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EAN : 9782226322869
247 pages
Albin Michel (03/02/2016)
3.57/5   7 notes
Résumé :
Quand le vieux El Hadj Ben Amar reçoit une lettre collective de ses trois enfants, tous exilés en France ou au Canada, une sourde colère l'envahit. Lui qui vit à Alger, avec pour seul réconfort son Coran et son jardin, lui qui n'a jamais supporté la corruption et l'inertie de son pays et a cru transmettre aux siens les valeurs morales dont il a hérité, est forcé d'admettre que ses enfants convoitent une seule chose, Mektouba, sa maison, son paradis terrestre.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
El Hadj Ben Amar est un vieil homme qui vit seul à Alger depuis le décès de sa femme Dalila. Il est au coeur de l'histoire que raconte Karima Berger dans son roman
Cette femme, Dalila, a donné à Yahia Ben Amar trois enfants. Deux filles (Souad et Louisa) et enfin un fils, comme il le désirait tant car Dalila voulait à tout prix lui donner une descendance masculine. C'est sans doute le tribut de toutes les sociétés patriarcales. Ce fils tant attendu a été prénommé Amine. La naissance de ce garçon sera toutefois fatale puisque sa maman décèdera peu après.

Yahia Ben Amar, ancien fonctionnaire, vit dans sa maison qu'il appelle "Mektouba", la destinée, entourée désormais de livres et du Coran. Il l'a achetée à un couple de Français juste après l'indépendance. "Lorsque je l'achetai mes forces étaient vives, tendues vers l'avenir, son acquisition compte parmi les rares signes de liberté que je m'autorisais, bravant la couche gelée de devoirs qui m'étreignait. le pays était sans ses limbes, à peine libre il entamait déjà sa fermeture mais nous résistions, nous avions en nous des réserves infinies, l'In-dé-pen-dan-ce durait en nous, chaque syllabe ouvrait sur une éternité, une ambition qui nous rendait fiévreux et naïfs car l'Histoire nous avait violentés et privés de notre dignité, et bien les corrompus allait la charger d'un poids lourd pour nous immobiliser tout à fait et nous interdire de rêver", écrit l'auteur sur le contexte. le lieu lui-même est fascinant, comme d'ailleurs les milliers de demeures cossues laissées à l'indépendance par les colons et que la nomenklatura au pouvoir allait s'approprier. Lui le haut fonctionnaire est un homme intègre, qui exècre la corruption qui ronge les strates du pouvoir et de la société. Seul donc, ses enfants sont en exil. Louisa qui travaille dans l'humanitaire lui a fait découvrir un village d'orphelins. Il s'est attaché à ces enfants souhaitant même en faire des héritiers.

Bref, Ben Amar se sent bien dans sa résidence où il laisse vivre ses passions. Alors quand ses trois enfants lui envoient une lettre pour lui demander quelles étaient ses dernières volontés, il le prend très mal. Il nourrit des doutes sur leur envie de lui enlever le bien le plus précieux qui lui reste : "Mektouba". Il se sent blessé au plus profonds de son être. "Cette lettre est une entaille. Ils me croient riche ; son venin est vif, une fièvre froide".

Le vieil homme convoque un conseil de famille. le père se retrouve avec ses enfants le jour de l'Aid. C'est le clash générationnel. Les passions s'explosent. Eclats de voix, sarcasmes, regrets recuits…. La rupture. A travers, les rapports de ce fonctionnaire censé être moderne, et ses enfants, l'auteur dépeint les miasmes d'une société, encalminée dans la tradition éculée et en mal avec la modernité.

Karima Berger livre le portrait fascinant d'un homme déchiré, passionné par la lecture, mais surtout aux prises avec lui-même et la société qui l'a fait. L'image de cette famille éclatée est une parabole qui rappelle ce pays déchiré. Un père attaché à sa terre, sa maison (un havre de paix), ses valeurs familiales, et des enfants qui ont tourné le dos à tout ça, partis vivre ailleurs. Lyrique, plein de souffle "Mektouba", Ce livre évoque les paradoxes de la société algérienne

Au fil des passages affleure un contraste saisissant entre le père et ses enfants. Avec une écriture sensible, sans faire dans l'emphase, l'auteur a magistralement su montrer l'attachement de ce vieil homme à sa terre…
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Tout d'abord mes remerciements aux Editions Albin Michel pour leur confiance et m'avoir permis de lire ce livre.

