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EAN : 9782913039971
192 pages
Le Bélial' (29/10/2020)
3.79/5   14 notes
Résumé :
Pour son centième numéro, Bifrost célébre l'écrivain le plus publié dans ses pages : Thomas Day. Alter ego littéraire de Gilles Dumay, Thomas Day fait ses débuts littéraires en publiant des nouvelles dans divers fanzines, puis Bifrost dès son premier numéro, en avril 1996. En près de vingt-cinq ans, la Revue des mondes imaginaires fera paraître une quinzaine de ses nouvelles et novellas. Ses récits, empreint de sexe et de violence, portés par un style fort, habité, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bifrost N°100 est, comme son nom l'indique, le centième numéro de la revue publiée par le Belial consacrée aux littératures de l'imaginaire. Comme à l'habituelle, le magazine est composé de nouvelles (4, nous y reviendrons), d'un dossier consacré à un auteur (ici Thomas Day) et d'un feuillet critique.
Quel plaisir que Bifrost! Profitons-en, au centième numéro, pour en parler! Rares sont désormais les revues d'imaginaire publiant des nouvelles inédites, il s'agit réellement d'une époque (presque) révolue. Enormément d'auteurs ont commencé par publier quelques nouvelles dans des magazines littéraires, pour quelques sous, et force est d'avouer qu'il y a un vrai charme à raconter tout ça. Mais Bifrost persiste, avec des volumes trimestriels gardant une ligne der conduite impeccable. Les dossiers sont passionnants, les nouvelles souvent savoureuses et la revue permet toujours de regarnir sa PAL sans se fouler.

Thomas Day est donc ici à l'honneur! Porteur d'une littérature de l'imaginaire riche et forte, probable fanboy accompli (son plaisir de lire et de profiter de l'imaginaire est communicatif), éditeur ma foi renommé... Il méritait bien son numéro. J'ai, par ailleurs, une grande sympathie pour l'auteur et l'éditeur: j'ai dévoré "Dragon", "Le Trône d'Ebène" ou encore "7 secondes pour devenir un aigle" (la plupart sont critiqués sur ma page) et me régale des publications d'Albin Michel Imaginaire. J'aime Thomas Day et ses introspections dans des univers violents et macabres. Tout n'est pas excellent (je bloque par exemple sur Daemone), mais c'est souvent sans concession. Loin de porter des jugements, Day esquisse des personnages forts et troubles. Il est par ailleurs capable d'autant de poésie que de craderie, ce qui rend ses récits si étranges (un exemple dans la nouvelle de ce recueil: il parvient en une page à rendre une des protagonistes excitante puis répugnante (cf son odeur)...).
Le dossier lui étant consacré est donc particulièrement agréable à lire. Thomas Day s'y dévoile avec pudeur et modestie: à l'écouter, il n'y a pas grand-chose à sauver dans ce qu'il a écrit (faux, évidemment). Certains passages sont touchants, notamment ceux décrivant sa maladie et surtout la vaste période "sans diagnostic" et cette difficulté au monde insaisissable.
On pourra s'émerveiller, en parcourant sa bibliographie, de la grande variété d'oeuvres proposées. Il y a des la fantasy, de la fantasy historique, de la science-fiction, du fantastique, de l'horreur, de la nouvelle, du roman... de quoi se régaler pendant un moment.

