Kiki de Montparnasse

Lorsque Alice Ernestine Prin nait en 1901, rien dans son milieu familial ne la destine à une vie entourée des plus célèbres artistes de sa génération. Elle est une enfant espiègle, éprise de liberté, déjà originale et créative, élevée seule par sa grand-mère aimante mais dans la misère et sans figure parentale réellement présente : « On ne peut savoir quelle tristesse peut envahir le coeur d'une enfant qui n'a pas de père, dont la mère est au loin et dont la seule tendresse vient d'une grand-mère », dira Kiki.

Alors sa vie est traversée par ces manques d'amour qu'elle ira chercher chez ses nombreux amants.
Pourtant Kiki restera sans doute la femme d'un seul homme- Man Ray- et Man Ray l'homme d'une seule femme- Kiki. Un couple d'artistes, le genre de ceux que l'on retient parce que leur amour même bousculé et compliqué traverse les temps pour l'éternité…

Kiki est l'incarnation de la femme à la fois amoureuse et farouchement libre. Avec beaucoup d'audace, de bonne humeur, d'optimisme et une dose d'opportunisme, Kiki peu à peu fait sa place au coeur du Montparnasse des artistes de la nouvelle vague. « Montparnasse, c'est le centre du monde ». Un milieu cosmopolite et débridé où le monde entier des artistes précurseurs et en vogue se retrouve.
Kiki séduit par sa truculence et son originalité. Elle est différente des autres femmes. Pas plus belle mais sa générosité jaillit et son charisme naturel en fait très vite une égérie idéale pour les artistes. Elle pose et rencontre les plus grands noms : Modigliani, Utrillo, Kisling, Foujita, Desnos, Aragon, Breton… et bien sûr elle devient la muse de Man Ray qui la photographie et la filme de nombreuses fois.

Mais man Ray est un artiste, il « ne travaille pas. Il oeuvre ». Trop occupé à son art, il néglige celle qui le voudrait toujours auprès d'elle, il la laisse s'amuser et se dévergonder sans lui. Il lui manque cruellement alors elle trompe sa peine dans la drogue, inexorablement…

Kiki de Montparnasse est le récit graphique d'un modèle de femme émancipée, souvent entourée mais désespérément seule au fond. Une femme qui brûla sa vie dans une forme de débauche joyeuse où le sexe, la drogue, l'alcool et les soirées finiront par avoir raison de l'une des figures de proue du surréalisme.
Une beauté cependant immortalisée pour l'éternité par Man Ray.

Un roman graphique documenté et très agréable à lire permettant au lecteur de côtoyer toute l'avant-garde artistique de l'entre deux guerres au bras de la pétillante et touchante Kiki de Montparnasse.

J'ai adoré ce roman graphique !

Je ne connaissais pas Alice Prin, alias Kiki. Mais j'avais beaucoup aimé "Ainsi soit Benoîte Groult" de Catel, et j'ai aussi lu "Olympe de Gouges" de Catel et Bocquet, bien que j'aie moins accroché.

On découvre la vie débridée de Kiki dans le Paris des années 20-30. Provinciale arrivée à Paris, mise à la porte par sa mère qui n'a jamais été là pour elle, elle doit se débrouiller seule dans cette société profondément sexiste.
Elle s'affranchit des moeurs restrictives et ose poser nue pour des artistes, ce qui ne manque pas de faire jaser.

Kiki, c'est une femme forte, confiante, libre qui s'assume et qui profite de la vie, du pouvoir qu'elle exerce sur les hommes et qui ose s'approprier son corps et sa sexualité. C'est une femme terriblement moderne.

J'aurais aimé en apprendre davantage sur comment elle est passée de l'adulation à la déchéance (j'ai trouvé la transition brutale).

Quoiqu'il en soit, je conseille ce roman graphique à tous les adultes. Allez-y, vous passerez un super moment !

J'ai voulu poursuivre ma découverte de femmes qui ont marqué L Histoire, avec les bandes-dessinées de Catel et Jean-Louis Bocquet après avoir lu Olympe de Gouges. Cette fois, l'auteur et l'illustratrice nous présentent Kiki de Montparnasse, une femme née en 1901, qui fut modèle, amie de nombreux artistes, elle rêvait de liberté.

Nous sommes à Paris, entre les deux guerres mondiales, et nous allons voir le personnage d'Alice Prin, alias Kiki, dans son évolution et jusqu'à la fin de sa vie. Elle a un grand nez, aucun talent particulier, elle est élevée par sa grand-mère pour partir en 1913 rejoindre sa mère qui veut parfaire son éducation. Rapidement, celle qui n'est pas encore une adolescente va poser pour un sculpteur, et, une chose en entraînant une autre, elle va se faire un nom et être reconnue. Modèle de nu, danseuse, chanteuse, actrice... Alice Prin avait plus d'une corde à son arc.

J'ai beaucoup aimé sa personnalité. Un peu frivole, téméraire, elle a envie d'être libre et de profiter. C'était une femme culottée (qui trouverait parfaitement sa place dans une bande-dessinée du même nom de Pénélope Bagieu, d'ailleurs), elle m'a permis de découvrir le Paris des années folles.

