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Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782742775392
229 pages
Actes Sud (30/04/2008)
3.5/5   7 notes
Résumé :

Boulevard des Mystères, route de l'Enfant-Perdu, ruelle du Secret, venelle du Diable, avenue de l'Eveil, impasse de l'Amitié... : c'est en rebaptisant ainsi les quartiers de Mexico que la jeune Vilma Fuentes s'annexait le territoire de sa ville natale. Dès lors, chaque chapitre de ce roman ambulatoire est comme une station sur le parcours d'un magique voyage dans les lieux de mémoire. De déménagement en changement d'écol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y a peu, j'ai lu mon premier roman de Vilma Fuentes et je ne l'avais pas beaucoup apprécié. du moins, l'intrigue ne m'avait pas du tout interpelé. Toutefois, certains éléments de l'écriture de l'autrice m'avaient suffisamment plu pour essayer un autre de ses romans. Et je ne le regrette pas : L'autobus de Mexico m'a charmé. Il faut dire que j'ai un faible pour les romans d'apprentissage. Et celui-ci semble en partie autobiographique, Fuentes raconte, à travers les péripéties d'une jeune fille, son enfance et aussi et surtout la ville de Mexico. Mais je vais trop vite.

Dans L'autobus de Mexico, on retrouve la jeune narratrice. Étrangement, même si elle est bien décrite à travers ses interactions avec les autres et ses réflexions, je ne me rappelle pas son nom ni ses traits physiques. Cette jeune narratrice est une fine observatrice du monde qui l'entoure. « L'entrée dans la nouvelle école représentait pour moi un exil du monde que je connaissais […] (p. 38). Il le faut, pour savoir reconnaitre un élément/événement charnière qui marque la fracture entre deux moments, la petite enfance et un début d'autonomie et d'indépendance.

Le début du roman met l'accent sur le déménagement de la famille, le changement d'école de la petite. Ne se rappelant pas sa nouvelle adresse, l'autobus qui la ramène à la maison doit se promener à travers les rues de la ville. Ce roman, même s'il raconte l'histoire de la narratrice, est une excuse pour visiter Mexico et ses nombreux quartiers. Un voyage touristique à peu de frais. (Bien que Mexico ait surement beaucoup changé depuis…). Dans tous les cas, ça me semblait très réaliste. Surtout, je reconnais comment les enfants peuvent vraiment se comporter. Par exemple, sans sa nouvelle adresse, le chauffeur d'autobus ramène la petite à l'école. Quand sa mère vient la chercher plus tard, l'enfant se met à pleurer. La mère assume que c'est l'inquiétude de s'être perdue mais la fillette est déçue de quitter son établissement. Elle voyait sous un autre jour l'école, sans élèves, en compagnie des soeurs. Les enfants nous surprennent toujours.

Sinon, à part cela, il y a tous les apprentissages que peuvent faire un enfant. L'école commencée, la narratrice apprend à jauger les soeurs enseignantes, à forger ses propres valeurs, certaines concordant avec les valeurs religieuses qu'elles tentent d'inculquer. Il y a aussi les amies. Apprendre à mieux les cerner, à découvrir avec lesquelles elle a plus d'affinité. À travers elles (et leurs parents), d'autres du monde des adultes.

Il y a aussi les événements habituels des jeunes : lecture des romans de Jules Verne, des romans d'Alexandre Dumas ou encore de la table ronde (qui développent l'imagination), la pêche aux axolotls, aller jouer sur le terrain vague à côté. À cet égard, il devient facile de s'identifier à la petite et ses camarades de jeu.

Vilma Fuentes est née en 1949 alors je suppose que les épisodes de L'autobus de Mexico se déroulent dans la décennie suivante, les années 50. On y retrouve des personnages originaux. Par exemple, la tante Gloria qui n'est jamais allée à l'école et qui hante les pièces de la maison, l'excentrique tante Angeles avec ses diètes et ses corsets. Aussi, dona Elvira, la directrice du jardin d'enfants, une veuve d'origine espagnole aux allures mondaines et dont les méthodes pédagogiques n'ont rien de pédagogiques. Ou bien la domestique Blanca et ses histoires impossibles et… scandaleuses. Ils comptaient pour la moitié de mon plaisir à lire.

Bref, L'autobus de Mexico est un travail de mémoire. À travers les souvenirs de Vilma Fuentes, ce sont les nôtres, autant pareils qu'ils sont différents, que l'on revisite. Ils ont cette valeur d'universalité.

« Quand je crois reconnaitre un chemin connu, la mémoire multiplie les passages, les ruelles, les sentiers, les recoins, les avenues ; elle agrandit les bâtiments, détruit les petites maisons, reproduit les constructions, peuple de masures et de baraques les vieux terrains où ne régnait que la poussière, décidée à m'égarer dans le plus grand labyrinthe du monde, celui de cette ville où les jours eux-mêmes perdent leurs heures. » (p. 230)
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Oh que si! Le Diable existe, mais il n'est pas comme tu l'imagine, avec des cornes, une queue et des pattes de chèvre.
- À quoi ressemble-t-il, alors?
- À toi, à moi, à n'importe lequel d'entre nous. Il est fait de chair et d'os, en fin de compte...
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