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J'ai toujours eu un élan particulier envers les bandes-dessinées, et c'est d'ailleurs pourquoi j'en ai toujours beaucoup lues. Plus tardivement néanmoins, j'ai aussi découvert un certain plaisir à la lecture des biographies et autobiographies, qu'elles soient d'ailleurs plus ou moins romancées ne me gêne pas, du moment qu'on puisse entrevoir l'intimité de l'auteur ou du personnage historique. Et c'est donc avec beauté que Kiki de Montparnasse de Catel et Boquet arrive à allier deux de mes genres de prédilection !

Quelle phénomène cette Alice Prin ! – rebaptisée pour toujours « Kiki » par le peintre Mendjisky, qui sera l'un de ses premiers et nombreux amants.
Sa vie débute pourtant assez mal, elle connait une enfance misérable, sans père, une mère lointaine (aussi bien géographiquement que sentimentalement), un parrain certes gentil mais qui ne lui offre pas la meilleure des éducations en l'initiant dès son plus jeune âge à la fréquentation des bars et au goût de l'alcool ; seule sa grand-mère lui apporte la tendresse et l'attention que tout enfant mérite, mais cela de façon trop éphémère. Kiki représentera plus tard sur un de ses tableaux, une petite fille blonde entourée de ses parents, qui renvoie à l'image contraire d'elle et de son enfance et qui représente la famille qu'elle aurait tant aimée avoir… Elle rajoute d'ailleurs sur sa peinture, symboliquement, un chat noir, clin d'oeil certain à ses débuts malheureux et à la malchance qui la poursuivra sans cesse. La triste fin de Kiki fait d'ailleurs écho aux débuts ratés de la petite Alice, elle connait en effet une véritable déchéance physique et psychologique à cause de sa consommation excessive de drogues et d'alcools ; détruite par ses multiples séjours en hôpital et ses nombreuses cures de désintoxication, elle en revient à mendier quelque misérable argent à la fin de petites représentations sans paillette. Qu'elle semble loin alors l'époque de prospérité, de célébrité et d'abondance que Kiki a connue !

Certes sa vie finit aussi mal qu'elle a commencée, mais l'époque qui se déroule entre ses deux âges extrêmes est l'apogée du « Carpe Diem » selon Kiki, qui devient véritablement une icône éternelle des années folles et de l'émancipation de la femme ! Elle est aussi la muse immortalisée par les plus grands artistes : Soutine, Foujita, Kisling, Man Ray, Per Krohg, Utrillo mais aussi l'amie et l'amante de bien d'autres encore. Kiki, pour toujours, sera une figure marquante et incontournable, presque allégorique du Montparnasse d'alors, et de toutes ses libertés.
Parlons-en de cette liberté, « la liberté avant tout, quoiqu'il arrive et à n'importe quel prix » pourrait être le slogan de vie de Kiki, à l'image de ses moeurs plus que libres et ses amours multiples et passionnés, mais aussi de son caractère intrinsèquement insoumis et viscéralement opposé à toutes formes d'autorité, ce qui rendra d'ailleurs sa carrière d'actrice hollywoodienne impossible.

