Ce minuscule essai ne l'est que par le nombre de pages (44). Il présente succinctement, mais avec une rare profondeur littéraire, deux grands écrivains du XXème siècle: Julien Gracq et Claude Simon. Lorsqu'un autre grand écrivain, comme Pierre Bergounioux, écrit sur ses pairs, même s'il est plus jeune de presque un demi-siècle, on prend le temps d'apprécier la grande qualité de chaque phrase, de chaque ponctuation, de chaque formule qui transpirent le respect et l'admiration. Quel plaisir !
L'admiration qu'il porte à Gracq et Simon, il la transmet inconditionnellement au lecteur et il devient presque impossible de ne pas se précipiter sur leurs oeuvres et de les admirer à notre tour.
J'aime Pierre Bergounioux parce qu'il nous fait aimer la Littérature avec un L majuscule.
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Puisque la littérature est ce domaine où le pays prend conscience de lui-même, on est en droit de supposer qu'une oeuvre a enregistré l'épisode tragique qui débutera le 3 août 1914 et dont les séquelles ont enténébré le siècle qu'on vient de quitter.
Comme toute religion, celle des lettres s'appuie sur une hiérocratie, celle des écrivains, dont on constate, après coup, qu'ils avaient vocation à se faire les interprètes de leur temps parce qu'ils en avaient l'expérience idéal-typique.
Un demi-millénaire, c'est le temps qu'il faut, semble-t-il, à une civilisation pour croître, fleurir et fructifier, pour imprimer aux individus peu durables une allure, un ton distinctifs, reconnaissables, dans la longue durée.
La littérature ne naît pas d'elle-même. C'est au monde qu'elle emprunte sa substance.
L'extrême raffinement des usages, le sens de la mesure, la fête artistique, l'élégance, la culture des rues et des cafés font de Paris la mire des Peuples.
Cette semaine, Augustin Trapenard est allé à la rencontre de Pierre Bergounioux à l'occasion de la sortie en poche de son livre "Le Matin des origines" aux éditions Verdier. Ce merveilleux ouvrage célèbre l'ancrage profond dans ses racines, dans les terres du Quercy entre Lot et Corrèze, où l'auteur a grandi, dans la chaleur de la maison rose et au sein des paysages qui ont façonné son être. Ces souvenirs, imprégnés dans sa mémoire, représentent une part essentielle de son identité qui demeure là-bas. À travers ces pages, Pierre Bergounioux évoque avec justesse le lien puissant que la terre tisse avec nos souvenirs et nos émotions, révélant ainsi le pouvoir des lieux familiers pour donner du sens à notre passé et à nos moments les plus heureux.
Il était donc évident qu'Augustin Trapenard se déplace au coeur de cette histoire, sur les contreforts du plateau des Millevaches, dans sa maison de Corrèze pour un retour aux origines de la vie et de l'écriture.
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