C'est l'histoire de El Hadj Ben Amar et de ses trois enfants : Souad, Louisa, et Amine.
Le vieu El Hadj reçoit un courrier écrit par ses enfants. Ce courrier est loin de lui plaire. En effet, les enfants ne pensent qu'à une chose récupérer Mektouba. Mais qui est ou qu'est ce que Mektouba ?

Le vieux El Hadj croyait pourtant avoir réussit à transmettre ses valeurs à ses enfants. Il est bien déçu de voir qu'une seule chose ne les habitent l'envie de possession, de conquérir..

Que leur père âgé s'en aille dans les cieux ne les importes peu..

Le vieux El Hadj est déçu et va donc décider de convoquer ses enfants lors d'un repas de l'Aïd.
Il est écrit également ce qu'il ressent et ses souvenirs sous forme de mémoire, d'autobiographie.

Un livre superbe qui nous montre que parfois nous bien petit lorsque l'envie de conquérir un territoire est présent. Que sommes nous réellement aux yeux de nos proches lorsque côté de ça un héritage est possible ?

Au fil des pages on y découvre le profil d'un père déchiré entre éducation (seul les hommes valent le coup), paradoxes, les femmes sont des êtres mystérieux. Il est persuadé d'une chose n'avoir jamais réellement trouvés à place de père.. Mais également le caractère de chacun de ses enfants.

Un livre que j'ai trouvé super et très poétique. Un roman qui nous fait également voyager Alger, dans la religion musulmane, dans les histoires de famille.

Un livre que je recommande vivement.
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Ben Amar est un vieil algérien dont la santé fragile annonce un fin prochaine. Il vit dans une belle et grande maison, où il a vu grandir ses enfants qui ont réussi leur vie à l'étranger depuis. Une maison où il a tant aimé sa femme, décédée après la naissance du petit dernier. Une maison maintenant très calme où il prend le temps d'écrire et de calligraphier. On croit ses derniers moments de vie paisibles et serins mais il n'en est rien, ses enfants ont tout gâcher. Il a reçu une lettre de leur part, ils veulent savoir qu'en sera-t-il du après ? Que va devenir la maison après ? Il essaie de trouver des réponses à ses enfants ingrats mais aucune ne satisfait tout le monde.
J'ai eu beaucoup de mal avec ce roman. Il est triste, très triste. Les moments qui pourraient paraître joyeux sont trop rares et teinté de rancoeur et d'amertume. Je n'y ai trouvé aucun amour filiale, à part peut-être à la fin mais corrompu par les remords et la nostalgie. Je ne me suis pas sentie à l'aise lors de cette lecture, c'est pour moi du voyeurisme et je n'ai pas aimé ce que je voyais par le petit trou du mur de cette grande maison vide de sentiments heureux. Hormis cette histoire de famille sans beaucoup de bonheur, ce roman est aussi une satire de la société algérienne sans concession.
L'écriture déroute au début, ce qui m'a poussé à aller plus loin, les phrases ne sont pas terminées, la ponctuation est aléatoire... J'y ai trouvé cependant de belles citations, très bien choisi qui prouve encore une fois que la littérature arabe est magnifique.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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Un père en colère, des adultes dont les blessures d'enfance ne sont pas refermées, y a-t-il place entre eux pour l'amour et le pardon. Deux générations pour raconter l'evolution d'un pays entre colonialisme et libération et en déroute démocratique... interessant.
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Sa plume est légère, romantique. On vit l'histoire au travers de ses mots, on sourit, on pleure, on s'interroge et on découvre d'autres horizons. C'est une ode à la vie combinant parfaitement la poésie française et la magie de l'Orient Quel bonheur, Karima Berger nous transmet la sagesse des comportements de tous les personnages de son roman, leur donne raison, leur donne tort, ne juge pas nous laisse seul juge.
Lien : http://wp.me/p5dQA9-KD
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
J'étais persuadé que le métier de femme était de faire jubiler l'atmosphère, l'emplir de mots, chants, senteurs, bijoux, couleurs, enfants et parfums.
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Je suis le corps de l'Algérie, je veux transmettre mais tout est gangrené.
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Video de Karima Berger (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karima Berger

Les Attentives - Karima Berger
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