Je trouve que cette BD lui rend un bel hommage, les dessins et les dialogues simples mais vrais m'ont ravie et beaucoup touchée. Kiki, une artiste en avance sur son temps, au sens de l'amitié incroyable, à la générosité qui doit en faire pâlir plus d'un, bref une figure mythique à découvrir ou redécouvrir au travers de cette agréable bande-dessinée !
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Kiki de Montparnasse n'est pas seulement le portrait d'une femme émancipée née au début du XXème siècle et qui a brûlé la vie par les deux bouts.
Ce récit est aussi une fresque du Paris des années folles, et nous lions connaissance avec quelques grands artistes de cette époque: Soutine, Modigliani et surtout Man Ray dont Kiki fut non seulement la maîtresse mais aussi la muse.
Quelle énergie, quelle pétulance, on peut se demander quelles fées se sont penchées au-dessus du berceau de la petite Alice Ernestine Prin qui prendra plus tard le surnom de Kiki?
Si on lui avait posé la question elle aurait sûrement répondu que la dive bouteille avait fait office d'élixir de vie puisque déjà à sa naissance sa mère était ivre et qu'on lui avait donné la gnôle au biberon.
Au début, j'ai été déconcertée par le style graphique de cette BD que je trouvais enfantin, mais au fil des pages, j'ai petit à petit appris à apprécier ces dessins à l'encre, noirs et blancs au charme rétro qui met si bien en valeur la beauté de Kiki!
Parce qu'elle a voulu prouver à sa mère qu'elle "ne resterai pas une cul-terreuse toute sa vie", Kiki a posé nue, elle n'a pas fait don de son corps à la science mais à l'art qui a su sublimer sa beauté et la rendre éternelle.
Ah si Kiki avait eu un nez différent peut-être cela aurait-il changé le cours de l'histoire comme Cléopâtre?
Enfin, rendons hommage à son courage pour avoir osé se montrer nue à une époque d'extrême pudibonderie: "Pour les gens, être modèle c'est encore plus bas que d'être putain. Ils disent qu'au moins les putains, elles montrent pas leur cul à tout le monde!"
On ne peut être que touché par ce destin de femme à la gouaille bien pendue, je lui laisserai le dernier mot:
"Eh toi, si t'avais la bite comme mon nez, ta femme s'en plaindrait pas!"
Je sais , ce n'est pas très élégant mais c'est bien balancé à un goujat qui le méritait alors nous pardonnons ce petit écart à Kiki.
Une femme au coeur grand comme ça!
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Une silhouette gironde, un carré court avec une frange, des lèvres peintes en rouge, un grand nez, c'est Kiki, la muse des peintres et du photographe Man Ray, une femme solaire née au début du siècle dernier, une figure marquante du Montmartre de l'entre-deux guerres. Quelle femme ! Quel destin !
Chanteuse populaire aux multiples amants comme Piaf, peintre, femme rieuse au grand appétit de vivre mais minée par un insatiable besoin d'amour et les blessures d'une enfance pauvre. Délaissée par sa mère à sa naissance et confiée aux bons soins d'une grand-mère aimante elle part travailler à Paris dans une boulangerie à l'adolescence. Très vite, son tempérament de feu, son physique atypique et sensuel, sa photogénie, inspirent les peintres Kisling, Foujita, Gargallo, Modigliani, et Man Ray avec qui elle vit une passion destructive. Fuyant la routine, elle mène une vie libertine et de bohème, elle a la gouaille d'Arletty et comme Maryline Monroe beaucoup plus tard, elle est une star et irradie de beauté sur les portraits qu'elle inspire mais se consume et fuit ses souffrances en consommant de la drogue et en buvant… terminant sa vie de manière tragique et solitaire.
Une femme au tempérament de feu terriblement attachante à découvrir absolument ! Kiki de Montparnasse est une biographie solidement documentée, comme l'atteste la longue bibliographie répertoriée à la fin de cette BD captivante aux dessins en noir et blanc.

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Une coupe au bol, de grands yeux soulignés de khôl, des lèvres pleines peintes en rouge, un corps bien en chair mais idéalement proportionné : Alice Prin, plus connue sous le nom de « Kiki de Montparnasse », est incontestablement l'une des figures les plus incontournables du Paris de l'entre-deux guerre. Muse et amante des artistes les plus réputés de l'époque, chanteuse, danseuse, peintre, actrice de cinéma... la jeune femme séduit tout Montmartre par sa joie de vivre, son caractère bien trempé, son indépendance revendiquée et son physique si particulier. Kisling, Foujita, Gargallo, Modigliani, Man Ray... personne ne résiste à Kiki, modèle des plus grands peintres et photographes qui la représentent sous toutes les coutures et lèguent ainsi à la postérité certaines de leurs plus grandes oeuvres tel « Le violon d'Ingres », justement choisi pour illustrer l'ouvrage de Catel et Bocquet consacré à la star de Montparnasse. L'ouvrage est imposant (plus de quatre-cent pages) et nous dévoile avec un luxe de détails et par le biais de graphismes en noir et blanc, sobres mais soignés, ce que fut la vie de cette femme qui fut l'une des figures les plus charismatiques et les plus controversées des années 1920 et 1930.

