Etty gardait affiché dans sa chambre le visage d'une jeune fille musulmane, sa beauté et sa noblesse l'ayant certainement émue et inspirée.Vouloir du coup rapprocher la démarche coranique et l'élan mystique d'Etty dit l'incompréhension de l'autrice de celui-ci.
Etty Hillesum était a-religieuse, ne se référait guère à des versets tirés du Coran, de la Bible ou de la Torah. Elle ne s'embarrassait pas de dogmes, rites ou injonctions. D'ailleurs, sa liberté sexuelle aurait scandalisé tous les adaptes des religions du Livre. Plutôt que d'écouter la « parole de Dieu » supposée inscrite dans des mots (mektoub), elle préfère naviguer à vue, à l'instinct, avec comme boussoles, entre autres, l'introspection, la beauté, l'honnêteté, l'empathie amoureuse, et l'espérance en Dieu.
Sa quête rappelle la maxime de
Saint-Augustin : « aime, et fait ce que tu veux ». Loin d'être laxiste, elle est au contraire immensément exigeante, car qui peut aimer d'amour parfait ? Chacun peut par ses efforts le faire croître néanmoins, notre liberté d'agir grandira à la même mesure.
L'intérêt de cet ouvrage tient quand même par les nombreuses citations de cette âme magnifique. Il est cependant préférable de s'adresser directement à la source : l'ouvrage le plus populaire, «
une vie bouleversée », et pour les plus passionnés, « Les Ecrits d'
Etty Hillesum : Journaux et Lettres », mais attention : 920 pages, plus 160 en annexe !