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Livre écrit en 1890, donc obligatoirement décalé par rapport à la notion du voyage au XXIème siècle, au contexte relationnel entre les voyageurs et aux rencontres réalisées par Nellie Bly.

Elle est présentée comme une aventurière courageuse. Alors, certes, elle voyage seule, mais elle ne fait jamais qu'embarquer sur des bateaux ou prendre des trains. Elle est quasiment toujours invitée aux tables des commandants de bord et ne se trouve jamais en détresse. Alors, aventurière? On est bien loin d'Alexandra David-Neel.

Son périple est essentiellement présenté par elle-même comme une course après le temps, pour boucler ce tour du monde dans la durée qu'elle s'est fixée, moins de 75 jours. Alors, le récit en pâtit. Elle n'a d'autre obsession que son timing et paraît indifférente à tout ce qu'elle découvre ou plutôt ne peut pas prendre le temps de découvrir. Je l'ai trouvée par moments très naïve (il est vrai qu'elle était très jeune), déterminée et entêtée, détestable à d'autres quand elle commente la vie des lépreux ou les décapitations en Chine.

Son texte aurait pu être bien plus riche, il aurait fallu pour cela qu'elle quitte ses oeillères et regarde davantage autour d'elle. Elle le fait pourtant quelquefois, mais ce ne sont que de fugaces impressions dépourvues de toute émotion.

Un bon moment tout de même dans sa rencontre avec Jules Verne, dommage qu'elle ne lui ait pas demandé quelques conseils pour relater son voyage, mais elle est une "femme libre née dans le plus grand pays du monde", déjà pleine de certitudes à 21 ans, alors?
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Nellie Bly est l'une des précurseur du journalisme d'investigation : à la demande du rédacteur en chef du New York World, Joseph Pullitzer, en 1887, elle se fait volontairement interner dans un asile psychiatrique pendant dix jours. Son but : dénoncer les conditions effroyables de détention des malades souffrant de symptômes psychiques ainsi que les méthodes douteuses du corps médical. Ses articles auront l'effet d'une bombe : peu de temps après, les asiles psychiatriques connaîtront une réforme en profondeur.

En 1889, Nellie Bly réitère avec les défis : cette fois, elle se mesure à un personnage fictif, Phileas Fogg, héros du Tour du Monde en Quatre-vingt jours de Jules Verne, paru en 1872. Elle propose alors au rédacteur en chef de son journal de faire elle-même le Tour du Monde, seule et en moins de temps que Phileas Fogg, soit en 75 jours.

Du 14 novembre 1889 au 25 janvier 1890, Nellie Bly parcourt ainsi le monde en 72 jours, 6 heures, 11 minutes et 14 secondes et 40070 kilomètres, battant son objectif de départ. Cette circumnavigation la rendra célèbre à plus d'un titre et renforcera sa popularité.

Le tour du monde en 72 jours est composé des récits de voyage rapportés par Nellie Bly, en personne, et agrémenté des coupures de journaux du New York World de l'époque. le style est assez fluide et je dois dire que j'ai suivi avec grand plaisir notre héroïne dans son périple. Je l'ai trouvé extrêmement attachante dans sa simplicité, sa fraîcheur et sa gentillesse autant que dans son esprit fin et combatif. Elle possède également beaucoup d'autodérision et même les péripéties de son voyage ne lui font pas oublier son humour!

Nelly Bly est aussi une femme moderne qui ne se départ en aucun cas de son esprit féministe et libertaire. Il est ainsi arrivé plusieurs fois qu'elle s'insurge contre les conditions des femmes au cours de son périples : pas seulement en Chine, où les femmes condamnées subissaient de bien plus atroces tortures que les hommes pour un même crime commis mais aussi en Europe, lorsqu'une jeune femme respectable et non mariée se devait de sortir accompagnée d'un chaperon...