Au vue de l'abondance de références bibliographiques proposées à la fin de l'ouvrage, difficile de douter de l'importance et du sérieux du travail de documentation effectué par Catel et Bocquet afin de retranscrire au mieux l'ambiance du Paris de l'époque, ville cosmopolite accueillant des artistes du monde entier et où se développent et se rencontrent les courants de pensées les plus avant-gardistes. C'est dans ce milieu foisonnant qu'évolue Kiki, née Alice Prin, dont on découvre d'abord l'enfance à Châtillon-sur-Seine, l'arrivée à Paris et les difficiles relations entretenues avec sa mère, le début de sa vie de modèle pour Soutine, Modigliani ou encore Foujita, et puis la gloire, la reconnaissance. Tout Paris se l'arrache ! La jeune fille devient la muse des plus grands, à commencer par Man Ray dont elle devient l'amante et qui l'introduira au sein des courants dadaïste et surréaliste où elle fera la connaissance de Tristan Tzara, Louis Aragon, André Breton (qu'elle n'apprécie d'ailleurs pas beaucoup , Paul Eluard... Elle enchaîne les succès, les amants aussi, de Man Ray à l'accordéoniste André Laroque en passant par le journaliste Henri Broca, sans compter les marins et peintres de passage à qui elle se donne avec générosité et une joie de vivre communicative.

Kiki ne semble pas désireuse de s'embarrasser des carcans que voudrait lui imposer la société : elle dit ce qu'elle pense, couche avec qui elle veut, quand elle veut, et entend bien être traitée avec respect. L'ouvrage montre également très bien les nombreuses souffrances que la jeune femme tentent au mieux de surmonter mais qui finiront par la rattraper : sa peine et sa colère lorsqu'on la prend pour une vulgaire putain, son désespoir de ne pas parvenir à avoir un enfant de Man Ray avec lequel elle vit une histoire d'amour passionnelle mais aussi destructrice... Kiki entend bien malgré tout jouir de tout ce que la vie a à lui offrir, jusque dans l'excès. Cocaïne, opium, alcool..., la jeune femme s'empâte en vieillissant et rencontrent de graves problèmes de santé. Elle mourra en 1953 et sera enterrée au cimetière de Thiais où peu de ses anciens amis de la belle époque viendront lui rendre hommage. Un parcours surprenant pour une femme au physique si atypique et au caractère si volcanique à laquelle on ne peut s'empêcher de s'attacher.

Catel et Bocquet réalisent avec cette biographie illustrée un superbe travail de documentation mettant en lumière l'une des figures les plus emblématiques du Paris des années 20 qui aura provoqué une émulation artistique rarement égalée autour de sa personne. Chapeau !
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Figure incontournable du Montparnasse de Bohême des années 1920/30, Kiki de Montparnasse née Alice Prin en1901 à Châtillon sur Seine apparait au détour de tout texte touchant peu ou prou à cette période. Découvrir grâce à ce superbe roman graphique sa biographie associée à cette époque foisonnante de l'Art mondial est un plaisir rare.
J'ai tout aimé dans ce livre. L'histoire de cette femme excentrique, assumant son mode de vie, sa liberté d'expression à une époque où être femme et libre n'était guère du goût de la société!
José-Louis Bocquet, romancier et biographe, se penche avec délectation dans cette période , ne nous cache rien des péripéties de la vie de Kiki, nous permet de rencontrer les grands noms de l'époque, peintres, photographe, écrivains, poètes, ils sont tous là de Modigliani à Picasso , de Breton, Desnos à Cocteau ....
Catel Muller nous offre une série de portraits plus ressemblants que nature. C'est un kaleidoscope de "têtes connues" .. le trait de crayon est sur , même quand alcool et stupéfiant embrument le regard de Kiki.
Je n'oublie pas les notices biographiques rassemblées à la fin de l'ouvrage qui offrent au lecteur curieux d'innombrables chemins de vie à explorer .
Une très belle réussite.
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Kiki de Montparnasse est le modèle qui pose sur cette très célèbre photo de Man Ray représentée sur la couverture. Je me suis dit que j'allais lire un livre sur le Surréalisme et Dada. Je dois avouer que je suis assez déçu, les auteurs ne font qu'effleurer le monde de l'Art des années 20/30, et cet univers est vu sous la forme d'une simple rubrique “People” : avec qui elle couche, avec qui elle ne couche pas… Une multitude de personnages passionnants défile dans sa vie, mais jamais on ne ressent de la curiosité pour ces grands artistes, ni de la part des auteurs, ni du personnage de Kiki, et donc celà ne parvient pas à titiller le lecteur non plus. Bref, tout ce qui aurait pu être intéressant dans ce récit est éludé, pour moi, il manque un véritable parti pris critique sur cette époque. J'ai suivi la biographie d'un personnage secondaire, anecdotique et je me suis plutôt ennuyé.
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Arrivée à Paris où elle travaille comme bonne, Alice Prin, future Kiki de Montparnasse, fait très vite la connaissance de Moïse Kisling, avec qui elle partage sa vie en lui servant de modèle, et devient par la suite la muse du photographe américain surréaliste Man Ray. Entre séparations, réconciliations on suit les épisodes mouvementés et les rencontres artistiques incroyables Soutine, Cocteau, Foujita, Desnos. C'est donc la vie de Kiki, mais c'est surtout une évocation des artistes d'avant-garde le dadaïsme, le surréalisme, les guerres d'école entre Tzara et Breton, la vie trépidante de Montparnasse, entre soirée dans les cabarets, les théâtres, entre beuveries et prises de drogues mais toujours une Kiki de Montparnasse généreuse avec ses amants ou ses amies.
Dans Kiki de Montparnasse, roman graphique en noir et blanc de 356 pages - sans les notices biographiques - est évoquée la vie de Kiki de Montparnasse à la fois modèle et muse, artiste et ce roman permet également de revisiter la période d'effervescence artistique d'après première guerre mondiale, l'époque des années folles.

