Le poker, on l'adore ou on s'en moque. Un peu comme le Nutella, les consoles de jeu ou l'alcool. Bref comme beaucoup d'addictions… Et qui dit addiction, dit franchir la ligne rouge, se mettre en risque.
Et c'est bien ce qui est arrivé à
Molly Bloom. Sauf qu'elle ne touchait pas aux cartes. Mais en bonne mère poule, elle veillait au grain pour assurer le maximum de confort à ses clients pour des parties de poker haut (très haut) de gamme aux Etats-Unis.
Même dans cette position plutôt à l'écart des enjeux, elle a payé le prix : tabassage en règle par la mafia, pression psychologique, procès…
Quand la diva du poker à Hollywood, revenue de toutes ces péripéties, livre son histoire, elle balance tout.
Il est très vite clair que
Molly Bloom est jeune, jolie, fine et sensible. Elle a surtout un énorme complexe vis à vis de ses frères à traiter : l'un excelle dans les études de médecine, l'autre est champion du monde de ski. Molly, elle, doit abandonner la compétition à cause d'une scoliose.
La petite a de la suite dans les idées et quitte le Colorado pour Los Angeles. Pas question de faire serveuse, de tenter l'aventure du cinéma ni de louer son corps à de vieux libidineux. Il lui faut un mentor.
Une fois trouvé, elle en prend plein la figure. Elle devient le meilleur esclave de son patron et découvre alors les parties clandestines de poker.
Elle s'accroche et instaure le mode opératoire qui fidélise les joueurs. Alors son destin bascule.
Dès lors tout s'accélère. Molly prend son envol en solo : les stars d'Hollywood la connaissent et la respectent. Mieux encore ils adorent jouer dans les parties qu'elle organise.
Ses parties sont fameuses car on y trouve moult stars du cinéma dont (et surtout) un Tobey Maguire (surtout connu pour Spiderman… et mari de la fille du président d'Universal Pictures), antipathique à souhait.
Fort de ces succès sur la côte Ouest, elle attaque les parties de New York. Elle emmène ses clients à Las Vegas.
Les parties peuvent durer des jours. Elle vit sur les pourboires indécents que lui laissent ses amis et embauche.
Jusqu'à ce que, victime collatérale d'une escroquerie montée par un de ses clients, la belle mécanique s'enraye. le FBI siffle la fin de la récréation. Molly découvre qu'on peut perdre gros au poker, même sans y avoir joué une seule carte.
Derrière cette histoire fascinante, il y a toute la fraicheur et l'amertume du rêve américain : Molly est tout à la fois candide, passionnée, habité du rêve que, avec de la ténacité et du talent, tout est possible, mais aussi effroyablement cynique, accro à l'argent et au luxe, calculatrice.
Révélateur de tout un système, ce témoignage passionnant dévoile également beaucoup de traits si caractéristiques de la mentalité nord-américaine, ce qui le rend encore plus intéressant qu'une simple histoire sur le poker.
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