Je ne connaissais pas cette femme avant, et cette biographie m'aura beaucoup appris, et pas uniquement sur elle, mais aussi sur la vie dans l'entre-deux-guerres. J'ai particulièrement aimé les illustrations qui représentaient Kiki lorsqu'elle posait - comme sur la couverture, par exemple. Catel a rendu Kiki encore plus fascinante au travers de ces dessins, avec ce petit quelque chose dans son regard.

Une histoire bien fournie, complétée en plus par des annexes à la fin de l'ouvrage.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..

Malgré sa taille imposante, Kiki de Montparnasse se lit très vite, grâce à des bulles peu remplies et un dessin en noir et blanc un peu naïf.
L'histoire commence en 1901, et dévoile une partie méconnue de l'histoire de Kiki, son enfance à la campagne dans un milieu défavorisé.

Le lecteur parisien s'amusera des illustrations du vieux Paris, de la Rotonde à la rue de la Grande Chaumière en passant par Bobino : le vrai charme de l'album consiste à nous faire revivre cette excentrique période des années 20-30 dans la capitale. Une réussite.
Toute la culture de l'époque est évoquée, des peintres aux réalisateurs, cela donne envie de se renseigner sur tous ces personnages qui ont fait notre histoire.

A côté de l'histoire de ces folles nuits, le lecteur découvre aussi un combat, celui de l'art d'une Kiki, prise toute sa vie pour une simple prostituée alors qu'elle souhaitait exercer son art sans se poser de question. Kiki de Montparnasse croque la vie à pleine dents, aime sans compter et donne souvent sans recevoir. Elle s'enivre d'hommes et de vin comme pour combler un mal infini, dont elle ne parviendra jamais à se débarrasser.

Peut-être un peu long à certains moments, l'album fait paradoxalement de belles ellipses temporelles que l'on aurait parfois aimé voir développer.

Histoire amoureuse d'une ascension incroyable, l'aventure de Kiki s'arrête brutalement, comme sa vie.

Un bon album qui donne envie de s'intéresser à cette fascinante période des années folles grâce à un dessin charmant. Une bonne lecture !

Encore une super biographie sous forme de bande-dessinée ultra bien documentée signé Catel & Bocquet. Cette fois-ci nous découvrons Kiki de Montparnasse, petite fille partie de rien et devenue rapidement une icône des années 20 en avance sur son temps, insouciante et loufoque, mais qui en brûlant la vie par les deux bouts, verra une chute et une fin douloureuse.
Lien : https://blogleslecturesducha..

Une très belle évocation du Montparnasse des années folles, des artistes bohèmes, une plongée dans le surréalisme, dadaïsme et autres mouvements qui ont marqué cette période. Un portrait magnifique de Kiki, égérie de ce lieu, femme libre et émancipée, incomprise de ses proches, oubliée de tous à sa mort et qui renaît sous la plume de Catel et Bocquet.

Je n'ai pas du tout été touchée par le personnage. de plus le style graphique ne m'a pas vraiment emballé non plus... J'avais préféré le livre sur Olympe de Gouges car le personnage était, de loin, beaucoup plus intéressant.

Ce pavé de près de 400 pages raconte en détail la vie de Alice Prin surnommée Kiki, modèle qui fut une source d'inspiration pour de nombreux artistes des courants dadaïstes et surréalistes au début du XXe siècle. Voilà une belle occasion de nous faire (re)découvrir les artistes associés à cette mouvance à travers le destin mouvementé et tragique de Kiki.

Une BD richement documentée (la bibliographie des auteurs et même fournie à la fin, ainsi que de courtes biographies des principaux peronnages), qui au delà de nous raconter la vie d'Alice Prin, nous restitue finalement toute une époque dans les milieux artistiques parisiens.
Les dessins, eux, sont dans un style extrêmement simpliste (à la Marjane Satrapi).

Au final, une BD qui présente un réel interêt de par son sujet original.

J'ai apprécié cette BD pour l'histoire de Kiki, femme étonnante et bouillonnante qui a posé nue pour des peintres, à l'encontre de toute la morale de l'époque. C'est une plongée intéressante et vivante dans ce milieu artistique parisien.

Kiki ... Je connaissais Kiki de Montparnasse comme étant la muse de Man Ray. Je connaissais en gros le personnage sans m'être penchée sur sa vie. Quel bonheur cet ouvrage pour une fan des années folles ( dingues ! ). le vieux Paris, celui qui fait rêver ...

Femme libre sentimentalement et sexuellement, Kiki de Montparnasse n'a pas été la muse que d'un seul homme. Emancipée, elle impose sa liberté de ton et de pensées.

Kiki peint.
Kiki est actrice.
Kiki chante.
Kiki danse.
Kiki tente de conquérir l'Amérique, en vain. C'est à Montparnasse que Kiki rayonne entre deux guerres.
Elle en devient la reine et côtoie le beau monde. Inspirant les uns, exaspérant les autres. C'est une star.

Revers de la médaille Kiki meurt jeune, dans la déchéance la plus totale. Problèmes de santé dû à une consommation abusive d'alcool et de cocaïne toute sa vie.

Pour moi, c'est un mega coup de coeur. Si on n'adhère peut-être pas au dessin, on ne peut nier être touché par le destin de cette figure emblématique du Paris entre-deux-guerres. Il y a de la musicalité dans cet ouvrage, il y a de la tristesse, il y a de la joie ... Il y a de la vie !

Et puis on fait le plein de culture de général. Parce que les références, les dates, des événements marquants ne manquent pas d'être rappelés ...