La maison du docteur Laheurte

Voilà un livre que je n'aurais sûrement pas lu si je n'avais été à la signature de l'écrivain organisé dans ma librairie il y a quelques années (2009). Sa lecture ea été une bonne surprise et j'en écris la critique aujourd'hui car je constate qu'il n'y en a pas sur Babelio et je trouve ça dommage.
Alors, voilà de quoi il retourne:
Le Docteur Laheurte est une femme qui va emmener la narrateur pour tenir compagnie à son fils alors qu'il a douze ans, dans sa maison de vacances en Haute-Savoie, loin de la Lorraine où il réside.
Ces trois semaines de vacances marqueront pour lui un tournant, la fin de son enfance.
Il découvre donc cet endroit assez majestueux qu'est le lac d'Annecy, entouré de ses sommets (je sais de quoi je parle car j'y vais chaque année et c'est pourquoi ce livre a également une certaine résonance pour moi) et a, en plus, le privilège de séjourner dans une magnifique demeure en bord de lac.
Il découvrira les plaisirs associés au lac (baignade, barque...) mais également les codes d'une certaine bourgeoisie, lui-même étant d'un milieu très simple.
Le docteur Laheurte va déceler chez notre héros un goût particulier que n'ont pas ses propres enfants pour la lecture et la musique. Elle va permettre l'accès, à lui seul, à la chambre de l'amiral, aïeul de la famille, qui était compositeur. Cette pièce regorge de livres et d'objets qui fascinent le jeune adolescent.
A l'enchantement de l'enfance, succède l'enchantement de la littérature et de la musique.
Le style est très agréable et l'auteur réussit parfaitement avec son vocabulaire ciselé à nous transmettre les ambiances du lac et les émotions de cet enfant qui n'en sera plus un à la fin de l'été.

Vert paradis que ces quelques semaines de vacances à la sortie de l'enfance que passe le narrateur, invité dans une somptueuse propriété au bord du lac d'Annecy, bien loin de sa sombre Lorraine natale.
L'apprentissage de la natation dans le lac, des poèmes de Francis Jammes, un premier baiser volé et la figure tutélaire d'un patriarche disparu forment autant de souvenirs pointillistes d'une parenthèse enchantée. Sensuelle et pudique, la plume de Michel Bernard est idéale pour retracer ces fragiles et mélancoliques journées qui scellent la fin d'une enfance plus ou moins morose avant le saut vers l'inconnu. Aux confins de ce passage, le narrateur pourra compter sur la découverte de l'oeuvre artistique du grand-père. La musique, la lecture et la nature l'accompagneront vers l'âge adulte. Récit doux et sensible, lu comme une confidence glissée au creux de l'oreille.

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