Bien que le récit de Nellie Bly soit marqué par une grande ouverture d'esprit et une volonté de découvrir le monde, la lectrice du XXIème siècle que je suis, n'a pu s'empêcher d'avoir quelques objections. En effet, au XIXème siècle, le Monde était encore très nettement fracturé entre les Pays Occidentaux et les Pays dits "colonisés" par les premiers. le comportement des Occidentaux (Anglais, Américains, Français, etc...) vis à vis des populations Locales était donc très empreint de supériorité, voire d'irrespect. Qui aujourd'hui oserait pénétrer dans un Temple bouddhiste en Inde ou en Chine et refuser de retirer ses chaussures? Qui oserait frapper un individu en Égypte parce que ce dernier aurait eu l'audace de vous arnaquer?
Enfin, il est dit que Nellie Bly est la première femme occidentale à faire le Tour du Monde seule, avec un unique bagage. Là, je ne peux m'empêcher d'émettre quelques réserves. Il est vrai que la notion de "femme seule" peut différer entre le XIXème et le XXIème siècle. Mais, à la lecture du récit de Nelly Bly, il ne m'a pas semblée qu'elle ait été seule à un moment donné. Elle était constamment en compagnie d'Occidentaux dans les transports en commun (train et bateau) ou accompagnée d'un guide-traducteur dans les pays visités. de plus, elle était également dispensée des tracas administratifs (passeport) ou de l'achat de billets, son guide s'occupant des formalités.

En conclusion, le tour du monde en 72 jours par Nellie Bly est un récit de voyage passionnant mais aussi très révélateur de l'état d'esprit des contemporains du XIXème siècle. J'ai donc très envie de prolonger le plaisir et de me plonger dans son précédent opus 10 jours dans un asile.
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Quand la journaliste Nellie Bly proposa en 1888 à sa rédaction de battre les 80 jours de Philéas Fogg, quelle ne fut pas sa déception d'entendre: 'Vous n'y arriverez jamais ! Vous êtes une femme, vous aurez besoin d'un protecteur, et même si vous voyagiez seule, il vous faudrait emporter tant de bagages que cela vous ralentirait. En plus, vous parlez uniquement l'anglais. Rien ne sert d'en débattre : seul un homme peut relever ce défi.'
A quoi elle répondit: 'Fort bien ! Alors je partirai en même temps que lui pour le compte d'un autre journal et soyez sûr que je le battrai!'

Convoquée un an plus tard devant la direction du journal en cherchant quelle faute elle aurait pu commettre, quand on lui demanda si elle pouvait commencer son tour du monde après demain sa réponse fut: 'Je peux même le commencer dès à présent, répondis-je en essayant de ralentir les battements de mon coeur.'

Malgré le peu de préparation, elle revenait à New York 72 jours plus tard, dans l'unique robe qu'elle avait emportée et munie d'un seul petit sac de voyage.

Fraicheur et spontanéité illuminent son journal de bord, rencontres avec le personnel de bord, avec Jules Vernes et son épouse à Amiens, avec ses compagnons de voyage, témoignages sur les coutumes des pays visités, les plus atroces tortures chinoises encore en cours à Canton, la délicatesse des Japonaises, l'abomination des wagons enfumés: 'Nulle part en dehors de l'Amérique il n'est interdit de fumer!'

