant, en introduisant du romancé donc du « faux » on ouvre la porte aux révisionnistes. Position de Lanzmann.
Il y a certes quelques lignes maladroites, il aurait peut-être été plus judicieux pour l'auteure de s'en tenir à ce qu'elle écrit dans le livre « imaginer n'est parfois pas possible ». Mais ne peut on imaginer pour ses proches, pour les accompagner dans la mort ? Enfin, en 2021, faut-il faire un sort particulier à la Shoah face, par exemple, aux romans/récits sur le génocide arménien ou celui des Tutsis ? (voir « L'étrangère » de Valérie Toranian ou « Petit Pays » de Gael Faye .
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La carte postale est de ces livres indispensables. Parce qu'il a tant résonné en moi et parce qu'il rétablit la mémoire et l'histoire de quatre déportés parmi les innombrables.

🌻Anne Berest l'a fait en enquêtant, en interrogeant sa mère qui avait déjà réalisé un grand travail de recherche sur sa famille, en visitant notamment le village où sa famille vivait et a été arrêtée. Je salue au passage cette scène terrible et si juste où elle retrouve le piano de son arrière-grand-mère Emma, chez un voisin. Voisins qui bien sûr ont complètement perdu la mémoire au sujet de ses proches.

🌻Aux côtés de cette recherche familiale, il y a aussi les interrogations sur le fait d'être juive sans savoir très bien ce que c'est, sans en connaître les faits, les rites. Et sur sa toute petite fille à qui on a dit à l'école qu' »Ici on n'aime pas trop les Juifs. »

🌻Pour moi, ce livre mérite sans conteste un des prix d'automne. A voir dans quelques semaines s'il l'obtiendra.
Lien : https://www.instagram.com/bc..
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