J'ai dû choisir un roman graphique, thème imposé du club de lecture auquel je participe, et n'appréciant pas spécialement ce genre, je me suis orientée vers cette biographie pour son contexte artistique.
Je ne suis pas la plus légitime pour donner un avis, mais déjà des illustrations noir et blanc, ce n'est pas très sexy, ajouté à cela un graphisme un peu sommaire et surtout une faute énorme p 315 : "Personne veut payer son enterrement...soit je paie soit c'est la fausse commune" , je pense que ce serait mieux de dire la fosse commune...
J'ai donc fait ma b.a en lisant ce roman, décidément pas mon genre favori, cela reste intéressant pour resituer historiquement les divers courants artistiques de l'époque

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Kiki a vécu toute son enfance en nourrice chez sa grand-mère à la campagne, dans une famille modeste. Toutefois, elle est fascinée par le milieu artistique. Lors d'un séjour à Paris, elle côtoye des artistes fauchés qui sont ses bons amis. Leur consolation est de pratiquer leur art. Elle travaille chez eux comme modèle, ce qui lui permet de vivoter. Dans ce roman graphique, on se plaît à reconnaître ou à découvrir des artistes encore aux prémisses de leur talent, comme par exemple, le groupe surréaliste, et plus particulièrement Man Ray, le compagnon de Kiki, encore fraîchement passionné par ses expériences photographiques.

Cette bd monochrome au trait forcé est animée de part en part grâce à cette désinvolture, spontanétié, de Kiki de Montparnasse, un personnage haut en couleur de l'époque. Certaines planches m'ont toutefois plongée dans la perplexité, mais en général j'ai passé un moment agréable. Au travers de ce parcours féminin assez unique de l'histoire de l'art, ce roman graphique laisse deviner les préjugés de classe, et il vaut aussi le détour pour ça.

C'est surtout une agréable plongée dans le bohème de l'entre-deux guerres.
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Une fois de plus, Catel et Bocquet réussissent le pari osé de transposer la biographie, sous forme de BD, de cette femme éprise de liberté. Une des grandes figures féminines de la première moitié du XXe siècle.
J'ai trouvé le portrait de cette femme très attachant. le dessin est toujours aussi beau et l'album est extrêmement documenté.
Un véritable plaisir de lecture.
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Biographie de Alice Prin, dit Kiki. de par sa naissance, ce n'était pas gagné. Et pourtant elle deviendra modèle, en autre pour Modigliani. Une belle histoire de femme libre dans ce Paris des débuts 1900. 2ème BD que je lis, après Joséphine Baker, de Catel et Bocquet. Belle association de bienfaiteurs ! Ils peuvent désormais me compter parmi leurs fans. Instructif, dépaysant, bien documenté (j'ai lu 4 ans de travail pour cette BD), personnages attachants. Tout ce qu'il faut, quoi !


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