L'esprit de la course semble la reprendre lors de la houleuse traversée du Pacifique et quand de terribles congères compromettent la traversée San Francisco - New York, ce qui ne l'empêchera pas d'être fêtée à chaque arrêt du train comme 'celle qui oeuvre à l'émancipation de la femme' et par tous ceux qui avaient parié sur le succès du voyage!
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A court d'idée de reportage, la jeune journaliste américaine Nellie Bly , admirative du périple fictif autour du monde de Phileas Fogg en quatre-vingt jours, réussit à convaincre son supérieur, rédacteur en chef du New York World, de se lancer dans un tour du monde, réel celui-là, et le boucler en moins de soixante-quinze jours.....Côté logistique, Nellie est plutôt radicale, ne s'encombrant que d'un petit bagage de voyage et de l'unique robe qu'elle porte sur elle et un plaid contre le froid, et l'affaire est dans le sac, prête à partir... de New York le 14 novembre 1889, elle rejoint Londres puis la France pour ensuite via l'Italie, gagner l'Egypte, le Yémen, Columbo, Singapour, Hong-Kong, Canton, le Japon et San Francisco. Lors de son périple, le New York World lance un concours pour récompenser celui qui trouvera la durée exacte de son tour du monde, les bons attachés aux journaux s'arrachent comme des petits pains.......
Entre témoignages, impressions de la journaliste, articles de journaux relatant son voyage et même une soirée passée chez le couple Jules Verne à Amiens, le tour du monde en 72 jours est une agréable lecture, qui retrace l'audace et l'esprit d'aventure de la jeune américaine, féministe, pour qui rien n'est impossible, une sorte de Tintin au féminin, qui observe, échange, décrit et interprète intelligemment les us et coutumes des pays traversés, il faut néanmoins ré-contextualiser certaines réflexions qui pourraient paraître racistes ou colonialistes, mais c'est la mentalité qui avait cours à l'époque.
Le tour du monde en 72 jours est un témoignage intéressant, vite lu, et vite oublié pour ma part, tant les aventures se succèdent à un rythme effrénée - Nellie Bly ne restant que très peu de temps dans le pays, dépendante des horaires des bateaux, mais la découverte principale est l'esprit précurseur et aventurier de cette jeune femme libre, partie avec sa seule robe sur le dos, faire son tour du monde contre vents et marées, avec succès puisqu'il sera bouclé en soixante-douze jours au lieu des soixante-quinze prévus...
Une lecture originale, dynamique et rafraîchissante.
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Grâce à Dixie39, j'ai découvert Nellie Bly, journaliste américaine féministe de la fin du XIXème siècle au début du XXème, pionnière du journalisme d'investigation, à la pointe du progrès pour son époque, une Elise Lucet avant l'heure !
Dans ce récit, Nellie Bly décide, avec l'aide de son journal, New York World, de partir sur les traces de Phileas Fogg, le célèbre héros de Jules Verne, en faisant le tour du monde non pas en quatre-vingts jours cette fois, mais, mieux que lui, en soixante-douze jours. Elle rencontre l'illustre écrivain au début de son périple, et tous trois (car l'épouse de Jules Verne est longuement citée) sont sous le charme. D'ailleurs, notre aventurière a de nombreux admirateurs, qu'elle mérite amplement.
Cependant, l'autrice tombe dans les travers de son siècle colonialiste lorsqu'elle décrit les pays asiatiques ou du proche-orient et surtout leurs habitants (cf. ses promenades en pousse-pousse, par exemple).
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Comment une jeune journaliste est partie, au culot, faire le tour du monde, en moins de temps que phileas Fogg, adoubée par l'auteur du tour du monde en 80j et suivi avec passion (avec un jeu à la clé) par les lecteurs d'un journal newyorkais.
Le journal du voyage est raconté a la fois avec naturel et étonnement, citant pleins d'anecdotes de voyage et décrivant les étapes avec à peu près tous les clichés de l'époque.
La jeune femme ne semble pas totalement mesurer quelles barrières, de son propre milieu notamment, elle a dû faire sauter pour arriver à ses fins, ni quels risques elle a véritablement pris, même si son voyage est plus du tourisme de luxe qu'une aventure.
L'écriture est vive et imagée, sans fioritures, positive et avec une pointe d'humour.
L'intérêt de ce livre aujourd'hui est aussi de mesurer la puissance de l'empire britannique puisque, à quelques exceptions près, il était possible de faire le tour du monde en ne rencontrant que des anglais.
Une des pionnières du féminisme de l'action, qui par sa démarche a démontré qu'une femme peut absolument tout faire comme les hommes, à commencer par voyager léger !
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J'ai découvert par hasard Nellie Bly pour le challenge Multidéfis, que j'ai choisi de compléter avec 100% d'autrices. Trouver "un récit de voyage réel" n'est pas si simple, car il semblerait que ce soit un domaine quasiment exclusivement masculin!
J'ai donc cherché plus "loin" et ai trouvé cette pionnière du journalisme d'investigation. Quelques années avant son tour du monde, elle s'était fait volontairement interner dans un asile psychiatrique pendant dix jours, afin de dénoncer les conditions effroyables de détention.
En 1889, nouveau défi : elle affronte Phileas Fogg, héros du Tour du Monde en Quatre-vingt jours de Jules Verne, paru en 1872 et propose de battre son record de 75 jours.
Le tour du monde en 72 jours, publié en 1890, est composé des récits de voyage de Nellie Bly et est accompagné des coupures de journaux du New York World de l'époque, remplies de citations savoureuses "l'intrépide voyageuse en jupons", "même un gamin en vacances ne serait pas aussi enjoué", "empoignant son minuscule sac de voyage tout neuf", "le sexe faible" ... bref infantilisantes, insistant sur l'émotivité des femmes ... Rien de surprenant en 1889!
Le récit date un peu évidemment, notamment avec cette idée de voyage SEULE ... à aucun moment elle ne l'est, constamment en compagnie d'Occidentaux dans les transports, accompagnée d'un guide-traducteur dans les pays visités ou dispensée des tracas administratifs par son guide s'occupant des formalités. "Seule" s'entend par "sans chaperon" !
Son périple est essentiellement présenté par elle-même comme une course après le temps, pour boucler ce tour du monde dans la durée qu'elle s'est fixée, moins de 75 jours. Alors, le récit en pâtit et peu de place et de temps sont accordés à la découverte du monde qui l'entoure.
Je ne suis pas sûte qu'il s'agisse là d'un voyage montrant une volonté de découverte du monde, Nellie Bly est une "femme libre née dans le plus grand pays du monde", qui porte un regard assez supérieur et peu ouvert sur les cultures qu'elle rencontre.
C'est donc un récit finalement très révélateur de l'état d'esprit toujours colonisateur des contemporains du XIXème siècle.
Une découverte très instructive.
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Il m'a fallu un peu de temps pour écrire ce commentaire. Je ne voulais pas écrire sans prendre un peu de recul. En effet, j'avais acheté cet ouvrage et commencé sa lecture avec énormément d'attentes et en le refermant, j'avais un vrai sentiment d'inabouti et un peu de déception.

