Je suis rarement déçu par la petite collection des incisives chez rue de l'échiquier et ma série continue.
Pour cet ouvrage,
Flore Berlingen s'attaque à l'arnaque intellectuelle qu'est le principe pollueur-payeur.
C'est court et plutôt complet.
Que ce soit dans la destruction d'écosystèmes pour des projets inutiles ou dans la gestion des déchets et de la seconde main, les producteurs sont eux-même aux manettes. Ils font leur beurre en incluant l'impact écologique en variable économique, une variable comme une autres, sans jamais remettre en question le système néolibéral dont ils sont issus (et pourquoi le feraient-ils). Ainsi, ils peuvent s'en donner à coeur joie : "j'ai compensé je peux polluer".
Mais ce n'est pas si simple... Ce qui va être détruit ne peut pas être transféré ailleurs. On ne peut pas mettre un prix sur un réseau trophique en voie de destruction...
Au-delà de cette honteuse marchandisation de la nature, un autre souci est souligné par l'autrice :
L'inclusion dans ce système pollueur-payeur des bonnes volontés des structures de protection de l'environnement et des acteurs de l'économie sociale et solidaire. Ils deviennent des rouages du système, financés par les pollueurs et leurs activités.
Les gouvernements ont depuis longtemps laissé la barre au capitalisme qui par définition ne cherche pas à s'embarrasser des conséquences des actes destructeurs écologiquement et socialement.
Pour sortir de cette spirale vertigineuse,
Flore Berlingen invite au pas de côté. Il faut individuellement et collectivement faire cet effort. Déconstruire notre rapport au principe de l'offre et de la demande qui donne l'impunité aux grands groupes pollueurs, pour ensuite peser sur les choix politiques (et non économiques). L'utilité des différentes constructions, productions doit-être questionnée et en fonction, celles-ci doivent pouvoir être stoppées...