Concernant les nouvelles du recueil:
- La Bête du loch Doine: nouvelle de Thomas Day relatant une Ecosse médiévale et druidique, où les dragons font partie d'un paysage oublié sans jamais se faire oublier pour autant. Un jeune juif, séminariste, a traversé le monde pour apprendre auprès du Grand Prêtre la religion de l'Arbre: sa première mission sera d'aller marquer les arbres morts près du loch Doine, territoire de Ryhope. Cette veuve, bûcheronne, n'est pas n'importe qui et présente un caractère bien trempé. Zeite, notre protagoniste et narrateur, lui trouvera bien des atouts et ne cessera de se perdre dans ces contrées couleur automne. En quête de sens, un évènement pourra bien remettre en question tout ce qu'il pensait établi.
En soit, j'ai adoré "La Bête du loch Doine", mais essentiellement dans une perspective de ce qu'elle annonce. Thomas Day dit depuis plusieurs années enrichir cet univers d'Ecosse où dragons côtoient bûcherons et druides. On ne peut qu'imaginer cette histoire comme avant-goût d'un récit plus vaste. C'est bien écrit, riche en ambiance... Ne manque plus qu'un récit digne de ce nom.
- "Décapiter est la seule manière de vaincre" est le deuxième récit de Thomas Day, piochant cette fois-ci dans la science-fiction nippone (a priori semblable à La Voie du Sabre). J'ai lu la nouvelle il y a bien trop longtemps pour vous en dire aujourd'hui quelques choses. Je me rappelle d'un rédcit bizarre et trop court pour approcher les tenants et aboutissants.
- "Des millénaires de silence nous attendent' est un récit de Catherine Dufour, plongeant dans le quotidien d'une femme se rendant compte qu'elle grandit et se muscle chaque jour et d'une mamie s'apprêtant à s'euthanasier, car ne se sentant plus aimée des siens. Toutes deux se frottent à un monde opaque, systématiquement cruel, et les portant à la marge. Une utilisation douce-amère et poétique de l'imaginaire pour entrer dans la fiction sociale.
- Enfin, "Circuits" est une courte nouvelle science-fictive de Rich Larson que j'ai pour ma part adoré. Cela raconte l'histoire d'une IA, bloquée dans un train, plusieurs centaines d'années après la fin de l'humanité. Elle réalise, un jour comme un autre, qu'elle n'est peut-être pas la seule IA dans cette situation... C'est court, un peu "mignon" (désolé, il y a vraiment un peu de ça) mais diablement efficace.

Ce Bifrost 100 vaut le détour: un auteur francophone explosif à l'honneur, des nouvelles de qualité et un dossier critique balayant large.
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Ce numéro 100 de Bifrost accueille en invité spécial un des collaborateurs les plus réguliers de la revue, et un personnage incontournable du paysage francophone des littératures de l'imaginaire, Thomas Day l'écrivain, alias Gilles Dumay l'éditeur. La pièce maîtresse du dossier qui lui est consacré est une longue interview par son complice Olivier Girard, dans laquelle il est peu de dire que Thomas/Gilles se livre en détail. J'ai beaucoup apprécié cette discussion dont on a l'impression d'être le témoin. Cela m'a rappelé une soirée fort sympathique il y a bien longtemps, où, après une signature dans une librairie montpelliéraine, j'ai eu la chance d'accompagner les auteurs et les libraires au restaurant, et me suis retrouvé par hasard assis à la droite de Gilles, ça ne s'invente pas... Naturellement, notre intérêt commun pour l'Asie nous à conduit à monologuer en parallèlle, lui parlant de la Thaïlande et du Laos, et moi du Vietnam. Je me souviens qu'il a re-commandé une bouteille de rouge au dessert, et que tout le monde est parti bien joyeux.

Comme d'habitude, quatre nouvelles au sommaire, dont deux de Thomas Day. J'ai bien apprécié les deux, et également le fait qu'elles soient suffisamment différentes pour illustrer le côté touche-à-tout de Thomas.

Les deux autres nouvelles, de Rich Larson et Catherine Dufour sont de très bonne facture aussi.
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C'est con, je sais. Mais je m'attendais à un numéro 100 hors normes, un numéro qui flinguerait les règles habituelles, une revue plus personnelle, avec pourquoi pas les nouvelles préférées de l'équipe, des interviews de l'équipe de rédaction, un scientifiction sur la singularité de Saint-Mammès...
Bref, un numéro 100 spécial Bifrost.
Du coup, j'ai été déçue. Et la lectrice chonchon n'a rien voulu voir d'exceptionnel à ce numéro.
Zut les gars ! Cent numéros ! Vingt-cinq ans que vous êtes dans ma vie ! Et un numéro comme les autres ?
Je suis contrariée... voilà...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[Thomas Day à propos de La cité des crânes]
Je me souviens quand même d'une chose au sujet de l'âme de ce livre, c'est qu'il part d'une phrase que j'avais lue je ne sais plus où : "le poète est un mensonge qui dit toujours la vérité". Ce roman, écrit comme une autofiction, est un tas de mensonges qui dit une vérité : l'Asie c'est chez moi. C'est le continent magique.
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[Thomas Day à propos de son bac] J'avais pas la moyenne mais ils me l'ont quand même donné sans que je passe à l'oral. Une vaste blague, mais le Bac est sans doute une des plus vieilles blagues de la société française. (119)
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