Dans cet ouvrage Nellie Bly nous narre son projet de tour du monde en 72 jours à la poursuite du record de Philéas Fogg et sa réalisation. La jeune journaliste, en manque de sujet, décide de proposer à son journal ce défi. Après un an d'attente elle peut partir et les lecteurs de son journal seront tenus informés de l'évolution du périple et un grand concours sera organisé pour déterminer le temps qu'elle mettra pour effectuer son tour du monde.

Le plus difficile était de lire ce livre en réussissant à se mettre dans le contexte de l'époque et non de le parcourir avec un regard actuel. Dans cet état d'esprit la lecture était plus intéressante et moins superficielle. Sinon, l'impression était de suivre une femme de la petite bourgeoisie en croisière autour du monde et écrivant son journal de bord avec un regard détaché et sans affects sur les événements et les personnes qu'elle croisait.

Il y a malgré la petite déception qu'il reste un véritable intérêt dans ce livre, nous suivons une jeune femme qui part seule pour un tour du monde, qui va faire de belles rencontre comme Jules Verne par exemple et nous faire découvrir des lieux « exotiques » et les modes de vie alors effectifs dans ces pays.

Une lecture un peu décevante pour moi, malgré tout avec un vrai intérêt et parfois aussi un peu agaçante.
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Livre qui m'a été offert par une charmante babélionote rencontrée lors du pique nique Babelio, on s'est revu une deuxième fois, on s'est chacune offert notre livre fétiche, ce livre était le sien, le mien était soufi mon amour d'Elif Shafak. J'ai beaucoup aimé le récit de cette femme intrépide. Un projet fou lui traverse l'esprit faire le tour du monde en moins de soixante quinze jours en 1889 sans guide et avec le minimum de vêtements, rien que ça c'est un exploit :). Nellie Bly est journaliste ce qui fera de son livre le journal de bord de son expédition. Quand je pense que de nos jours, il est encore difficile pour une femme de voyager seule sans se mettre en danger, je dis chapeau. Cette femme est incroyable, elle était une pionnière du reportage clandestin, elle a fait de l'infiltration sa marque de fabrique, elle en a fait un livre 10 jours dans un asile.
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En route pour un tour du monde...à une époque où il s'agissait d'une aventure et pas d'un saut d'aéroport. Notre guide se nomme Nellie Bly et elle n'a pas froid aux yeux: elle était déjà connue à l'époque pour s'être fait interner afin d'en tirer un reportage et de dénoncer les conditions horribles qui régnaient dans les asiles.
Cette fois-ci, c'est sur les traces du célèbre roman de Jules Verne qu'elle s'embarque. Son tour du monde a elle lui prendra 72 jours et c'est le récit qu'elle nous en fait ici. C'est une vision du monde et du voyage bien différente de celle qu'on a de nos jours et c'est fort intéressant: non seulement c'est dépaysant mais c'est aussi une plongée direct dans la pensée d'un siècle perdu. Elle n'a pas froid aux yeux et plutôt que de passer ses escales à se remettre du voyage, la voici qui arpente et découvre, pleine de curiosité.

Un livre très intéressant qui m'a donné envie de découvrir les deux autres ouvrages de sa plume traduits à ce jour!
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