Chez
Harold Bernat -
le Néant et le Politique, nous sommes fascinés, interdits, prostrés par l'immensité de notre propre néant, le néant de la politique, la politique ne peut plus rien pour nous, le mensonge - l'idée que rien ne peut être fait - ne peut être briser que par le terrorisme. Dans un univers de simulation, les simulacres se précèdent eux-mêmes. Ils ne représentent plus rien, mais font force de loi. Notre attention se perd dans un labyrinthe de signes. Ce qu'ils montrent est à ce point irréel que nous cherchons en vain derrière eux une réalité plus consistante. Mais derrière, il n'y a rien. Tout est là, étalé au grand jour. Cette transparence rend les nouvelles stratégies de pouvoir d'autant plus inquiétantes. À côté des anciennes formes symboliques de représentation politique, cette stratégie du vide nous fait entrer dans un univers de simulation avec l'effet suivant : « C'est ça l'ordre dans le désordre : tous les phénomènes extrêmes sont cohérents entre eux, et ils le sont avec l'ensemble. Cela veut dire qu'il est inutile d'en appeler à la rationalité du système contre ses excroissances. L'illusion d'abolir les phénomènes extrêmes est totale. Il n'y a plus de stratégie du Bien contre le Mal, il n'y a plus que celle du Mal contre le Mal - la stratégie du pire. le chaos sert de limite à ce qui sans cela irait se perdre dans le vide absolu. Nous accueillons d'ailleurs le pire et le meilleur avec la même fascination. ».